Les États-Unis décident de se retirer de l’UNESCO Crédits Photo : Libre de droit
Les États-Unis ont annoncé qu’ils se retiraient de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), accusant l’institution d’être « anti-israélienne ». Une décision qui sera effective à partir du 31 décembre 2018, conformément aux statuts de l’Unesco.
Washington avait déjà prévenu début juillet de son intention de réexaminer ses liens avec l’Unesco. En cause la décision de l’institution de déclarer la vieille ville de Hébron, en Cisjordanie occupée, comme « zone protégée » du patrimoine mondial. Cette décision, qualifiée « d’affront à l’Histoire », « discrédite encore plus une agence onusienne déjà hautement discutable », avait alors déclaré l’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley.
« Cette décision n’a pas été prise à la légère. Elle reflète les inquiétudes des États-Unis concernant l’accumulation des arriérés à l’Unesco, la nécessité d’une réforme en profondeur de l’organisation et ses partis pris anti-israéliens persistants » a ajouté le Département d’État.
Ce n’est pas la première fois que les États-Unis prennent leurs distances avec l’Unesco. Ils s’en étaient déjà retirés en 1984. En cette époque de guerre froide l’institution de l’ONU était considérée par les Républicains au pouvoir comme étant trop lourde, trop administrative, trop politisée et surtout trop « communiste ». Il faudra attendre 2003 pour les voir réintégrer l’Unesco. Mais depuis 2011 les États-Unis, grand allié d’Israël, avaient arrêté de participer à son financement après que l’agence ait admis les Palestiniens parmi ses États membres.
Les États-Unis souhaitent tout de même garder un statut d’observateur, a précisé le Département d’État dans un communiqué. Ceci permettrait de continuer d’apporter la « vision » et « l’expertise » américaines « sur certains dossiers importants gérés par l’organisation », notamment « la protection du patrimoine mondial, la défense de la liberté de la presse » et la promotion des sciences et de l’éducation.
La directrice générale de l’Unesco Irina Bokova a très vite réagit et affirme « regretter profondément » le retrait américain. « L’universalité est essentielle à la mission de l’Unesco pour construire la paix et la sécurité internationales face à la haine et à la violence, par la défense des droits de l’Homme et de la dignité humaine ».
Construction du Grand Paris Express, interdiction des véhicules essence à partir de 2030, création de voies réservées aux cyclistes…. Nombreux sont les projets qui vont modifier notre manière de se déplacer dans la capitale parisienne d’ici à 2030.
Dossier de presse Grand Paris Express.
Tout sauf en voiture. C’est en tout cas ce qui est envisagé par la Mairie de Paris qui a annoncé ce mardi 10 octobre ne plus vouloir de véhicules essence dans la capitale d’ici à 2030. Si cette mesure s’inscrit dans le plan climat du gouvernement afin de respecter ses engagements pris durant la COP 21, elle traduit une volonté de faire de la voiture un moyen de transport secondaire dans le futur en Ile-de-France. Pour la remplacer, plusieurs actions sont prévues. La plus importante est la création du Grand Paris Express, plus de 200 kilomètres de métro qui seront construits tout autour de la capitale d’ici à 2030.
Ce projet titanesque permettra aux franciliens de se rendre d’un point à l’autre de l’Ile-de-France sans passer par Paris, mais aussi de rejoindre plus rapidement le cœur de la capitale depuis sa périphérie. Avec l’ouverture de quatre lignes (15, 16, 17 et 18) et le prolongement de deux déjà existantes (11 et 14), le Grand Paris Express compte bien révolutionner le trajet des quelques 8,5 millions d’usagers quotidiens des transports en commun.
Si le projet a été initié en 2007 par l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, les travaux ont débuté cette année avec la construction de la ligne 15 qui relie seize stations entre Pont de Sèvres et Noisy-Champs. La mise en service de cette première rame du « supermetro » est prévue pour 2022 mais il faudra attendre, au moins 2030, pour voir le réseau entièrement opérationnel.
