Métiers d’art : ce que veut changer le plan à 340 millions d’euros du gouvernement

Un nouveau plan en faveur des métiers de l’artisanat en France a été annoncé mardi dernier par la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, en collaboration avec Olivia Grégoire, ministre du Commerce et de l’Artisanat. Étalé sur trois ans, le plan vient en aide à un secteur qui a particulièrement souffert de la crise sanitaire et de l’inflation. 

Mardi 30 mai, la ministre de la Culture a annoncé la mise en place d’un plan sur trois ans, à hauteur de 340 millions d’euros, en faveur des métiers de l’artisanat. Les métiers d’art ont notamment été fragilisés par le Covid-19 et souffrent d’un défaut de moyens lié à un manque de reconnaissance. Rima Abdul-Malak défend ce projet depuis son arrivée en 2022.

 

Pour la ministre, ce plan consiste à conclure un “contrat stratégique de filière” entre les entreprises et les pouvoirs publics. Il vise à augmenter la visibilité de ces métiers afin d’assurer la pérennisation de la tradition artisanale française.

Le secteur des métiers d’art représentait 19 milliards d’euros en 2019. 281 métiers sont concernés, ce qui représente environ 60 000 entreprises dont 85% d’entreprises unipersonnelles, constituées d’un seul associé. Avec ce plan, le gouvernement détermine cinq objectifs principaux.

  • SENSIBILISER PLUS TÔT

Pour mieux sensibiliser, le gouvernement veut ouvrir un millier de nouvelles places dans les métiers d’art pour les stagiaires de 3e. Le Pass Culture proposera également 700 nouvelles activités pour initier à l’artisanat.

  • PROPOSER PLUS DE FORMATIONS DANS LE PUBLIC

Pour augmenter le nombre de formations, le budget annuel du programme national « Maîtres d’art-elèves » est doublé. Ce programme permet la formation aux métiers dits rares, comme armurier ou encore taxidermiste. Le nombre d’heures de stages dans les lycées professionnels sera aussi augmenté.

  • RASSEMBLER LES ARTISANS

Le gouvernement veut rassembler les artisans, mais aussi lutter contre l’isolement des auto entrepreneurs dans les métiers d’art avec la mise en place à partir de 2024 d’ateliers partagés. Ces espaces de mises en commun permettront la création de pôles territoriaux qui réuniront lycées professionnels, ateliers, et industries culturelles et artistiques

  • TRAVAILLER EN COMMUN AVEC LES POUVOIRS PUBLICS

L’objectif est de favoriser les commandes de la part des administrations territoriales pour booster l’artisanat local, voire ultra-local.

  • S’EXPORTER À L’INTERNATIONAL

Pour ce faire, le gouvernement veut s’appuyer sur le programme européen “ICC Immersion” en faveur de l’ouverture internationale pour les industries culturelles et créatives. Un pavillon français sera également présent en 2025 à l’Exposition universelle d’Osaka au Japon.

Le gouvernement a donc pour objectif de rassembler, unifier et promouvoir les métiers d’art à travers la France et le monde. À partir du 7 juin prochain, les Ateliers d’Art de France, le syndicat professionnel qui représente les 281 métiers d’art français, organisent, au Grand Palais Ephémère, la 6e édition du salon “Révélations”, le rendez-vous économique majeur du secteur.

Nina CLEMENT