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Si ce parti, créé en 2012, demeurait jusqu’ici inconnu pour beaucoup de Français, l’UDMF a vécu sa première victoire électorale en 2014, en se voyant élire un conseiller municipal à la mairie de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Après des résultats décevants aux élections régionales de 2015, puis une impossibilité de présenter un candidat à l’élection présidentielle de 2017, faute de parrainages, l’UDMF compte se refaire un nom lors des élection européennes, qui se tiendront dimanche 26 mai. Le mouvement se revendique « non confessionnel » et vise à combattre la stigmatisation des minorités et l’islamophobie utilisée par les classes politiques comme argument électoral.
Le retard de sa validation comme liste européenne est due à une non-conformité de certains documents administratifs. Il a entraîné une difficulté à rassembler la somme nécessaire au financement de leurs bulletins de vote. Les potentiels électeurs devront donc imprimer eux-mêmes les bulletins, disponibles sur le site officiel du parti.
Parmi les propositions phare de la liste UDMF, l’intensification de l’effort environnemental, la mise en place d’un SMIC Européen, la lutte renforcée contre l’optimisation et l’évasion fiscales, et le combat contre les discriminations visant les minorités. Depuis sa création, l’UDMF est régulièrement visée par toutes les classes politiques, qui leur reprochent une forme de communautarisme.
Troisième sur la liste, le franco-syrien et chrétien Bassam Tahhan, contacté par Skype, nous parle des ambitions du parti aux élections européennes et répond à ces critiques.
Cécile Da Costa et Agathe Harel
En France, ils sont près de 5 millions a avoir déjà regardé des retransmissions de parties de jeux-vidéos. Avec des revenus et des investissements qui ne cessent d’augmenter, les compétitions ont déserté les garages pour s’installer dans les stades. Pourtant, le milieu recherche encore stabilité et professionnalisme. Par Valentin Berg et Edouard Lebigre
Montreuil, en Seine Saint Denis. Dans un des bâtiments gris de la zone industrielle se cache une école un peu particulière : la Paris Gaming School (PGS) dont il serait difficile de deviner l’existence. Pourtant, en passant la porte du troisième étage, on devine rapidement un espace uniquement dédié à l’e-sport, la pratique du jeu vidéo de manière compétitive. Dans une salle sur la gauche, le générique de Super Smash Bros Ultimate retentit, le jeu de combat phare de Nintendo. Au centre du local, un grand octogone en bois a récemment été construit pour accueillir, fin avril, un tournoi de Apex Legends, dernier jeu à la mode. Un mois après sa sortie en février dernier, il réunissait pas moins de 50 millions de joueurs dans le monde.
Devant les écrans, casque sur les oreilles, des joueurs faisant partie de la promotion de 33 étudiants. Tous titulaires du Bac, ils ont du débourser près de 10 000 euros pour suivre 9 mois de formation à la PGS, avec le rêve, un jour, de travailler dans l’e- sport. « On a reçu 2500 pré-inscriptions cette année. Le secteur est évidemment très attractif ces derniers temps mais beaucoup connaissent mal la réalité de l’e-sport. Ils ne regardent que les grandes sommes d’argent gagnées par les stars des compétitions », raconte Michael Annequin. Lui a fait partie de la première promotion de l’école avant de rejoindre l’équipe permanente de la PGS. « Il n’y a pas que des joueurs dans notre formation. L’avènement de l’e-sport a créé beaucoup de métiers. On compte aujourd’hui des coachs e-sport, des managers, des monteurs de contenu vidéo…».
En continuant la visite de la PGS avec Michaël, on découvre plusieurs salles dédiées à différents jeux. Ici, on répète ses gammes : communication avec les coéquipiers, agilité avec le clavier et la souris, connaissance de la carte du jeu… Si les joueurs disposent du matériel idéal, les fils qui traînent et les consoles en cours d’installation témoignent du chemin encore à parcourir pour faire de la PGS l’école du futur.
