FFP2, chirurgicaux, grand public, quel type de masque pour quelle utilisation ? On fait le point pour vous

PHOTO : RADIO-CANADA / EMILEE FLANSBERRY-LANOIX

Jugés inutiles par le gouvernement français au tout début de la crise sanitaire, les masques se sont peu à peu imposés à nous, dans les transports, les entreprises, les lieux publics et plus récemment à l’extérieur, dans certains lieux à Paris. Alors que les recommandations autour du port du masque suivent l’évolution de l’épidémie de Covid-19, quelles sont les caractéristiques de chacun d’entre eux ?

Le masque dit « grand public »

Il est le premier à avoir élu domicile sur notre nez. Il s’agit du masque en tissu, lavable et réutilisable. Certains masques « fait-maison » avaient fait l’objet d’un élan de solidarité de la part des couturières bénévoles quand le corps médical en manquait. Mais justement réservés à un usage hors du système de santé, achetés dans le commerce, ces masques doivent respecter la spécification AFNOR. Les masques grand public offrent une barrière en tissu qui limite la propagation des gouttelettes de salive potentiellement contagieuses tout en permettant de respirer facilement.

On le porte quand ?

  • Quand toutes les personnes autour de nous portent aussi un masque et qu’on ne parle pas ou peu.
  • A l’extérieur.

Le masque chirurgical

Dispositif médical, le masque chirurgical protège le patient opéré de possibles contacts avec les bactéries et virus émis par le porteur. En portant ce type de masque on évite la projection de gouttelettes et on limite la contamination des autres personnes.

Il existe 3 types différents de masque chirurgical : Type I (95 % d’efficacité de filtration), Type II (98 % d’efficacité de filtration), Type IIR (98 % d’efficacité de filtration et résistant aux éclaboussures).

On le porte quand ?

  • En temps normal, ces masques sont utilisés par les professionnels de santé (médecin, infirmier.e.s). Dans le cadre de l’épidémie de Covid 19 le port d’un masque chirurgical peut être recommandé dans des lieux à fort risque de circulation du virus comme les cabinets médicaux ou les transports.

Le masque FFP2

Le masque FFP est un appareil de protection respiratoire. Il est destiné à protéger celui qui le porte contre l’inhalation à la fois de gouttelettes et de particules en suspension dans l’air. Le port de ce type de masque est plus contraignant (inconfort thermique, résistance respiratoire) que celui d’un masque chirurgical. Il existe trois catégories de masques FFP : les masques FFP1 ont une capacité filtrante limitée, ils bloquent uniquement les plus grosses particules dans l’air respiré, les masques FFP2 et FPP3 ont une capacité de filtration des particules minuscules (y compris celles contenant le virus) de 92 % pour les FPP2 et de 98 % pour les FFP3.

On le porte quand ?

  • FFP1 ou FFP2 sont destinés en premier lieu aux professionnels de santé en contact direct avec des personnes infectées ou à risque d’infection.
  • Le FFP3 est quant à lui adaptés aux travailleurs exposés à des poussières toxiques. L’inconfort du port de ce masque ne permet pas une utilisation prolongée.

Sophie Hoffmann

Macron appelle à la construction d’un « nouvel ordre de sécurité » face à la Russie

Emmanuel Macron lors de son allocution au Parlement européen, à Strasbourg, mercredi 19 janvier 2022. BERTRAND GUAY / AFP
Entre fermeté et dialogue avec Moscou, Macron cherche « La solidarité européenne » à Strasbourg pour « une force incomparable ».

 

Le président de la république Emmanuel Macron a souhaité mercredi que les Européens établir un « nouvel ordre de sécurité » qui nécessite un processus de « réarmement stratégique » et de « discussion francs » avec la Russie. Continuer la lecture de « Macron appelle à la construction d’un « nouvel ordre de sécurité » face à la Russie »

Enquête sur l’explosion de Beyrouth : le magistrat en charge de l’affaire menacé 

Alors que l’enquête sur la double explosion du 4 août 2020 dans le port de Beyrouth stagne, la campagne de dénigrement à l’encontre du juge chargé du dossier vient de passer un cap.

Après les pressions politiques, les menaces pures et simples ? C’est ce que rapporte France24, qui vient ainsi confirmer les rumeurs qui circulaient depuis le début de la semaine. Depuis que Tarek Bitar, juge d’instruction à la Cour de justice, a été chargé de l’enquête sur la double explosion du 4 Août 2020 au port de Beyrouth, les pressions politiques sont légions.

