De plus en plus menacés, les policiers sortent davantage leurs armes

Deux notes écrites en juillet dernier par l’Inspection générale de la police nationale, et révélées ce mercredi 12 octobre, recensent un usage des armes à feu en hausse dans les rangs de la police. Elles pointent également une progression de 94% des tirs accidentels.

 

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Crédits : Mstyslav Chernov

 

Les policiers ont de plus en plus recours à l’arme à feu. Deux notes de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), révélées ce mercredi par TF1, indiquent que le nombre de tirs policiers, au 1er semestre 2017, était en hausse de 39% par rapport à 2016. En six mois, les tirs sont passés de 116 à 192 par agent.

Premier élément marquant : les tirs d’intimidation ou de sommation enregistrent la plus forte progression, avec une hausse de 89% (de deux à 19 tirs). Pour Stanislas Gaudon, représentant du syndicat Alliance police nationale, ces tirs sont la preuve que « les agents ne sont pas des fous de la gâchette ». Le représentant précise que ces coups de feu sont généralement orientés vers le ciel, afin d’intimider, et ne visent pas directement les assaillants. Cette hausse des tirs d’intimidation intervient dans un contexte de forte menace terroriste. « Daech appelle à attaquer les forces armées, il est normal qu’elles aient les moyens de se défendre », estime Stanislas Gaudon.

« Les attaques sont de plus en plus nombreuses et violentes »

A ce danger s’ajoute la délinquance de droit commun quotidienne. « Les attaques sont de plus en plus nombreuses et violentes. Cet été, une équipe de la brigade anti-criminalité était en patrouille à Aulnay-sous-Bois. La voiture a été attaquée et la conductrice s’est fait tirer dessus », raconte-t-il à Celsalab. Un rapport de 2016 de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales indique qu’en 2015 chaque jour, deux policiers étaient blessés par arme.

L’Union des policiers nationaux indépendants constate également cette hausse des agressions contre les fonctionnaires. « Il y a quelques mois, un collègue a volontairement été fauché par une voiture volée. Dans pareil cas, il est totalement légitime de sortir et d’utiliser notre arme pour stopper le fuyard », explique Christophe Robert, prédisent de l’UPNI. Les notes de l’IGPN indiquent que les coups de feu en direction de « véhicules en mouvement » ont augmenté de 32,6%. « Lors d’un contrôle routier, nous sommes davantage enclins à utiliser notre arme si un risque se présente », reconnaît Christophe Robert. Selon lui, les agressions sont le pendant d’un système judiciaire qui n’est pas assez ferme. « Les petits délinquants font des allers-retours en prison, cela ne les impressionne plus. Tout comme la police, qu’ils n’hésitent pas à menacer », avance-t-il.

« Manque cruel de formation permanente et continue de la police nationale sur l’utilisation de ces nouvelles armes »

Un autre point clé ressort et suscite une « réelle inquiétude », selon l’IGPN. Les tirs accidentels. Le nombre de tirs effectués « par imprudence » avec des armes longues (fusil d’assaut G36, pistolet mitrailleur Beretta 12SD…) a progressé de 94%. Cet arsenal a été déployé en 2015 après les attentats contre Charlie Hebdo et le Bataclan. Depuis le 1er janvier, 19 tirs ont été recensés au total. 18 d’entre eux étaient accidentels mais aucun n’ont fait de blessé. La police des polices pointe du doigt un « défaut de maîtrise d’armes plus complexes et encombrantes ». Pour Christophe Robert, le représentant de l’UNPI, ces dérapages « sont dus au manque cruel de formation permanente et continue de la police nationale sur l’utilisation de ces nouvelles armes ». Un sentiment partagé par Stanislas Gaudon. Selon le représentant du syndicat Alliance police nationale, leur maniement nécessite un entraînement régulier qui se limite aujourd’hui à 12 heures par an.

Mais ce point noir du document n’inquiète pas Stanislas Gaudon: « 19 incidents représentent un chiffre important mais il doit être mis en perspective avec le nombre d’armes longues en service ». Elles seraient entre 6000 et 7000. En tout cas, ces notes de l’IGPN ne sont selon lui pas de nature à alarmer les citoyens qui savent qu’une « police armée est une police capable de neutraliser une menace et de sauver des vies ».

Ambre Lepoivre

Benoît Hamon va fonder son parti politique début décembre

L’ancien candidat socialiste Benoît Hamon annonce qu’il va diffuser, courant octobre, un questionnaire pour « définir sur le fond et sur la forme l’identité » de son futur parti politique. Il doit être fondé au début du mois de décembre.

Benoît Hamon fondera son propre parti politique en décembre. (Chris93)
Benoît Hamon fondera son propre parti politique en décembre. (Chris93)

Dans une vidéo postée sur son compte Facebook, Benoît Hamon invite tout son entourage politique à « un grand moment citoyen de fondation de ce mouvement du 1er juillet ». De la même manière que La république en Marche, la France Insoumise et plus récemment les Patriotes, le mouvement affirme vouloir dépasser la forme du traditionnel parti.

Rassembleur de la gauche

Après une campagne présidentielle difficile (6,28% au premier tour), Benoît Hamon avait été éliminé dès le premier tour aux dernières élections législatives. Il avait finalement décidé de quitter le Parti Socialiste (PS), pour créer sa propre organisation baptisée « mouvement du 1er juillet ».

Cette décision intervient peu de temps après l’annonce de Benoît Hamon d’une alliance avec les élus socialistes et écologistes au Conseil Régional d’Ile-de-France. Ils forment désormais un nouveau groupe de 23 élus, et visent à « renforcer l’opposition de gauche à Valérie Pécresse, en cohérence avec les combats menés ensemble ces dernières années ».

D’ici là, Benoît Hamon enchaîne les rendez-vous. Jeudi, il dîne avec l’ancien ministre grec des Finances Yanis Varoufakis. Début novembre, il doit rencontrer des universitaires et économistes au Texas, à l’invitation d’un proche de Bernie Sanders.

 

Léa Duperrin