Pilule du lendemain: vers une prise en charge simplifiée ?

La pilule du lendemain NorLevo (gauche) est efficace jusqu’à 72 heures après le rapport sexuel à risque. La ellaOne (droite), avec un dosage plus important, offre une efficacité jusqu’à 5 jours après l’acte. (© Imane Lyafori)

À compter du 1er janvier 2023, la pilule du lendemain, ou contraception d’urgence, sera gratuite pour toutes les femmes en pharmacie et sans ordonnance. Une mesure qui s’applique également au dépistage des maladies sexuellement transmissibles (IST) pour les moins de 26 ans.

Le ministre de la Santé François Braun a annoncé ce mardi, dans une interview donnée au journal 20 minutes, l’accès gratuit à la pilule du lendemain pour toutes les femmes, sans aucune restriction. Jusqu’ici, seules les jeunes femmes mineures et les étudiantes de moins de 26 ans pouvaient se procurer ce médicament sans avancer de frais et de manière anonyme.

Le dépistage des maladies sexuellement transmissibles (IST) sera également gratuit et réalisable sans ordonnance pour les personnes de moins de 26 ans. Pour le moment, seul le dépistage du VIH est pris en charge. Ces deux mesures seront inscrites dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2023 qui sera présenté en conseil des ministres le 26 septembre prochain. Elles entreront en vigueur à compter du 1er janvier 2023 si le projet de loi est adopté.

Une alternative victime de préjugés  

Il existe deux types de pilules du lendemain. D’abord, la NorLevo, commercialisée au prix de 4,28 euros, qui permet de retarder l’ovulation durant 72 heures à condition de la prendre immédiatement après le rapport non protégé. Ensuite, la ellaOne, avec un dosage bien supérieur à la première, qui agit sur le cycle pendant au moins cinq jours et qui est proposé au prix de 14,25 euros. Des génériques sont également disponibles, à moindre frais.

Malgré son accès libre réservé aux jeunes femmes mineurs, certains pharmaciens ne cachent pas leur réticence à l’idée de délivrer ce médicament. Pour cause, de nombreuses croyances sont associées à la prise de la pilule du lendemain comme la stérilisation ou encore le développement de maladies graves sans que ce ne soit scientifiquement prouvé. Alors, cela peut en décourager certaines.

“Il arrive encore que des pharmaciens se permettent des remarques déplacées”, explique Anna Roy, sage femme en évoquant les expériences de ses patientes. “Mais si vous êtes confronté à ce cas de figure, rien ne vous empêche de changer de pharmacie”, précise-t-elle. Face à ces « comportements déviants », le président de la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France Philippe Besset  appelle les praticiens à “signaler immédiatement les praticiens concernés au conseil de l’ordre compétent”.

“Il faut savoir se prendre en charge”

Prendre la pilule du lendemain à plusieurs reprises, durant des périodes espacés, n’est pas risqué, rappellent les praticiens. “Certes, cette pilule d’urgence peut n’est pas à prendre à tout va mais elle n’est pas plus dangereuse que la pilule contraceptive”, explique Anna Roy. Pour Isabelle, pharmacienne, il est primordial de mettre l’accent sur la prévention et l’accompagnement. “Il faut savoir se prendre en charge”, souffle la praticienne. “Et puis, une meilleure prévention serait plus efficace et importante pour prévenir ce genre de situation.”

Les pharmaciens n’ont pas le droit de refuser la délivrance de médicaments, sauf en cas de danger pour le patient, comme l’explique Rémy, pharmacien préparateur. “Si l’un de mes patients prend des médicaments qui ont des effets secondaires non compatibles avec d’autres médicaments, là je suis autorisé à intervenir. Mais c’est la seule exception. »

 

                                                                                                                  Imane Lyafori

 

 

 

 

 

 

 

 

« Ça donne le bâton pour se faire battre » : Après le départ de Loïc Signor, la question de la porosité entre journalisme et politique

Le journaliste de la chaîne d’information CNews suivait Emmanuel Macron depuis la campagne de 2017 et se retrouve aujourd’hui porte-parole du groupe Renaissance. Un cas loin d’être isolé et qui pose question

Journalistes et politiques viennent immanquablement à se côtoyer de près, exposant fatalement à de potentielles conflits d’intérêts. Paris, juin 21, 2022 (Photo by Ludovic MARIN / AFP)

Si le terme « pantouflage » est le plus souvent associé aux aller-retours entre le secteur privé et public des personnalités politiques, celui-ci peut aussi s’employer à propos des départs des journalistes de leur rédaction pour s’engager en politique. C’est ainsi que Philippe Ballard rejoint le Rassemblement National en 2021, après 27 ans sur la chaîne LCI, ou que l’éditorialiste Bruno Roger-Petit a quitté le magazine Challenges pour devenir en 2017 porte-parole d’Emmanuel Macron, alors en pleine campagne. Dernière reconversion en date, celle de LoÏc Signor, révélée par le journal du Figaro. Chargé du suivi de l’Élysée depuis 2017 pour CNews, l’ex-journaliste a déclaré mardi rejoindre le parti de la majorité présidentielle Renaissance en tant que porte-parole.

