Virements instantanés gratuits en 2025 : évolution majeure pour les banques françaises ?

L’évolution des services bancaires est en marche, et l’introduction des virements instantanés gratuits en France d’ici 2025 pourrait bien transformer le paysage bancaire. Adopté en juin 2023, un nouveau règlement européen vise à rendre les virements instantanés gratuits dans toutes les banques en France d’ici 2025, tout en introduisant de nouvelles mesures de sécurité. Mais cette évolution aura-t-elle un impact significatif sur le travail des banques de l’Hexagone?

Une adoption progressive

D’après le nouveau règlement publié au Journal officiel de l’Union européene, les établissements bancaires auront jusqu’au 9 octobre 2025 pour permettre à leurs clients d’émettre des paiements instantanés gratuits, a indiqué la Banque de France dans un communiqué. En France, où les virements classiques sont déjà gratuits dans la majorité des agences bancaires, cette nouvelle mesure rendra les virements instantanés accessibles sans frais supplémentaires. Ce changement pourrait inciter un plus grand nombre de clients à adopter ce mode de paiement, réduisant ainsi le recours aux paiements par carte.

Des avantages pour les clients et les banques

D’un côté, les banques pourraient bénéficier d’une augmentation de la liquidité grâce à une exécution plus rapide des paiements. Comme l’indique un conseiller de la Banque Société Générale (Agence Levallois L Michel), cela pourrait aider certains clients à éviter le découvert et à émettre des virements qui seront crédités sur un autre compte dans moins de 10 secondes, tout en permettant aux banques d’économiser sur le traitement des chèques. “ Il est certain que la banque pourra réduire le nombre de paiements par carte ainsi que faire des économies sur le traitement des chèques . Peut-être que cela pourra aider certains clients à ne pas tomber dans le découvert et à effectuer des virements instantanés aux particuliers plus facilement pour payer leurs services. « , explique le conseillère. 

De plus, certains banquiers estiment qu‘une part des paiements en ligne pourrait passer par des virements instantanés au lieu des paiements par carte classique. »Ce serait bénéfique pour les commerçants, car ils paieraient des commissions moins élevées, étant donné qu’il y aurait moins de paiements par carte. Nous verrons comment cela évoluera l’année prochaine. », indique Eugène Grigoriev, conseiller commercial chez BNP.

Un conseiller commercial en train de consulter son client @Freepik

Pour les grandes banques disposant d’un large portefeuille de clients, la rapidité des virements pourrait également se traduire par des gains financiers, car les clients recevront leur argent plus rapidement, selon Alexandre Tchesnakov, le responsable de l’agence Crédit Agricole CIB (Corporate and Investment Bank). « Pour une grande banque disposant d’un large portefeuille de clients, cela signifie que ses clients pourront recevoir leurs revenus plus rapidement, ce qui peut également être bénéfique pour l’agence. Les frais supplémentaires actuellement appliqués pour le traitement des paiements instantanés visaient davantage à limiter leur utilisation, permettant ainsi aux banques de disposer d’un délais de 2 à 3 jours pour réaliser la transaction entre les comptes.«  

Sécurité Renforcée

 

Les virements instantanés, étant irrévocables, présentent un risque accru de fraude, nécessitant des mesures de sécurité renforcées. Le règlement européen prévoit plusieurs dispositifs pour protéger les clients contre les tentatives d’escroquerie. Parmi ces mesures, le système IBAN Check permettra aux clients de vérifier que l’IBAN du bénéficiaire correspond bien à son identité, garantissant ainsi la sécurité des transactions. De plus, les clients auront la possibilité de fixer un montant maximal pour leurs virements instantanés, limitant ainsi les risques en cas de fraude.

 

Une véritable révolution dans les paiements ?