Source : Le Parisien.
Pour Hélène Bracon, membre parisienne d’EELV, ce projet s’inscrit bien dans une volonté de la capitale de développer les moyens de transports respectueux de l’environnement. « On a déjà le meilleur réseau de métro au monde (selon une étude de l’Institute for Transportation and Development Policy (ITDP) ndlr.), mais il était nécessaire de le renouveler. Ce projet du Grand Paris Express est un moyen idéal de permettre aux gens de laisser leur voiture de côté et de prendre les transports en commun. Après il faut espérer que les délais soient respectés, déjà que le budget initial va exploser… ». Car selon une première estimation le coût du chantier s’élèverait à 22 milliards d’euros en 2010. Sept ans plus tard, il aurait grimpé à 35 milliards d’euros ! Une addition salée qui s’expliquerait par l’obtention des JO de 2024 et l’obligation pour certaines lignes d’être prêtes dès le début de la compétition pour accueillir les spectateurs.
Le périphérique réaménagé ?
Le Grand Paris Express est la partie émergée des changements qui auront lieu dans la capitale et sa banlieue d’ici à 2030. D’autres mesures sont envisagées pour faciliter les déplacements des franciliens. Hélène Bracon préconise, elle, l’utilisation du vélo : « Le vélo classique ou électrique sera l’un des moyens de transport de demain. De 2014 à 2017, 200 km de voies cyclables ont été créées, et ça ne va pas s’arrêter là ».
Pour le parti écologiste, l’utilisation de la voiture doit être réduite au profit d’autres moyens de transports. En ce sens, les écologistes parisiens ont proposé en 2016, au Conseil de Paris, d’engager une réflexion sur la « transformation progressive » du périphérique et de certaines autoroutes franciliennes en boulevards urbains. « Ce serait l’occasion de réinvestir cet axe de circulation engorgé. On pourrait installer des voies de bus, des pistes cyclables, des commerces… Ce serait une passerelle plus ouverte entre Paris et sa banlieue » estime Hélène Bracon. Reste à convaincre les millions d’automobilistes qui empruntent le périphérique parisien tous les jours.
L’ONG Greenpeace a de nouveau fait parler d’elle ce jeudi matin en déclenchant un feu d’artifice sur la centrale nucléaire de Cattenom. L’objectif affiché relève de la mise en garde sur les dispositifs de sécurité. Mais certains dénoncent une entreprise de communication destinée avant tout à raviver les tensions au sujet du nucléaire.
La centrale nucléaire de Cattenom. Crédit photo : Stefan Kühn, Wikipédia
Alors que la nuit est encore noire, c’est sous l’éclat de fusées multicolores que la centrale nucléaire de Cattenom, en Lorraine, s’est brusquement réveillée ce matin. Il s’agit d’une action coup de poing de l’ONG Greenpeace. Les militants annoncent vouloir alerter la population sur la vulnérabilité des centrales face aux risques d’attaques terroristes.
Oui, oui, vous avez bien vu! Nous avons allumé un feu d’artifice à l’intérieur de la centrale nucléaire de Cattenom. Inédit #RisqueNucleairehttps://t.co/ZY9ZF84nSB
L’action, impressionnante, a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, faisant resurgir les inquiétudes sur le danger que représentent les centrales nucléaires. Mais pour Boris Le Ngoc, de la Société française d’énergie nucléaire (SFEN), l’opération de Greenpeace n’est qu’un des classique coup de communication anti-nucléaire dont l’organisation a le secret. On voit bien qu’il y a plus une volonté de faire parler que d’alerter sur la question de la sûreté, on ne touche pas une installation nucléaire comme ça, assure-t-il à Celsalab, évoquant les multiples dispositifs de sécurité qui entourent les centrales. Car d’après lui, des individus cherchant réellement à nuire seraient neutralisés par les forces de l’ordre,bien avant d’avoir le temps d’agir. Chaque centrale est constamment sous la surveillance d’un peloton de gendarmeri et reste relié en permanence avec le ministère de la défense. « Il faut savoir qu’avant de mener des actions coups de poing, ils préviennent la préfecture pour ne pas se faire canarder, car les forces armées ont le droit de tirer au moindre risque », martèle-t-il.
