Enfants et pornographie : des pratiques sexuelles futures malsaines

De plus en plus jeunes, les enfants sont confrontés à des images pornographiques sur Internet. Plusieurs enquêtes ont été menées ces dernières années : dès 11 ans, 95 % des enfants ont eu accès à ces images. Quelles sont les conséquences sur la construction de ces futurs adultes ?

 

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Dès 11 ans, 95% des enfants ont déjà été exposés à des images pornographiques, indique Israël Nisand, dans une interview donnée à France Info. Selon une enquête réalisée en 2013 par la société d’antivirus Bitfender, réalisée sur 17.000 adultes et enfants du monde entier, certains enfants ont seulement six ans lorsqu’ils visionnent des images pornographiques pour la première fois. Si certains commencent très jeunes, l’âge moyen du premier visionnage est à 14 ans : une précocité due aux réseaux sociaux ; dès qu’ils ont accès à Internet, le risque est présent.

  • Des images dangereuses pour l’enfant ?

C’est d’abord au niveau du cerveau que les images pornographiques peuvent être dangereuses pour l’enfant. Lors d’un congrès international interdisciplinaire sur les dangers sexuels le 6 octobre dernier à Rome, le neuro-chirurgien américain Donald Hilton a évoqué les ravages provoqués sur de jeunes cerveaux par les films pornographiques violents.  Selon le neuro-chirurgien, « de nombreuses recherches scientifiques démontrent que la pornographie sur Internet peut entraîner une dépendance« . Il explique d’ailleurs que sous un état de dépendance, les connaissances qu’acquiert le cerveau deviennent malsaines. De plus, le cerveau réclame toujours de la nouveauté, du changement. Les enfants peuvent surfer pendant des heures à la recherche du film parfait pour se masturber. Ils seront peut-être effrayés par les images, mais la fascination supplantera la peur.

Certaines images peuvent d’ailleurs leur paraître anodines : un enfant de 10 ans pourra difficilement visualiser ce qui est bien et ce qui est mal dans ces pratiques sexuelles montrées dans les films pornographiques. Comme l’indique France Info, la sexualité n’est pas inscrite dans les gênes mais se construit au fil de l’éducation de l’enfant, puis de l’adolescent. Les images que peut voir l’enfant « provoquent en lui des sensations, tout se passe comme s’il participait à ces films« . Si ces films violent la sensibilité de l’enfant, ils peuvent également influer sur sa sexualité future, puisque « la sexualité qui lui est présentée est une sexualité sans échange, et sans respect de l’autre ». L’enfant peut alors penser que c’est l’unique sexualité possible.

 

Israël Nisand, président du collège national des gynécologues et obstétriciens, confirme à CelsaLab : « un enfant ne peut pas comprendre les images. Un jour, un enfant m’a demandé : « comment ça se fait que les femmes aiment sucer les pénis de chiens? ». Ce à quoi j’ai répondu : « c’est complètement faux, aucune femme n’aime ça ». Le petit garçon était persuadé que c’était vrai, car une image, pour lui, c’est la réalité. Aucun parent n’aimerait que son enfant soit éduqué comme cela”.

 

  • Des conséquences sur leurs futurs comportements sexuels 
©Pixnio
©Pixnio

En plus d’avoir une vision biaisée sur la sexualité « réelle », le visionnage d’images pornographiques peut avoir d’autres conséquences très graves sur les enfants. « C’est simple, cela modifie leur sexualité, les angoisse terriblement, et ils ont une vision détestable de la femme », indique le professeur Nisand. Mais cela touche aussi les filles : « certaines adolescentes me demandent une chirurgie vaginale, parce qu’elles pensent que leur vagin est anormal par rapport à celui qu’elles ont vu sur les actrices porno. Parfois elles demandent même à leurs petits copains de leur faire des choses graves, car elles l’ont vu dans les films, et qu’elles ont l’impression que c’est comme ça qu’une relation sexuelle se déroule« .

De plus, certains peuvent arriver au stade où les vraies femmes sont synonymes de « mauvais » porno et devenir plus intéressés par de la pornographie filmée.

 

  • Des solutions ?

