Une adolescente enlevée il y a trois semaines retrouvée vivante à Amiens

Une adolescente de 17 ans, enlevée il y a près de trois semaines dans le Val-d’Oise, a été retrouvée dimanche à Amiens saine et sauve, dévoile aujourd’hui une source proche du dossier. Son ravisseur présumé est en garde à vue. Il semblerait qu’elle n’ait pas subi de violences physiques.

Le 20 mars dernier, la jeune femme a été embarquée de force dans une voiture par trois personnes à Goussainville. Une enquête pour enlèvement et séquestration en bande organisée avait été menée par la police judiciaire de Versailles. Un proche de la jeune fille, 28 ans, et qui avait fait part de sa volonté de l’épouser, a vite été suspecté. Il a été placé en garde à vue, ainsi que la personne qui l’hébergeait dans la Somme.

Solène Agnès avec AFP

14 arrestations en lien avec l’agression de deux policiers le 31 décembre à Champigny-sur-Marne

Les deux policiers avaient été agressés en marge d'une soirée à Champigny-sur-Marne le 31 décembre.
Les deux policiers avaient été agressés en marge d’une soirée à Champigny-sur-Marne le 31 décembre.

Quatorze personnes ont été arrêtées ce mardi matin 10 avril 2018 dans le Val-de-Marne, les Hauts-de-Seine, la Seine-et-Marne et l’Eure, en lien avec l’agression de deux policiers à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) le 31 décembre dernier.

Les suspects, dont deux femmes, sont âgés de 16 à 20 ans. Ils ont été placés en garde à vue pour « violences sur personne dépositaire de l’autorité publique avec une interruption de travail supérieure à huit jours », ce qui peut leur valoir jusqu’à sept ans de prison. Ces arrestations font suite à quatre mois d’enquête de la Sûreté départementale du Val-de-Marne et de l’Office central de lutte contre la cybercriminalité.

Une scène filmée

Pour rappel, les deux policiers avaient été pris à partie en marge d’une soirée privée. La policière avait été rouée de coups au sol. La scène aurait été filmée. Le policier, quant à lui, a eu le nez fracturé. Les deux policiers ont eu une semaine d’ITT chacun.

Solène Agnès avec AFP

Les chantiers de la justice en cinq grands axes

Lundi le Premier ministre, Edouard Philippe et la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, ont rencontré le personnel du palais de justice de Reims. Ils en ont profité pour dévoiler les grands axes de la réforme de la justice, cinq mois après son lancement. La loi de programmation devrait être présentée en conseil des ministres le 11 avril, selon lemonde.fr. Voici ce qu’il faut retenir.

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  • Simplification de la procédure pénale

Alourdie par des procédures parfois trop complexes, la procédure pénale, sera donc simplifiée pour faciliter l’accès à la justice. Dans un premier temps avec la mise en place d’un dossier numérique uniquepermettant le dépôt de plaintes en ligne, il sera ouvert à tous les acteurs (policiers, avocats, magistrats, justiciables), de la plainte jusqu’au jugement. La constitution de la partie civile sera également facilitée. Le but étant de supprimer les formalités inutiles et redondantes pour rendre les enquêtes plus efficaces et de « permettre une réponse pénale efficace et rapide tout en respectant les droits et garanties fondamentales », explique le ministère de la Justice.

  • Simplification de la procédure civile

Il s’agira avant tout de simplifier la saisie des juridictions, en mettant en place un acte unique, en lieu et place des cinq modes actuels. Le tout pour assurer une meilleure lisibilité de l’avancement des procédures, et améliorer les délais de traitement.

  • Transformation numérique

Ce plan de transformation numérique devra atteindre les trois objectifs. Qui sont, selon le ministère de la Justice : « L’adaptation et la mise à niveau du socle technique, le développement applicatif au service des métiers, le soutien aux utilisateurs et la conduite du changement. Pour y parvenir, des efforts importants ont été engagés : plus de 530 millions d’euros sur cinq ans. »

  • Efficacité des peines

Partant du constat de l’inefficacité du système d’exécution des peines, le ministère de la Justice entreprend de redonner du sens à la peine et de renforcer son efficacité, notamment en évitant les courtes peines ou en en développant les peines autonomes et alternatives. Cette nouvelle politique des peines coïncidera avec la mise en œuvre d’un programme pour lutter contre la surpopulation carcérale, qui peut atteindre les 140 % dans les maisons d’arrêt.

  • Adaptation de l’organisation judiciaire

Conséquence directe des autres chantiers, l’adaptation de l’organisation judiciaire est nécessaire. Du point de vue de la justice de première instance, les tribunaux de grande instance et les tribunaux d’instance seront fusionnés, afin d’améliorer la qualité et l’efficacité de la justice. En appel, aucune réorganisation territoriale n’est à noter.

