Immobilier : une hausse fulgurante des crédits en avril

La Banque de France a annoncé ce vendredi 7 juin que les crédits immobiliers repartent à la hausse. Rien que sur le mois d’avril, ils ont connu une augmentation de 30% par rapport au mois précédent. Ils ont ainsi atteint 8,9 milliards d’euros.

L’immobilier commence à sortir la tête de l’eau. Après avoir atteint un niveau de 6,9 milliards d’euros en mars, leur plus bas depuis 2014, les crédits immobiliers ont gagné deux milliards en un seul mois. Une augmentation record, dont s’est félicitée la Banque de France : « C’est le premier retournement de tendance significatif depuis le printemps 2022 et la remontée des taux« . La Banque Centrale Européenne (BCE) avait dû monter ses taux d’intérêts auprès des banques, passant de 0 à 4% en l’espace de deux ans. Une politique restrictive avec pour visée d’endiguer l’inflation alors galopante. Conséquence : les crédits immobiliers se faisaient de plus en plus compliqués.

Bientôt la fin de la crise ?

Mais le chiffre annoncé par la Banque de France vient conforter un marché français de l’immobilier dans sa sortie de crise. L’élément déclencheur est la baisse historique des taux directeurs par la BCE le 6 juin d’un quart de point. Une décision que le secteur de l’immobilier avait anticipé : en avril, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, s’était déclaré optimiste quant à une baisse des taux. Il affirmait notamment que la bataille contre l’inflation était en passe d’être gagnée.

Ces différentes annonces se traduisent directement au niveau des crédits alloués aux ménages. Le taux d’intérêt moyen des nouveaux prêts a poursuivi son repli. Le chiffre du mois de mai n’est pas encore officiel mais les analystes de l’Observatoire CSA/Crédit logement l’estiment à 3,73%. En janvier, il s’établissait à 4,17%.

Mais le coût du crédit continue de peser sur le portefeuille des ménages. La crise ne pourra être endiguée tant que le coût d’un achat immobilier ne diminuera pas nettement. Reste que la baisse des taux directeurs de la BCE et l’augmentation des crédits sont de bonne augure pour l’année en cours.

François-Xavier Roux

La balance commerciale de la France toujours négative

Les douanes françaises ont communiqué ce matin les résultats commerciaux du mois d’avril. Le déficit commercial français s’élève à 6,8 milliards d’euros en avril 2024. Un solde négatif qui s’accroit de plus d’un demi-milliard d’euros par rapport au mois précédent.

Le solde commercial de la France se replie de 0,6 milliard entre mars et avril 2024 pour atteindre 6,8 milliards d’euros. C’est ce qu’ont annoncé ce vendredi matin les douanes françaises. Pour cause : des importations plus fortes que les exportations. Ces dernières ont augmenté de 0,2 milliard d’euros en mars contre une hausse des importations de presque un milliard d’euros.

Importations et exportations françaises depuis 2019

Dans le détail, le solde commercial de l’énergie vient plomber les résultats d’avril. Les exportations énergétiques diminuent de 4% alors que l’importation augmente de 6,8%. Mais la France performe dans l’échange de ses biens de consommations. Les échanges sont presque à l’équilibre puisque la France exporte pour 15,6 milliards d’euros et ne fait venir que 15,3 milliards d’euros de ces biens. Un solde, de 0,3 milliard d’euros, positif depuis septembre 2023. Cette période d’excédent est la plus longue depuis les années 2000.

François-Xavier Roux

La CGT-énergie dépose un préavis de grève jusqu’en septembre

Le syndicat CGT-énergie a déposé ce vendredi un préavis de grève pour la période du 14 juin au 13 septembre dans les secteurs de l’énergie.

Les syndicalistes de la FNME-CGT (Fédération Nationale des Mines et de l’Energie) se mobiliseront tout l’été pour dénoncer « une nouvelle grille des salaires dont le minima se situerait en deçà du Smic« Une première journée de mobilisation est prévue le 20 juin mais le préavis de grève, déposé ce vendredi, porte sur une période allant du 14 juin au 13 septembre 2024. Ils dénoncent également « la réforme de l’assurance chômage, la loi Travail 2 qui ne promet que régression sociale« . « Cela représente une nouvelle régression de nos acquis statutaires, surtout après l’attaque sur le régime des retraites« , expliquent-ils sur leur compte Instagram. Les travailleurs des secteurs de l’électricité et du gaz seront les premiers mobilisé dès le 20 juin. Le mode d’action de cette grève n’a pas été communiqué pour le moment.

