L’avion : symbole de la mondialisation

Avec les progrès technologiques et la libéralisation de l’espace aérien, le développement du low cost continue de faire exploser le nombre de voyageurs, année après année. 

4 milliards. C’est le nombre de personnes qui ont voyagé par les airs en 2016 d’après la Banque Mondiale. Un chiffre multiplié par dix en plus de quarante ans. Un rapport du Sénat Sur les perspectives d’évolution de l’aviation civile à l’horizon 2040 souligne l’importance des avancées technologiques dans le secteur de l’aviation.  En 1938, il fallait dix-huit escales pour rejoindre Hong-Kong depuis la France, soit une semaine de voyage. Aujourd’hui, ce même trajet peut être fait d’une traite, en seulement douze heures. Des moteurs plus puissants ont raccourci les distances. La construction d’avions de plus en plus gros a permis d’accueillir plus de personnes. Le fait qu’ils soient plus économes a permis de réduire les coûts en terme de consommation d’énergie. Le tout en étant plus sûrs puisque d’après ce même rapport « le taux d’accident fatal par million de décollages est passé de 40 en 1955 à 0,7 en 2010 ».

Les effets de la libéralisation

Avec la libéralisation de l’espace aérien, les prix des vols diminuent fortement, et le nombre de passagers augmente. En Europe, cette libéralisation se fait progressivement en 10 ans (1987 – 1997). Alors qu’auparavant les lignes intérieures étaient majoritairement exploitées par des compagnies nationales, comme Air France, aujourd’hui n’importe laquelle a le droit de desservir librement la ou les destinations de son choix. Les conditions à respecter sont les suivantes : les capacités physiques de l’espace aérien comme des aéroports doivent permettre ces trajets, et la compagnie aérienne doit avoir son siège social dans l’Union européenne.

 

Capture d'écran de FlightAware, site montrant les vols en temps réel / Crédits : FlightAware
Capture d’écran de FlightAware, site montrant les vols en temps réel / Crédits : FlightAware

(GIF à la place d’une simple photo des vols en temps réel pour voir le parcours des avions)

Cette libéralisation a également permis la naissance d’un nouveau modèle : le low-cost. Ryanair, EasyJet, Vueling ou Volotea en sont les figures de proue. Cette nouvelle concurrence a forcé les compagnies traditionnelles telles qu’Air France à se concentrer sur les vols moyens et longs courriers. Aujourd’hui un vol Paris-Milan avec Ryanair coûte en moyenne 30 euros, 100 avec Air France.

Mais ces prix exceptionnels sont le résultat d’une politique visant à réduire le moindre coût. Les scandales sur les conditions de travail des pilotes, hôtesses de l’air et stewards de ces compagnies se multiplient. Leurs salariés sont moins payés que la moyenne pour des conditions de travail plus précaires et des cadences difficiles à tenir. Un rythme épuisant qui peut faire craindre des répercussions en terme de sécurité.

Les défis environnementaux

Pour accueillir des passagers et des avions toujours plus nombreux, de nouveaux aéroports voient le jour. Le lieu de construction peut alors devenir un véritable sujet de discorde comme dans l’ouest de la France à Notre-Dame-des-Landes. Installer un aéroport dans cette zone signifie pour la Confédération paysanne que les agriculteurs « qui ont refusé le rachat de leur terre par Vinci risquent d’être expulsés ».

Les autres points de tension mis en avant par l’association France Nature Environnement sont les conséquences sur la biodiversité : « La construction du nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes causerait la destruction de 1 200 hectares de zones humides. Ces zones contribuent à améliorer la qualité des eaux en les dépolluant. Elles assurent une fonction d’éponge qui limitent les effets des inondations, des sècheresses et stockent du carbone. Ce sont des réservoirs de biodiversité ».

Surtout, la concurrence acharnée dans le secteur aérien continue de tirer les prix à la baisse avec l’arrivée de compagnies low cost sur le long courrier. Des destinations autrefois protégées du tourisme de masse et aux écosystèmes riches pourraient demain subir la construction de nouveaux complexes touristiques et autres décharges à ciel ouvert. Comme c’est déjà le cas aux Maldives sur la « bien nommée » îles aux ordures.

Enfin, l’avion est le moyen de transport qui émet le plus de CO2 par passager au kilomètre et les alternatives pour le rendre plus écologique, comme l’utilisation d’énergies renouvelables, sont loin d’être suffisamment développées. Pour preuve, le 26 juillet dernier, Solar Impulse 2, premier avion solaire à fonctionner sans une goutte de kérosène – avec un seul passager à bord – bouclait son premier tour du monde… 2 ans après sa première étape.

Antoine Colombani et Sarafina Spautz

Air France : un accord trouvé avec les pilotes

La direction de la compagnie aérienne Air France est parvenue à trouver un accord avec ses pilotes après des semaines de négociations chaotiques. Elle a transmis ce mercredi aux syndicats un projet ouvert à la signature jusqu’au 31 mai 2017, sans pour autant garantir de réussite.

Depuis le mois de décembre, les négociations entre les deux parties tournent autour d’une question principale : la création d’une nouvelle compagnie aérienne à coûts réduits dans le cadre du plan « Trust Together » (« La confiance ensemble »). Cette nouvelle filiale 100% Air France a pour objectif de contrer la concurrence des compagnies low-cost et du Golfe en reprenant certaines lignes moyen et long-courrier d’Air France actuellement non rentables. Elle ferait ainsi appel à des pilotes d’Air France volontaires, mais recruterait des personnels navigants commerciaux (PNC) »au prix du marché », soit nettement moins cher qu’à Air France.

La signature de l’organisation de pilotes (65% des voix) étant nécessaire pour que le projet se concrétise, les syndicats ont utiliser leur rapport de force pour tenter d’obtenir des concessions au niveau des salaires, sans y parvenir.

Blanche Vathonne

Huit mois après : la révolution des bus Macron

Quelles conséquences à la révolution des bus?

En août 2015, la loi portée par le ministre de l’Économie et des finances, Emmanuel Macron a libéralisé le transport de voyageurs dans l’hexagone. Alors que le marché en pleine expansion a facilité l’accès à la mobilité pour une partie des usagers, les conséquences futures pourraient être moins positives. Une enquête d’Emma Donada et Constance Léon. 

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