EDF a immédiatement démenti une quelconque faille dans le système de sécurité, assurant que les huit militants infiltrés dans la centrale, rapidement interpellés par les forces de l’ordre, n’avaient pas pénétré dans la zone à risque.
Mais les vidéos postées par Greenpeace sèment le doute : les fusées semblent partir du pied de la piscine d’entreposage du combustible du nucléaire usé. Cet emplacement n’est pas dû au hasard, puisqu’il y a deux jours l’ONG avait publié un rapport alertant sur la fragilité des piscines de stockages. Ces piscines, dans lesquelles sont gardés les déchets radioactifs, seraient vulnérables en cas d’attentat. L’organisation pointe le fait qu’elles ne sont pas dotées, comme les réacteurs, d’enceintes de confinement renforcées. « EDF doit impérativement prendre en main ce problème de sécurité en effectuant les travaux nécessaires pour sécuriser les piscines d’entreposage de combustible usé« , appelle, dans un communiqué, Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire pour Greenpeace France. Il exhorte EDF, exploitant des centrales, à bunkeriser les 63 piscines présentes sur le territoire français.
Ces annonces ne sont pas considérées comme fiables pour Boris Le Ngoc. « Quand bien même vous feriez un feu d’artifice à proximité de l’installation, ça n’a aucun impact sur la sûreté. Il y a des mètres de béton qui protègent les installations. Quant à l’étude menée par Greenpeace, elle n’a pas du tout été menée par des experts du secteur de la sécurité et de la sûreté. » Il reproche a l’organisation de ne jamais consulter les organismes compétents, en premier lieu l’Autorité de sûreté du nucléaire (ASL). « Si les piscines comportaient le moindre risque, l’ASL aurait tout de suite arrêté les installations, elle ne prendrait aucun risque » garantit-il.
Le nouveau coup d’éclat de Greenpeace est en tout cas loin d’être le premier. L’organisation, farouchement opposée au nucléaire, multiplie les actions coup de poing autour des centrales françaises.
L’attrait pour les produits locaux gagne aussi la restauration. Les chefs font de plus appel aux agriculteurs de leur coin pour remplir leurs assiettes. Mais les obstacles pour pérenniser cette tendance sont variés.
Les restaurateurs français achètent 46% de produits locaux pour leurs menus. Crédits Rieul Techer.
La Ruche qui dit oui etBienvenue à la ferme en pleine expansion, Kelbongoo qui ouvre un deuxième magasin à Paris … Ces plateformes de vente de produits locaux, se fournissant directement auprès des producteurs, connaissent un succès florissant depuis quelques mois. « Les gens se sont rendus compte qu’ils étaient devenus déconnectés des agriculteurs : ils ne savent plus ce qu’ils mangent« , explique Bastien Beaufort, responsable chez Slow Food Bastille, qui organise différents événements avec des producteurs, pour promouvoir une alimentation locale et de qualité. « Ils sont en colère face aux marges énormes des grandes surfaces par rapport aux revenus misérables qu’ils se dégagent« .
