Victime d’une blessure musculaire au mollet, Paul O’Connell avait quitté le dernier Mondial sur une civière et avait mis fin à sa carrière internationale d’une façon qui ne correspondait pas à sa légende de guerrier. Il a définitivement raccroché les crampons ce mardi.
« C’est un gros coup dur de perdre un joueur de ce calibre. On voulait se reposer sur lui et finalement, c’est lui qui va se reposer. Malheureusement pour lui et pour nous. » Pour une fois Mourad Boudjellal, le président de Toulon est sur le registre de la litote. Le public de Mayol ne verra jamais Paul O’Connell en rouge et noir, victime d’une rupture de l’insertion du semi-membraneux et du biceps fémoral aux ischio-jambiers. Encore une mauvaise nouvelle pour le club varois décidément maudit cette saison côté blessures. Au delà de Toulon, c’est tout le monde du rugby qui voit sortir O’Connell par une porte bien trop petite pour sa stature de colosse.
« POC », (comme le bruit qu’il faisait en rentrant dans les côtes flottantes d’un fâcheux traînant au bord d’un ruck) était l’un des meilleurs seconde ligne du monde. D’un point de vue purement technique, O’Connell était un monstre physique, une sorte de tracteur vert qui ne reculait jamais. Une tour de contrôle en touche et un grand tacticien. Pour les Irlandais, il était plus qu’un bon joueur, il était le capitaine du XV du Trèfle. Il était LE combat, LA rigueur et L’exemplarité.
(Passez votre souris sur la photo pour découvrir qui était le monstre sacré des verts)
POC : un physique d’athlète, un palmarès impressionnant… et une santé fragile. Copyright : Laurence Griffith
O’Connell c’était l’incarnation terrifiante du fighting spirit irlandais. Un homme droit comme la justice et dur au mal. Le genre à vous ouvrir la tête comme un livre, tourner quelques pages puis vous embrasser comme un frère après.
Farewell Paul.
Antoine Etcheto
(Prolongation) : France Irlande, Tournoi des six Nations 2007, O’Connell suggère à ses coéquipiers de se comporter comme des « maniaques ».
Les huitièmes de finale de la Coupe de France commencent ce soir, et comme chaque année, cette compétition fait s’affronter des clubs amateurs et des clubs professionnels. Bien souvent, cette compétition offre son lot de surprises, mais cette incertitude tend à disparaître à mesure que le fossé se creuse entre clubs de Ligue 1 et clubs amateurs.
Ils sont tous réunis, et éclatent de joie. Les joueurs de Trélissac (CFA) sont tout heureux d’affronter l’Olympique de Marseille en huitièmes de finale de Coupe de France. Un enthousiasme paradoxal quand on sait que quatre divisions séparent les deux clubs. En toute logique, il n’y pas match. L’OM, champion d’Europe il y a 22 ans, ne devrait faire qu’une bouchée du petit club de la banlieue de Périgueux (Dordogne).
Mais la Coupe nationale nous a habitués à des retournements de situations inattendus. En huitièmes de finale de l’édition 2015-2016, cinq clubs amateurs sont encore en lice pour passer le prochain tour. Un bon total, étant donné que 11 clubs professionnels sont encore présents.
Pas de recette miracle
Les exploits réalisés par les clubs amateurs ne se rangent pas forcément tous derrière un complexe de supériorité des favoris. « Depuis une vingtaine d’années, les équipes amateurs n’en sont plus vraiment. Elles s’entraînent presque comme des pros, la plupart du temps au moins quatre fois par semaine. Techniquement, physiquement, l’écart de niveau s’est extrêmement réduit », explique Alfred Wahl, historien du football, à 20 minutes. Les méthodes d’entraînement professionnelles inspirent les amateurs. D’autant plus que de nombreux joueurs amateurs sont issus des mêmes centres de formation que leurs adversaires d’un soir. Esprit de revanche, agressivité et combativité sont souvent de la partie.
Malgré cela, les clubs amateurs n’ont pas de recette miracle pour battre les « gros ». Qu’y-a-t-il de commun entre l’épopée de Calais en 2000, qui atteint la finale, et les trois victoires d’affilées contre des écuries de Ligue 1 de Chambéry en 2011 ? Pas grand chose sinon de la gnaque, une tactique tenue à la lettre et qui met en échec les plus chevronnés des footballeurs français. Des exploits qui permettent des allers-retours entre monde amateur et foot pro. En 2009, un jeune amateur du club de Besançon brille contre l’Olympique de Marseille. Une prestation qui, si elle se solde par une défaite, attire l’œil de clubs professionnels. Le jeune footballeur, formé au FC Sochaux, en même temps qu’un certain Jérémy Menez, international français, signe en Ligue 2, au Stade Lavallois. Romain Hamouma est aujourd’hui à Saint-Etienne. Sans ce révélateur de la Coupe de France, ce joueur serait passé entre les mailles du filet des recruteurs.