« Cette réforme se veut extrêmement ambitieuse (tribunal criminel départemental,  parquet national anti-terrorisme, etc…) mais aussi pragmatique. Les propositions émanent directement des acteurs du terrain»,  souligne la garde des Sceaux, Nicole Belloubet.

 

Nina Gambin

De plus en plus menacés, les policiers sortent davantage leurs armes

Deux notes écrites en juillet dernier par l’Inspection générale de la police nationale, et révélées ce mercredi 12 octobre, recensent un usage des armes à feu en hausse dans les rangs de la police. Elles pointent également une progression de 94% des tirs accidentels.

 

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Crédits : Mstyslav Chernov

 

Les policiers ont de plus en plus recours à l’arme à feu. Deux notes de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), révélées ce mercredi par TF1, indiquent que le nombre de tirs policiers, au 1er semestre 2017, était en hausse de 39% par rapport à 2016. En six mois, les tirs sont passés de 116 à 192 par agent.

Premier élément marquant : les tirs d’intimidation ou de sommation enregistrent la plus forte progression, avec une hausse de 89% (de deux à 19 tirs). Pour Stanislas Gaudon, représentant du syndicat Alliance police nationale, ces tirs sont la preuve que « les agents ne sont pas des fous de la gâchette ». Le représentant précise que ces coups de feu sont généralement orientés vers le ciel, afin d’intimider, et ne visent pas directement les assaillants. Cette hausse des tirs d’intimidation intervient dans un contexte de forte menace terroriste. « Daech appelle à attaquer les forces armées, il est normal qu’elles aient les moyens de se défendre », estime Stanislas Gaudon.

« Les attaques sont de plus en plus nombreuses et violentes »

A ce danger s’ajoute la délinquance de droit commun quotidienne. « Les attaques sont de plus en plus nombreuses et violentes. Cet été, une équipe de la brigade anti-criminalité était en patrouille à Aulnay-sous-Bois. La voiture a été attaquée et la conductrice s’est fait tirer dessus », raconte-t-il à Celsalab. Un rapport de 2016 de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales indique qu’en 2015 chaque jour, deux policiers étaient blessés par arme.

L’Union des policiers nationaux indépendants constate également cette hausse des agressions contre les fonctionnaires. « Il y a quelques mois, un collègue a volontairement été fauché par une voiture volée. Dans pareil cas, il est totalement légitime de sortir et d’utiliser notre arme pour stopper le fuyard », explique Christophe Robert, prédisent de l’UPNI. Les notes de l’IGPN indiquent que les coups de feu en direction de « véhicules en mouvement » ont augmenté de 32,6%. « Lors d’un contrôle routier, nous sommes davantage enclins à utiliser notre arme si un risque se présente », reconnaît Christophe Robert. Selon lui, les agressions sont le pendant d’un système judiciaire qui n’est pas assez ferme. « Les petits délinquants font des allers-retours en prison, cela ne les impressionne plus. Tout comme la police, qu’ils n’hésitent pas à menacer », avance-t-il.

« Manque cruel de formation permanente et continue de la police nationale sur l’utilisation de ces nouvelles armes »

Un autre point clé ressort et suscite une « réelle inquiétude », selon l’IGPN. Les tirs accidentels. Le nombre de tirs effectués « par imprudence » avec des armes longues (fusil d’assaut G36, pistolet mitrailleur Beretta 12SD…) a progressé de 94%. Cet arsenal a été déployé en 2015 après les attentats contre Charlie Hebdo et le Bataclan. Depuis le 1er janvier, 19 tirs ont été recensés au total. 18 d’entre eux étaient accidentels mais aucun n’ont fait de blessé. La police des polices pointe du doigt un « défaut de maîtrise d’armes plus complexes et encombrantes ». Pour Christophe Robert, le représentant de l’UNPI, ces dérapages « sont dus au manque cruel de formation permanente et continue de la police nationale sur l’utilisation de ces nouvelles armes ». Un sentiment partagé par Stanislas Gaudon. Selon le représentant du syndicat Alliance police nationale, leur maniement nécessite un entraînement régulier qui se limite aujourd’hui à 12 heures par an.

Mais ce point noir du document n’inquiète pas Stanislas Gaudon: « 19 incidents représentent un chiffre important mais il doit être mis en perspective avec le nombre d’armes longues en service ». Elles seraient entre 6000 et 7000. En tout cas, ces notes de l’IGPN ne sont selon lui pas de nature à alarmer les citoyens qui savent qu’une « police armée est une police capable de neutraliser une menace et de sauver des vies ».

Ambre Lepoivre