Plusieurs solutions sont proposées pour empêcher aux enfant d’être au contact de ces images. Et cela passe d’abord par l’éducation parentale. La société Bitdefender recommande aux parents de placer l’ordinateur de façon à ce que l’écran soit facilement visible. Bien entendu, il s’agit également de mettre un contrôle parental sur l’ordinateur mais aussi de fixer des règles avec l’enfant.

Arrive donc le deuxième conseil, il faut en parler. Dans une interview donnée à France Info, Marion Haza, psychologue et présidente de l’Association en recherche clinique sur l’adolescence (ARCAD), indique qu’il faut parler de sexualité avec ses enfants/adolescents : « l’adolescent doit trouver des adultes capables de répondre à ses questions« . Et si l’enfant a eu accès à des images pornographiques, cela doit faire l’objet d’une discussion parent-enfant.

Mais l’État a aussi son rôle à jouer. Israël Nisand s’indigne : « la loi sur la protection des mineurs n’est pas respectée, car les sites pornographiques rapportent des milliards ». Dans sa lutte contre l’accès des moins de 10 ans aux sites pornographiques, il propose d’ailleurs « d’imposer aux fournisseurs d’accès le numéro de carte bleue avant la demande de première image. Si le fournisseur d’accès ne respecte pas, la première infraction lui coûtera 50 millions, et la deuxième 500 millions d’euros. Cela pourrait leur faire changer d’avis, non ?« . Un enfant pourrait tout de même voler la carte de ses parents. « Certes, mais cela pourra au moins limiter certains enfants à avoir accès à internet, et donc à ces images, pendant 3 heures, gratuitement« . Selon lui, le gouvernement ne s’y intéresse pas assez : « lorsque l’on voit la littérature sociologique au Canada, qui montre que ces enfants auront, pour beaucoup, des penchants pédo-pornographiques, on se rend bien compte qu’on n’en parle pas assez en France »

 

Léa Broquerie

« Dear cat callers », le compte instagram qui dénonce le harcèlement de rue

Pour montrer l’ampleur du harcèlement de rue, une jeune habitante d’Amsterdam a créé un compte Instagram sur lequel elle poste des selfies pris avec tous ceux qui la sifflent et l’interpellent dans l’espace public.

« Puisque beaucoup de personnes ne savent toujours pas avec quelle fréquence et dans quel contexte le harcèlement arrive, je montrerai mes harceleurs pendant un mois entier », explique Noa Jansma dans la présentation de son projet #dearcatcallers (chers harceleurs de rue). En un mois, elle a pris 24 selfies avec des hommes qui l’ont interpellée alors qu’elle se trouvait dans l’espace public. Son objectif : réagir face à cette pratique masculine souvent paralysante pour les victimes. « Les femmes ne savent toujours pas répondre à un commentaire sexiste. Poursuivre sa route semble être la seule solution, mais cela n’a aucune conséquence pour les harceleurs. Je voulais faire quelque chose qui me donne du pouvoir sur eux », explique cette étudiante de 20 ans.

Sur les photos, on voit Noa Jansma, l’air écoeurée et ses harceleurs, eux, souriants. « Pssst, hey, tu me donnes ton numéro ? », « Tu veux m’embrasser ? », dans la description de ses selfies elle cite ces hommes qui l’importunent. « Ils ne sont pas du tout méfiants parce qu’ils trouvent ce qu’ils font tout à fait normal », analyse-t-elle dans une interview donnée au média hollandais Het Parool. Tous les harceleurs n’apparaissent pas sur les photos. Effrayée par certains, Noa Jansma n’a pas osé les photographier.

#dearcatcallers

Une publication partagée par dearcatcallers (@dearcatcallers) le

Le projet de Noa Jansma s’est terminé après un mois, fin septembre. Elle encourage pourtant les femmes à reprendre son hashtag et à suivre son initiative pour montrer l’étendue du problème qui les concerne quasiment toutes.

En France, le harcèlement de rue est défini comme «des manifestations du sexisme qui affectent le droit à la sécurité et limitent l’occupation de l’espace public par les femmes et leurs déplacements en son sein». Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, souhaite d’ailleurs la création d’une loi pour pénaliser ces comportements.