 

Le virement instantané, qui permet des transferts de fonds en moins de 10 secondes, pourrait transformer le comportement des consommateurs. Avec un accès facilité à ce moyen de paiement, les citoyens et les entreprises pourraient être incités à l’adopter davantage, rendant les paiements instantanés une norme plutôt qu’une exception. Cette évolution pourrait également favoriser l’émergence de solutions de paiement innovantes, renforçant ainsi l’autonomie stratégique du secteur financier européen. Cependant, les banquiers restent sceptiques. « Ce changement ne sera pas trop révolutionnaire. Vous ne pourrez pas effectuer de virements instantanés dans les supermarchés ou les magasins pour éviter de payer par carte. Oui, vous pourrez faire des virements instantanés aux particuliers plus facilement, mais même chez les médecins, je ne pense pas que vous prendrez le temps d’entrer toutes les coordonnées bancaires pour effectuer le virement et payer votre consultation médicale”, affirme le conseiller de la banque Société Générale.

De plus, l’existence des applications qui proposent aux utilisateurs le service des virements instantanés gratuits, comme Paylib, donne la possibilité d’éviter des frais supplémentaires et de payer les frais pour l’émission des virements instantanés à la banque. « Auparavant, les clients trouvaient intéressant de faire un virement instantané crédité sur un autre compte en moins de 10 secondes pour 80 centimes ou 1 euro était intéressant, mais avec des application comme Paylib, il n’est pas nécessaire de payer pour ces virements instantanés », explique le courtier, Christophe Tourneur. « Si ce changement facilite la vie des gens, tant mieux. Mais même les entreprises effectuent rarement des virements instantanés ; elles préfèrent le virement classique », conclue-t-il. En ce qui concerne l’impact sur les banques, il ne s’agit pas d’un service qui génère des revenus significatifs, selon le courtier.

En conclusion, l’essor des virements instantanés représente une avancée notable dans le paysage financier, promettant une rapidité et une efficacité accrues pour les utilisateurs. Bien que les avantages pour les clients soient clairs, avec des réceptions de fonds plus rapides et des options de sécurité renforcées, les banques demeurent prudentes quant à l’impact réel de ce changement sur leurs revenus et sur les habitudes de consommation. Le véritable potentiel de cette révolution dans les paiements sera mesuré par sa capacité à s’ancrer durablement dans les comportements financiers des utilisateurs tout en répondant aux préoccupations de sécurité et de rentabilité des banques.

La Cour des comptes dénonce les objectifs « incertains » du Service national universel

Le Premier ministre indien Narendra Modi et le président français Emmanuel Macron passent en revue des troupes du Service national universel lors des célébrations du 14 juillet 2023, sur les Champs-Élysées à Paris. (Photo : Emmanuel Dunand / AFP)

Si l’exécutif vante le SNU pour son développement d’un sentiment de cohésion nationale patriotique chez les jeunes, la Cour des comptes s’avère moins dithyrambique. L’institution se montre sceptique sur les objectifs, le coût et la généralisation du dispositif.

Objectifs « incertains », coût « largement sous-estimé », « difficultés de déploiement » : la Cour des comptes a dressé, dans un rapport publié ce vendredi 13 décembre, un bilan sévère du Service national universel (SNU). Cinq ans après son lancement, ce dispositif cher à Emmanuel Macron demeure « mal compris par le grand public, en particulier par les jeunes qui en constituent pourtant la cible », écrivent les Sages de la rue Cambon.

Promesse de campagne du candidat Macron, le SNU comporte un « séjour de cohésion » et une « mission d’intérêt général » et ne concerne pour l’instant que des jeunes volontaires. Un volontariat dont font surtout preuve les « jeunes dont les parents servent ou ont servi dans les corps en uniforme et de catégories socio-professionnelles plus favorisées », selon la Cour, qui fustige le manque de mixité sociale pourtant promis par le SNU.

Un budget deux fois plus important que prévu

Les Sages épinglent aussi le coût du dispositif. Le chiffrage initial, qui s’élève à 2 milliards d’euros, « ne correspond pas à une évaluation du coût global du dispositif pour les pouvoirs publics ». La Cour estime le coût de fonctionnement total plutôt de « 3,5 à 5 milliards d’euros ». Déjà en 2023, un rapport sénatorial estimait de son côté que le coût du SNU pourrait s’élever « entre 2,4 et 3,1 milliards d’euros par an », comme évoqué dans un rapport des inspections générales de 2018. Ce rapport recommandait même de « surseoir » à ce projet.