Une reconversion comme une autre ? Difficile à concevoir pour un public plus que jamais défiant vis-à-vis des médias, qui pourrait facilement y voir un accord informel entre l’intéressé et le parti d’Emmanuel Macron. Ce qui est certain, c’est que la plume conciliante d’un journaliste, si toutefois elle est avérée bien-sûr, donnerait vraisemblablement du poids à sa candidature si jamais il décidait de postuler à un poste prestigieux au sein du parti concerné. Qu’il s’agisse de suspicions extravagantes ou de doutes raisonnables, le risque d’un conflit d’intérêt est réel et alimente le complotisme. Aucune loi n’existe néanmoins en la matière.

La presse locale particulièrement à risque

« C’est le droit de tout citoyen de s’engager en politique. Mais ce type de transfert a un impact sur l’opinion que se font les gens des médias et la proximité entre journalistes et politiques. Ça donne le bâton pour se faire battre. », remarque Yann Guegan, vice-président du Conseil de Déontologie des Journalistes et de Médiation (CDJM). L’instance de régulation, fondée en 2019, émet des avis sur les productions journalistiques sans toutefois disposer d’un pouvoir de sanction. Si elle ne peut se prononcer sur le cas de Loïc Signor du moment qu’il a cessé ses activités de journaliste, son vice-président concède que ce type de reconversion pose souvent question.

« Ce genre de chose est plus fréquent au niveau local, remarque le journaliste à Contexte. Si vous êtes par exemple journaliste politique, que vous vous présentez aux municipales et que vous perdez, la question de l’après peut se poser, car ça veut dire que vous devez écrire sur la personne qui vous a battu, or il peut y avoir de la rancœur. Comme les mandats municipaux ne sont pas à plein temps, il arrive que des gens élus continuent leurs activités journalistiques en parallèle, ce qui peut poser problème. » En mars 2021, le CDJM a ainsi rendu ses conclusions après une saisie à propos de l’hebdomadaire Faucigny (Haute-Savoie), confirmant que celui-ci n’avait « pas tenu compte des règles déontologiques concernant les journalistes en situation de conflit d’intérêts ». En cause, un article rédigé par un élu municipal sur l’abandon d’un projet de liaison routière entre deux communes.

« L’autre dernier exemple flagrant en date, ça a été Anna Cabana, la femme de Jean-Michelle Blanquer (ancien ministre de l’Éducation nationale, ndlr), qui a animé sur I24News en janvier dernier un débat sur son mari après une polémique. Je pense qu’elle aurait dû se déporter, ou à minima préciser sa position aux téléspectateurs. » Rien de comparable dans le cas de Loïc Signor, qui a quitté ses fonctions chez CNews.

« Base de la liberté d’expression »

« Certes, cela alimente le complotisme, reconnaît Yann Guegan. Néanmoins, il faut garder à l’esprit que pour pouvoir bien traiter un sujet, il faut en être proche. Être dans le contact et la distance, c’est là toute l’ambiguïté du métier de journaliste. »

Une instance devrait-elle pour autant être créée pour statuer sur ce genre de question ? « Ce n’est pas souhaitable selon moi, confie-t-il, car le journalisme est censé être une profession ouverte, et non réglementée à la manière celle des avocats. C’est une base de la liberté d’expression. Interdire à un journaliste de changer sa carrière, ça me parait compliqué en termes de droit. Il faudrait déterminer qui est journaliste et qui ne l’est pas. Or, le journalisme peut être exercé par tout citoyen s’intéressant à l’information. » Particularité du domaine, il n’est pas nécessaire de posséder une carte de presse professionnelle ou d’avoir fait une école de journalisme pour s’en réclamer.

Une instance existe à contrario pour les personnalités politiques souhaitant rejoindre le secteur privé : la Haute Autorité pour la Transparence à la Vie Politique (HATVP). Celle-ci a à ce titre recalé le 24 mai dernier un projet de reconversion de l’ancien ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebarri, au sein de la société de transport maritime CMA-CGM, dont-il avait rencontré à huit reprises des responsables au cours de son mandat. « Pour la suite d’une carrière politique, l’existence d’une telle instance se comprend, car les concernés ont eu accès à des informations importantes, voire sensibles. Ça les place dans une position de conflit d’intérêt quand ils rejoignent un groupe privé, c’est pourquoi il est au moins préférable de laisser passer un certain temps avant de prendre ses nouvelles fonctions. Mais un journaliste n’exerce pas le pouvoir, il le raconte », conclut le vice-président du CDJM.

