Doublé Giro-Tour de France : mission impossible ?

Alors que la 100ème édition du Tour d’Italie (Giro) commence vendredi, les coureurs font face au même dilemme chaque année : choisir entre le Giro et le Tour de France. Le Colombien Nairo Quintana (Movistar) tentera, lui, le doublé. Rare sont ceux qui ont réussi à remporter les deux courses la même année.

Le Giro a toujours été dans l’ombre du Tour de France. Ses cols mythiques, ses « tifosis » passionnés ont été délaissés ces dernières années au profit du Tour de France. L’enchaînement des deux courses, à cinq semaines d’intervalle, a souvent poussé les favoris à faire un choix pour avoir une chance au classement général. Cette année, plusieurs coureurs vont tenter le doublé historique. Nairo Quintana s’est dit en « très bonne forme » physique avant d’entamer les deux tours mythiques. Le Français Thibaut Pinot (Française des Jeux) va également s’aligner au départ des deux courses. Mais le cycliste a fait un compromis : il jouera la gagne sur le Giro et visera les étapes sur le Tour. Car rafler la victoire sur les deux courses est difficile. Seuls sept coureurs ont déjà réussi ce doublé. Le dernier à l’avoir fait était Marco Pantani… en 1998. D’autres s’y sont cassés les dents depuis. L’Espagnol Alberto Contador avait essayé, en vain, en 2015. Il avait remporté le Giro mais avait souffert sur les routes de France (5e).

Les coureurs qui ont remporté le Giro et Le Tour de France la même année. Crédit: Gaël Flaugère
Les coureurs qui ont remporté le Giro et Le Tour de France la même année. Crédit: Gaël Flaugère

Remporter les deux courses est une tâche (quasiment) impossible. Les coureurs sortent essorés du Giro qui demande un effort physique important. Entre mai et juillet, date du Tour de France, les conditions climatiques ne sont pas les mêmes : « Les facteurs environnementaux jouent beaucoup. S’il y a de la pluie et de la neige sur le Giro on doit beaucoup taper dans l’organisme », souligne Frédéric Grappe, directeur de la performance de l’équipe Française des Jeux (FDJ). A la fatigue physique s’ajoute l’usure mentale. Les parcours, de plus en plus exigeants, demandent une concentration de chaque instant. Les coureurs redoublent d’efforts pour ne pas se faire piéger dès les premiers jours. Une cadence difficile à tenir sur plusieurs semaines : « C’est dans la tête que ça lâche. Ils ont le mental mais le cerveau envoie moins d’énergie », révèle Frédéric Grappe, également chercheur en science du sport.

Un temps de récupération court

Alors est-il devenu impossible de réitérer l’exploit de Merckx, Hinault ou Indurain ? « C’est difficile, juge Frédéric Grappe. Il y a peu de récupération entre les deux et on est sur des modèles de course sur trois semaines. » Le préparateur physique doit donc adapter l’entraînement des coureurs entre les deux tours. « La première semaine, le coureur assimile la charge de travail et évacue la fatigue. La deuxième semaine il roule juste pour préserver l’excitabilité musculaire. Ensuite, on restimule l’organisme en suivant un modèle de course proche de celui du Tour. Et avant le Tour il cherche à retrouver sa fraîcheur. »

Malgré toutes ces contraintes, Frédéric Grappe pense que cette performance sera bientôt réalisée. « Peu y arriveront mais on trouvera des moyens. Aujourd’hui on comprend mieux la récupération du coureur par exemple. La science permettra d’améliorer les modèles de performance. » 

Une pression médiatique épuisante

Les coureurs doivent aussi se plier aux exigences médiatiques. Constamment sollicités lors du Tour de France, ils doivent se soumettre aux nombreuses interviews pour soigner leur image. « La pression médiatique et l’engouement autour de la course y sont énormes. Pendant trois semaines les coureurs sont sous pression », a confié au Figaro Julien Pinot, entraîneur à la FDJ et frère de Thibaut Pinot. Le Tour de France reste une étape indispensable pour les équipes françaises. Soumises aux lois de leurs sponsors qui ont plus d’intérêts économiques en France, elles se doivent d’aligner leurs leaders sur le Tour. Mais l’Italie devient attractive depuis quelques années. Cette 100ème édition du Giro pourrait changer la donne. Preuve en est, la course sera diffusée dans son intégralité sur une chaîne gratuite (L’Equipe 21). Une première en 20 ans.

Chloé Tixier

Anthony Joshua, le nouveau poids lourd de la boxe mondiale

Vainqueur par KO de Wladimir Klitschko samedi à Wembley, le boxeur britannique Anthony Joshua est devenu le nouveau champion IBF-WBA des lourds. Une performance qui lui permet de s’installer comme la nouvelle référence de la boxe mondiale actuelle.