Malgo Nieziolek

« L’histoire de la Catalogne est une longue suite d’agressions militaires par l’Espagne »

Ébullition indépendantiste en Catalogne, en juin 2010. Josep Renalias
L’ébullition indépendantiste en Catalogne est constitutive de la culture catalane. Josep Renalias (Juin 2010)

Depuis le référendum du 1er octobre, l’Espagne traverse sa plus grave crise politique depuis 40 ans. Mais les relations tumultueuses entre les Catalans et la monarchie espagnole ne datent pas d’hier.

Dans un discours, prononcé mardi dernier, le roi d’Espagne a fustigé le gouvernement catalan pour avoir « bafoué » la Constitution et menacé l’unité du pays. Une unité construite par la Constitution de 1978, qui définit l’Espagne comme un État de droit, démocratique, et comme une monarchie constitutionnelle. Elle fait également de la Catalogne l’une des 17 communautés autonomes du territoire espagnol où « le roi incarne l’unité de l’Espagne, précise Cyril Trépier, géographe, spécialiste de la politique espagnole et de l’indépendantisme catalan. « Felipe VI voulait s’adresser à tous les Espagnols et pas seulement aux Catalans. Constitutionnellement, le roi ne peut d’ailleurs pas intervenir dans la vie politique. »

Un rejet historique de la monarchie

Si le roi n’est pas censé intervenir dans la vie politique, son existence même est contestée par les indépendantistes catalans. « L’histoire est utilisée par les indépendantistes catalans pour justifier le rejet de la monarchie, indique Cyril Trépier, car ils considèrent que l’histoire de la Catalogne est une longue suite d’agressions militaires par l’Espagne. » Ce désir d’indépendance est également un reliquat du passé franquiste (le régime dictatorial de l’Espagne) fondé par le général Francisco Franco, de 1936 à 1975.

Pendant cette période, la Catalogne perd son statut d’autonomie retrouvé dans les années 30. La culture et la langue catalane y sont alors sévèrement réprimées. Les indépendantistes catalans voient, dans la constitution de 1978, une restauration de la monarchie des Bourbons et non une rupture par rapport à la dictature franquiste. La monarchie espagnole, fondée il y a 400 ans, avait mis fin à la Principauté de Catalogne, indépendante, crée en 1162.

C’est à la lumière de ces arguments que « la Catalogne lie son indépendance à l’instauration d’une République » affirme Cyril Trépier. Historiquement antimonarchistes, les indépendantistes catalans considèrent tout ce qui représente l’État espagnol comme illégitime. Pour eux, la remise en cause du pouvoir central espagnol, symbolisé par le roi, reste fondamentale. Contrairement à l’Écosse, par exemple, qui demande son autonomie politique tout en restant sous la monarchie britannique.

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Catalogne : « Les indépendantistes ne comprennent pas les enjeux de stabilité européenne »

Carlos Puigdemont, indépendantiste depuis toujours

Reste à savoir si la Catalogne accédera à l’indépendance. C’est désormais une confrontation entre, d’un côté, la légalité du référendum et de l’autre sa légitimité. Illégal du point de vue de la législation espagnole mais légitime dans le droit d’un peuple à se déterminer lui-même. D’ailleurs, on estime à 40% la participation au référendum, menant à 90% de oui pour l’indépendance. Ce qui représente « seulement » 2,5 millions de voix sur 7 millions.

« Si cette déclaration est faite, elle ne pourra de toute façon pas déboucher sur un État comme le souhaitent les indépendantistes. En revanche, la réponse la plus probable, et inédite, serait l’usage de l’article 155 de la Constitution qui permet de suspendre une autonomie, confie Cyril Trépier, mais cela pourrait mener à de nouvelles élections en Catalogne. »

Julien Percheron

Star Wars VIII : une réservation en plusieurs épisodes

Capture d'écran de la bande annonce officielle du film "Star Wars VIII : Les Derniers Jedi"
Capture d’écran de la bande annonce officielle du film « Star Wars VIII : Les Derniers Jedi »

 

À partir du 13 décembre, le huitième opus de la saga Star Wars arrive dans les salles de cinéma françaises. Pour éviter la cohue parmi les millions de fans qui voudront voir le film dès les premiers jours, des réservations sont disponibles à partir de ce mardi 10 octobre. Et cette fois, les distributeurs sont déterminés à faire mieux que les années précédentes.

