Le premier chapitre de « Samurai 8 » est disponible en ligne depuis ce matin sur le site de l’éditeur Kana, au lendemain de sa publication au Japon dans le prestigieux magazine Weekly Shonen Jum. Les deux premiers tomes seront ainsi publiés chaque semaine chapitre par chapitre, avant une sortie en librairie à la fin de l’année. Objectif pour l’éditeur : renouveler le succès planétaire de « Naruto », dont les 72 tomes s’étaient vendus à plus de 250 millions d’exemplaires partout dans le monde.
Pour ce nouveau manga, l’intrigue se situe dans une galaxie futuriste où les samouraïs sont des transhumains détenteurs d’étonnants pouvoirs. Hachimaru, jeune héros de la série, espère devenir l’un des leurs, mais ses gros problèmes de santé viennent compromettre son rêve. Sa rencontre avec Daruma, un esprit guerrier réincarné en chat, pourrait bien changer sa destinée…
La cérémonie d’ouverture du dixième Festival Lumière aura lieu vendredi après-midi à Lyon. Pendant une semaine, 180 films seront projetés et l’actrice Fane Fonda va recevoir le Prix Lumière 2018.
Pendant une semaine, le Festival Lumière 2018 s’installe à Lyon où seront projetés 180 films et comme chaque année une personnalité du cinéma est récompensée du Prix Lumière. Ce sera Jane Fonda pour cette dixième édition.
« Je suis honorée par l’invitation du festival Lumière et des Lyonnais, » a déclaré Fane Fonda au moment de l’annonce du Prix Lumière, elle succède ainsi à Clint Eastwood. Cette récompense permet de célébrer la famille Fonda et en particulier l’acteur américain et père de l’actrice, Henry Fonda.
Le Prix Lumière a été créé par Thierry Frémaux et Bertrand Tavernier afin de célébrer à Lyon une personnalité du septième art, à l’endroit même où le cinématographe a été inventé par Louis et Auguste Lumière et où ils ont tourné leur premier film, « Sortie d’usine », en 1895. Cette année, les visiteurs pourront apprécier un remake de ce court-métrage historique réalisé par Martin Scorsese.
Pendant cette semaine, la ville lumière accueille également plusieurs expositions autour du septième art, notamment un affichage de photographies de Charlie Chaplin. Les amateurs de cinéma pourront ainsi découvrir des clichés issue des archives familiales où les dessous de son travail sont mis à l’honneur.
La loi « fake news » a été adoptée en seconde lecture par les députés de l’Assemblée nationale, dans la nuit du mardi 9 au mercredi 10 octobre. La création d’un conseil de presse est prévue dans le texte législatif, emboitant le pas à d’autres pays européens.
Si la loi fake news ne fait pas consensus parmi la classe politique -certains la jugent inutile, voire liberticide- le projet de création d’un conseil de presse, mis en avant par la ministre de la Culture Françoise Nyssen, met quasiment tout le monde d’accord. Jean-Luc Mélenchon, député La France Insoumise, s’est d’ailleurs félicité mardi 9 octobre que le gouvernement reprenne sa proposition de mise en place d’un organe qui veillerait sur le bon fonctionnement des médias français.
Nous avons proposé la création d’un conseil de déontologie des médias. Une organisation de ce genre existe dans une quarantaine de pays. #FakeNews#DirectANhttps://t.co/qlXwRvtUJR
Un tel projet est également vu d’un bon œil par le Syndicat National des Journalistes (SNJ). La secrétaire générale Dominique Pradalié plaide depuis longtemps pour qu’un conseil de presse voit le jour et qu’il ait pour « mission de se saisir ou d’être saisi d’un dysfonctionnement dans un média, d’effectuer une enquête complète et d’émettre un avis ».
Pour Florent Desarnauts, avocat spécialiste du droit des médias, «si le projet français ne prévoit pas que le conseil puisse demander au média visé de diffuser un rectificatif, l’utilité d’un tel organisme est limitée. » Ce type d’instance existe déjà en Belgique, où le Conseil de Déontologie Journalistique (CDJ), créé en 2009, « peut être saisi par les citoyens, rend des avis et a le pouvoir de demander au média concerné de diffuser un rectificatif, que l’organisme a lui-même rédigé », explique maître Desarnauts.
