Condamnations pour addiction, un dispositif efficace ?

Un addict n’est pas toujours condamné à de la prison ferme, il peut aussi être contraint par la justice à se soigner. Si cette peine est souvent prononcée, son efficacité reste encore à prouver, en partie parce qu’il est difficile de forcer une personne à suivre des soins si elle n’a pas au fond le désir de changer.

De nombreux prévenus ont consommé des drogues ou de l’alcool lors des faits qui leur sont reprochés. Le tribunal les enjoint parfois de se soigner, au lieu d’aller en prison. / Marine Ledoux

« Ma consommation de cannabis, c’est tout un engrenage. Dès qu’on met le doigt dedans… Ça m’a toujours porté préjudice, posé problème », s’apitoie Ayoub W. depuis le box des prévenus. Au tribunal judiciaire de Nanterre, les comparutions immédiates s’enchainent ce lundi après-midi. Parmi elles, des affaires liées aux stupéfiants, la forme d’addiction la plus rencontrée en justice. Arrêté quelques jours plus tôt après avoir fui un contrôle de police alors qu’il possédait 172 grammes de cannabis et 400€ sur lui, Ayoub W. justifie que le magot dans sa sacoche était dédié à son usage personnel.

Si le tribunal le croit, cela lui permettrait d’éviter la peine de prison ferme et d’obtenir à la place un sursis avec obligation de soins. Ce dispositif autorise en effet le condamné à se tenir loin des barreaux, à condition de respecter un suivi médical et de rendre compte de ses efforts vers la guérison à la justice.

Son avocate, qui croit « fermement aux peines de sursis renforcé » prend sa défense : « Il est un très grand consommateur, ses infractions sont toujours liées au cannabis ». L’homme frêle de 30 ans serait parvenu à « arrêter temporairement les stupéfiants, mais a replongé à la suite de problèmes personnels ».

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Ayant écouté ces explications, la présidente du tribunal Nabila Mani-Saada tique : « En 2012, le prévenu a déjà effectué une peine de sursis assortie d’une obligation de soins, et le voilà de nouveau devant le tribunal ». La procureure de la République Anne-Marie Marnet voit les choses de la même manière : « Le prévenu est en état de récidive légale. Avec un casier judiciaire portant six mentions, dont quatre liées au cannabis, et des sursis probatoires qui n’ont pas fonctionné, il n’y a pas d’autre possibilité que de le maintenir en détention ». Elle requiert en ce sens douze mois de prison ferme, ce à quoi la juridiction fera droit.

Au tribunal correctionnel de Nanterre, les audiences se succèdent, et les addictions des prévenus sont souvent invoquées. / Marine Ledoux

Soigner plutôt que punir

Le prochain accusé, Damien N., suit un traitement de substitution à la méthadone et est parvenu à décrocher de l’héroïne. Lorsqu’il a été arrêté à Antony le 29 avril, il était en train de livrer du cannabis au volant de la Clio II prêtée par « la tête du trafic ». L’homme a déjà été condamné à cinq ans de prison en 2016 pour sa participation à un « go fast », peine lors de laquelle il a contracté une dette envers un codétenu en prison. Touché de plein fouet par la crise économique liée au confinement, il a replongé dans le trafic pour éponger son dû. « Ma copine et moi, on s’est retrouvé à la rue. On a repéré une maison à la campagne, on a parlé de fonder une famille, vivre loin de tout ça. J’avais emprunté 3 500 euros à mon codétenu dont j’avais besoin après ma « sortie sèche » (sans aide ni accompagnement NDLR). Il nous a menacés si je ne les lui rendais pas ».

Le tribunal, qui souhaite l’encourager à « tourner la page définitivement » le condamne à douze mois d’emprisonnement avec possibilité d’aménager sa peine. Il ressort libre. Le prévenu a respecté son obligation de soins par le passé et montré des efforts, il obtient une peine plus légère que celle d’Ayoub W. qui lui n’a pas réussi à se soigner.

Chaque année, ce sont environ 35 000 personnes qui comparaissent pour ces mêmes faits de trafic ou consommation de substances. 12 000 d’entre elles aboutissent à de la prison avec sursis assortie à une obligation de soins. Concrètement, la personne suit des soins afin d’« aller mieux » et ne plus reproduire de comportements illégaux influencés par sa consommation.

Le texte de loi, l’article 132-45 du Code Pénal, prévoit exactement que la personne condamnée doit « se soumettre à des mesures d’examen médical, de traitement ou de soins, même sous le régime de l’hospitalisation. » Elle peut concerner tout type d’addiction : au tabac, aux écrans, sexuelle, aux jeux de hasard, à l’alcool… mais est le plus souvent prononcée pour une addiction aux stupéfiants. Les comparutions de ces deux prévenus montrent cependant que le dispositif n’est pas encore optimal, puisqu’il existe des cas de récidive, mais il ne demande qu’à être amélioré. Plusieurs organismes réfléchissent à une meilleure prise en charge des personnes ayant commis une infraction liée à leur addiction. Depuis la loi relative aux mesures sanitaires de lutte contre la toxicomanie du 31 décembre 1970, l’objectif n’est plus seulement de punir les addicts mais de les accompagner.