En janvier dernier, l’ex-Premier ministre Gabriel Attal a annoncé le lancement des « travaux » en vue d’une généralisation du SNU « à la rentrée 2026 ». Cette généralisation, évoquée à plusieurs reprises ces derniers mois, continue donc de se heurter à de vives résistances.

Matthias Troude avec AFP

Crédit photo : Emmanuel Dunand / AFP

Bruno Le Maire appelle à ne pas « revenir en arrière » en matière d’impôts en partant de Bercy

Le ministre démissionnaire de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a plaidé jeudi pour que la France ne revienne « pas en arrière » en matière de redressement des finances publiques et de baisses d’impôts, dans un discours dressant le bilan de son septennat à Bercy.

L’heure du bilan pour Bruno Le Maire. Le ministre démissionnaire de l’Economie et des Finances quitte Bercy ce jeudi. Dans un discours de remerciements, il lance ses préconisations pour son successeur qui doit encore être nommé dans le gouvernement du nouveau Premier ministre Michel Barnier. Le locataire de Bercy a déjà confirmé ne pas vouloir faire partie du futur gouvernement.

« La France ne doit pas revenir en arrière sur le rétablissement de ses comptes publics. Elle doit continuer de se fixer pour objectif de revenir sous les 3% de déficit (public) en 2027 » par rapport au PIB, déclare le ministre devant des centaines d’invités à Bercy. « La France ne doit pas revenir en arrière non plus sur les impôts », baissés à hauteur de 55 milliards d’euros depuis 2017, ajoute-t-il.

« Redonner l’espoir salarial aux Français »

Le ministre démissionnaire a également dit partager les inquiétudes de Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE), sur le décrochage de l’économie européenne par rapport à celle américaine. « Il est temps de réagir, vite et fort », martèle-t-il. Le prochain enjeu, selon l’homme politique français, sera également de « redonner l’espoir salarial aux Français ».

« Demain je retournerai donc à ma première vocation : l’enseignement », conclut Bruno Le Maire, assurant être « heureux de reprendre le chemin des cours, cette fois sur les sujets économiques et géopolitiques », lui qui était auparavant professeur de lettres.

Crédit photo : Creative Commons / IAEA Imagebank

Le député insoumis Eric Coquerel demande une loi de finances rectificative pour 2024

Le président de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale a demandé sur France Inter une loi de finances rectificative pour 2024, avant le budget pour 2025, pour compenser « l’annulation de 16,5 milliards » d’euros de crédits qui ont été gelés.

Le projet de loi de budget pour 2025 n’est pas le seul à faire l’objet de discussions. Eric Coquerel, député La France insoumise (LFI) et président de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale a demandé une loi de finances rectificatives pour 2024, sur France Inter ce jeudi.

L’élu insoumis a notamment évoqué le ministre démissionnaire de l’Economie Bruno Le Maire qui « conseille qu’aux 10 milliards qui ont été annulés au début de l’année » soit ajoutée « l’annulation de 16,5 milliards qui ont été gelés ».

« Ça ferait 26,5 milliards d’économies sur le budget » pour l’année en cours, a précisé le député, évoquant « 20% d’annulation » de crédits pour le budget des Sports ou « 14% » pour celui de l’Ecologie. Ce sont « des sommes conséquentes », a-t-il souligné, dénonçant « une cure d’austérité ».

Bercy prend acte

Lundi, lors de son audition devant la Commission des finances de l’Assemblée, Bruno Le Maire avait ainsi reconnu la nécessité d’une loi de finances rectificative, plaidant même pour qu’elle inclue des « recettes complémentaires ». Mais le ministre démissionnaire qui fait ses adieux à Bercy ce jeudi a confié que ces « choix politiques » ne lui appartenaient plus.

Eric Coquerel a également dit avoir demandé que les « lettres-plafonds » – qui fixent les crédits par ministère pour 2025 -, soient communiquées à la Commission, alors que le calendrier du budget pour 2025 est de plus en plus serré. « On a déjà six semaines de retard par rapport à ce que prévoit la loi sur la transmission des informations budgétaires au Parlement », a de nouveau avertit le député de La France insoumise.

Crédit photo : Creative commons / Wikipedia