Naryjenkoff Dorian

Les Roms et gens du voyage exclus des droits fondamentaux, selon le Conseil de l’Europe.

Le Conseil de l’Europe a listé les discriminations dont Roms et gens du voyage sont victimes en France, dans un rapport publié mercredi. Y sont pointés un contexte de haine, mais aussi des manquements politiques et juridiques.

« Le discours de haine prend de l’ampleur, notamment dans le milieu politique, (…) », et créent « un environnement propice aux actes de violence à l’encontre de Gens du voyage et de Roms. » Ce sont les conclusions d’un rapport publié ce mercredi par le Conseil de l’Europe au sujet de la France.

Les auteurs du rapport recensent une série d’appels à la haine et d’attaques punitives motivées par la rumeur, perpétrées contre des membres de la communauté rom et des gens du voyage au cours des dernières années. Ils pointent aussi les manquements de la loi française et de son application, qui favorisent aussi les phénomènes de discrimination.

Exclus des droits fondamentaux

Ainsi, le droit français ne considère pas les caravanes comme des logements. Selon le Conseil de l’Europe, ce régime juridique exclut les gens du voyage de la reconnaissance « des droits au logement notamment en ce qui concerne la salubrité et la sécurité de l’environnement », et par extension, de l’accès droits fondamentaux. Le rapport relève aussi que les expulsions de camps et d’installations informelles sont quotidiennes, et opérées en dépit des trêves hivernales.

Pour Morgane Mercier, juriste de l’Association nationale des gens du voyage citoyen (ANGV), discrimination légale et discours de haine sont deux facettes d’une même pièce.

« L’antitsiganisme se manifeste par une violence qui va jusqu’à la déshumanisation », estime-t-elle. À ses yeux, les événements survenus cet été à Faverges-Seythenex sont emblématiques. En l’absence de terrain appropriés, la municipalité avait relogé un groupe de voyage sur un terrain appartenant à des agriculteurs. La décision a été suivie d’appels au meurtre lancés les réseaux sociaux locaux. Dans la nuit, le camp avait été visé par des tirs de fusil.

« Des mots violents, une mesure discriminatoire »

Or, « les politiques entretiennent ce contexte », dénonce la juriste, en citant les propos tenus par Emmanuel Macron en décembre dernier au Beauvau de la sécurité. Le président de la République avait promis de « taper là où ça fait mal, au porte-monnaie », en instaurant une amende forfaitaire pour occupation illicite de terrain par les gens du voyage.

« Ces mots étaient violents, et annonçaient une mesure politique et explicitement discriminatoire. », analyse-t-elle. « Il ne s’agit pas d’établir une simple contravention, mais une amende délictuelle. C’est-à-dire qu’en cas de récidive, elle peut entraîner l’inscription au casier judiciaire de la personne, voire un emprisonnement », explique Morgane Mercier.

L’amende forfaitaire délictuelle est encore en expérimentation, et n’est pour l’instant appliquée qu’à Marseille, Lille, Reims et Créteil. Plusieurs ONG de défense des roms et des gens du voyage sont mobilisée contre la mesure, relève le rapport du Conseil de l’Europe. En janvier, la Ligue des droits de l’homme avait réclamé sa levée.

Inceste : quelles conséquences traumatiques à l’âge adulte ?

Après un an de travail, la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants a rendu, ce mercredi, le rapport de son appel à témoignages. Plus de 16 000 victimes, aujourd’hui adultes, ont été entendues. Toutes font part des conséquences dramatiques de ces agressions sur leur quotidien.

 

« J’ai pris perpétuité à huit ans. » Ainsi se confie l’un des témoins du rapport de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise). Publié ce mercredi, ce bilan a réuni 16414 témoignages après un an de travail. Autant de paroles qui font part des conséquences d’agressions passées sur leur vie actuelle. « Ce qui saute aux yeux en lisant les mails reçus, c’est l’expression de la souffrance, une souffrance extrême et qui dure. Ce n’est pas penser à quelque chose de douloureux qui s’est passé il y a longtemps, c’est l’éprouver aujourd’hui » explique le juge et co-président de la Civiise, Edouard Durand à l’AFP. Une conclusion qui a permis au groupe de travail d’établir plusieurs préconisations : la levée de la clause de conscience des médecins ou encore l’organisation de campagnes annuelles de sensibilisation. Mais comment ces conséquences traumatiques se manifestent-t-elles dans le parcours des victimes d’abus ? De quelles souffrances parle-t-on ? 

