Européennes 2024 : Jordan Bardella toujours en tête des derniers sondages

Alors que la campagne officielle pour les élections européennes se termine ce vendredi 7 juin à minuit, les instituts de sondage publient leurs derniers résultats.

À 72 heures du scrutin, un constat peut être fait : Jordan Bardella, la tête de liste du Rassemblement national, domine très largement les sondages. Dans la dernière enquête d’opinion menée par Ipsos pour Le Parisien et Radio France, le candidat est crédité à 32% des intentions de vote, soit un point de plus en comparaison à celle menée le mois dernier. Le sondage hier, jeudi 6 juin, mené par Ifop-Fiducial pour LCI, Le Figaro et Sud Radio, le crédite à 33%.

Capture écran Ifop-Fiducial, le 7 juin 2024

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Le candidat du RN se place donc très largement en tête devant ses adversaires, dont celle du parti présidentiel. Valérie Hayer, tête de liste de Renaissance, du MoDem, d’Horizons et de l’UDI, est créditée par Ipsos à 15,5% des intentions de vote. L’implication du Premier ministre Gabriel Attal ou celle du président de la République ne semble pas améliorer sa position dans les sondages. Jordan Bardella pourrait donc emporter avec le double des voix, ce dimanche 9 juin.

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Sur la troisième marche c’est le candidat Raphaël Glucksmann, qui porte la liste du Parti socialiste et de Place publique, entre le sondage mené par Ipsos et celui Ifop-Fiducial, les intentions de vote se stabilisent autour des 13%. Mais il semble qu’une légère baisse se fasse ressentir.

Capture écran Ifop, le 7 juin 2024

Pour La France Insoumise, les intentions de vote sont meilleures qu’en 2019 : le parti avait récolté 6,3% des suffrages exprimés. Pour son second tour de piste en tant que tête de liste LFI, Manon Aubry, pourrait améliorer nettement ce score. L’enquête d’opinion menée par Ipsos la crédite de 9% des voix. Une percée pour le clan Insoumis.

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Derrière elle, le candidat du parti Les Républicains se stabilise autour des 7% des intentions de vote. Un score qui se rapproche de celui réalisé par François-Xavier Bellamy en 2019, l’union de la droite et du centre comptabilisait 8,48% des voix.

La liste des Ecologistes, portée par Marie Toussaint, est créditée entre 6% et 5,5% des intentions de vote, respectivement par Ipsos et Ifop-Fiducial. Lors des dernières élections européennes de 2019, le parti Europe écologie, porté par Yannick Jadot, avait remporté 13,48% des voix. Le résultat attendu dimanche soir pourra être considéré comme décevant pour le parti qui avait réussi à fédérer plus de trois millions de Français la fois précédente.

Marion Maréchal, tête de liste de Reconquête, est créditée dans les sondages entre 5,5% et 6%. Elle semble se stabiliser juste au-dessus de la barre des 5%, le nombre de suffrages minimum que doit récolter un parti afin de pouvoir avoir des eurodéputés à Strasbourg. Un résultat qui exploserait le score précédent lors des élections européennes : le parti avait rassemblé seulement 0,02% des votes.

Le candidat du Parti communiste français, Léon Deffontaines, se place à 2,5% des intentions de vote dans le dernier sondage de Ipsos. Un déclin des votes en faveur du PCF qui avait débuté en 2019, où la liste portée par Ian Brossat avait rassemblé 2,49%. C’était d’ailleurs la première fois en quarante ans que le PCF n’envoyait pas d’eurodéputés à Strasbourg.

Noémie Julien

INFOGRAPHIES – Les élections européennes illustrées

À moins d’une semaine du renouvellement du Parlement européen,  retour sur les chiffres clés des élections européennes.  Les enjeux du scrutin sont inédits : montée des populismes, sortie d’un État membre, le Royaume-Uni, redistribution des sièges au Parlement.

 

Dans de nombreux pays de l’Union européenne (UE), les clivages politiques traditionnels sont remis en cause par des partis populistes lors des élections nationales. Quelles répercussions au niveau européen ?  Selon le dernier sondage édité par le Parlement européen, le nombre de députés issus de partis d’extrême droite pourrait doubler.

En attendant la sortie du Royaume-Uni de l’Union, 73 eurodéputés britanniques seront élus le 23 mai prochain. Une fois l’accord du Brexit validé, 27 sièges seront redistribués à d’autres pays. Les 46 restants constitueront une réserve en cas d’élargissement de l’UE.

 

Fanny Rocher et Yann Haefele

Les attentats boostent les cotes de popularité des présidents en exercice

« Les attentats font les choux gras de la droite et du FN » entend-on souvent. Pourtant à y regarder de plus près, les chiffres ne montrent aucun effet d’aubaine pour Marine Le Pen. Ponctuellement, l’effet « gestion de crise » post-attentats semble plutôt redorer le blason des présidents en exercice.

La cote de popuarité de Marine Le Pen revigorée par les attentats ? Pas vraiment.
La cote de popuarité de Marine Le Pen revigorée par les attentats ? Pas vraiment.

 

La popularité d’un chef de l’Etat n’a jamais autant augmenté que celle de François Hollande après les attentats. + 20 points après janvier 2015. Le précédent record était détenu par Jacques Chirac, qui avait gagné 12 points après sa réélection.

Un effet de courte durée… En septembre dernier un sondage IFOP pour Le Figaro donnait François Hollande éliminé dès le premier tour en 2017. Bis répetita en novembre : après les attentats, le président se pose en chef des armées, déclarant la guerre à l’Etat islamique qui a attaqué le pays. + 20 points. Avant la débandade des régionales…


L’effet « gestion des attentats » fonctionne quel que soit la couleur politique

 

Avant François Hollande, Nicolas Sarkozy avait lui aussi bénéficié d’un regain de popularité après les tueries perpétrées par Mohamed Merah en mars 2012. Comme à son habitude, Nicolas Sarkozy avait répondu en proposant une série de mesures pour renforcer l’arsenal pénal.

Une gestion de crise bénéfique : en un mois, l’ancien président gagner 7 points, se voyant propulser en bonne place dans la course à la présidentielle. A l’époque, 47% des Français interrogés estimaient que le candidat UMP avait « le plus l’étoffe d’un président de la République, » (+5% par rapport à avant les tueries).

 

« L’effet attentat » sur Marine Le Pen, un fantasme

 

Il est clair que ces attentats confortent les thèmes classiques du FN : les liens supposés entre immigration et insécurité, « l’Europe-passoire », une demande de sécurité accrue … » analysait le 18 novembre le directeur d’opinion de TNS-Sofres.

Pourtant dans les faits, les attentats sont loin de donner des ailes à la présidente du Front National. Mis à part un petit regain de popularité après les tueries de Toulouse et Montauban en mars 2012, les événements ne font guère frémir la courbe de popularité de Marine Le Pen. En janvier, c’est même une chute, -3 points, comme une sanction pour la polémique de la marche républicaine.

Marine Brossard