Lors d’une visite à Angers et à Laval aujourd’hui, Elisabeth Borne a renforcé sa posture de social-démocrate en évoquant emploi et petite enfance. A Angers notamment, elle a présenté son plan pour dynamiser le secteur de l’enfance, en insistant sur « l’égalité des chances », obligatoire selon elle dès le plus jeune âge. Elle a ensuite continué sur ce sujet lors d’un conseil national de la refondation (CNR) plus tard en indiquant que « la lutte contre les inégalités n’attend pas, qu’elles doivent être traitées dès les premiers mois de la vie ».
La première ministre Elisabeth Borne était en déplacement à Laval et Angers, où elle s’est exprimée sur le champ du social, essentiellement sur la petite enfance et l’emploi. Crédit : Istock.
A Angers puis à Laval, elle a indiqué vouloir aussi lever les freins à l’emploi, comme la garde d’enfants, pour laquelle elle prévoit de créer 200 000 places en crèche d’ici 2030, et ce malgré la pénurie criante de personnels dans ce secteur. Développer des modes de garde « c’est une barrière à l’emploi qui se lève, notamment pour les femmes. C’est l’assurance que chacun pourra bénéficier d’une solution d’accueil pour son enfant, quel que soit son revenu, quel que soit le lieu où il habite », a-t-elle fait valoir devant le CNR, où se tenaient au premier rang deux mères avec leurs bébés.
Nous concrétisons aujourd’hui une promesse d’@EmmanuelMacron : un service public de la petite enfance pour garantir l’accueil du jeune enfant et proposer davantage de solutions d’accueil aux parents.
Juin est un mois particulier pour la communauté LGBTQIA+. Surnommé « mois des fiertés », il marque l’occasion de célébrer les minorités sexuelles et les personnes transgenres, partout dans le monde. Une occasion, aussi, pour les marques de s’assurer la fidélité de toute une clientèle.
Tous les ans, la période des « pride » s’accompagne souvent d’achats / crédit Angela Compagnone via Unsplash
Le 1er juin marque le début du « mois des fiertés ». En France, les « pride », ces manifestations festives qui célèbrent la communauté LGBTQIA+ (Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transgenre, Queer, Asexuels et autres), n’attendent pas nécessairement le mois de juin. À Papeete, en Polynésie Française, le bal s’est ouvert dès le 18 février. Des grandes villes comme Lille, Reims ou Angers ont fêté la pride au mois de mai. Marseille, Rouen et Nice marcheront en juillet, et Limoges clôturera le bal en septembre.
La tendance grandissante du « capitalisme arc-en-ciel »
Une autre tendance se fait de plus en plus remarquer : le « rainbow capitalism » (capitalisme arc-en-ciel, en référence aux couleurs du drapeau LGBTQIA+). Ce néologisme est né outre-Atlantique. Il décrit la tendance des grandes marques à cibler cette clientèle dans leur communication pour lui vendre des produits aux couleurs du drapeau. Le phenomène d’autant plus fort lors du mois des fiertés. Comme pour le « green-washing », qui passe par la mise en avant des valeurs du respect de l’environnement, le « pinkwashing » est aussi une manière de redorer l’image de marque de certaines entreprises. Promouvoir la communauté LGBTQIA+ devient ainsi un argument commercial.
Souvent, le moyen le plus utilisé consiste à accoler un drapeau arc-en-ciel au logo d’une marque, publier un communiqué de presse au début du mois des fiertés, en soutien aux personnes LGBTQIA+. En 2019, les laboratoires Pfizer et les entreprises postales UPS et Fedex ont tenté l’expérience. En parallèle, ces entreprises ont toutes financé des campagnes de politiciens ouvertement opposés aux droits de la communauté, selon des journalistes de Forbes .
Mais, souvent, le rainbow capitalism tente de créer des produits à destination de ladite communauté, et souvent pour plus cher. Par exemple, le géant suédois IKEA facture son classique sac bleu 0.99€. Le même format, aux couleurs de l’arc-en-ciel, coûte 1,70€. En 2021, la marque présentait une série de canapés dessinés par des artistes de la communauté. Un design hors du commun, en particulier, censé représenter la bisexualité, affublée d’un « personne ne te croît », trait d’ironie sur le préjugé de la bisexualité considérée comme une « étape » vers l’homosexualité.