Un conseil alliant journalistes, éditeurs et société civile
D’un point de vue légal, le statut conféré à un tel organisme pourrait s’apparenter à celui de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité, soit celui d’une association de la loi de 1901, éclaire Florent Desarnauts. Pour le moment, le statut juridique d’un tel conseil de presse n’a pas été précisé, pas plus que sa composition. Françoise Nyssen a simplement évoqué une instance associant journalistes, éditeurs et société civile. Pour Dominique Pradalié, qui juge par ailleurs liberticide l’ensemble de la loi « fake news », une composition paritaire est indispensable pour un gage d’indépendance et de transparence.
Pour autant, il faudrait, selon la secrétaire générale du SNJ, que les employeurs de presse soient intégrés au sein du conseil. Car ces derniers ont déjà manifesté leur désaccord face à un tel projet. En 2014, une première consultation organisée par le ministère de la Culture avait recueilli les ressentis de la profession et s’était heurté à la frilosité des patrons de presse. « Les employeurs qui bloquent, c’est exactement le point nodal de difficulté, parce qu’un conseil de presse démontrerait les manipulations, estime Dominique Pradalié. Ce sont les mêmes qui bloquaient en Belgique l’établissement d’un conseil de presse, sauf que les autorités gouvernementales ont pris leur responsabilité et leur ont dit « les aides à la presse iront à tous ceux qui entreront dans le conseil ». Résultat, les employeurs ont trouvé ce conseil génial et y sont tous rentrés.»
Le dossier a été confié à l’ancien PDG de l’AFP, Emmanuel Hoog. Pour le SNJ, le problème n’est pas tant l’homme que le manque de transparence autour de ses attributions. C’est ce qu’explique Dominique Pradalié : « Nous nous posons des questions sur le cadrage de la mission qui lui est confiée. Nous n’avons pas d’informations à ce sujet et c’est quand même important. »
Conformément à la navette parlementaire, le texte doit repasser une nouvelle fois devant les sénateurs, avant d’être soumis à un vote final.
Beaucoup d’artistes la redoutent. La vieillesse peut fortement déterminer la carrière d’un danseur de haut niveau ou d’un chanteur lyrique. D’autres métiers, chanteur de variété ou acteur, sont moins exigeants physiquement, mais ne sont pas exempts de discriminations liées à l’âge.
Charles Aznavour, Anny Cordy, Hugues Aufray, Line Renaud… Ils ont passé 80 ans, et sont encore sous les projecteurs. Mais quand les uns mènent une carrière plus longue qu’aucune autre profession, d’autres, passés un certain âge, sont exclus de ce monde où prime l’apparence. Alors quel rapport les artistes entretiennent-ils avec la vieillesse ?
« Moi j’appréhende un peu. » A 18 ans, Aline, apprentie danseuse, redoute déjà les effets de la vieillesse. Pas surprenant, pour ces professionnels qui dansent depuis l’âge de 4 ans, et dont l’usure physique se fait ressentir très tôt. Rose, 17 ans, revient d’une opération au pied. « Une fracture de fatigue », précise l’étudiante à la Paris Marais Dance School. Si vieillir apporte de la maîtrise, Carmen, 16 ans, nuance : « Avec la maturité, on pourra apporter quelque chose de nouveau à certains mouvements, mais on ne sera plus capable physiquement de les faire. »
L’Insee établit la vieillesse à partir de 65 ans. Mais le danseur, quand le considère-t-on comme vieux ? La question fait sourire. 35, 40, 50, les âges donnés varient. « Cela dépend beaucoup de la personnalité de chacun », souligne Rose. Mais pour Carmen, “vieillir” est un terme impropre : « Chez un danseur, on se transforme, c’est tout. Maggie par exemple, c’est une boule d’énergie. »
Maggie Boogaart, 48 ans, presse ses élèves. « Pas de temps à perdre ! » En action, ils effectuent des mouvements alternant contractions et relâchement de la tension. La respiration est placée au cœur de la danse, car elle libère les émotions et l’angoisse.