Mais il n’y a pas que les consommateurs qui se (re)tournent vers les produits locaux. Pour répondre à ces besoins grandissants de la population, comme les étudiants, les restaurateurs suivent aussi de plus en plus cette tendance. Pour preuve, 46% des achats des restaurants « classiques » (hors restauration rapide) en France sont réalisés auprès d’agriculteurs locaux. Les avantages ? Des produits souvent de saison, le goût, la transparence sur les modes de production, pas d’intermédiaire entre le client et l’agriculteur …
« Un rôle à jouer en tant que chef cuisinier«
Lors de la sixième Rencontre nationale des chefs de demain, organisée jeudi pour permettre à des étudiants en hôtellerie d’échanger avec des professionnels, le chef François Pasteau a tenu à sensibiliser ces futurs « cuistots » à l’écoresponsabilité et au « local ». « 40% des effets du réchauffement climatique sont la conséquence de notre alimentation. J’ai pris conscience qu’en tant que chef, j’avais un rôle à jouer », juge François Pasteau. En privilégiant des produits achetés auprès d’agriculteurs locaux, notamment, mais aussi dans le sanctuaire même des restaurateurs. « En salle, vous devez faire le choix d’ustensiles de cuisine écoresponsables, de nappes en coton … », explique-t-il.
En direct depuis l’Ecole de Paris des Métiers de la Table (EPMT), à Paris 17, où se déroule la 6ème Rencontre nationale des Chefs de demain. pic.twitter.com/4gXUxlqSHO
Mais faire le choix du « local », pour un restaurateur, ne va pas de soi. En cause : « un manque de variétés de produits dans certaines régions, une lourdeur administrative, ainsi qu’un manque de stabilité au niveau des livraisons. En effet, les producteurs locaux sont tributaires des aléas climatiques et des saisons donc les chefs aussi. Les restaurateurs préfèrent passer chez un gros fournisseur parce que c’est plus rapide, c’est fourni en masse et ça leur fait gagner du temps. Moi, je fais des gros efforts pour aller chercher mes produits directement au marché ou chez des agriculteurs« .
Du côté des producteurs, l’intérêt des restaurants pour le « local » ne peut qu’être bénéfique. « Contrairement aux agriculteurs qui vendent aux grandes surfaces en se voyant imposer les prix, moi je fixe les miens« , indique Laurent Berrurier, basé à Neuville-sur-Oise, qui vend ses produits uniquement à des chefs. « Économiquement, c’est beaucoup plus rentable, mais il faut pour cela disposer comme moi d’un large attirail de fruits et légumes de saison ».
Des limites au « produire local »
Différents freins empêchent cependant le « local » de prendre davantage d’ampleur. Pour Bastien Beaufort, de Slow Food Bastille, le terme « local » même n’est pas bien définie. « Jusqu’à combien de kilomètres de distance peut-on considérer un produit comme local ? 25 km ? 100 km ? D’autre part, ce n’est pas forcément synonyme de qualité : certains produits sont conçus en toute transparence par des producteurs écoresponsables à 500 km d’ici, est-ce qu’on peut les considérer comme locaux ? Nous, oui, mais les pouvoirs publics préférer parler de produits qui proviennent du champ d’à côté, mais qui sont conçus de façon industrielle et ont fait deux fois le tour du monde pour rajouter des substances ».
En cause également : un manque d’information. « Les gens n’imaginent même pas que les grandes surfaces sont synonymes de produits industriels. Ils ne savent pas quelles substances alimentaires sont mauvaises pour la santé« , affirme Gérard Cagna, l’un de chefs étoilés présent lors de la Rencontre des chefs de demain. « C’est surtout le cas pour les populations pauvres, qui privilégient de toutes façons les hard discount, où les prix sont cassés« .
Le chef Gérard Cagna, lors de la Rencontre nationale des chefs de demain, à Paris. Crédits Douglas De Graaf
La formation des futurs hôteliers est aussi dans le viseur. « Dans les écoles, les étudiants apprennent un programme qui ne tient pas compte des saisons« , regrette François Pasteau. « Résultat : les futurs chefs ne savent même pas quels produits sont de saison ou non« . Samuel Nahon, responsable de Terroirs d’avenir, une plateforme qui met en relation restaurateurs et producteurs locaux, abonde : « on n’apprend pas comment cuisiner un agneau entier puisque les produits arrivent souvent aux chefs en « pièces détachées » « . Une façon de dire qu’il faut bien connaître le produit pour le cuisiner.