Pourtant, l’objectif productiviste des grandes marques permet quand même aux personnes LGBTQIA+ de se voir exister, célébrées même. Le choix de soutenir la communauté LGBTQIA+, quelles que soient les motivations des marques, ne fait pas juste ressortir la capacité des publicitaires à innover pour continuer à vendre. C’est également un choix risqué, en particulier dans des climats sociaux marqués par l’homophobie. Aux Philippines, le restaurateur McDonald’s a dévoilé un spot publicitaire qui met en scène une romance naissant entre deux jeunes femmes. Exit le balcon de Vérone, les jeunes amoureuses vivent leur romance à travers la fenêtre du drive. Un geste, peut-être intéressé, mais pas anodin dans un pays dont le président Rodrigo Duterte affirmait en 2019 avoir « soigné son homosexualité« , comparant l’homosexualité à une maladie.
Un soutien plus ou moins intéressé qui fait réagir les conservateurs. Target, la chaîne de supermarchés très populaire aux Etats-Unis en a fait les frais. Habitué des collections spéciales mois des fiertés, les supermarchés ont annoncé la semaine dernière retirer de leurs rayons une partie de leur offre. Une offre qui s’élève à plus de 2 000 produits spécifiquement fabriqués pour l’occasion. La marque cite une augmentation des violences dans ses magasins pour justifier le retrait d’une partie de cette marchandise. En avril, la chaîne de magasin avait déjà fait face à des vagues de violences de certains clients conservateurs après que la marque de bière Budlight, distribuée chez Target, ait collaboré avec l’influenceuse transgenre Dylan Mulvaney.
Le designer à l’origine des collections de la « pride » de Target, Erik Carnell, un homme transgenre et gay, a déploré la décision du retrait de ses marchandises. « Cela établit un dangereux précédent, si des personnes s’agitent suffisamment autour de produits que vous vendez, vous pouvez vous désolidariser entièrement de la communauté LGBT, quand et si cela vous arrange« , confie-t-il à l’agence Reuters. Il aurait reçu des menaces de mort lors des dernières semaines, et n’aurait reçu aucun soutien de la chaîne.
Par un dernier vote unanime au Sénat, le Parlement a adopté ce jeudi une proposition de loi transpartisane pour mieux encadrer le secteur des influenceurs. Le texte des députés Arthur Delaporte (PS) et Stéphane Vojetta (apparenté Renaissance) interdit aux influenceurs la promotion de certains produits ou pratiques dangereuses et comprend des mesures pour réguler ce marché en plein essor. Il a été adopté à l’unanimité des 342 sénateurs votants, après un dernier vote mercredi 31 mai à l’Assemblée nationale, là encore à l’unanimité.
Une nouvelle loi régulant le marché de l’influence a été adoptée par le Parlement. Crédit : Pixabay.
Ce texte de loi intervient dans un contexte tendu : les promotions de produits par les influenceurs sont sous le feu des critiques ces derniers mois, notamment pour les abus commis par certains d’entre eux. C’est notamment le cas de la candidate de télé-réalité Maëva Ghennam, qui faisait la promotion de produits vendus sur un site sans conditions générales de vente.
En France, 23 000 secrétaires de mairie, dont plus de 90% de femmes, « sont des couteaux suisses », a souligné Catherine Di Folco, la sénatrice apparentée Les Républicains (LR), ce jeudi en conférence de presse. Celle-ci était chargée avec ses collègues Jérôme Durain (socialiste) et Cédric Vial (rattaché au groupe LR) d’une mission d’information sur l’avenir des secrétaires de mairie. Ces secrétaires font plusieurs tâches, comme la rédaction des actes officiels, donner des conseils au maire, les autorisations d’urbanisme ou encore l’accueil des administrés.
À l’issue de cette mission s’est conclue, la création d’une « prime de responsabilité » a été recommandée au Parlement et à l’administration. Son montant serait fixé par le maire de la commune « sur la base de critères objectifs ».
Les secrétaires de mairie sont en sous-effectif et certains sénateurs proposent des formations et des primes pour dynamiser la profession. Crédit : Pixabay.
Ces secrétaires seraient des « couteaux suisses », peu reconnus, peu rémunérés, avec la majorité en catégorie C, la fonction la moins bien rémunérée de la fonction publique, et surtout peu nombreux. Avec 2 000 postes vacants actuellement et entre 8 000 et 10 000 à renouveler d’ici 2030, le besoin de recruter est pressant. Les trois sénateurs veulent aussi assouplir leur système de promotions et lancer des opérations de communication à destination « des jeunes et des actifs ».