Des élèves du lycée Hélène Boucher à Paris ont été mis en garde à vue, jeudi 6 juin. Ils se sont barricadés dans l’établissement pour dénoncer « le génocide à Gaza », d’après un communiqué du Mouvement d’Action des Lycées Autonomes (Mala). Ils étaient 48, comme le rapporte Libération, et issus de différents lycées de la capitale. Les manifestants ont reçu le soutien de la CGT Educ’Action Paris, dont une quarantaine de syndicalistes s’est rassemblé devant Hélène Boucher pour exiger la fin des poursuites judiciaires. Le proviseur de l’établissement et les agents de sécurité, qui ont été malmenés, envisagent de porter plainte.
L’urbex, ou exploration urbaine de lieux abandonnés, est en plein essor, mais elle n’est pas sans risques. La pratique interdite est plus populaire que jamais, mais son danger interpelle à la veille d’une marche blanche pour Stébane Bail, 14 ans, mort en mai lors d’un urbex à Cambrai.
« Cette famille entière a disparu et aujourd’hui me voici dans leur maison abandonnée depuis 10 ans ! ». L’urbexeuse connue sur les réseaux sociaux sous le pseudo « Juju_urbex » publie régulièrement des vidéos de ce genre sur Tik Tok et Instagram, avec près de 270 000 abonnés. L’urbex, l’exploration urbaine de lieux laissés à l’abandon, est en plein essor, malgré son interdiction en France. Beaucoup d’influenceurs comme Juju_urbex ou la youtubeuse Silent Jill rencontrent un franc succès. Mais depuis quelques années les risques de cette pratique interrogent. Ces dernières semaines, en France, trois adolescents sont décédés en faisant de l’urbex, dont Stébane Bail qui a chuté d’un toit le 15 mai dernier.
« Ça a toujours été une pratique risquée. L’urbex s’est développé dans les années 1990, où il n’y avait ni internet, ni réseaux sociaux, donc c’était plus confidentiel », explique Aude Le Gallou, docteure en géographie urbaine, spécialisée dans l’urbex. « Ce qui change ce n’est pas le danger mais le public qui a découvert cette pratique avec les réseaux sociaux, qui est de plus en plus jeune et moins sensible aux risques », détaille la chercheuse.
Il y a de quoi prendre le goût du péril dans ces endroits suspendus dans le temps, où la nature reprend parfois ses droits. Avec « juju_urbex » et son exploration déconcertante de Tchernobyl, ou encore la youtubeuse Enjoy Phoenix et ses enquêtes paranormales dans des lieux abandonnés, l’urbex prend une tournure sensationnelle et aguicheuse. C’est ce qui a poussé de plus en plus de jeunes à partir explorer, se mettre en scène, parfois seuls. « Près de chez moi, il y a un orphelinat abandonné. Quand j’étais encore au lycée, j’y suis allé tout seul, j’avais envie de voir à quoi ça ressemblait », relate Axel, 19 ans, vivant près de Tours, adepte de l’Urbex.
La préparation est indispensable
« Mon premier urbex, c’était à Montrouge dans un ancien asile psychiatrique, j’avais 16 ans à l’époque, à cet âge on n’a pas conscience des risques qu’on prend », raconte Lucille, 28 ans, qui a quelques explorations à son actif. « Il n’y avait aucune préparation, donc c’était un peu dangereux, dans le sens où on n’avait pas de lampe frontale, pas de compresses en cas de blessure, ni même de code en cas de danger », reconnait la jeune femme.
Car tous les adeptes de l’exploration urbaine s’accordent dessus : la préparation est très importante pour la sécurité. « Il y a toute une série de petites choses auxquelles il faut faire attention. Il faut prendre à manger, une trousse de premier secours , des chaussures solides en cas de bris de verre… », rappelle Aude Le Gallou, experte de l’urbex, avant de concéder que ces précautions « limitent les risques, mais ne les font pas disparaître ».