« Comme un traumatisme de guerre »

Comment expliquer à ceux qui ne l’ont pas vécu que l’on puisse encore éprouver dans sa chair un évènement passé, révolu ? « C’est tout le noeud du problème » explique Laurent Boyet, membre de la Ciivise et président de l’association Les Papillons qui accompagne les victimes de violences sexuelles.  C’est pourtant la définition même du psycho traumatisme : « C’est comme un traumatisme de guerre. Vous avez vécu quelque que chose de tellement horrible que vous avez cru mourir. Et même si vous vous protégez par la carapace du déni protecteur, les maux, eux, vont parler à votre place. Et la souffrance est toujours là. Vous ne la maitrisez pas« , développe Isabelle Aubry, également membre de la Ciivise et présidente de l’association Face à l’inceste.

Ainsi, au fil de son parcours, l’enfant abusé tente, par tous les moyens, d’échapper à ce poids incompréhensible pour le cerveau comme pour le corps. Abusé par son grand-frère lorsqu’il était enfant, Laurent Boyet décrit ce qu’il a traversé : « Il y a un impact sur la vie affective, sexuelle, sur la confiance en soi. On passe par des comportement d’addiction, de mise en danger car on n’a plus de de respect pour son propre corps. J’ai aussi fait des tentatives de suicide. C’est le parcours d’une immense majorité de victimes et donc des témoignages recueillis par la Ciivise. » Parmi les victimes, la Commission rapporte, en effet, que trois personnes sur dix, tous sexes confondus, évoquent une absence ou baisse de libido ou une absence de vie sexuelle. Chez les femmes, quatre victimes sur dix souffrent des douleurs comme le vaginisme. Pour les hommes, c’est près d’une personne sur trois qui passent par des troubles de l’érection. Sans compter les troubles alimentaires et les problèmes d’addiction. Un impact, à court, moyen, long terme, parfois tout au long de la vie qu’Isabelle Aubry considère comme « un fléau de santé publique. » Et pour cause, le corps, assure Homayra Sellier, fondatrice d’Innocence en danger, n’oublie jamais. « Les études cliniques et neurologiques prouvent aujourd’hui que les traumatismes subis dans l’enfance altèrent des partis du cerveau et sont même transmises dans l’ADN sur trois générations, » poursuit-elle.

Des victimes enfoncées par « le déni de la société »

Si plus de 16 000 personnes ont bien témoigné dans le cadre des travaux de la Ciivise, Homayra Sellier estime qu’il ne s’agit que d’un échantillon : « Le nombre de victime d’incestes en France est bien plus que grand que cela. On parle de millions de personnes. » Selon un sondage réalisé par l’Ipsos pour l’association Face à l’inceste en 2020, 6,7 millions de Français déclarent, en effet, avoir été victimes d’inceste. Celles-ci sont issues de tous type de milieux sociaux et de toutes origines.

Au coeur de ce décalage, « le déni de la société française » explique la fondatrice d’Innocence en danger. Un déni « coupable et irresponsable » qui participerait, selon elle, à enfoncer les victimes dans leur culpabilité. « L’inceste n’est pas encore une cause, précise Isabelle Aubry. On en est aux prémices. Un peu comme au début du Sida : à part les personnes concernées, personne n’en parlait.  Mais à partir du moment ou des personnalités se sont impliquées, c’est devenu une cause. Pour l’inceste, ce n’est pas encore le cas. On est toujours dans le fléau de la honte. » À noter que la Commission sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants s’est notamment constituée dans le prolongement de la publication du livre La Familia Grande de l’éditrice Camille Kouchner. Elle dénonce les agressions sexuelles de son beau-père et politologue reconnu, Olivier Duhamel sur son frère jumeau.

 

79 % des professionnels de santé ne font pas le lien entre les violences subies et l’état de santé des victimes.

« Autant on dit qu’il faut libérer la parole, autant on sait que la société n’est pas encore prête à entendre cette parole libérée » assure Laurent Boyet. Dans ce prolongement, les conclusions de la Ciivise se veulent moyen de pallier cette contradiction. Si son travail consiste d’abord à rendre compte des réalités de ce phénomène, elle s’emploie aussi à des préconisations telles que la mise en place de campagnes d’information pour sensibiliser la société civile, la levée de la clause de conscience des médecins ou la formation du personnel de santé :  « Comment repérer quelqu’un qui va mal ? C’est le questionnement systématique.  Lorsqu’un médecin demande des antécédents familiaux ou de santé, il ne demande jamais si vous avez subi un traumatisme. Or on sait aujourd’hui que l’impact des traumas sur la santé est énorme. Il faut former les professionnels à dépister. » détaille Isabelle Aubry.

Autres pistes de réflexions proposées notamment par Innocence en danger :  le remboursement systématique par la Sécurité sociale des accompagnements psychologiques et médicaux des victimes ou le développement des thérapies cognitives ( hypnose, EMDR…) pour soigner les patients.

Perla Msika