Contrainte ou faveur ?

Après la condamnation, c’est le juge d’application des peines (JAP) qui prend le relais. Un des premiers obstacles est la difficulté pour le condamné de comprendre l’intérêt de s’engager dans ce processus. « Les psychologues et les psychiatres, c’est uniquement pour les fous, genre les schizophrènes. J’en ai pas besoin », est un propos qu’une de ces juges a déjà entendu. Elle témoigne dans un tweet :

Ainsi, certains condamnés ont du mal à s’engager dans cette procédure de soins. Ce qui fait suggérer à Katherine Cornier, magistrate et ancienne présidente de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies, que pour certains soignants, « les soins ordonnés pénalement portent atteinte au libre consentement de la personne ». Toutefois, « ils ne sont pas réellement ordonnés » raconte un avocat bien habitué des tribunaux correctionnels. « Le sursis est plutôt une sorte de dernière chance. Le condamné n’est pas obligé de se soigner. Mais s’il ne le fait pas, il part en détention », ajoute-t-il.

Installée à Neuilly-sur-Seine, Hortense Lacarrière a travaillé pendant six ans en Centre Médico-Psychologique. Elle explique que la principale préoccupation d’un professionnel par rapport à ce type de patients est de leur donner l’envie de progresser : « le « challenge » est de créer l’alliance thérapeutique et de faire émerger une demande personnelle qui vienne vraiment d’eux. » Il arrive que certains ne soient pas envoyés par le SPIP et fassent les démarches d’eux-mêmes nous indique t-elle. « Il est arrivé qu’un patient prenne contact avec moi justement pour ça. J’ai eu le cas à mon cabinet l’année dernière. »

« Le « challenge » est de créer l’alliance thérapeutique et de faire émerger une demande personnelle qui vienne vraiment d’eux. »

Les patients ont un rapport très varié au suivi psychologique. « Chaque profil est différent. Certains sont dans une démarche volontaire et ont envie de changement, d’autres vont subir. Le désir de guérir peut aussi évoluer au cours du temps. », avance un psychologue rennais. Il évoque également ceux pour qui le jugement a eu un impact assez important pour mettre un terme à leur addiction : « Il y a des personnes pour qui le suivi n’est pas utile puisqu’ils ont déjà mis des choses en place du fait des répercussions judiciaires. On peut suivre pendant deux ans des personnes qui vont très bien. L’attestation de suivi reste partiellement remplie. »

Un itinéraire entre justice et santé

Médecins, psychiatres ou psychologues sont habilités à recevoir ces types de patients. Libres de se soigner où ils le souhaitent, les justiciables doivent présenter à un conseiller du SPIP (Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation) les preuves qu’ils ont effectué des démarches en lui communiquant une fiche de suivi remplie par ces professionnels de santé. Ce sont majoritairement dans les centres de soins publics, les Centres médico-psychologiques (CMP) et les centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) qu’ils les reçoivent. Selon des chiffres de 2015, 62 % des personnes venues consulter sont adressées par la justice : 40,8 % sont en lien avec le cannabis, 13,3 % avec alcool et 7,9 % pour d’autres drogues.

Le centre médico-psychologique d’Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine) reçoit de nombreux condamnés pour addictions. / Lucile Trihan

Le centre d’addictologie de Rennes est l’un des centres français qui accueille des personnes dirigées par la justice. « Nous recevons dans un premier cas des patients après un rappel à la loi. C’est le délégué du procureur qui émet l’avis. Il n’y pas de jugement mais l’obligation de rencontrer quelqu’un et de justifier d’au moins un rendez-vous. », raconte un psychologue. Si la personne a commis un acte plus grave sous l’effet de substances, c’est là qu’elle doit suivre une thérapie renforcée ordonnée par le tribunal : « Ce sont pour les personnes jugées pour un délit en lien avec la consommation : la conduite, des violences, des vols ou autre. C’est le juge qui pose une mise à l’épreuve et elles ont l’obligation d’être suivies pendant généralement quatre mois. »

La Fédération Addiction travaille à améliorer ce lien entre le champ de la santé et de la justice afin de faciliter le processus. « Chacun est un peu tenté de rester campé sur ses positions. Pour que la personne concernée ait un parcours qui se déroule au mieux, il vaut mieux que toutes ces parties prenantes se parlent. », dit Marine Gaubert, membre du réseau.

Pour l’instant, la communication reste encore trouble et inégalitaire selon les régions. « Cela dépend des endroits mais il y a des zones de frottement où ça ne se passe pas très bien. Le magistrat peut considérer le centre de soins comme un prestataire et demander la production de plusieurs documents, ce que peut refuser le centre de soins. »

Les psychiatres et psychologues du CMP de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) encadrent également des patients addicts/ Lucile Trihan

Un des obstacles au bon fonctionnement du dispositif, continue Marine Gaubert, est le manque de compréhension par la justice du temps que nécessite un suivi psychologique. « Ce qui peut finir par se réaliser, c’est la production d’une analyse biologique, avec des bandelettes urinaires, pour voir si la personne consomme toujours. » Cependant, ces tests médicaux ne sont pas un repère suffisant pour noter le progrès d’un patient.