L’e-sport, un secteur encore jeune
Avec pas moins de 200 jeux pratiqués de manière compétitive et des LAN (compétitions sur réseau local) organisées chaque semaine en France, le secteur de l’e-sport est en pleine expansion. Si l’arrivée de la compétition a rapidement suivi le développement des premiers jeux dans les années 70, c’est l’avènement d’Internet et des connexions personnelles qui a démocratisé la pratique. Dès la création des premières ligues professionnelles en 1997, le phénomène s’est rapidement amplifié.
La pratique compétitive du jeu vidéo reste néanmoins une pratique de niche entre 1997 et 2008, réservée principalement aux initiés. « Le tournant majeur, celui qui a tout changé, c’est l’apparition des plateformes de diffusion et de streaming comme Twitch et Youtube vers 2010. Tout à coup, n’importe qui pouvait avoir accès à du contenu e-sportif chez lui. Avant, c’était presque impossible », explique Nicolas Besombes, docteur en e-sport et vice-président de l’association France Esports.
Depuis, l’e-sport n’a cessé de se développer jusqu’à devenir un phénomène mondial pesant lourd sur le plan économique avec un chiffre annoncé de 300 millions de spectateurs en 2020. « On observe aujourd’hui des investissements massifs de la part d’acteurs extérieurs, comme des marques automobiles, de fast-food, de boissons, de cosmétiques… Cela a permis d’apporter des budgets plus conséquents à l’industrie, d’organiser des shows plus spectaculaires et d’améliorer sa visibilité ». En France, la Société Générale est devenue en 2018 le partenaire majeur de GamersOrigin, une des trois équipes majeures de l’e-sport en France.
Des formations dédiées aux métiers du jeu vidéo
La professionnalisation grandissante de l’e-sport au cours des dernières années a motivé de plus en plus de jeunes à s’y consacrer à plein temps. Que ce soit en tant que joueur professionnel ou dans les métiers autour, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir tenter leur chance dans le milieu. D’où, un nombre croissant de formations qui apparaissent en France pour préparer l’entrée dans ce secteur. À Paris, l’Isefac Bachelor a été l’une des premières écoles à lancer une formation entièrement consacrée à l’e-sport et au gaming.
« C’est un secteur très concurrentiel, les étudiants doivent en avoir conscience. Ils sont nombreux à vouloir y travailler car c’est un milieu qui fait rêver, que ce soit ceux qui passent par des formations ou les autodidactes. Mais dans l’e-sport, l’expérience compte beaucoup plus que la formation : on ne te laissera pas ta chance si tu arrives seulement avec un diplôme », explique Samuel Benitah, directeur de la branche eSport chez Prism Paris et intervenant dans le Bachelor sur la partie Management, recrutement et coaching eSport. « On forme les étudiants au management et au marketing axé sur l’e-sport, à des métiers comme chef de projet, community manager, chef des partenariats… Et quand il s’agit de devenir joueur professionnel, il y a très peu de formations. La plus prestigieuse, l’Asus ROG School, située dans la région parisienne, vient elle-même chercher les joueurs, à la manière d’un centre de formation ».
Cette popularité au cours de la dernière décennie a permis au milieu de s’ouvrir considérablement au grand public. « Aujourd’hui, grâce à des jeux comme League of Legends ou Fortnite, on assiste à l’émergence de véritables spectacles de masse. La pratique en elle-même s’est mondialisée, et touche de plus en plus de personnes extérieures au phénomène. En cela, le milieu est plus ouvert qu’avant, explique Nicolas Besombes. Mais paradoxalement, on a aussi observé une augmentation des compétences attendues chez les personnes qui intègrent cet écosystème. Cela veut dire qu’aujourd’hui, espérer travailler dans l’e-sport par pure passion n’est plus une raison suffisante. Il y a plus d’exigence, on attend d’eux des compétences spécifiques acquises en amont ».
