Le rap US fait front contre Donald Trump

Dans une vidéo postée mardi à l’occasion de la cérémonie des BET Hip-hop awards 2017, le rappeur Eminem s’en est pris à Donald Trump. Avant lui, d’autres rappeurs américains avaient déjà critiqué publiquement leur président.

XVMa66e7ac2-ae61-11e7-818a-d686c41c69f8
Capture d’écran YouTube

« Voici une tasse de café extrêmement chaude. Devrais-je la verser sur Donald Trump ? ». Dès les premières phrases de la vidéo, la légende de Détroit fait bien comprendre qu’elle ne va pas y aller en douceur. A l’occasion des BET Hip-hop awards 2017, une cérémonie qui récompense les artistes issus des minorités ethniques, Eminem a créé la surprise en dégainant un freestyle a cappella intitulé « Cypher ». Pendant plus de quatre minutes, il enchaîne les attaques à l’encontre de Donald Trump.

A l’image, il semble excessivement nerveux, comme habité par son texte, voulant en découdre. Dans son texte, il décrit le président américain comme un « kamikaze qui va probablement causer un holocauste nucléaire ». Crise nord-coréenne, violences raciales, Puerto Rico… tous les sujets y passent et les critiques s’accumulent : « Il obtient une énorme réaction quand il attaque la NFL (ligue de football américaine, NDLR), et nous ne nous concentrons que sur ça au lieu de parler de Puerto Rico ou du contrôle des armes dans le Nevada. Toutes ces horribles tragédies et il s’ennuie. Il préfère déclencher un scandale sur twitter avec les équipes de football. Puis il dit qu’il veut baisser les impôts. Mais qui va payer pour ses extravagants voyages familiaux entre son golf et son manoir ? ».

« Un kamikaze qui va probablement causer un holocauste nucléaire. « 

Avec plus de quatre millions de vues en à peine 24h, le buzz est réussi et les réactions sont nombreuses. La plus symbolique est le message de soutien de Colin Kaepernick, joueur de football américain qui est à l’origine des agenouillements durant l’hymne nationale américain. Un joueur que Donald Trump avait insulté de « fils de pute ».

Eminem n’est pas le premier à s’opposer à Trump

Cette prise de position franche à l’encontre du président des Etats-Unis n’est pas la première de la part d’un rappeur américain. Un temps glorifié par certains d’entre eux pour son côté bling-bling assumé et sa personnification du rêve américain, Donald Trump n’est désormais plus en odeur de sainteté dans le monde du hip-hop. Certains n’hésitent plus à utiliser leur renommée et leur influence sur une partie de la société américaine pour faire passer leur message et dénoncer les dérapages racistes du président américain. Avant Eminem, d’autres rappeurs avaient déjà publiquement exprimé leur critique dans des clips vidéo.

YG – « FDT (Fuck Donald Trump) »

La charge la plus flagrante envers Donald Trump est l’oeuvre du rappeur YG qui a publié un morceau « FDT (Fuck Donald Trump) » en avril 2016. Un morceau qui lui avait d’ailleurs causé de nombreux problèmes. Le rappeur californien aurait été intimidé par les Services Secrets, qui auraient menacé de retirer son album des étals s’il osait évoquer l’ex-candidat à la Maison Blanche sur l’une de ses chansons. Il avait été demandé à sa maison de disque qu’elle dévoile les textes de ses titres avant la sortie officielle de l’album.

G-Easy et Macklemore – « FDT Part. 2 »

Les deux artistes ont collaboré sur un morceau baptisé « FDT Part 2 », suite du « FDT (Fuck Donald Trump) » de YG, dans lequel ils n’hésitaient pas à tirer à boulets rouges sur Trump et son entourage. Quand G-Easy se posait la question de savoir comment l’homme politique avait pu arriver si loin dans les sondages « J’ai une question… / Comment tout ceci a t-il commencé ? / Un meeting de Trump donne l’impression de voir Hitler à Berlin / Ou de voir le KKK », Mackelmore lui, ironisait d’un « T’es devenu riche parce que ton papa t’as financé ».

Mac Miller

Un cas un peu particulier que celui du rappeur Mac Miller. En 2011, il avait sorti le morceau « Donald Trump » dans lequel il s’est amusé à glorifier le type de vie de Trump. La musique est un énorme succès et cumule à ce jour plus de 75 millions de vues sur YouTube. Au début, l’homme d’affaires se disait fan et avait même qualifié Mac Miller de « nouveau Eminem ». Mais une fois la chanson élevée au rang de platine, Trump a menacé d’attaquer le rappeur en justice pour l’usage abusif de son célèbre nom. Désormais, le rappeur originaire de Pittsburg est un anti-Trump convaincu et n’a pas hésité à s’opposer à lui en critiquant sa campagne, puis ses décisions qui sont, selon lui, basées sur le racisme et la haine des minorités.

Clément Dubrul

Le bilan mitigé des 100 premiers jours de Donald Trump

Donald_Trump

C’est à Harrisbourg en Pensylvanie que Donald Trump a célébré, samedi dernier,  les 100 premiers jours de son mandat. Il s’est félicité d’un « bilan très productif » avec 30 décrets signés et 28 lois promulguées. Pourtant, le président des Etats-Unis affiche la cote d’approbation la plus basse jamais enregistrée dans l’histoire du pays à ce stade du mandat. Promesses tenues ou non, passage en revue des 100 premiers jours de Donald Trump.