Le cas de Régis Brouard est aussi significatif. L’entraîneur de l’US Quevilly a réussi l’exploit d’emmener ses troupes en demi-finale, en 2010 et 2012. Un moyen de signaler que les clubs amateurs ont souvent des ressources insoupçonnées. Et que les clubs professionnels respectent cette réussite, en puisant dans ce vivier méconnu.
À la fin, ce sont toujours les professionnels qui gagnent
Si les « petits Poucets » brillent régulièrement, ils ne gagnent quasiment jamais. En 98 éditions (avant celle en cours), seuls deux clubs de niveau inférieur à la Ligue 1 l’ont emporté (Guingamp en 2009 et Le Havre en 1959). Des statistiques, qui montrent, malgré les exploits, l’écrasante supériorité des clubs professionnels. Mais qui passionne les foules et permet, le temps d’un match, de rêver à la victoire de David contre Goliath. « C’est la célébration des footballeurs ouvriers qui aiment le travail bien fait, les ‘petites patries’ de France dont on ne parle jamais, ça permet de montrer cette autre France, estime Paul Dietschy, historien du football, dans une interview au site francetvinfo. Encore aujourd’hui, on retrouve dans la Coupe de France cette notion d’égalitarisme qui travaille la société française : chacun a sa chance sur un match. »
Une chance qui s’amenuise, avec les investissements colossaux faits dans le foot professionnel. Le Paris Saint-Germain en est l’exemple parfait. Au niveau national, le PSG est intraitable, et ne laisse aucune bouchée à ses concurrents, et encore moins aux amateurs. Au stade des huitièmes de finale, le fossé entre les deux extrêmes, Granville (CFA2) et le PSG, qui s’affronteront peut-être au prochain tour, les statistiques montrent que les deux clubs ne rivalisent absolument pas :
Pour beaucoup d’observateurs, ce creusement entre foot professionnel et amateur, entre la base et l’élite est dommageable pour la santé du sport, qui se coupe de ses valeurs. « On oublie souvent à quelque point le terme même de professionnel a pu fonctionner comme une insulte dans l’univers sportif, écrivent Florence Weber et Yvon Lamy dans la revue Genèse consacrée au thème du professionnalisme. Transformer une activité qui reposait sur une éthique du désintéressement en profession (…) ne s’est pas fait sans heurts et sans difficulté. » Mais la Coupe de France demeure une compétition qui permet de rêver et de croire en les chances du petit Poucet. Et nul doute que cette édition ne dérogera pas à la règle.
Le Qatar pourrait de nouveau candidater pour les JO (Jeux Olympiques) d’été, après ses deux échecs pour 2016 et 2020, a avoué Thani al-Kuwari, un responsable du Comité olympique qatarien, lundi à Doha.
Radoslaw Kawecki de la Pologne réagit après avoir remporté 200m dos des hommes lors des Championnats du monde de natation 12e FINA ( 25m ) le 7 December ,2014. AFP PHOTO/ MARWAN NAAMANI / AFP / MARWAN NAAMANI
En marge d’une conférence de journalistes sportifs, M.Kuwari a assuré que « la vision et l’objectif, c’est d’être hôte des Jeux Olympiques,un jour ». Quand il a été interrogé sur l’éventualité d’une candidature de l’émirat après les échecs de ses campagnes pour les JO de 2016 et 2020 , il a répondu:«Bien entendu,avant de préciser : On espère de les avoir un jour, on ne sait jamais.Peut-être en 2028».
Selon ce responsable qatarien, « tous les sites seront prêts, surtout après 2022 », année ou se déroulera le Mondial de foot au Qatar. Évènement sportif polémique pour les questions de Droits de l’homme pour les travailleurs sur les chantiers des sites de la compétition.
En plus des sites pour Qatar 2022, le pays est en train de construire des sites pour les Championnats du monde d’athlétisme qu’il organise en 2019 et les Championnats du monde de natation,en 2023. En se montant presque prêts pour accueillir des Jeux Olympiques.
Les JO 2016 auront lieu en août, à Rio de Janeiro, et ceux de 2020, à Tokyo. La ville hôte des JO 2024 sera désignée le 13 septembre 2017, à Lima. Paris est candidate, tout comme Budapest, Los Angeles et Rome.