Dans ce milieu, Maggie Boogaart peut être considérée comme “âgée”. Mais son corps, tout en muscle, est capable des plus beaux mouvements : vifs, efficaces, puissants. Alors pourquoi cette professeure à la Paris Marais Dance School a-t-elle arrêté sa carrière de soliste ? Par envie de se plonger dans la pédagogie, mais aussi par lassitude : « J’étais tellement fatiguée de danser à plein temps, je n’avais plus envie d’aller à fond », explique-t-elle. Et puis maintenant je connais mes limites, et c’est très agréable. » De 21 à 45 ans, Maggie Boogaart a parcouru les scènes du monde entier. Un « marathon », selon ses mots, où elle enchaînait 60 spectacles par an et des performances d’1h30 sur scène.
Mais pas de retraite subie pour cette Hollandaise, qui a toujours suivi ses propres règles. « Oui, c’est rare », confirme-t-elle. Les pressions sur les danseurs dépendent des compagnies, du mental du concerné, mais aussi des cultures de chaque pays. « En Europe,quand tu fais une erreur, on te met définitivement de côté, alors qu’aux Etats-Unis, on te laisse ta chance. Là-bas, on te juge uniquement par ton travail : si tu travailles, on te considère.Alors j’ai eu la chance, en travaillant, de me créer la liberté de choisir ma carrière. »
L’Américaine Martha Graham, fondatrice d’une méthode de danse contemporaine, n’a-t-elle pas dansé jusqu’à 76 ans ? Et au moment de sa mort, à 97 ans, elle créait encore une chorégraphie. Son obsession : ne jamais se laisser gagner par la vieillesse.
Maggie Boogaart, qui se revendique de cette école, monte encore 5 à 6 fois sur scène chaque année. Si elle ne danse plus que 30 minutes, elle n’a pas perdu de ses muscles. « Quand on voit mon visage, on voit que je n’ai pas 18 ans. Mais quand on voit seulement mon corps, je peux avoir la même énergie qu’à 25 ans ! »
La fatigue n’est donc pas une fatalité. « L’énergie engendre de l’énergie. » C’est par cette formule que Ghislain de Compreignac, enseignant à la Paris Marais Dance School, aime interpeller ses élèves exténués. Ils prennent également conscience de la nécessité de prendre soin de leur corps, comme en se privant d’un verre de vin le soir. L’effet se fait sentir sur la répétition du lendemain…
« De nos jours, les danseurs sont en forme plus longtemps. Parce qu’il y a 30 ou 40 ans, les notions de nutrition étaient secondaires », apprend l’ex-danseur de ballet de 61 ans. Soliste, Maggie Boogaart ne mangeait ni pain, ni café, et devait dormir 10 heures chaque nuit. Aujourd’hui, ce régime strict s’applique deux mois avant de monter sur scène. Elle évoque aussi l’interdiction de prendre des médicaments antidouleur : ils insensibilisent le corps, qui dépasse alors dangereusement ses limites. Le meilleur remède ? « Le rire, qui libère de l’endorphine. »
« De nos jours, les danseurs sont en forme plus longtemps . »
Mais la douleur physique ne la quitte jamais. « J’ai tout le temps mal ! Mais je n’en parle pas », rit-elle. Maggie Boogaart cherche à préserver son corps, mais elle le met aussi à rude épreuve. « Si je n’avais pas mal, je ne serais pas satisfaite. Je cherche à pousser mes limites, à l’infini. C’est usant, mais aussi structurant. Je ne vis pas pour épargner mon corps et vivre deux ans plus longtemps. »
Ce mode de vie favoriserait même sa longévité. « Si je me limitais, je pense que je serais morte avant, par dépression ! C’est excitant de bouger, de sentir ses muscles ! »
Blessée à chaque jambe, Maggie Boogaart ne cesse pourtant de progresser. Elle raconte mieux maîtriser son corps et sa conscience de l’espace. Quant à la trace du temps sur son corps, c’est une réjouissance. « Le corps accumule les années, et c’est une impression extraordinaire : il devient comme une bibliothèque. Tu as tellement de choses en toi, c’est une richesse ! ».
Le pianiste Glenn Gould disait : « la visée de l’art n’est pas la décharge momentanée d’un peu d’adrénaline mais la construction, sur la durée d’une vie, d’un état de quiétude et d’émerveillement. » Vieillir peut donc être l’accomplissement de l’artiste.
