Soudan : les militaires responsables de violences meurtrières

Les manifestations de la veille avaient fait six morts dans la capitale. / Crédit : Pixabay.

L’ambassade des Etats-Unis à Khartoum fait porter au Conseil militaire la responsabilité des violences qui ont fait six morts lundi dans la capitale soudanaise. Cinq civils et un militaire ont été tués par des hommes armés non identifiés qui ont tiré sur les manifestants rassemblés devant le QG de l’armée. C’est la première fois depuis la destitution et l’arrestation par l’armée du président Omar el-Béchir le 11 avril qu’ont lieu des violences mortelles lors de manifestations.

Le Conseil militaire, qui a pris le pouvoir après la mise à l’écart de Omar el-Béchir, a attribué ces violences à des « éléments » cherchant à faire dérailler le processus politique avec les chefs de la contestation. La chancellerie américaine a exhorté le conseil et l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC) à ne pas laisser les violences peser sur les négociations sur la transition politique. « Nous encourageons le peuple soudanais à continuer d’exprimer son désir d’un Soudan pacifique et démocratique d’une manière non violente et à ne pas se laisser provoquer par les actions de ceux qui s’opposent au changement« , a-t-elle conclu.

Cécile Da Costa avec AFP

Soudan : reprise des discussions après la destitution du Président

L’ex président soudanais Omar el-Béchir / Crédit : Martin H. – Wikipédia

Le Conseil militaire au pouvoir au Soudan et les représentants des manifestants ont repris lundi les discussions sur le transfert du pouvoir à une autorité civile, exigé par la rue. Le président Omar el-Béchir a été destitué par l’armée le 11 avril dernier. Les contestataires, organisés en sit-in, demandent au Conseil militaire, qui dirige désormais le pays, de céder le pouvoir à une administration civile.

Anti-PMA : un air de déjà-vu

Alors que la procréation médicalement assistée pour toutes avait été promis par le candidat Macron, le Comité d’éthique a rendu fin septembre un avis favorable à son extension. Ses opposants, issus de la Manif pour tous, semblent vouloir reprendre le combat là où ils l’avaient laissé en 2013, après l’adoption du mariage pour tous.

Des sympathisants de la Manif pour Tous se rassemblent contre l'ouverture de la PMA.
Des sympathisants de la Manif pour Tous se rassemblent contre l’ouverture de la PMA / wp-caption

Le 25 septembre dernier, la Manif pour tous avait donné rendez-vous à ses sympathisants devant le siège du Comité consultatif national d’éthique (CCNE). Le comité venait de rendre le 18 septembre un avis favorable à l’extension de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes, ainsi qu’aux femmes seules, et une centaine d’opposants comptaient bien faire entendre leurs voix. « Nous sommes de retour », avertissait alors une manifestante à nos confrères de Libération.

Mais que penser du retour en scène des sympathisants de la Manif pour tous, cinq ans après leur échec contre la loi Taubira ? Et si les opposants au mariage pour tous profitaient du climat actuel pour rejouer le match perdu de 2013 ?

Un engagement de campagne

« On demande simplement le consensus, c’est ce qu’avait promis Macron », soupire Héloïse Pamart, responsable presse de la Manif pour tous, faisant référence à la volonté du président d’instaurer un débat « apaisé » parmi les Français.es. Sans surprise, le discours diffère chez SOS Homophobie, où l’on martèle que l’ouverture de la PMA aux couples de femmes était « un engagement de la part du Président de la République et de tout le gouvernement. »

En effet, le candidat Macron s’était prononcé en ce sens. Sur son site de campagne, on pouvait lire la chose suivante : « Nous sommes favorables à l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) pour les femmes seules et les couples de femmes. Il n’y a pas de justification juridique pour que la PMA ne leur soit pas ouverte.  »

Mariage et PMA, même combat ?

Héloïse Pamart le répète à qui veut l’entendre, l’extension de la PMA était prévisible après la légalisation du mariage pour tous : « Depuis 2013, on dit que c’est la conséquence de la loi Taubira et que bientôt, il sera question de la GPA. » En revanche, il ne serait pas ici question de prendre leur revanche sur la bataille perdue de 2013, mais bien de « défendre l’intérêt supérieur de l’enfant ».

Cet intérêt de l’enfant, les sympathisants de la Manif pour tous l’opposent de façon régulière au « droit à l’enfant », brandi, lui, par les pro-PMA. Sur le site de la Manif pour tous, on peut d’ailleurs lire : « Le droit à l’enfant n’existe pas, ni pour les couples homme/femme, ni pour les couples composés de deux personnes de même sexe, ni pour les célibataires. Personne ne peut revendiquer le droit à avoir un enfant au prétexte qu’il désire avoir un enfant. » Car selon les adhérents de la Manif pour tous, l’enfant né de PMA  ne peut pas grandir heureux et épanoui en l’absence de figure paternelle. Ils avaient d’ailleurs lancé le hashtag #PMASanspère, en réponse au « PMA pour tou-te-s » des fervents défenseurs d’une évolution de la loi.

Un « enjeu d’égalité »

Selon SOS Homophobie, la lutte actuelle pour la PMA ne doit pas être associée en permanence à celle du mariage pour tous :  « C’est un vrai combat, aujourd’hui la PMA est réservée aux couples hétérosexuels et l’ouvrir aux couples de même sexe est un véritable enjeu d’égalité. » Et pour le porte-parole de l’association pro-PMA, pas question de se laisser intimider par Ludivine de La Rochère et sa Manif pour tous : « Ce qui compte, ce n’est pas les gens qui s’opposent et descendent dans la rue, ils en ont parfaitement le droit, mais de lutter contre les propos homophobes que certains d’entre eux adressent aux familles homo-parentales. »

Après l’avis favorable du CCNE, un projet de loi devrait être discuté au parlement début 2019.

Caroline Quevrain

A l’Assemblée, Elisabeth Borne défend la réforme de la SNCF

Les débats en première lecture du projet de loi du « nouveau pacte ferroviaire » se sont ouverts lundi à l’Assemblée nationale. La ministre des Transports, Elisabeth Borne, a défendu une réforme « impérative » du système ferroviaire.

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© EU2017EE Estonian Presidency

Devant les députés, et un banc LR quasiment vide, Elisabeth Borne a défendu le projet gouvernemental de refonte de la SNCF. Et a rendu coup pour coup. La ministre a demandé à ce que le débat s’élève et se déleste des « fantasmes et des contre-vérités qui le polluent ».

En mettant en avant la situation financière catastrophique devenue le « boulet » de l’entreprise publique, Elisabeth Borne a réaffirmé la nécessité absolue de conduire sa réforme. « Si nous proposons à la Nation un nouveau pacte ferroviaire, c’est parce qu’une réforme du rail est impérative« , a-t-elle déclaré à l’ouverture des débats en première lecture sur le projet.

Face à l’hémicycle, l’ancienne directrice de la RATP a de nouveau souhaité « un dialogue sincère et constructif« .

Non loin de là, plusieurs centaines de cheminots et sympathisants, dont des députés communistes et Insoumis, s’étaient rassemblés sur l’esplanade des Invalides pour défendre « l’avenir du service public ferroviaire », au quatrième jour d’une grève très médiatisée.

 

Caroline Quevrain avec l’AFP