Notre-Dame de Paris : le chantier de restauration reprend avec dix ouvriers

Le chantier de la cathédrale Notre-Dame de Paris redémarre ce lundi 27 avril. Suspendu depuis le début du confinement le 17 mars dernier, une dizaine d’ouvriers seront autorisés à travailler sur le site.

Echafaudage sur le toit de la cathédrale Notre-Dame de Paris, 2019. (Crédit : DR)

Mise en suspens depuis le début du confinement le 17 mars dernier en raison de la pandémie de Covid-19, la restauration de Notre-Dame de Paris va reprendre progressivement à partir de ce lundi 27 avril. Une reprise annoncée jeudi dernier par l’Établissement public en charge de la restauration de la cathédrale incendiée il y a un an. « Dans le cadre de la reprise progressive de l’activité à partir de lundi, j’ai veillé à ce que les mesures et procédures adaptées soient mises en oeuvre afin de garantir le respect des gestes barrières et le maintien de la distanciation sociale », souligne dans un communiqué Jean-Louis Georgelin, chargé de piloter la restauration de l’édifice.

« Une montée en puissance des effectifs tout au long du mois de mai »

À partir du 27 avril, l’Etablissement public prévoit trois étapes pour la reprise. Il s’agira d’abord de la « remise en fonctionnement de la base vie du chantier« , puis d’une « reprise et achèvement des travaux » en cours à la mi-mars, qui concernent notamment les « nouvelles installations de décontamination« . Finalement, sera envisagée une « reprise des travaux complexes de sécurisation« , comprenant la dépose de l’échafaudage sinistré et le montage d’un « échafaudage pour la dépose du grand orgue« .

La décision de relancer l’activité sur le chantier a été prise « après instruction approfondie des conditions de reprise« , avec notamment la maîtrise d’œuvre et les entreprises concernées. Elle se fonde, en outre, sur les « préconisations de sécurité sanitaire » élaborées par le gouvernement.

Repas et hébergement des ouvriers

 

Les entreprises Accor et Sodexo, partenaires de la Fondation du Patrimoine, ont accepté d’assurer la prises en charge de l’hébergement et des repas du personnel qui reprend l’activité sur le site. L’entreprise d’hôtellerie Accor a réouvert l’hôtel Mercure Notre-Dame Saint-Germain-des-Prés, situé à cinq minutes à pied du site, pour héberger les compagnons. L’entreprise Sodexo, quant à elle, leur offrira des repas chaud à tarif avantageux.

 

Leela BADRINATH

Préfecture de police : l’hommage national de Macron aux victimes

Ce mardi, Emmanuel Macron a rendu un hommage aux quatre fonctionnaires de la préfecture de police de Paris tués par leur collègue. Une cérémonie solennelle alors que Christophe Castaner continue d’être visé par les critiques.
Les officiers de police portent les cercueils de leur collègues décédés dans l’attaque au couteau du jeudi 3 octobre.
Crédit : Ludovic Marin/AFP

Atmosphère pesante, cercueils des victimes drapés du drapeau français et discours du Chef de l’Etat… Le ton était solennel ce mardi  lors de la cérémonie rendant hommage aux victimes de l’attaque à la préfecture de police. Emmanuel Macron était accompagné du Premier ministre, Edouard Philippe et des ministres de la Justice, Nicole Belloubet et des Armées Florence Parly. Les familles des victimes étaient présentes, à l’abri des caméras. Moult figures politiques assistaient aussi à la cérémonie.

La cérémonie s’est tenue  dans la cour de la préfecture de Paris. Un lieu hautement symbolique puisqu’il s’agit de l’endroit où a été abattu Mickaël Harpon, l’auteur des faits, jeudi 3 octobre.

Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a d’abord remis la Légion d’honneur, à titre posthume aux quatre victimes. Le policier stagiaire qui a tué l’assaillant de 45 ans sera également décoré mais à une date ultérieure, non communiqué pour l’instant.

Le président de la République s’est ensuite exprimé.  » Vos collègues sont tombé sous les coups d’un islam dévoyé et porteur de mort qu’il nous revient d’éradiquer » a martelé le chef d’Etat.