Le 18 février dernier, alors en charge de l’affaire, le juge Fadi Sawan avait démissionné après avoir « subi des menaces indirectes », rappelle au Celsalab Sejean Azzi, ancien ministre du travail. Mais un cap a été passé cette semaine.

Pour rappel, le cataclysme du port de Beyrouth avait fait 214 morts, plus de 6500 blessés et environ 300 000 déplacés. Plus d’un an après les faits, la Banque mondiale estime le coût des dégâts à plus de quatre milliards d’euros.

« Nous en avons assez de toi »

C’est un journaliste de la chaîne de télévision libanaise LBCI, Edmond Sassine, qui a le premier donné l’information via son compte Twitter, mardi dernier.

Traduction : « Le Hezbollah, par l’intermédiaire de Wafiq Safa, a envoyé un message de menace au juge Tarek Bitar, déclarant: Nous en avons assez de toi. Nous irons jusqu’au bout avec les moyens légaux, et si cela ne fonctionne pas, nous allons te punir. »

Au vu de l’ampleur qu’a pris cette nouvelle en quelques heures sur les réseaux sociaux, le procureur général de la Cour de Cassation, Ghassan Oueidate, a requis dès le lendemain un rapport au juge Bitar, lui demandant de statuer sur le bien-fondé de cette rumeur. Ce dernier, nous informe L’Orient-Le Jour, dans une lettre qui n’a pas été rendue publique, confirme les menaces qui le visent.

Selon Edmond Sassine, journaliste de LBCI, celui qui a proféré ces menaces n’est autre que Wafiq Safa, directeur des renseignements et de la sécurité du Hezbollah depuis 1987.

En outre, Sejean Azzi confie au Celsalab que Wafiq Safa serait « allé à la rencontre du procureur général pour lui signifier son mécontentement vis-à-vis du juge Bitar ».

« Les menaces de Safa confirment les craintes du Hezbollah »

L’enquête piétine notamment parce que les hommes politiques et les responsables de la sécurité du pays refusent d’être auditionnés, brandissant l’immunité qui leur est conférée par la Constitution. C’est d’ailleurs ce privilège que le mouvement populaire de la Thaoura (Révolution) voudrait voir aboli.

Néanmoins, il semblerait que l’investigation suive la bonne route. Sur ce point, l’ancien ministre du travail Sejean Azzi précise que « les menaces de Safa confirment les craintes du Hezbollah quant à l’issue de l’enquête », avant d’ajouter : « le Hezbollah ne veut pas qu’elle aboutisse ». Une position que partage Antonella Hitti, sœur d’une victime de l’explosion contactée par France 24, qui se livre à la chaîne d’information internationale en ces termes : « Les menaces contre lui nous confortent dans l’idée qu’il [Tarek Bitar] fait du bon travail et que la boussole de son enquête pointe vers la bonne direction, c’est-à-dire vers ceux qui se cachent pour fuir leurs responsabilités et qui ont peur au point de faire l’impossible pour le démettre. »

« La souveraineté libanaise ne peut plus être bafouée, elle n’existe plus »

Pour le chroniqueur humaniste de L’Orient-Le Jour, Antoine Courban, contacté par le Celsalab, c’est un fait: « aujourd’hui l’ennemi (les Mollahs iraniens via le Hezbollah) avance à visage découvert ». « Ils n’ont plus à ménager la population libanaise », estime-t-il. « Preuve en est les convois d’essence iraniens [commandés par le Hezbollah, qui s’arroge une des prérogatives régalienne du gouvernement] arrivés au Liban via la Syrie, en des points de contrebande connus. La souveraineté libanaise ne peut plus être bafouée, elle n’existe plus », confesse-t-il au Celsalab

« Il n’y a plus de nuance entre le Hezbollah et le parti aouniste [le Courant Patriotique Libre, dont est issu l’actuel Président Michel Aoun], l’assimilation est totale », déplore de son côté M. Azzi, ancien ministre du travail. Et d’insister sur le fait que, dans les semaines qui ont suivies le cataclysme du port, « l’Etat libanais, sous la tutelle du Hezbollah, a refusé toute enquête internationale sur son territoire »

 

Paul GUILLOT

Salon du livre africain : une vitrine pour une culture qui manque de représentativité

Ce vendredi 24 septembre marque le lancement du premier Salon du livre africain de Paris. Dans les locaux de la mairie du 6e arrondissement, auteurs et éditeurs africains, entre autres, vont promouvoir une culture qui manque parfois de visibilité. Au programme: échanges, dédicaces et tables rondes. 