Une bande-annonce de 2 minutes 30, une nouvelle affiche, et surtout… l’ouverture des réservations. La journée du 10 octobre est riche en émotions pour les fans de la saga Star Wars. Alors que le prochain film sortira le 13 décembre en France (en avant-première mondiale), les plus pressés peuvent déjà réserver leurs places pour ce nouvel épisode titré Les Derniers Jedi. Afin que l’organisation soit la plus fluide possible, les distributeurs ont mis en place une réservation en plusieurs étapes.

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Capture d’écran de la bande annonce officielle de « Star Wars VIII :Les Derniers Jedi »

Des réservations en deux étapes

Depuis la réveil de la saga sur les grands écrans, la cohue est au rendez-vous. Pour le septième volet sorti en 2015, Le Réveil de la force, 10 millions de spectateurs s’étaient rués dans les salles françaises. 123 000 billets avaient été vendus dès les trois premiers jours de pré-vente. Dans certains cinéma, les spectateurs avaient dû patienter plus d’une semaine avant de voir le film, car les séances étaient toutes complètes. Les sites de réservation, en France mais aussi aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne avaient été saturés.

Cette année, les distributeurs ont pris les devants en mettant en place un système de réservation inédit en France. Les projections en Imax, 3D, 4DX ou ICE (tous très demandés pour les films de la saga les deux dernières années) seront ouvertes à la réservation dès ce mardi. Pour les séances « classiques » en 2D, il faudra patienter jusqu’au dimanche 15 novembre. « Très peu de salles sont concernées par ces premières réservations, cela engendre un sentiment d’urgence » raconte Adrien Belasel, rédacteur pour Star Wars Universe, un site dédié aux fans de la saga de George Lucas.

Capture d'écran du site starwars.fr
Capture d’écran du site starwars.fr

Une communauté de fans impatiente et réactive

Cette ouverture en deux étapes doit permettre une meilleure gestion du flux sur le site starwars.fr. Dans une interview accordée au Parisien, Frédéric Monnereau, directeur studio de Walt Disney France, en charge de la distribution des films résume la stratégie adoptée : « À film exceptionnel, dispositif exceptionnel. En 2015, nous avions constaté que 80 % de ceux qui avaient réservé avaient choisi de le faire dans des salles premium, pour voir le film en 3D ou en Imax. Pour ce nouvel épisode, nous avons donc imaginé un système progressif. »

Les organisateurs espèrent ainsi pouvoir ouvrir de nouvelles salles en fonction de la demande et satisfaire tous les fans. Adrien Belasel, qui, de par son activité sur le site Star Wars Universe, se tient au cœur de la communauté de fans, l’assure : « les plus grands fans ont déjà pris leurs places le matin de l’ouverture des pré-ventes. Ils l’ont annoncé fièrement sur les réseaux sociaux ! Les producteurs ont bien fait leur coup. L’affiche et la bande annonce sorties juste avant les pré-ventes ont vraiment emballé le public. »

Capture d'écran de la bande annonce officielle "Star Wars 8 : les derniers jedi"
Capture d’écran de la bande annonce officielle « Star Wars VIII : Les Derniers Jedi »

Un nouvel espoir

Cet empressement prouve – si c’était nécessaire – que la recette galactique fonctionne toujours très bien. D’ailleurs l’enthousiasme des fans n’est pas près de retomber, puisque trois autres films liés à l’univers de la saga doivent encore sortir jusqu’en 2020.

Pour autant, les fans restent exigeants. Certains attendent beaucoup du film à venir. « L’épisode VII était une demi-déception, explique Adrien Belasel, certains ont critiqué un scénario peu original et des décors décevants. Les fans attendent beaucoup du nouvel opus sur ces deux points. Personnellement, j’attends aussi de voir de quoi est capable ce nouveau réalisateur, Rian Craig Johnson. Il n’a pas encore réalisé de films de cette ampleur. »

En attenant la date fatidique, les plus impatients pourront toujours regarder en boucle la bande annonce, déjà analysée en détails par les sites spécialisés.

 

Louise Boutard