 

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Une mobilisation en réaction au projet du gouvernement de supprimer les niveaux de rémunérations dans la fonction publique. Le ministre de la Transformation et de la fonction publique, Stanislas Guerini, entend présenter un projet de loi à l’automne. Il souhaite notamment supprimer les catégories A,B et C. Il juge que « les catégories enferment souvent les agents publics, elles créent des plafonds de verre qu’il est très difficile de casser« . Le ministre a également laissé entendre que la rémunération au mérite pourrait être attribuée selon la qualité d’un service public ou sa capacité à réduire sa consommation d’énergie. Autant de mesures qui font réagir l’ensemble des services publics.

François-Xavier Roux

Baisse historique des taux directeurs de la BCE, une première depuis 2019

Sans surprise, la Banque Centrale Européenne vient d’annoncer une diminution de ses taux directeurs d’un quart de point. Une première depuis 2019. Une baisse qui marque un vrai virage politique.

Après des mois de taux élevés pour lutter contre l’inflation, la Banque Centrale Européenne veut envoyer un message encourageant aux marchés financiers. La BCE a annoncé une diminution de ses taux d’intérêts. Le taux de dépôt – versé par la BCE aux banques déposant de l’argent dans ses coffres – passe ainsi à 3,75% alors que le taux de refinancement – qui correspond à celui auquel les banques et institutions financières empruntent – et le taux de facilité – qui représente l’intérêt que les banques perçoivent lorsqu’elles déposent des liquidités pour vingt-quatre heures – s’établissent respectivement à 4,25% et 4,5%. C’est une décision historique car c’est la première baisse depuis la pandémie et la guerre en Ukraine. Cette réduction généralisée marque la fin des augmentations successives des taux directeurs. Le 14 septembre 2023, ces derniers avaient par exemple été relevés, atteignant un niveau historique à 4,5%. C’était alors la dixième hausse successive.

« Maintenir nos politiques restrictives »

Cet assouplissement s’explique par le recul de l’inflation dans de nombreux pays de la zone euro. Les 20 pays membres sont tous passés d’une inflation à près de 10% en 2022 à un chiffre qui se rapproche désormais des 2,5%. Mais qui reste encore trop loin de l’objectif fixé par l’institution : passer sous les 2%. Un chiffre considéré comme le compromis entre un maintien de la stabilité des prix et des conditions idéales pour la croissance économique. Les responsables politiques de la BCE estiment que cet objectif sera atteint en 2026. Une prévision repoussée d’un an.

Cette décision de l’institution de Francfort est plus mesurée que l’optimisme dont faisaient preuve les gouverneurs des banques centrales nationales. Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, affirmait par exemple le 14 avril dernier que la bataille contre l’inflation était en passe d’être gagnée. Il justifie cette approche par « une confiance de plus en plus grande dans la trajectoire de désinflation ». Un discours que Christine Lagarde, présidente de la BCE, n’a pas partagé ce 6 juin. « Nous continuerons à maintenir nos politiques restrictives » a prévenu la Française. L’inflation a connu un léger rebond en mai – la première hausse des douze derniers mois – atteignant 2,6%. Mais ce sursaut n’inquiète pas non plus tant que ça les économistes de la BCE.

« Nous sommes dans une trajectoire de désinflation. Nous connaissons la méthodologie, la politique à mettre en œuvre. ». Tout semble donc être sous contrôle à en écouter la BCE. Mais Christine Lagarde s’engage avec prudence : « On enlève un niveau de restriction », explique-t-elle avant d’insister sur des facteurs extérieurs qui pourraient tout faire changer. L’une des grandes variables est l’économie américaine. Pour la première fois de son histoire, la BCE a annoncé cet assouplissement avant la Fed. Tous les regards sont désormais portés outre-Atlantique et la Réserve fédérale qui doit prendre sa décision dans quelques jours. La Fed devrait suivre la décision européenne et conforter ainsi la BCE dans sa lutte contre l’inflation.

De faibles répercussions sur le marché français

Mais quelles sont les conséquences de ces déclarations pour le consommateur français ? L’une des principales conséquences réside dans les crédits demandés aux banques. La baisse des taux par la BCE devrait inciter les banques à assouplir les conditions de crédits des ménages, à des conditions plus avantageuses. Un coup de pouce bienvenu alors que le secteur de l’immobilier est en proie à une importante crise depuis 2022 liée à la hausse des taux successifs. Mais le marché français a déjà anticipé cette baisse depuis plusieurs semaines.

Une décision également anticipée par les banques centrales nationales. Cela fait quelques temps qu’elles desserrent leurs conditions de crédits. Les décisions de la BCE auront des conséquences positives et durables sur les marchés financiers si une nouvelle baisse est annoncée lors de la prochaine réunion des gouverneurs de la banque le 18 juillet. Mais la récente hausse de l’inflation instaure une légère incertitude quant à cette décision.

François-Xavier Roux