Les dangers de cette pratique peuvent parfois être funestes, comme avec la mort de Stébane Bail, 14 ans, décédé après une chute depuis le toit d’une usine désaffectée à Cambrai, dans le Nord. Un mois plus tôt, une jeune fille de 15 ans s’est aussi tuée en exploration, dans des circonstances similaires, à Unieux (Loire). « L’urbex se fait dans des endroits abandonnés, pas entretenus, avec une structure délabrée. Les toits comme dans les usines désaffectées sont faits en matériaux qui ne supportent pas le poids d’une personne », reconnaît Aude Le Gallou, déplorant ces accidents tragiques.
« Les toits comme dans les usines désaffectées sont faits en matériaux qui ne supportent pas le poids d’une personne », Aude Le Gallou, docteure en géographie urbaine.
« Il faut regarder l’état du bâtiment en amont, savoir si c’est délabré, s’il y a un risque d’écroulement. Le plancher des étages peut être endommagé, il faut privilégier le rez-de-chaussée. Sinon, il ne faut pas y aller » , préconise Axel, qui a déjà fait plusieurs explorations, avançant l’idée qu’il « faudrait plus de régulation de l’urbex en France ».
Faut-il réglementer ?
Faire de l’urbex est bien illégal en France. C’est la seule règlementation qui encadre la pratique, et qui lui donne aussi toute sa raison d’être. Le frisson de l’interdit rend l’expérience inédite. « Réguler, ça n’aurait pas de sens. C’est de l’essence de l’urbex d’être informel et pas encadré. On peut imaginer des variations légales mais ça deviendrait du tourisme, un loisir qui devient inspiré de l’urbex », observe la docteure Aude Le Gallou.
En attendant, les vidéos d’urbex continuent de pulluler sur les réseaux sociaux, et la tendance n’est pas près de s’essouffler. Dans les années à venir, « il faut s’attendre à ce que ça attire plus de gens », soulève la chercheuse. « Tant qu’il y aura des lieux abandonnés, ça va continuer à se développer. Même si ça inquiète les pouvoirs publics, il y a tellement de friches que les propriétaires laissent à l’abandon, et des mesures sont rarement prises », précise Aude Le Gallou.
À 10 jours du début des stages, plus de la moitié des élèves de seconde n’ont pas encore trouvé de stage, alerte le SNES-FSU ce vendredi, le principal syndicat de l’enseignement secondaire. Rendu obligatoire en octobre 2023 par Gabriel Attal lorsqu’il était ministre de l’Éducation, ce stage de découverte de la vie en entreprise doit se dérouler du 17 au 28 juin pour tous les élèves de seconde générale et technologique. Mais une partie d’entre eux n’a toujours pas signé sa convention. Le ministère de l’Éducation nationale assure pourtant qu’ « un très grand nombre d’élèves ont trouvé un stage », tout en prenant le soin de relancer lundi dernier le président du Medef, Patrick Martin, pour mobiliser les entreprises.
Sur Gleeden, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Si le réseau est gratuit pour les femmes, il est payant pour les hommes. Comptez deux euros pour envoyer un seul message. Pour naviguer librement, il leur faut payer 42,99 euros par mois. Il est même possible d’expédier des cadeaux virtuels, émoticônes pixelisés, comme un verre de champagne ou un bouquet de fleurs. Avec ce système, Gleeden espère attirer plus de femmes, qui représentent actuellement 40% de sa communauté. « C’est une marchandisation de la relation », réagit Laura Pereira Diogo, cofondatrice de l’association Stop Fisha, et qui a mené une étude sur l’impact de l’infidélité en ligne sur les cyber-violences conjugales. « Ce fonctionnement reproduit celui des boîtes de nuit qui font payer les hommes et pas les femmes. Gleeden leur donne l’impression d’avoir le contrôle sur les échanges dès lors qu’on paye pour leur parler. Mais au final elles deviennent un produit qu’on vend », ajoute la militante.