Un hommage solennel dans un climat de défiance envers Christophe Castaner

Christophe Castaner a été le premier à prendre la parole lors de la cérémonie, s’adressant à une profession meurtrie. Une marque de confiance du gouvernement pour le Premier Ministre, appelé « premier flic de France ».  Cet hommage solennel n’offrira qu’un court répit à Christophe Castaner, auditionné à huis clos avant la cérémonie par la délégation parlementaire au renseignement puis dans l’après-midi par la commission des lois de l’Assemblée nationale, cette fois devant la presse.

La commission des lois du Sénat l’interrogera jeudi. En effet, depuis l’attaque, de nombreuses voix dénoncent l’incurie des autorités et cherchent à comprendre comment Mickaël Harpon a pu passer sous les radars alors qu’il avait donné des signes de radicalisation au sein même de la direction du renseignement de la PP (DRPP) où il était employé.

Celsalab avec AFP

Ils combattent des messages haineux avec du street art

Le XVe arrondissement de Paris regroupe de nombreux tags haineux.

A l’aide de pochoirs et de bombes de peinture, un collectif d’anonymes parisiens lutte depuis un an contre les messages haineux et homophobes laissés dans les rues de la capitale.

Utiliser le street art pour recouvrir les messages haineux, racistes ou homophobes : c’est l’initiative lancée par Pochoirs pour tous, un collectif d’amateurs d’art urbain créé il y a tout juste un an. En août 2018, alors que Paris célèbre les Gay Games, Sophie, la présidente et fondatrice du collectif, remarque une multiplication des tags injurieux, racistes et homophobes sur la place de l’Hôtel de Ville.

Le contraste entre l’événement et les tags injurieux lui paraît saisissant. « Elle ne pouvait pas laisser passer ça, surtout à un moment où l’on fêtait la diversité et la tolérance », explique François, l’un des membres du collectif. Peu de temps après, Pochoirs pour tous voit le jour et part à la chasse aux messages haineux dans les rues.

Le collectif compte à présent une cinquantaine de membres, qui se retrouvent régulièrement pour recouvrir ces tags disséminés dans Paris, munis de pochoirs en forme de cœur. « On trouve que c’est plus efficace d’utiliser des cœurs que de répondre avec des messages. Le cœur est un symbole qui a une portée universelle, et il montre aussi que l’on est ouvert au dialogue », précise François. Les actions du collectif ne manquent d’ailleurs pas de faire réagir : les passants s’arrêtent, s’interrogent, et cherchent parfois à débattre avec les membres présents. « Cela montre que de nombreux parisiens connaissent encore mal des problématiques comme la PMA. Mais c’est positif, car cela nous permet d’en parler ». A plusieurs reprises, les street artistes croisent même des policiers, qui les laissent systématiquement poursuivre leur opération anti-haine.

Une recrudescence de messages haineux

Pochoirs pour tous signale systématiquement les messages trouvés à la mairie de Paris, à travers l’application DansMaRue. Mais face à l’inaction des pouvoirs publics, le collectif n’a pas hésité à interpeller directement Anne Hidalgo, la maire de Paris, en avril 2019. En réponse, l’adjoint à la mairie en charge de la propreté, Paul Simondon, s’est engagé personnellement à lutter contre le phénomène. Mais le collectif n’a observé aucune amélioration réelle. « Rien n’a été fait depuis. Ces dernières semaines, on a même observé une multiplication de slogans plus bas que terre, notamment au sujet de la PMA », explique François en prenant pour exemple le slogan « Après les légumes sans OGM, les enfants à un seul parent » qu’il a récemment observé dans la rue. Selon le collectif, les XIV, XV et XVIe arrondissements sont particulièrement touchés et concentrent une grande partie de ces tags illégaux.

Malgré des signalements qui se sont multipliés par trois sur les réseaux sociaux et qui aident le collectif à repérer les messages injurieux, ses membres attendent toujours qu’un message clair soit envoyé aux auteurs en question. « La rue est à tout le monde, on ne peut pas lui faire dire n’importe quoi. La mairie de Paris doit repréciser la loi et punir les organisations responsables de ces tags. Leurs auteurs doivent comprendre que ces messages haineux ne sont pas autorisés dans l’espace public ». En attendant une prise en main de la part des autorités, Pochoirs pour tous encourage les amateurs de street art à se joindre à leurs actions et à se réapproprier les rues de Paris.

Valentin Berg