« Le gagnant du mois » : le maire de Libourne affiche les auteurs de dépôts sauvages

À Libourne (Gironde), des habitants sont filmés par des caméras de surveillance en train de déposer illégalement des encombrants sur la voie publique. Les images sont ensuite diffusées par la Ville sur sa page Facebook depuis avril 2024.

Pour lutter contre le dépôt illégal d’encombrants sur la voie publique, le maire de Libourne affiche tous les mois son « gagnant » sur Facebook. Depuis avril 2024, la Ville publie sur le réseau social une vidéo des caméras de surveillance du ou des auteurs, sans que l’on puisse les identifier, ainsi que l’amende écopée.

Deux vidéos ont déjà été postées depuis le début de la campagne de communication. Une pratique autorisée dans la mesure où les personnes sont floutées et ne peuvent donc pas faire valoir leur droit à l’image.

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En plus de chercher à dissuader de potentiels délinquants, le maire socialiste Philippe Buisson espère montrer que la mairie agit pour la propreté. Les élus de la commune ont déjà approuvé en mars 2023 l’augmentation des amendes administratives si le coupable de dépôts sauvages est identifié. Une somme qui peut s’élever à 1 500 euros selon le volume et la nature des déchets.

Camille Sciauvaud

Avec Ben,  » l’art était partout »

Ben : "Je suis le plus important" - vers 1972 - sérigraphie sur toile (Exposition "le Rêve d'être un artiste - Palais des Beaux-Arts de Lille - Octobre 2019)

Du musée à la papeterie, les œuvres de Ben Vautier ne sont jamais cantonnées à un monde. Décédé le 5 juin, l’artiste a popularisé l’art durant sa longue carrière, en a fait un objet de la vie quotidienne, loin du huis clos des galeries.

« Tout est question d’envie » écrivait Ben, de son vrai nom Benjamin Vautier sur des objets du quotidien : qui n’a jamais vu cette graphie si particulière, arrondie et légère, estampillée sur ces agendas, trousses et autres gadgets ? C’est l’œuvre de l’artiste, décédé ce mercredi 5 juin. Pionnier de l’art post-moderne, il laisse un vaste héritage, car sa plume s’est baladée en de nombreux endroits. 

Mettre de l’art partout

Artiste italien né à Naples, il bâtit sa carrière en France où il arrive à tout juste 5 ans. Ben produit durant des décennies une multitude d’œuvres. Des installations colossales comme le magasin de Ben (1973) aux timides stylos, il laisse son empreinte partout. 

Dès 1959, il décide de signer les objets qui l’entourent. Tour de force qui métamorphose de banals outils en objets d’art.  » N’importe quoi, n’importe comment, n’importe où peut être une belle œuvre  » affirmait-il en 1989, dans un article de L’INA.

La commercialisation de son style si caractéristique n’était d’ailleurs pas un problème à ses yeux. Ben revendiquait sans aucune retenue la visée lucrative de ses œuvres. « Je veux la gloire, je veux des sous. Achetez moi » écrivait-il avec humour sur l’une de ses toiles ; mais toujours avec une distance ironique vis-à-vis de ce monde de l’art dont on ignore qui sera le prochain élu. « L’art ce n’est qu’une histoire d’ego » constatait-il d’ailleurs, désabusé, lors d’une interview en 2015. 

Portrait de l’artiste réalisé en 2013 à la fondation du doute. Mars 2013, Soardi, via Wikimedia Commons

Un artiste entre deux mondes

En sortant des musées pour innerver le quotidien, son art est finalement devenu populaire. Certains critiques y ont vu une forme de paupérisation. Une vulgarisation de l’art, devenant objet d’artisanat. 

Mais en réalité, Ben a très finement opéré ce double jeu. Un pied dans les expositions huppées d’art contemporain ; un autre dans toutes les papeteries de France. 

Alors certes, c’est une simple police d’écriture qui a créé sa notoriété. Mais accompagnée d’un propos. Ben glissait son esprit incisif et spontané, dans de petits aphorismes. Le plus souvent, c’était des phrases simples, reflets de ses interrogations personnelles.  » Qu’est-ce que l’art ? « , « je n’ai rien à vous montrer, il y a tout à voir. » Il incitait aussi, sur un ton plus christique, à la cohésion. « Aimez-vous les uns les autres ». 

Ben a rompu la frontière entre art et vie quotidienne. Le premier monde n’était plus, pour lui, une sphère éthérée, dédiée aux initiés. L’art était partout. Dans le sillage de Fontaine de Marcel Duchamp (1917) et des boîtes de soupe d’Andy Wahrol, il revendiquait cette force créative, en puissance dans chaque chose. Il s’agissait seulement de la révéler. En cela, Ben n’était pas en reste. « J’ai trop d’idées » avait-il griffonné sur l’une de ses toiles. 

Radidja Cieslak

Education : 81% des parents reconnaissent avoir eu recours à une forme de violence en 2023

Les parents sont-ils bien informés sur les violences éducatives ordinaires ? 81% d’entre eux reconnaissent avoir eu recours à au moins une forme de violence, psychologique ou physique, pour éduquer leur enfant en 2023. C’est ce qu’a révélé le deuxième baromètre de la Fondation pour l’Enfance sur l’ancrage des violences éducatives ordinaires (VEO) dans les sphères familiale et sportive, réalisé par l’Ifop, et mentionné par France Bleu ce jeudi. Ce chiffre est 10% plus élevé qu’en 2022. Pourtant, 58% des interrogés se disent bien informés sur les VEO, soit 10 points de plus par rapport à l’année d’avant. Plus d’un tiers des parents ont aussi connaissance de comportements inappropriés subis par leurs enfants dans le cadre sportif, mais 36% adhèrent à l’idée que pour faire progresser un enfant dans son sport, il faut lui faire ressentir une forme de pression régulière.

Emma Launé-Téreygeol

Fin de vie : l’Assemblée nationale a adopté l’article 5 qui instaure et définit l’aide à mourir

Après des débats houleux, l’Assemblée nationale à adopter ce jeudi l’article 5 du projet de loi sur la fin de vie qui instaure l’aide à mourir. Contre l’avis du gouvernement, les députés ont toutefois supprimé la possibilité à un proche d’administrer la substance létale.

Dans la foulée, ils ont débattu sur l’article 6, qui définit les conditions d’accès à la fin de vie. Il s’agit de l’un des articles les plus sensibles. Initialement, les malades dont le « pronostic vital » est engagé « à court ou moyen terme » et manifestent la « volonté de manière libre et éclairée » pouvaient y avoir accès. Mais, en commission, les députés avaient voté pour que l’accès soit élargi aux personnes atteintes d’une affection « grave et incurable en phase avancée ou terminale ». Le gouvernement souhaite que le projet de loi revienne à sa version initiale à ce sujet.

Le projet de loi n’est qu’au début de son parcours législatif. Il devra être débattu deux fois à l’Assemblée nationale et deux fois au Sénat et n’en est actuellement qu’à sa première lecture. Le vote solennel du texte est prévu le 18 juin 2024.

Inès Sauvaget