VIDEO – En Espagne, les européennes vont-elles confirmer les législatives ?

 Renversement de la droite, arrivée de la gauche au pouvoir et montée de l’extrême droite ; des changements politiques majeurs s’opèrent en Espagne. Le scrutin du 26 mai s’annonce serré et pourrait ressembler à celui des élections régionales du 28 avril, à l’issue desquelles le PSOE (Parti socialiste espagnol) est sorti vainqueur.

 

Pedro Sanchez, actuel chef du gouvernement espagnol, à son arrivée en Argentine pour le G20. Crédits : Flickr

 

Depuis la tentative d’indépendance de la Catalogne le 1er octobre 2017, le paysage politique espagnol est en constante mutation. Les élections législatives du 28 avril ont confirmé cette tendance. Arrivé au pouvoir en juin dernier après qu’une motion de censure a été déposée contre Mariano Rajoy (PP), le leader du Parti socialiste espagnol Pedro Sanchez (PSOE) a permis à l’Espagne de redevenir le dernier bastion du socialisme en Europe.

Parallèlement, les élections du 28 avril ont également marqué l’arrivée au Parlement espagnol de l’extrême droite. Né il y a cinq ans, le parti Vox avait déjà glané 12 sièges au parlement andalou fin 2018 avant d’obtenir 10% aux législatives.

Alors, à quoi est dû ce regain d’énergie du parti socialiste ? L’arrivée de l’extrême droite en Espagne a-t-elle joué en faveur du PSOE ? Quelles sont les particularités du scrutin espagnol ?

L’année 2019 est riche en élections pour l’Espagne et ses habitants se rendront aux urnes pour la troisième fois le 26 mai prochain à l’occasion des élections européennes. Et cette année, Brexit oblige, les Espagnols n’éliront pas 54 mais 59 députés au Parlement européen. Alors à quoi faut-il s’attendre ? Le scrutin européen s’inscrira-t-il dans le prolongement de celui des élections régionales du mois d’avril ? Réponses en vidéo avec Adrien Grange.

Et en 2014, à quoi ressemblait l’échiquier ?

Le 25 mai 2014, les Espagnols ont élu 54 députés européens. Ces élections ont marqué la défaite du Parti populaire, qui a réalisé son deuxième plus mauvais score de l’histoire lors d’un scrutin européen, ainsi que celle du Parti socialiste espagnol qui est passé en dessous de la barre des 30% de suffrages exprimés. Les deux leaders historiques de l’Espagne se sont alors fait concurrencer pour la première fois par les petits partis, composés essentiellement par les coalitions régionalistes et indépendantistes. Ainsi, PSOE et PP ont seulement regroupés 49% des voix à eux deux alors qu’en 2009, ils avaient rassemblé 82% des suffrages.

Les élections de 2014 ont aussi permis à un député du parti nationaliste basque et à deux partis nationalistes catalans membres de Convergence et Union de siéger à Bruxelles.

 

 

 

 

Adrien Grange et Lise Boulesteix

 

 

 

Infographie : la liberté de la presse dans l’Union européenne

Après avoir dévoilé son classement mondial annuel sur la liberté de la presse et à quelques jours des élections européennes, Reporters Sans Frontières demande aux futurs parlementaires européens de légiférer pour favoriser les conditions de travail des journalistes au sein des Etats membres de l’Union européenne.

Publié chaque année depuis 2002, le classement mondial sur la liberté de la presse mesure le degré de liberté dont jouissent les journalistes issus de 180 pays différents. Créé à l’initiative de Reporters Sans Frontières, il se fonde sur l’indépendance des médias, la qualité du cadre, la sécurité des journalistes et le pluralisme. Des experts, analyses qualitatives et quantitatives sont pris en compte pour mesurer la liberté de la presse.

 

 

 

Le rapport annuel mondial de Reporters sans frontières sur la liberté de la presse met en avant des disparités entre les pays de l’Union européenne. Certains Etats membres, comme les pays Scandinaves et les Pays-Bas, font office de modèles à l’internationale en matière de respect de ce droit fondamental. En revanche, la liberté de la presse est nettement moins garantie au sein d’autres pays membres tels que Malte, la Hongrie ou encore la Bulgarie. La France se situe quant à elle dans la moyenne à l’échelle européenne et pointe à la 16ème place du classement, juste devant le Royaume-Uni.

 

 

Eva Mbengue et Timothée Talbi

Européennes: nouvelle polémique autour des temps de parole des candidats

Drapeaux européens. Crédits : Hans
La campagne pour les élections européennes a officiellement débuté le 13 mai. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a dû répartir 312 minutes de temps d’antenne entre les 34 listes validées. Les nouvelles mesures, prises le 25 juin 2018, cherchent à être plus éthiques mais pourraient être un véritable casse-tête pour les chaines de radio et de télévision.

Le 14 mai, plusieurs têtes de listes de «petits partis » ont dénoncé leur relégation « scandaleuse » en deuxième partie de soirée lors du double débat organisé sur France 2 le 22 mai, soit quatre jours avant le scrutin. La tête de liste du PCF, Ian Brossat a déjà annoncé saisir le CSA. « L’Emission politique » a prévu d’inviter en première partie de soirée six candidats ou chefs de partis : Marine Le Pen (RN) et Stanislas Guérini (LREM) dont les listes font la course en tête autour de 22%, Laurent Wauquiez (LR, 13-14%) Raphaël Glucksmann (PS/PP, entre 5 et 6%), Yannick Jadot (EELV, entre 7 et 8%), Manon Aubry (LFI, entre 8 et 9,5%).