Parmi elles, on retrouve des capacités physiques similaires au sport traditionnel : coordination et dextérité des mains comme au basket ou au handball, capacité à réaliser des tâches manuelles fines comme au tir à l’arc ou à l’escrime… S’ajoute à cela des compétences cognitives comme l’anticipation, le traitement des informations, l’orientation et la visualisation spatiales, ainsi que des compétences sociales à l’image du travail d’équipe, de la collaboration ou encore du leadership, sans oublier le contrôle des émotions. « L’ensemble des dimensions physique, psychologique et sociale sont mobilisées dans l’e-sport », résume-t-il. Mais l’exigence n’est pas la seule chose ayant augmenté autour des joueurs.
Une discipline stricte pour les joueurs
La taille des équipes s’est aussi élargie, afin d’encadrer leur santé et d’optimiser leurs performances. Préparateurs physiques et mentaux, ostéopathes, kinésithérapeutes et analystes sont autant de personnes sollicitées pour amener les joueurs au sommet de leurs capacités. Achille, 20 ans, n’a pas cédé aux dernières modes et a continué à se consacrer à Counter Strike, premier grand jeu de compétition en ligne dans les années 2000. « Pour se démarquer, il faut surtout en vouloir. Il y a beaucoup de bons joueurs dans le milieu, donc je joue 2h par jour en moyenne pour garder un bon niveau. Le reste de ma préparation quotidienne passe dans le visionnage de parties d’autres joueurs, pour les analyser ». Pour jouer dans de bonnes conditions, Achille possède une installation lui assurant un grand confort de jeu et un nombre suffisant d’images par seconde sur son écran. Prix : 2000 euros. Il a décidé de faire confiance à la Paris Gaming School pour se former.
« La plus grande difficulté pour un joueur qui souhaite devenir professionnel et en vivre, c’est qu’il n’y a pas réellement de parcours-type. Dans le sport traditionnel, le joueur peut s’appuyer sur un club de quartier, puis sur un club régional, les centres de formation et les pôles France… Ces structures n’existent pas à l’heure actuelle dans l’e-sport », souligne Nicolas Besombes. Autre difficulté majeure : se démarquer parmi les millions de joueurs qui peuvent potentiellement prétendre au statut professionnel.
Comme dans le milieu du football, des observateurs ou scouts scrutent les classements pour repérer les étoiles montantes de chaque jeu. « Pour être recruté à ce niveau-là, il y a notamment les ladder in-gamce, les classements compétitifs propres à chaque jeu sur lesquels les joueurs s’entraînent chaque jour. Sur League of Legends par exemple, les premiers joueurs du classement sont généralement contactés à chaque intersaison pour faire des tests et être ensuite potentiellement recrutés dans une équipe, explique Samuel Benitah. Le streaming (diffusion sur Internet) amène aussi beaucoup de visibilité sur la personnalité du joueur et sur son niveau de jeu. L’avènement de la fibre et de la connexion haut débit a permis de faire émerger de nouveaux joueurs ». Pour ceux qui parviennent à en vivre, soit moins de 200 joueurs sous contrat aujourd’hui en France, les salaires varient également beaucoup en fonction des jeux, allant d’un SMIC pour un joueur FIFA jusqu’à 30000 euros par mois pour un professionnel de Counter Strike ou League of Legends.
Réchauffement climatique, pollution de l’air et des océans, émissions de CO2, dégradation de la biodiversité… La planète va mal et les scientifiques s’en inquiètent. En septembre 2018, plusieurs d’entre eux ont lancé un appel à agir rapidement pour préserver l’environnement. Dans le cadre des élections européennes, nous avons épluché les propositions des 34 listes en matière d’écologie. Voici les principales mesures que nous avons retenues.
C’est un véritable fléau pour la planète. Le continent plastique, situé dans le Pacifique, comporte 80 000 tonnes de déchets et fait trois fois la taille de la France. Les partis politiques en sont conscients et prévoient une série de mesures pour ne plus avoir recours à cette matière de plus en plus décriée. L’Union des démocrates et indépendants (UDI) veut lancer une « croisade verte » contre le plastique, en proposant un traité international pour fixer des règles et pour que l’Union européenne recycle 70% du plastique qu’elle produit d’ici 2030. La République en Marche (LREM) veut interdire le plastique non recyclable d’ici 2025, et l’arrêt des sacs à usage unique est défendu par l’Union des démocrates musulmans français. Quant à Europe-Écologie-Les-Verts (EELV), ils prônent le zéro plastique, sans toutefois donner de calendrier.
