Violences faites aux femmes : la une des Inrocks ne passe pas

L’hebdomadaire culturel Les Inrocks a choqué ce mercredi en mettant en une l’ex-chanteur de Noir Désir, Bertrand Cantat, condamné en 2004 à huit ans de réclusion criminelle pour l’homicide involontaire de sa compagne Marie Trintignant. De nombreuses personnalités ont critiqué ce choix, dénonçant la banalisation de la violence faite aux femmes orchestrée par l’hebdomadaire. 

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La une des Inrocks sorti en kiosque ce mercredi matin, mettant à l’honneur Bertrand Cantat, l’ancien leader de Noir Désir, condamné en 2004 à huit ans de réclusion criminelle pour l’homicide involontaire de sa compagne Marie Trintignant, ne passe pas. L’hebdomadaire culturel présente la reconstruction de l’artiste, lui qui avait frappé l’actrice à coups de poings.

La secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, s’est insurgée dans un tweet.

Comme elle, de nombreuses personnalités, journalistes et blogueurs ont exprimé leur désaccord face à cette une. Notamment la journaliste Nadia Daam qui a rappelé dans un tweet les faits qui l’avaient mené en prison.

De son côté, la bloggeuse féministe Crêpe Georgette a rappelé dans un post que ce choix de une n’est pas sans conséquence dans un pays où une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint.

« Les Inrocks en mettant cet homme à la Une, nous envoient un message clair. On peut en France tuer une femme et faire la une d’un journal comme si de rien n’était, comme si tout cela était de vieilles histoires sur lesquelles on peut bien tirer un trait. Une femme meurt tous les trois jours en France sous les coups de son conjoint. Les chiffres ne baissent pas. Cette couverture envoie le signal clair qu’on peut commettre un féminicide et continuer sa vie tranquillement. Cela envoie comme souvent en ce qui concerne les auteurs de violences faites aux femmes, le signal d’une impunité totale. »

Comme pour ajouter à l’insulte, Les Inrocks joignent à leur numéro un CD promotionnel incluant une chanson du rappeur Orelsan, souvent critiqué pour ses textes violents à l’égard des femmes. L’ancienne ministre des Familles, de l’enfance et des droits des femmes, Laurence Rossignol, a fustigé ce choix sur son compte Twitter.

 

Clara Charles

Procès du quai de Valmy : des peines allant jusqu’à 7 ans de prison

Des peines allant jusqu’à sept ans de prison ferme ont été prononcées ce mercredi par le tribunal correctionnel de Paris à l’encontre de militants inculpés dans l’incendie d’une voiture de police à Paris.

Le tribunal correctionnel de Paris prononce des peines allant jusqu'à sept ans de prison ferme contre les militants antifascites inculpés dans l'incendie d'une voiture de police. Crédit : CC
Crédit : CC

C’est la fin d’un procès qui s’est tenu sous haute tension. Sept des neufs militants antifascistes impliqués dans l’attaque et l’incendie d’une voiture de police à Paris écopent de peines allant d’un à sept ans de prison ferme. Antonin Bernanos, considéré par le parquet comme l’un des leaders de l’action est lui condamné à cinq ans de prison, dont trois ferme, pour « violences aggravées« . A la sortie de l’audience, son avocat Arié Alimi a dénoncé un « traitement judiciaire inégalitaire » et a annoncé qu’il allait « continuer le combat« .

 

Sept ans de prison ferme

Parmi les sept personnes condamnées, un Suisse, actuellement en fuite. Il écope de sept ans de prison ferme, la peine la plus lourde. Le tribunal a relaxé deux autres personnes qui étaient poursuivies pour « participation à un attroupement violent« . Six des prévenus sont également condamnés à payer 5 000 euros de dommages et intérêts au syndicat de police Alliance. A la sortie de l’audience, une centaine de militants rassemblés en soutien scandaient « tout le monde déteste la police« .

La voiture de police avait été incendiée en mai 2016, en marge des manifestations contre la loi travail. Les images des policiers s’extrayant de la voiture en feu avait fait le tour du web. Manuel Valls, Premier ministre au moment des faits, avait réclamé des « sanctions implacables« .