En seconde période, sont invités à débattre Nicolas Dupont-Aignan (DLF), Ian Brossat (PCF), Jean-Christophe Lagarde (UDI), François Asselineau (UPR), Francis Lalanne (Gilets jaunes), Dominique Bourg (écolo), Florian Philippot (Patriotes), Nathalie Arthaud (LO) et Benoît Hamon (Génération.s), tous en dessous de 5% d’intentions de vote.

  • Les médias accusés de favoriser certaines listes

Plusieurs candidats dont Benoît Hamon, tête de liste Génération.s, ont menacé de ne plus participer aux débats. L’ancien candidat PS à la présidentielle de 2017, a reproché sur Public Sénat, à la présidente de France Télévision, Delphine Ernotte, d’avoir voulu donner « quelques gages à l’Elysée » pour obtenir un second mandat.

De son côté, Ian Brossat a annoncé saisir le CSA  et « suspendre » sa participation au débat de France 2, qui selon lui « veut faire l’élection à la place des électeurs ». Quant à Florian Philippot, il a critiqué « une marque incroyable d’irrespect » envers les électeurs.

Thomas Sotto, présentateur de  » l’Emission politique » , a défendu la volonté de « clarté » pour que les candidats puissent exposer leurs « idées pour l’Europe ». « On ne favorisera personne », a-t-il assuré à l’AFP précisant que l’émission allait donner la parole à une quinzaine de listes sur les 34, un record.

  • De nouvelles règles pour plus de pluralisme

Le CSA a décidé de répartir de manière équitable 102 minutes entre les 34 listes. Cela revient à donner 3 minutes de temps de parole à chaque liste. Ensuite, 120 minutes ont été réparties en fonction du nombre de députés, sénateurs et députés européens ayant donné leur soutien à la liste. A titre d’exemple, LREM obtient 55 minutes de temps de parole. Enfin, 90 minutes restantes doivent être distribuées en prenant en compte les résultats des partis qui soutiennent les listes, les sondages d’opinion publiés et la participation des candidats ou partis dans le débat électoral. L’ancien mode de calcul était accusé de mettre en avant la majorité et l’opposition, ne permettant pas aux petits groupes d’être représentés sur les chaines médiatiques, même s’ils avaient du poids dans le débat politique.

Eva Mbengue

Européennes : tout ce qu’il faut savoir sur le temps de parole accordé aux candidats

Le CSA (Conseil de l’Audiovisuel) a officiellement ouvert la période de campagne électorale pour les élections européennes dans les médias audiovisuels. Cette période s’étalera de ce lundi 13 mai jusqu’au 24 mai. Pour ce scrutin il applique pour la première fois les dispositions de la loi du 25 juin 2018. Celles-ci modifient les règles de la campagne audiovisuelle.

La période de campagne électorale pour les élections européennes a été lancée lundi. / Capture d’écran

Alors que la campagne électorale pour les élections a officiellement été lancée, les dispositions concernant le temps de parole accordé aux candidats sont floues. Pour comprendre, le Celsalab détaille les questions qui se posent.

  • Comment ça se passait avant ?

En 2014 les partis qui étaient représentés à l’Assemblée nationale ou au Sénat se répartissaient deux heures de temps de parole contre une heure pour les formations non-représentées au Parlement. Ces derniers disposaient chacun d’à peine cinq minutes.

 

  • Et maintenant ?

Cette année ce sont 312 minutes de temps d’antenne qui sont découpées en trois « fractions ».

Les formations disposeront chacune de 3 minutes de temps d’antenne, soit 102 minutes réparties entre les 34 listes. Ces 3 minutes seront découpées en deux spots publicitaires d’une minute trente. C’est le minimum accordé à tous les partis.

La deuxième fraction attribue 120 minutes d’antenne à répartir entre les listes enregistrées « au prorata du nombre de députés, de sénateurs et de représentants des élus en France au Parlement européen ayant déclaré les soutenir », selon le CSA. Sénateurs, députés et eurodéputés ont été sollicités par les bureaux du Sénat et de l’Assemblée pour savoir derrière quelle tête de liste ils se rangeaient. Les deux heures sont ainsi réparties entre les listes en fonction des soutiens obtenus. Ainsi LREM/MoDem disposent de 55 minutes. En revanche la France Insoumise, arrivée quatrième à la dernière élection présidentielle obtient 4 minutes et 28 secondes.

Enfin, pour ne pas léser les partis ayant une faible représentativité, le CSA a mis à disposition 90 minutes de « correction ». Celles-ci se fondent sur les intentions de vote et la participation des listes dans le débat public. Le Rassemblement National aura donc droit à 42 minutes.

  • Qu’en est-il de la parole présidentielle ?

Les chaines de l’audiovisuel vont devoir suivre certaines règles qui s’appliqueront aussi aux futures allocutions du président de la République Emmanuel Macron. Avant la réforme, l’exécutif et les membres du gouvernement disposaient d’un tiers du temps de parole à la télévision et la radio. Les autres listes se répartissaient les deux-tiers restant, en fonction de leur représentativité. Dorénavant les discours du Président seront également pris en compte dans le temps de parole de LREM/ MoDem, s’il est question d’Europe.

  • Pourquoi ce changement ?

En 2017, à deux semaines du scrutin des législatives, le parti du nouveau président Emmanuel Macron conteste les douze minutes qui lui sont accordées par le CSA. Ce temps d’antenne est prévu par l’article 167-1 du code électoral concernant les partis non-représentés par un groupe parlementaire à l’Assemblée. Le Conseil constitutionnel lui donne raison et oblige le législateur à modifier la loi.

Eva Mbengue