Selon le baromètre Gallup publié lundi 24 avril, seulement 40% des électeurs approuvent l’action du nouveau président. Cent jours après leur élection, Barack Obama était soutenu par 69% des Américains et George W. Bush par 63% des électeurs. Entre les promesses électorales et la réalité, le bilan de Donald Trump est mitigé.

Mur sur la frontière avec le Mexique : promesse non tenue

La campagne de Donald Trump a été basée en très grande partie sur les questions de l’immigration et de sécurité. Sa proposition phare concernait la construction d’un mur de 1 600 km séparant les Etats-Unis du Mexique, destiné à mettre fin à l’immigration illégale.

Selon les promesses du magnat de l’immobilier, la construction devait être assumée par le Mexique. Aujourd’hui, cette initiative est au point mort. Le président mexicain Enrique Peña Nieto ayant refusé de financer le projet, Trump veut puiser dans le budget fédéral qui sera voté cette semaine. Le Congrès semble pourtant déterminé à bloquer le financement du mur.


Dans un tweet publié la semaine dernière, Donald Trump a pourtant assuré que la construction aura bien lieu : « Ne laissez pas les fake news vous dire que j’ai changé d’avis concernant le mur. Il sera construit et aidera à arrêter la drogue, la trafic d’humains etc. », a-t-il déclaré.

Abrogation d’Obamacare : promesse non tenue

Il en a fait son cheval de bataille lors de la campagne. Promulguée par Barack Obama le 30 mars 2010, cette loi universalise la protection maladie aux Etats-Unis.

Pour la substituer, Donald Trump a promis un système « meilleur ». L’Obamacare ne pouvant être remplacé que par le Congrès, le 45e président des Etats-Unis n’a pu que signer un décret symbolique destiné à l’affaiblir. Le 24 mars, la majorité républicaine a retiré le texte d’abrogation d’Obamacare qui n’a pas recueilli les votes nécessaires face à la fronde des élus républicains modérés et ultra-conservateurs.


Des parlementaires sont en train de rédiger une nouvelle version du texte destinée à fédérer la majorité. Dans un tweet publié dimanche, Donald Trump a assuré que le nouveau projet de loi était « en route ».

Décret anti-migrants : promesse non tenue

C’était l’un des engagements phares de Donald Trump. En 2015, il a promis d’interdire l’accès aux Etats-Unis à tous les musulmans. Il a ensuite limité le « muslim ban » aux zones géographiques associées au terrorisme.

Le 27 janvier, le président des Etats-Unis a signé le décret interdisant pendant 90 jours toute entrée sur le territoire américain aux habitants de sept pays : Iran, Irak, Somalie, Libye, Syrie Soudan et Yémen. Quant aux réfugiés syriens, ils étaient interdits d’entrée jusqu’à nouvel ordre.

Quelques jours plus tard, le décret a été bloqué par un juge fédéral de Seattle et sa décision confirmée par la cour d’appel de San Francisco. Une deuxième version du décret revue par le président a été, quant à elle, suspendue par le juge fédéral de Hawaï, Derrick K. Watson.

Nomination à la Cour suprême et pipeline Keystone XL : promesses tenues

Le 45e président des Etats-Unis ne s’est pourtant pas attardé sur ces échecs et a préféré souligner les actions qu’il qualifie de réussies, notamment la nomination du juge conservateur Neil Gorsuch à la Cour suprême et l’approbation du pipeline controversé Keystone XL.  Pour défendre son mandat, Donald Trump et ses équipes ont publié hier un spot télévisé vantant ses succès et attaquant, comme à leur habitude, les médias.

Malgo Nieziolek

La Chine demande la suspension « immédiate » d’un bouclier antimissile américain

Pékin a demandé ce mardi la suspension « immédiate » du déploiement du bouclier antimissile américain Thaad, mis en place en Corée du Sud afin de contrer la menace d’une attaque de la Corée du Nord. Washington avait  annoncé quelques heures plus tôt que ce système était désormais opérationnel.

Le gouvernement chinois, considérant que ce dispositif entrave sa propre force de dissuasion, dénonce depuis plusieurs mois sa mise en place.  « Nous prendrons fermement toutes les mesures nécessaires pour maintenir nos intérêts » , a déclaré le ministre des Affaires étrangères chinois, Geng Shuang, lors d’une conférence de presse. Il a cependant approuvé la déclaration surprise du président Donald Trump, annonçant qu’il « serait honoré » de rencontrer le dirigeant Nord Coréen Kim Jong-Un, si « de bonnes conditions » étaient réunies.

Emilie Salabelle

Un détenu est mort de soif dans le Milwaukee

Un jury américain a recommandé des poursuite pénales à l’encontre de sept employés d’une prison dans le Milwaukee. Les employés sont suspectés d’avoir volontairement coupé l’eau durant sept jours à un détenu qui est mort de déshydratation.

Terill Thomas est décédé le 24 avril 2016 à l’âge de 38 ans. Le détenu, souffrant de troubles mentaux, a été privé d’eau car le gardiens souhaitaient le punir pour son comportement. L’homme avait été écroué pour avoir ouvert le feu sur la voie publique et en l’air dans un casino, blessant gravement une personne.

Le détenu ne conservait pas son calme dans la cellule. Les agents pénitenciers ont donc décidé de couper les conduites alimentant son lavabo et ses toilettes. Il aurait imploré les gardiens de lui apporter de l’eau selon les investigations de Milwaukee Journal Sentinel. Il a perdu 16 kilos et a sombré dans une profonde faiblesse avant de mourir sur le sol de sa cellule dépourvue de matelas.

Le médecin en chef du comté de Milwaukee a déclaré que la mort de Terill Thomas était un homicide.

Alice Pattyn