Dorine Goth

Lancement du « média citoyen » de gauche

Ce mercredi, un nouveau « média citoyen » doit être présenté lors d’une soirée de lancement retransmise sur YouTube. Porté par des sympathisants de la France insoumise, ses fondateurs se défendent de toute propagande.

Crédit : Tiraden CC
Crédit : Tiraden CC

Un « média citoyen » mais « pas une télé Mélenchon ». Ce mercredi, une poignée de personnalités étiquetées de gauche s’apprêtent à présenter un nouveau média d’information, intitulé sobrement « Le Média ». A partir du 15 janvier, le journal d’information sera diffusé tous les soirs, sur internet.  L’objectif affiché : « renouveler le traitement de l’information ». D’ici début décembre, une douzaine de journalistes seront recrutés.

Un média insoumis ?

Le présence à la tête du média de Sophia Chikirou et Gérard Miller n’est pas sans poser problèmes. Respectivement conseillère en communication de Jean-Luc Mélenchon et sympathisant de la France insoumise, la question de leur indépendance et celle du média est soulevée. Face aux questionnements, ils se défendent de toute propagande. Pour preuve, le soutien au-delà des rangs de la France insoumise, dans leur manifeste publié dans Le Monde, le 25 septembre dernier. « Des gens comme Philippe Poutou, Aurélie Filippetti ou Arnaud Montebourg, il est difficile de dire qu’ils sont soumis aux insoumis« , se défend Gérard Miller auprès d‘Europe1.fr.

Le nouveau média, ouvertement engagé dans sa ligne éditoriale, se souhaite « pluraliste, écologiste, humaniste et anti-raciste ». La soirée de lancement de ce mercredi, retransmise sur YouTube à 20h, doit éclaircir la situation juridique et financière du futur média.

Dorine Goth

Dix fois plus d’enfants obèses en quarante ans

Une étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dévoile ce mercredi que le nombre d’enfants obèses a été multiplié par dix au cours des quatre dernières décennies. L’OMS a appelé les États à mener des politiques de santé pour lutter contre ce fléau.

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Le nombre d’enfants obèses dans le monde a été multiplié par dix en quarante ans selon une étude conduite par l’Imperial College de Londres et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et publiée ce mercredi. L’étude explique que malgré tout, le nombre d’enfants en insuffisance pondérale reste supérieur. Une tendance qui pourrait néanmoins s’inverser d’ici à 2022 si l’obésité juvénile continue d’augmenter de la même manière. L’OMS a appelé à lutter de front contre ces « deux fléaux » de la malnutrition.

Entre 1975 et 2016, le nombre de jeunes de 5 à 19 ans considérés comme obèses est passé de 11 millions à 124 millions. Toutes les régions du monde sont concernées et les pays les plus touchés sont certaines îles de Polynésie – comme les îles Cook où plus de 30% des jeunes sont touchés par la maladie – les États-Unis, où le taux dépasse les 20%, l’Égypte ou encore l’Arabie Saoudite.

Inégalité d’accès aux produits sains selon les milieux sociaux

Le principal auteur de l’étude, le professeur Majid Ezzati, a pointé du doigt l’inégalité d’accès à une nourriture saine et nutritive selon les milieux sociaux. «Il nous faut les moyens de faire en sorte que les aliments sains et nutritifs soient davantage disponibles, dans les foyers comme dans les écoles, en particulier dans les familles et les communautés défavorisées […]», a-t-il déclaré.

Selon le docteur Fiona Bull, coordonnatrice du programme pour la surveillance et la prévention en population des maladies non transmissibles à l’OMS, les États concernés doivent agir rapidement. « Les pays doivent en particulier viser à réduire la consommation de produits alimentaires bon marchés, ultratransformés, fortement caloriques et pauvres en nutriments, a-t-elle expliqué. Il convient aussi de réduire le temps que les enfants consacrent aux activités de loisirs sur écran et sédentaires en favorisant une plus grande activité physique par le sport et des loisirs actifs. »

Clara Charles