À une semaine du choc contre Chelsea en Ligue des Champions, le Paris-Saint-Germain a prolongé mercredi le contrat de son entraîneur Laurent Blanc jusqu’en 2018. Un signe fort, qui montre la confiance de Nasser el-Khelaïfi pour le Président, dont le club marche sur l’eau en Championnat.
Après trois ans, l’accent gardois de Laurent Blanc ne se remarque presque plus dans le club de la capitale. Après avoir fait valser les Kombouaré et autre Ancelotti, le PSG version qatarie semble avoir trouvé son rythme de croisière, avec à la barre l’ancien libéro de l’équipe de France, qui vient de signer pour deux ans de plus. Une première pour Blanc, qui n’a jamais réussi à rester en poste plus de trois ans (de 2007 à 2010 à Bordeaux, puis de 2010 à 2012 à la tête de l’équipe de France). Il faut dire que depuis son arrivée en 2013, tout va pour le mieux à Paris, qui accumule les records de points et de victoires. Dernier en date : celui du plus grand nombre de matches sans défaite (33 matches), ravi à l’équipe de Nantes de la saison 1994-1995. Triple tenant du titre de champion de Ligue 1, les Parisiens s’acheminent tranquillement vers un quatrième sacre qui ne devrait pas leur échapper, si l’on en croit les vingt-quatre points qui les séparent de Monaco, le dauphin.
À une marche de Luis Fernandez
Vainqueur de huit titres nationaux sur neuf possibles, Laurent Blanc est déjà devenu l’entraîneur le plus titré de l’histoire du club, avec deux fois plus de trophées que Luis Fernandez lors de ses deux passages sur le banc parisien (1994-1996 et 2000-2003). S’il va au bout de ses cinq ans de contrat, Blanc battra même le record de matches de ce dernier (244 matches). L’équipe du coach cévenol n’aura pas beaucoup de difficulté à retenter le quadruplé cette année, étant déjà qualifiée pour la finale de la Coupe de la Ligue et pour les quarts de finale de la Coupe de France. Mais un titre manque au palmarès de celui qu’on surnomme toujours le Président : un sacre européen, en Ligue des Champions si possible. Un sacre qui, dans le cœur des supporters parisiens, lui permettrait définitivement de remplacer le grand Luis, vainqueur de la Coupe d’Europe des vainqueurs de Coupes (C2) en 1996. Laurent Blanc reste toutefois le seul entraîneur parisien à avoir emmené son équipe trois fois d’affilée en quarts de finale de la Ligue des Champions.
Passer la souris sur les graphiques pour révéler les données.
Mais Laurent Blanc n’a pas tout changé à Paris d’un coup de touillette magique : si le PSG impose une telle hégémonie sur le football français, ce n’est pas simplement à cause de son entraîneur et ses bonnes inspirations. Le club de la capitale remercie surtout ses Blaise Matuidi, Marco Verratti, Thiago Silva, Zlatan Ibrahimovic ou encore Angel Di Maria. Mis à part deux ou trois faux espoirs (Javier Pastore, Alex, Edinson Cavani), le recrutement impressionnant de ces trois dernières années a tenu ses promesses. Complices, complémentaires, les Rouge et Bleu font preuve d’une cohésion d’équipe remarquable sur et en dehors du terrain, à tel point que l’on se demande quel rôle peut bien avoir Laurent Blanc auprès de ses joueurs. Peut-être les laisse-t-il simplement s’exprimer, au point de dominer outrageusement le classement des buteurs (Zlatan, 21 buts, et Cavani, 11 buts) et des passeurs (Di Maria, 10 passes, encore Zlatan, 8 passes).
Passer la souris sur les graphiques pour révéler les données.
Reste que malgré sa réputation, Zlatan n’est pas éternel et quittera probablement le PSG à la fin de la saison. À 33 ans, le capitaine suédois veut un baroud d’honneur, en forme de victoire de la Ligue des Champions, une compétition qu’il n’a jamais remportée (et dans laquelle, il faut bien le dire, il n’a jamais brillé). La tâche sera ardue pour lui comme pour Laurent Blanc, alors que le PSG recevra Chelsea mardi 16 février, en huitièmes de finale de la C1. Une équipe que l’entraîneur parisien connaît bien puisqu’il l’a déjà affrontée deux fois en deux saisons, et qu’il avait éliminée l’an dernier au bout du suspense (1-1, 2-2). Pour l’instant, Laurent Blanc garde la tête froide, mais il suffirait d’une défaite pour faire vaciller la confiance de sa direction.
Paul Verdeau