« Et vous jouez toujours ? » A presque 90 ans, Jean Piat narguait la vieillesse en jouant seul sur scène la comédie Vous avez quel âge ? En 2017, on pouvait encore le voir dans la pièce Love Letters. A 92 ans, Michel Bouquet n’a pas non plus décliné. En 2016, il était nommé pour un Molière, et en mai 2018, il apparaît dans le film Lucia’s Grace sélectionné au Festival de Cannes.
Même en étant retraités, beaucoup d’artistes continuent de monter sur les planches. C’est le constat de Vincent Cardon, maître de conférences à l’université Picardie Jules-Verne. Dans un article récent, il écrit qu’en 2009, 24,5 % des artistes retraités ont cumulé emploi et retraite. Car comédien, danseur ou musicien sont plus que des métiers : ce sont des vocations. Difficile d’y mettre un terme, d’autant plus qu’il y a du travail pour tous les âges de la vie. Du moins, au cinéma et au théâtre, comme l’affirme Renaud De Manoël, comédien de 64 ans : « Dans une carrière de comédien, il y a pléthore de rôles. Au début, tu joues les jeunes premiers, puis le grand frère, le père et le grand-père. » Au théâtre, il y a même une certaine flexibilité entre l’âge de l’acteur et celui de son personnage : il arrive qu’un homme de 40 ans joue les jeunes premiers, tandis qu’au cinéma, les gros plans l’interdisent.
Alors pour Renaud De Manoël, pas question de paraître plus jeune : les exercices pour préserver sa jeunesse sont réservés à d’autres professions. « Les chanteurs et surtout les danseurs doivent faire attention à ce qu’ils mangent, à ne pas grossir… Nous, les comédiens, on s’autorise tout : on peut fumer, boire, manger ce qu’on veut. Le meilleur exemple, c’est Depardieu. » Un physique atypique, une voix de fumeur ou un petit bedon peut même être une façon de se démarquer, et de décrocher des rôles…
Alors, pas peur de vieillir quand on est acteur ? Pas si vite : « Pour les hommes, non. Mais pour les femmes, à partir de 50 ans, il n’y a plus beaucoup de rôles dans les pièces contemporaines », alerte Renaud De Manoël. La raison ? Elle est inconsciente : « dans le collectif mental des gens, un homme qui a des rides, c’est porteur. Alors qu’une femme qui a des rides, elle fait de la chirurgie esthétique », analyse le retraité actif. Un collectif de professionnels du cinéma, actrices et acteurs de France associés (AAFA), a donc lancé il y a deux mois une pétition pour pointer du doigt les discriminations envers les actrices et comédiennes qui ont passé la cinquantaine. Elle a recueilli plus de 5700 signatures.
« Elles sont où ? » C’est par cette chanson en cours d’écriture que Michèle Brousse, actrice de 60 ans et signataire de la pétition, interpelle sur la disparition de ces artistes post-cinquantenaires. Selon Michèle Brousse, cette discrimination commence même dès 45 ans, « l’âge où on n’est potentiellement plus maternante». Les rôles se limitent souvent à ceux de grands-mères, tandis que ceux des hommes s’élargissent aux postes de pouvoir. Or, cela ne reflète pas une réalité professionnelle. « Les décideurs étaient jusqu’à présent des hommes. Mais ça change. Alors maintenant que les femmes accèdent aux postes de pouvoir, on ne comprend pas pourquoi ces fonctions-là, dans les fictions, ne sont attribuées qu’aux hommes. » En jeu : les représentations. « La fiction, ça véhicule des valeurs. Les gamins s’y projettent, alors qu’elle véhicule de fausses images. Les fictions ne tiennent pas en compte qu’à 50 ans, les femmes ont encore la patate ! », s’anime celle qui se voit continuer jusqu’à la fin de ses jours.
