Qu’est-ce que Webedia, le premier groupe digital en France?

Après avoir absorbé plusieurs poids lourds du web, Webedia, premier groupe digital en France, compte s’attaquer à la production de jeux vidéo et de films. Portrait d’une entreprise qui a soif d’investissements.

Le siège de Webedia à Levallois-Perret. Photo : Constance Cabouret
Le siège de Webedia à Levallois-Perret. Photo : Constance Cabouret

« Webedia « , cela ne vous dit probablement rien. Mais cette filiale du groupe Fimalac se présente pourtant comme le « premier groupe internet Français dédié aux thématiques du loisir et du divertissement ». Depuis 2007, l’entreprise a absorbé plus de 50 marques : Allociné, Purepeople, Jeuxvidéo.com ou encore Mixicom, l’agence des Youtubeurs Norman, Cyprien ou Squeezie. Une boulimie de rachats qui a permis à Webedia d’atteindre près de 302 millions de chiffre d’affaires, selon le Figaro. Marc Ladreit de Lacharrière, le fondateur de Fimalac, revendique depuis deux ans le titre de licorne française, c’est-à-dire une société valorisée à plus d’un milliard de dollars.

Ce que Webedia détient en France.
Ce que Webedia détient en France.
Un acteur international

Webedia ne s’est pas contenté du marché français. L’entreprise s’est largement développée à l’international. Elle se targue d’avoir une audience de 188 millions de visiteurs uniques par mois dans le monde. Aujourd’hui, ce n’est pas la France qui compte le plus grand nombre de visiteurs, mais le Brésil. En décembre dernier, ils étaient près de 49 millions à cliquer sur les articles d’AdoroCinéma, version brésilenne d’Allociné, ou IGN Brasil, site dédié aux jeux vidéo et à la pop culture.

« Un petit Disney pour Millenials »

Marc Ladreit de Lacharrière ne compte pas s’arrêter là. Dans une interview accordée au Figaro, il a indiqué vouloir devenir « un acteur de la production de contenus ». Webedia devrait s’attaquer dans les prochaines années à la production de jeux, films, dessins animés et séries. Le lancement d’une chaîne centrée sur l’e-sport est aussi en projet. « L’argent n’est pas un problème pour Webedia« , affirme Marc Ladreit de Lacharrière. Ce dernier s’intéresse aussi au e-commerce : après ses box dédiées à la cuisine et à la culture geek, Webedia devrait développer le merchandising autour de ses « talents », les Youtubeurs de Mixicom. Le patron de Fimalac a un objectif : faire de Webedia une entreprise spécialisée dans le divertissement d’envergure mondiale. « Une sorte de petit Disney pour Millenials » explique-t-il.

Le succès de Webedia n’empêche pas le groupe et ses marques d’être fortement critiqués. Allociné a été accusé par les internautes de manipuler les notes et les commentaires donnés à certains films, comme Les nouvelles aventures d’Aladin, réalisé par Arthur Benzaquen et sorti en 2015. Le site a démenti ces informations. Plus récemment, Webedia s’est trouvé en mauvaise posture après des milliers de messages d’insultes et de menaces visant le « numéro anti-relous » et la journaliste Nadia Daam d’Europe1, provenant notamment d’un forum de Jeuxvidéo.com. Si l’argent n’est « pas un problème« , il faudra voir si ces polémiques à répétition ne vont pas impacter le groupe, tôt ou tard.

Constance Cabouret