Crédits : Inès Mangiardi

Déambuler dans une salle, puis dans une autre, et finalement s’arrêter pour jeter un oeil à une quatrième de couverture. Cette scène va se répéter pendant trois jours, à la mairie du 6e arrondissement de Paris. Elle sera jouée par les visiteurs du Salon du livre africain, qui se tient pour la première fois en France. 

« Donner une visibilité »

Sur les stands recouverts de nappes souvent colorées et en wax, ce célèbre tissu africain, trônent des livres en tous genres. Ils ont pourtant un point commun: ils promeuvent la culture du Continent Noir. Le but était clair pour le directeur de l’évènement. Eric Monjour souhaitait « donner une visibilité à la littérature africaine à Paris ». 

C’est chose faite en ce premier jour du salon, auquel vont participer quelque 200 auteurs ainsi qu’une trentaine d’éditeurs et de libraires. Exposants comme visiteurs se mettent d’accord pour saluer « une très bonne initiative ». Avec déjà trois nouveaux livres à la main, Cissé, d’origine sénégalaise et malienne, fait en effet part d’un « manque »: « J’ai l’impression que sans ce genre d’évènement, il est peu probable de trouver des livres avec des personnages qui ressemblent à des afros. Mes enfants sont en demande. »

Constat partagé par Fatbintou, bénévole, qui espère pouvoir exposer son livre, tout juste sorti du four, lors de la prochaine édition du salon. « C’est intéressant car la littérature africaine n’est pas encore assez mise en avant, notamment dans les écoles. Ce serait bien qu’il y ait un peu plus de représentativité », déplore-t-elle juste avant de contrôler les QR code des nouveaux arrivants. Son masque coloré assorti à son turban rappelle que la pandémie n’est pas derrière nous. Mais le brouhaha ambiant, créé par les échanges entre exposants et visiteurs, rappelle le temps d’avant Covid et se mêle au doux bruit des pages qui se tournent. 

Des auteurs « très présents » dans les maisons d’édition 

La maison d’édition Nofi propose justement tout un éventail d’ouvrages jeunesse. Certains livres parlent du continent africain, d’autres pas du tout, comme la collection de Neïba Je-sais-tout. Mais sur la couverture, l’illustration d’une petite fille noire rappelle cette volonté de pallier un manque de représentation. 

La littérature africaine est pourtant « très présente » selon Marie Kattie, chargée de communication des éditions Présence africaine. « Aujourd’hui, on trouve des auteurs africains dans un grand nombre d’éditions, contrairement à avant », avance-t-elle derrière les piles de livres qui constituent son stand. Pour elle, cet évènement est justement l’occasion de « concentrer dans un même lieu ce qui est produit par la diaspora africaine ». 

Contrairement à d’autres salons littéraires, Eric Monjour a d’ailleurs pris le parti de faire venir des auteurs auto-édités. C’est notamment le cas d’Elvis Ntambua, qui dédicacera samedi son premier roman Makila. Si lui aussi conçoit une certaine visibilité des auteurs africains en France grâce aux maisons d’édition, l’écrivain congolais reconnait que « ce salon est une façon de valoriser cette littérature, qui a souvent été oubliée ». 

Intéresser un nouveau public

Cet évènement est aussi l’occasion de séduire de nouveaux lecteurs. Darcelle, de passage à Paris, avoue ne pas s’intéresser à ce type de littérature à l’ordinaire. Mais dans le grand salon François O. Collet de la mairie, orné de moulures et de dorures, elle se laisse pourtant surprendre à feuilleter des ouvrages. Elle est venue « par curiosité », et n’exclut pas l’idée de repartir avec un ou deux livres dans sa valise pour New York. Martine, qui accompagne un ami, se laissera quant à elle volontiers tenter par les tables rondes qui ponctueront le salon

Auteurs, éditeurs, libraires ou associations présents, africains ou non, francophones ou non, espèrent en tous cas une même chose: se faire connaitre et faire connaitre la culture à laquelle ils sont attachés. Un objectif qui semble en bonne voie, puisqu’Eric Monjour compte bien réitérer l’expérience tous les deux ans, en essayant de regrouper des protagonistes représentant chaque pays d’Afrique. 

Inès Mangiardi