Mais à quel âge un acteur doit-il prendre sa retraite ? Michèle Brousse rappelle le rôle des assurances. « A partir de 80 ans, les compagnies d’assurance se défient… » Mais les problèmes de mémoire ou les difficultés à se déplacer ne sont pas des raisons de départ. « Depardieu, il a une oreillette. Il y a aussi des prompteurs. Quand vous avez une notoriété, il y a toujours des solutions. » Pour les chanteurs de variété, la notoriété fait aussi la longévité. A 94 ans, Aznavour chante encore… Avec une qualité vocale qui n’a pas pris une ride ? « On chante moins bien, mais le public ne vient plus pour votre prestation, mais pour vous », estime Mathieu Sempéré, chanteur lyrique et de variété. La longévité de l’artiste s’explique aussi par le fait que le public vieillit en même temps que son idole. Mais ces vieux de la veille sont rares, surtout chez les chanteurs lyriques, véritables sportifs de haut niveau. Vers la cinquantaine, la voix atteint une forme d’usure, et d’abord chez les femmes, dont la ménopause agit sur le tissu corporel. Donc les rôles mûrs se font plus rares, surtout en comédie musicale, où il faut à la fois chanter et danser. Mais Mathieu Sempéré pointe également une précarité économique de ce secteur, ce qui dissuade les chanteurs les plus âgés à s’engager : « En France, le chanteur de comédie musicale est sous-payé. Se “prostituer” à 20 ans, ça va, mais à 60, non. » Dernier facteur : une tendance au « jeunisme ». « Il y a de moins en moins de productions, donc elles sont plus sélectives… et privilégient les jeunes », observe l’artiste de 39 ans.
Pourtant, le temps porte aussi ses fruits. A 49 ans, Patricia Samuel n’a rien perdu de sa voix, seulement en endurance. « Plus j’ai vieilli, plus j’ai gagné en technique et en connaissances musicales. », note celle qui a arrêté sa carrière de chanteuse lyrique il y a six ans pour se consacrer à l’enseignement. Le travail serait même gage de longévité : l’entraînement de la voix l’étire et l’assouplit, ce qui lui permet de tenir dans le temps. L’énergique soprano ajoute : « Nous les chanteurs, on est aussi en très très grande forme physique, parce qu’on respire beaucoup. Mais j’entends bien sûr des collègues à 50-60 ans dire qu’ils sont fatigués. Et il y a les maladies, les cancers… Quand j’ai joué dans La Vie parisienne d’Offenbach en 2002, on était quatre chanteuses. Depuis, deux ont eu un cancer, une seule s’en est sortie. »
Maladie, fatigue physique, fin de contrat, démotivation… Les raisons de départ sont multiples. Mais que deviennent les artistes ayant quitté la scène ? Les sociologues ont des difficultés à suivre des parcours très divers. Certains se donnent 10 ans pour percer sur scène, avant de rejoindre une autre profession après un échec. Le chercheur Vincent Cardon a par exemple observé que les artistes entrés sur le marché du travail en 1986 ne sont plus que 5,1% à poursuivre leur carrière 20 ans plus tard.
Alors que faire après ? Tout dépend du métier. A l’Opéra de Paris, les danseurs étoiles sont priés de prendre leur retraite à… 42 ans. Sauf que leur vie artistique ne s’arrête pas là : ils rejoignent d’autres productions, et notamment des compagnies réservées aux seniors. Le Collectif français des « Ouf » accueille par exemple des danseurs professionnels de plus de 70 ans. Certains artistes, surtout les femmes, se consacrent à leur vie de famille. D’autres, enfin, changent complètement de métier. Mais la plupart se dirigent vers l’enseignement de leur discipline. Une « reconversion naturelle », pour Ghislain de Compreignac, ex-danseur désormais professeur. « C’est un métier qu’on a mis en général 10 ans à apprendre, et qu’on applique pendant deux ou trois décennies. La danse, c’est votre vie », résume le sexagénaire. Chorégraphe, répétiteur, maître de ballet ou directeur de compagnie sont des postes attractifs pour ceux qui ne veulent pas quitter le milieu de l’art, et qui n’ont plus une forme physique impeccable.
D’autres, enfin, percent après 45 ans. François Berléand n’a-t-il pas attendu cet âge pour connaître la célébrité, avec le film Le Septième ciel de Benoît Jacquot ? La chanteuse écossaise Susan Boyle est sortie elle de l’anonymat grâce à une émission de télécrochet. Elle avait alors 47 ans.