La Gare est un nouveau lieu de concert où se produisent, chaque soir, des musiciens de jazz. Dans cette ancienne station de train, on sirote une bière tout en se délectant de sonorités swing. Chaque mardi, ce sont les étudiants du Conservatoire de Paris qui font leur Jam.
Avant que les premières notes ne retentissent dans la salle, le public est prévenu : une pancarte “fous” en direction de la scène indique que ce soir, ça va dépoter à La Gare. Du jazz, en toute simplicité, mais avec une technicité bien propre aux élèves du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. C’est pour cela que Marie, dans le public, vient tous les mardis soirs. Elle confie, en chuchotant pour ne pas gâcher le plaisir des personnes autour : “ça me détend d’être là, on se sent comme chez soi. Je me dis qu’ici, j’ai de la qualité à moindre prix : ce sont quand même des musiciens du conservatoire”.
De la technique… Et du plaisir
Pourtant, cette soirée n’était pas vraiment préparée : “on n’a jamais vraiment joué ensemble. Notre directeur nous a demandé de jouer dans l’après-midi, on a ramené des morceaux, répété une demi-heure avant… On s’est dit qu’on allait voir ce qui allait se passer”, en rit presque Robin Antunes, violoniste. Et c’est un succès. A 22 heures, la salle est pleine. Le morceau « Colchique est dans les prés » arrangé par Robin est acclamé par le public.
Ils ont seulement entre 18 et 25 ans, et Robin au violon, Hugo au saxophone, Ludovic à la batterie, Juan à la contrebasse et Clément au piano se sont présentés devant une salle pleine, grâce au partenariat que le Conservatoire a créé avec la Gare. “Ca peut nous faire connaître, on est un peu payés. A côté de ça, on a des projets plus sérieux bien sûr”. Car réussir à percer en jazz, une musique actuelle, cela peut être plus compliqué qu’en musique classique. “On commence pas forcément par le jazz, donc c’est plus difficile de s’insérer dans le monde du travail. Alors, pendant nos études, on commence déjà à faire des dates. Moi par exemple, j’ai déjà le statut d’intermittent”.
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En deuxième année de licence, Robin commence déjà à se faire une place dans le monde de la musique. “Cette date là, ça nous fait de la pub, mais c’est aussi parce que c’est cool de jouer”. Parce que la musique, avant tout, c’est une passion avant d’être un métier.
Léa Broquerie