La 15ème édition du Tour du Qatar s’ouvre aujourd’hui à Dukhan, petite ville située à 60 km de Doha, la capitale. L’occasion de revenir sur les investissements massifs réalisés par ce petit État de la péninsule arabique dans le sport dans le but de peser sur la scène internationale.
Cavendish débloque son compteur 2016 au Tour du Qatar Crédit / AFP
Omniprésent. Le Qatar est devenu en l’espace de trente ans un acteur incontournable du sport. Cyclisme, football ou encore tennis, le pays a investi toutes les disciplines sportives. La preuve? En 2018, le pays sera l’hôte du mondial de gymnastique. Un an plus tard, il accueillera le mondial d’athlétisme et en 2022, consécration ultime ou presque, le Qatar organisera la Coupe du monde de football. Mais le Qatar ne s’arrête pas là, et vise l’accueil d’un Grand Prix de formule 1 dans les prochaines années ainsi que l’organisation de Jeux Olympiques, organisation, qui lui a échappée à deux reprises.
Cette omniprésence dans le domaine du sport est le fruit d’une politique volontariste menée depuis la fin des années 1980 par le cheikh dirigeant d’alors, Hamad Ben Khalifa Al Thani et poursuivie par son fils Tamin Ben Hamad Al Thani, au pouvoir depuis 2013. Fer de lance de cette politique, le Fond d’investissement qatarie, “Qatar Investment Authority” lancé en 2005 et qui s’occupe des achats sportifs du pays.“ Les qataris ont très tôt compris qu’ils ne pouvaient uniquement compter uniquement sur les hydrocarbures et qu’ils devaient diversifier leur économie. Le sport a été jugé suffisamment stratégique car il permet la promotion rapide d’un pays”, explique Sébastien Abbis chercheur à l’Iris, intérrogé par le Celsa lab.
Un avis que partage l’économiste du sport, Frédéric Bolotny: “En étant l’hôte d’ évènements sportifs majeurs, le Qatar espère attirer des médias ainsi que le regard des spectateurs du monde entier sur le pays.” En organisant par exemple une coupe du monde de football, le Qatar espère donc faire d’une pierre deux coups: d’abord attirer l’attention du monde et surtout peaufiner son image de marque. “En misant sur le sport, le pays s’associe de facto à des valeurs positives comme le dépassement de soi ou le fair play”, estime l’économiste interrogé par le celsa lab.
– Investissement tous azimuts –
Mais le Qatar ne s’arrête pas en si bon chemin. Le pays n’est pas seulement l’hôte de grandes compétitions internationales, il a également investi plusieurs millions de dollars dans l’achat et le sponsoring de différents clubs de football. En France, le Qatar est propriétaire depuis 2008 du prix de l’Arc de triomphe renommé dans la foulée Qatar Prix de l’arc de triomphe. En 2011, il a racheté le club de football parisien, Paris Saint Germain. Un an plus tard, c’est au tour du club de handball parisien de passer sous pavillon qatarien. Rien ne sembler combler l’appétit du Qatar. Pas même l’émoi provoqué dans l’opinion par le rachat de clubs faisant partie de la ‘marque France’ à l’international. La France qui n’est d’ailleurs pas l’unique terrain de jeu du Qatar. En 2010, le pays a jeté son dévolu sur le club de football espagnol de Malaga.
A défaut de pouvoir s’offrir le FC Barcelone qui appartient a ses 153,000 “socios”, le Qatar s’est lancé dans une opération de sponsoring en vue d’être associé à la marque Barca. Le pays a investi 150 millions d’euros pour avoir le droit d’apparaître sur le maillot de l’équipe catalane. Car le FC Barcelone comme sa devise l’indique, “més que un club”, est beaucoup plus qu’un club de football. Selon différentes études de marché, le club catalan – n’en déplaise au Real madrid – est le plus connu au monde et compte 300 millions de fans dans le monde entier. En s’associant à des marques mondialement connues, le pays espère gagner en notoriété.
Mais selon Sébastien Abbis, à travers ces opérations, le Qatar ne peaufine pas seulement son image de marque: “ Il y’a une volonté du Qatar d’acquérir des partenariats qui soient en mesure d’aider et de protéger le pays. Pour le Qatar, il est plus économique d’acheter le PSG que de construire une armée.” Car si le pays est certes riche de ses hydrocarbures, il n’a selon le chercheur pas les moyens de se constituer une armée suffisamment forte.
Autre stratégie développée par le Qatar: celle de compter sur des sportifs de renom.Zinedine Zidane,champion du monde de football 1998 a servi de prête nom et de vitrine à la candidature qatarie lors de l’organisation de la coupe du monde de 2022: “ Ils apportent le prestige et la lumière nécessaire à une nation” estime Frédéric Bolotny.