L’agriculture biologique est souvent mentionnée dans les programmes des candidats. Le parti qui apporte le plus de réponses précises sur cette question est Génération.s. Le mouvement de Benoît Hamon propose de créer un bouclier bio « pour sauver notre alimentation et nos agriculteurs« . Une nouvelle politique agricole commune (PAC) qui serait financée par la taxation des importations hors UE de produits alimentaires non biologiques. Les autres mesures consistent à soutenir la diversification des installations agricoles et les petits producteurs à travers un régime d’aide redistributif. La France insoumise (LFI) indique vouloir atteindre 100% d’alimentation bio, mais ne précise pas comment ni quand. Les écologistes de EELV veulent une agriculture 100% bio mais de manière graduelle, avec une première échéance à 30% en 2025. Le parti des moins de 30 ans, Allons enfants, prévoit 50% d’alimentation durable labellisée bio dans les restaurants collectifs.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un perturbateur endocrinien est une substance qui altère les fonctions du système endocrinien, et de ce fait induit des effets néfastes dans un organisme intact, chez sa progéniture ou au sein de sous-populations. En d’autres termes, c’est une molécule qui mime, bloque ou modifie l’action d’une hormone et perturbe le fonctionnement normal d’un organisme. Génération.s veut »réduire les émissions de polluants dans l’air et nos assiettes ». Ces émissions entraînent des maladies respiratoires et cardio-vasculaires. Il souhaite donc interdire les perturbateurs endocriniens car ils empoisonnent les corps, l’eau et les aliments. L’Union des démocrates musulmans français préconise un principe de précaution et veut ficher les substances suspectées, présumées ou avérées.
Le libéralisme est remis en question par plusieurs candidats, qui estiment que ce modèle économique accentue la dégradation de l’environnement. C’est pourquoi Les Patriotes ou le Rassemblement national (RN) proposent de favoriser le local, les circuits courts, et de mettre fin aux accords de libre-échange du type TAFTA ou CETA. Génération.s voudrait arrêter les traités de libre-échange. « Nous refusons que les produits importés en Europe détruisent l’environnement au nom du moindre coût« , peut-on lire dans leur profession de foi. L’UDI ne veut pas de deals commerciaux « avec ceux qui ne respectent pas l’Accord de Paris« . En outre, ils voudraient mettre en place un règlement européen qui empêche l’importation d’aliments traités avec des molécules interdites en Europe. Le Rassemblement national veut quant à lui surtaxer »les importations mondialisées anti-écologiques », et instaurer le »juste échange » pour stopper »la concurrence déloyale ».
Les plans d’investissement sont nombreux pour passer aux énergies renouvelables. Génération.s propose par exemple un Green New Deal, un plan de 500 milliards par an. Objectif : libérer l’Europe des énergies fossiles et nucléaires, et atteindre le zéro carbone en 2050. L’UDI voudrait mettre en place un livret E environnemental pour financer les grands projets d’avenir et faire de l’Europe un leader mondial des transports à l’hydrogène, notamment pour les bateaux et les avions. La recherche doit permettre de trouver des produits de substitution au glyphosate et au cuivre. La liste LREM veut faire de l’Union européenne « une puissance verte » en déboursant 1000 milliards d’euros d’ici 2024. La France insoumise a promis 100% d’énergies renouvelables en 2050. Allons enfants souhaite réduire la dépendance au nucléaire, et le Parti fédéraliste européen a pour ambition de déployer les énergies à basse émission de carbone. Enfin, l’UDMF souhaite développer les panneaux solaires, l’isolation des constructions, la gratuité des transports et l’abandon du diesel.
Pour mieux comprendre, voici notre infographie interactive :
Alexandre Cool et Bertille Van Elslande