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Anthony Joshua a remporté le choc au sommet face à Wladimir Klitschko samedi à Wembley.

Il aura fallu attendre le onzième round et un uppercut décisif d’Anthony Joshua sur Wladimir Klitschko pour connaître le verdict de ce choc au sommet. Un coup qui a envoyé l’Ukrainien au tapis et provoqué l’arrêt du combat par l’arbitre, permettant au Britannique de remporter sa 19ème victoire par K.O en autant de rencontres. Un combat mémorable devant 90 000 personnes qui ressemble beaucoup à une passation de pouvoir entre les deux boxeurs. Dominateur de la boxe mondiale pendant presque dix ans, le règne de Wladimir Klitschko semble définitivement terminé. A 41 ans, il n’a rien pu faire face à la fougue de la jeunesse. « C’était un événement incroyable. Deux gentlemen ont combattu. Le meilleur a mérité de gagner et, ce soir, le meilleur c’était Anthony », a-t-il réagi à l’issue du combat.

De son côté, Anthony Joshua continue lui son parcours inverse vers les sommets de la boxe. Pourtant, celui dont la carrière a débuté tardivement à l’âge de 18 ans a bien failli passer à côté de son destin. En 2010, alors qu’il est tout juste âgé de 21 ans, le natif de Watford se fait arrêter en possession de 200 grammes de cannabis et risque jusqu’à dix ans de prison. Il écopera finalement de douze mois de travaux d’intérêt général. Un événement qui l’a marqué à vie et l’a conduit à se reprendre en main : « Cette arrestation a tout changé, elle m’a contraint à grandir » avoue-t-il aujourd’hui. La suite ? Une prise de conscience qui permet à ce colosse d’origine nigériane d’1m98 pour 113 kg de devenir l’une des nouvelles attractions de la boxe mondiale.

Une victoire qui marque les esprits

Aujourd’hui âgé de 27 ans, il s’est fait connaître en remportant tous ses combats par K.O en n’allant jamais au-delà du 7ème round. Des résultats impressionnants qui l’ont propulsé rapidement comme future star de son sport. Mais pour certains spécialistes, il manquait une victoire référence pour le Britannique à qui l’on reprochait de n’avoir remporté que des combats faciles. C’est désormais chose faite. En allant jusqu’au 11ème round face à une légende de la boxe, Anthony Joshua a prouvé qu’il pouvait dépasser ses limites et rivaliser avec les plus grands. Pour l’occasion, sa prochaine cible n’est autre que son compatriote Tyson Fury qui avait déjà vaincu Wladimir Klitschko en novembre 2015. Un combat qui sent déjà la poudre puisque Fury a affirmé, sur l’antenne de Sky Sports, qu’il est sûr de « battre Anthony Joshua avec un bras attaché dans le dos ». Les hostilités sont lancées.

Clément Dubrul

Euro 2024 : la Turquie devra respecter les droits de l’homme

L’UEFA (union des associations européennes de football) a annoncé, lundi soir, qu’elle tiendra compte d’un critère relatif à la « protection des droits de l’homme » dans son choix entre l’Allemagne et la Turquie pour l’organisation de l’Euro-2024 de football. L’instance européenne a transmis la semaine dernière à l’Allemagne et à la Turquie, seuls candidats à l’organisation de l’Euro-2024, la liste des critères qui seront pris en compte dans le choix du pays organisateur en septembre 2018. Ces critères sont basés sur les principes établis par l’Organisation des Nations Unies et contiennent également des exigences concernant le respect des droits de l’homme. Si la Turquie est retenue par l’UEFA pour 2024, ce sera le plus grand événement sportif jamais accueilli par ce pays qui a déjà postulé trois fois pour accueillir l’Euro.

Clément Dubrul

La fédération européenne d’athlétisme veut remettre tous les records à zéro

C’est une mesure drastique que veut mettre en place la Fédération européenne d’athlétisme (EAA) : remettre à zéro tous les records d’Europe. En effet, nombre de ces exploits sportifs ont été réalisés durant une époque marquée par le dopage et une telle décision permettrait de lever le doute sur ces records.

La proposition a été adoptée ce week-end lors d’une réunion du conseil de l’EAA et émane d’une commission créée en janvier dernier. Tous les records réalisés avant une date qui reste à définir seraient inscrits dans une catégorie « anciens records d’Europe ». La proposition sera maintenant soumise à la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) et étudiée lors de la réunion du Conseil en août, a ajouté M. Hansen le président de l’EAA.