Les stratégies des “Jeunes Ecolos” pour attirer la jeunesse

“Les Jeunes écolos” fonctionne un peu comme une ONG qui essaie de convaincre la jeunesse à la transition écologique” explique Théo Garcia-Badin, co-secrétaire fédéral Jeunes Écolos, le parti jeune d’Europe-Ecologie-les-Verts. Les actions militantes vont du simple tractage et affichage à des actions plus sensationnelles : les actions de “light-off” où les jeunes militants éteignent les lumières des magasins la nuit, grâce à un boîtier extérieur, ou encore des “Plastic attack” pour dénoncer la sur-consommation de plastique.

Deux Jeunes Ecolos dans leur local à Paris.

« On joue sur la mise en scène et le côté fun » explique-t-il. Pour inciter les jeunes à militer, ils organisent des formations en ligne une fois par semaine. Facebook et Twitter ayant été délaissés par la nouvelle génération, la communication du parti bat son plein sur Instagram où il publie des visuels ludiques et des slogans accrocheurs tels que « nique pas ta mer ».

Camille Kauffmann et Esther Michon

« Cette inexpérience, c’est tout le sens d’Allons Enfants »

Trois questions à Pierre Cazeneuve, 24 ans, le fondateur d’« Allons Enfants » (AE), un parti composé de jeunes de 18 à 30 ans qui se présente aux élections européennes. Europhiles et écologistes, ils veulent redorer l’image du jeune en politique.

Pierre Cazeneuve, 21 ans, a fondé en 2014 le parti « Allons Enfants », composé de militants de 18 à 30 ans.

Pourquoi avoir créé un parti de jeunes en 2014 ?

Pierre Cazeneuve : J’étais à Sciences Po à l’époque et vivais à Saint Cloud. J’étais dépité par le manque d’activité de la ville et un conseil municipal rempli de vieux croûtons. La seule solution : créer un parti, faire rentrer des jeunes dans le conseil municipal et redynamiser la ville. J’ai été élu à 19 ans. Puis, face au désintérêt et l’abstention des jeunes, et la montée du FN, on a transformé AE en une structure nationale.

Souhaitez vous faire de la politique votre métier?

P.C : Aujourd’hui je n’ai plus de rôle dans le parti. Ici, on ne peut pas faire plus de deux mandats en tant que président. Il faut savoir partir. C’est dans l’ADN d’Allons Enfants de ne pas s’accrocher à son poste.

Est-ce un choix stratégique pour se faire une place en politique ?

P.C : « Allons Enfants », c’est le pire choix pour quelqu’un qui veut faire de la politique. A l’échelle nationale, on va prendre un tollé aux élections. C’est le plaisir de ne pas déléguer sa représentation par défaut. Ce qu’on va chercher avec un élu c’est qu’il défende des positions, qu’ils aient des idées. Cette inexpérience c’est tout le sens d’AE.

Esther Michon et Camille Kauffmann

Ouragan Michael, remaniement, fusée Soyouz… L’actualité de la semaine en photos

Plus de 2 000 personnes ont péris lors du séisme et tsunami qui ont ravagés l'île des Célèbes en Indonésie.
Plus de 2 000 personnes ont péri lors du séisme et tsunami qui ont ravagé l’île des Célèbes en Indonésie. PHOTO AFP
Une partie des brésiliens sont descendus dans la rue pour protester contre le possible élection du candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro
Une partie des Brésiliens sont descendus dans la rue pour protester contre le possible élection du candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro. PHOTO AFP
Brett Kavanougt, soutenu par Donald Trump, a été investi à la Cour Suprême des Etats-Unis malgré des accusations de harcèlement sexuel.
Brett Kavanougt, soutenu par Donald Trump, a été investi à la Cour Suprême des Etats-Unis malgré des accusations de harcèlement sexuel. PHOT AFP
Le Premier ministre Edouard Philippe assure l'intérim du ministère de l'Intérieur en attendant le remaniement.
Le Premier ministre Edouard Philippe assure l’intérim du ministère de l’Intérieur en attendant le remaniement. PHOT AFP
Recueillement pour Viktoria Marinova, la journaliste bulgare tué alors qu'elle enquêtait sur des affaires de corruption dans son pays.
Recueillement pour Viktoria Marinova, la journaliste bulgare tuée alors qu’elle enquêtait sur des affaires de corruption dans son pays. PHOTO AFP
Le Paris Saint German fait la course en tête du championnat avec 9 victoires consécutives.
Le Paris-Saint-Germain fait la course en tête du championnat de Ligue 1 avec 9 victoires consécutives. PHOTO AFP
L'ambassadrice des États-Unis à l'ONU, Nikki Haley a démissionne par surprise.
L’ambassadrice des États-Unis à l’ONU, Nikki Haley a démissionné par surprise. PHOTO AFP
L'ouragan Michael a tué 11 personnes en Floride et Virginie et a détruit des centaines d'habitations sur son chemin.
L’ouragan Michael a tué 11 personnes en Floride et Virginie et a détruit des centaines d’habitations sur son chemin. PHOTO AFP
Le président Emmanuel Macron était en Arménie pour assister au Sommet de la Francophonie à Erevan.
Le président Emmanuel Macron était en Arménie pour assister au Sommet de la Francophonie à Erevan. PHOTO AFP
Atterrissage d’urgence de ma fusée Soyouz au Kazakstan alors qu'elle contenait des astronautes Russes et Américains.
Atterrissage d’urgence de la fusée Soyouz au Kazakstan alors qu’elle contenait des astronautes Russes et Américains. PHOTO AFP

Procès : le maire de Wissous présente son sabre comme une arme défensive

L’élu de 69 ans a plaidé, mercredi 10 octobre devant le tribunal correctionnel d’Evry (Essonne), la légitime défense. Il avait menacé avec un katana, le 8 avril dernier, une dizaine de caravanes qui s’installaient dans sa commune. Le procureur de la République a requis 4 mois de prison avec sursis et 1 500€ d’amende contre le maire. La décision sera rendue le 21 novembre.

 

« Je suis maire, je suis le dernier garant de la sécurité », n’a cessé de clamer l’élu de Wissous (Essonne), Richard Trinquier, mercredi 10 octobre, alors qu’il comparaissait devant le tribunal correctionnel d’Evry. Dimanche 8 avril, il a menacé avec un sabre et potentiellement avec une arme à feu, des gens du voyage installés illégalement dans sa commune. Le procureur de la République a requis 4 mois de prison avec sursis et 1 500€ d’amende. La mise en délibéré a été reportée au 21 novembre. Vêtu d’un costume-cravate gris, l’édile de 69 ans, étiqueté Debout la France, a été jusqu’à dire, mercredi, « je suis comme un soldat qui doit défendre sa nation, au risque d’y perdre la vie ».

 

Des menaces de mort le mois précédent

Ainsi, ce dimanche 8 avril, lorsqu’une dizaine de caravanes s’installent sur un terrain situé devant une crèche de la commune de 8 000 habitants, le maire n’hésite pas à s’y rendre, mais armé. Car, un mois plus tôt, lors d’une précédente expulsion, il a été menacé de mort.

Richard Trinquier a pour habitude de se rendre sur place dans ces cas-là. Ce jour-là, lorsqu’un de ses adjoints se rend à son domicile pour le prévenir, le maire assure qu’il était en train de se préparer à aller au stand de tir, comme souvent le dimanche après-midi. Une arme à feu se trouvait déjà sous son siège de voiture. Il s’apprêtait à prendre, toujours selon lui, le reste de son équipement de tir, comme les chargeurs et le casque, ainsi que le coffret de l’arme, obligatoire pour le transport.

Il a également pris un gilet par balles, dont le logo est une étoile, et son blason tricolore sur lequel est inscrit « maire ». L’association de ces symboles crée une confusion chez les gens du voyage, qui voient là un shérif arriver avec son sabre. Un sabre qu’il ajoute au dernier moment à son arsenal, une arme défensive selon lui.

 

« Il a mis la main sur son katana puis il a couru sur nous »

 

Au tribunal, face à lui, un des hommes auxquels il s’est opposé le 8 avril. Le procureur a également requis 4 mois de prison avec sursis contre cet homme, ainsi que 500€ d’amende. Vêtu d’une chemise et d’un jean, l’homme se souvient de l’arrivée surprenante de l’élu. « On avait besoin d’aller à l’hôpital à Paris le lundi (ndlr : lendemain des faits). On ne savait pas où se mettre. Quelqu’un s’est présenté comme le garde du corps du maire. C’était la première fois que j’entendais ça. Lorsque le maire est arrivé, j’ai voulu lui serrer la main puis j’ai demandé qui il était et il n’a pas répondu, il a mis la main sur son katana puis il a couru sur nous avec l’épée. » L’homme, imposant, se souvient avoir eu peur pour ses proches. « Tous les gosses s’amusaient dans l’herbe, il y avait des femmes de partout. Elles se sont mises à crier et les enfants à pleurer. »

 

« Si j’avais eu une arme à feu, je l’aurais sortie »

Ensuite, les choses s’emballent. Le maire se souvient être tombé sur plusieurs hommes armés de fusils de chasse. Tous les témoins s’accordent à dire que le katana n’a été dégainé que partiellement. Par contre, certains affirment avoir vu une arme dans son dos. « Si j’avais eu une arme à feu sur moi, je l’aurais sortie pour me défendre », oppose l’élu, lunettes rondes sur le nez.

Richard Trinquier explique avoir, certes, mis ses mains dans son dos, mais pour faire croire qu’il avait une arme. « C’était du bluff car, à ce moment, si je m’enfuis, je prends le tir », dit-il, avant de parler des vidéos amateurs prises ce jour-là, où l’on entend, semble-t-il, une femme du camp hurler « ne le tue pas ! ». Pourtant, le fusil de l’homme qui comparaissait ce mercredi face à l’élu est toujours resté ouvert.

 

Le maire avait bu trois verres d’alcool

Après l’altercation, les gens du voyage décident de partir. C’est eux qui contactent la police nationale. A 18h10, deux policiers du commissariat de Massy arrivent et placent le maire de Wissous en garde à vue. Un test d’alcoolémie révèle alors un taux de 0,29mg par litre d’air expiré, contre les 0,25mg autorisés. Richard Trinquier avait bu « un verre de Cuba Libre et deux de vin ».

Au procès, les deux agents se rappellent du comportement agressif de l’élu. « Il était hautain, il nous a dit qu’on devait l’écouter, en sa qualité d’officier de police judiciaire. Il a dit ‘toi et ton pote vous dégagez de ma commune !’« .

 

Des propos racistes

 

Maire de Wissous depuis 1995, avec une interruption de 2008 à 2014, Richard Trinquier n’en est pas à ses premiers déboires. Il est notamment connu pour avoir déclaré qu’il ne buvait plus d’eau Evian depuis les accords d’Evian, qui ont mis fin à la guerre d’Algérie et ouvert la voie à l’indépendance du pays.

Une anecdote reprise par l’avocat de l’association SOS soutien ô sans-papiers, présent pour souligner le caractère supposé raciste du maire. Une présence maintes fois contestée durant ce procès mais qui a permis de souligner, entre autres, une déclaration de l’accusé, faite à un policier national ce soir-là, selon laquelle il sait « ce qu’il faut faire avec ces gens-là ».

 

Solène Agnès