« Il y a une différence de compréhension entre les deux secteurs sur ce sujet-là. Du côté des soignants en addictologie, on va considérer que l’efficacité d’un soin ne se mesure pas seulement à l’abstinence alors que le magistrat peut considérer que comme la personne consomme toujours, elle n’est pas dans une démarche de soins. »

Elle admet :« L’idée est tout de même de plus en plus acceptée qu’on ne peut pas arrêter sa consommation de but en blanc. » Autre problématique qu’elle évoque, les attestations qui ne témoignent pas précisément du progrès d’un patient. « Il y a toute une problématique aujourd’hui autour de la communication sur le fait qu’une personne adhère à des soins, tout en ne rompant pas le secret médical. Il faut pouvoir donner une appréciation qualitative de la démarche sans trop en dire. »

Un dispositif perfectible

Si l’avis des psychologues et psychiatres reste nuancé, celui de certains professionnels de la justice est tranché : cette peine paraît insuffisante, elle ne prévient pas la récidive. Dans les couloirs du tribunal correctionnel de Nanterre, un avocat se montre prudent : « Cela rassure les juges mais ça ne suffit pas. Je n’ai jamais vu aucun de mes clients revenir vers moi en me disant que l’obligation de soins lui avait permis de s’en sortir », sourit-il. Il met par ailleurs en avant l’une des principales failles de ce système : il s’agit du fait que les textes ne définissent pas quel type de suivi, ni par quel spécialiste. « Les personnes condamnées peuvent aller voir un médecin généraliste pour leur parler de leur mal de dos. Avec le secret médical, il fera seulement une attestation pour expliquer que cette personne est venue le voir, mais personne n’aura la preuve qu’il s’agissait de se soigner face à une addiction. »

« Je n’ai jamais vu aucun de mes clients revenir vers moi en me disant que l’obligation de soins lui avait permis de s’en sortir. »

Il ajoute qu’il y a des cas d’abus dès l’accusation : « Il y en a qui ont une vraie addiction, mais pour d’autres, c’est dans leur intérêt d’être positif et de passer pour des addicts afin d’éviter la peine. Ils mettent des substances dans leur caleçon pour obtenir le sursis probatoire. C’est un cirque. » Il finit tout de même par admettre que le dispositif part d’une bonne intention et qu’il s’agirait de l’améliorer : « L’utilité de ce sursis, c’est que le concerné a une épée de Damoclès au-dessus de la tête et il sait que c’est dans son intérêt de suivre les soins s’il ne veut pas partir directement en détention, car c’est très rare qu’on obtienne un deuxième sursis. Légalement, les juges peuvent la prononcer deux fois mais en pratique, cela n’arrive qu’une fois, car s’il y a récidive, ça signifie que cela n’a pas marché. »

C’est pour tenter d’améliorer le dispositif que le gouvernement travaille à un nouveau plan encadré par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA). Des interventions de sensibilisation aux risques des conduites addictives sont également dispensées.

Le point de départ du plan national de mobilisation contre les addictions 2018-2022 est un constat de son président, Nicolas Prisse : le dispositif pourrait être efficace s’il était amélioré, notamment par la création d’un « référentiel » commun aux soignants et aux professionnels du droit. Les membres de la mission préconisent de « renforcer la formation des acteurs de la justice en terme de pratiques addictives » et renforcer le lien entre justice et santé, à l’instar de l’action de la Fédération Addiction. Il préconise également de ne plus prononcer pénalement cette idée d’« abstinence immédiate » qui n’est pas réalisable dans l’immédiat selon les médecins.

Si l’incarcération n’est pas la solution, il est difficile pour certains condamnés de se prendre en main seuls. Le rapport pointe du doigt le fait que pour les « justiciables qui cumulent les difficultés : précarité, isolement social, addictions et troubles cognitifs », il sera encore plus difficile de s’en sortir. « Nous demandons donc la mise en œuvre d’alternatives à l’incarcération crédibles qui prennent en compte le parcours des justiciables », expliquent-ils.

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À la fin de la période de suivi, certaines personnes souhaitent continuer les soins et se sortir totalement la tête de l’eau. Dans d’autres cas, comme en témoignent les audiences du tribunal correctionnel de Nanterre, ce sursis reste inefficace et n’empêche pas la récidive. Pour palier aux manquements que peut revêtir l’obligation de soins, des mesures alternatives sont de plus en plus plébiscitées depuis quelques années, comme le stage de sensibilisation ou l’injonction thérapeutique. Des dispositifs dans ce même sens pourraient se développer dans les années à venir afin de mieux comprendre et prendre en charge les personnes commettant des infractions dû à leur addiction.

Lucile Trihan Coignard et Marine Ledoux

 

Gueule de bois : c’est le corps qui trinque !

Avec le retour (partiel) des bars, des événements festifs et l’allègement du couvre-feu, les risques d’alcoolisation excessive existent. Avec aussi des lendemains nettement moins amusants. Sous ses allures inoffensives, la « gueule de bois » est un phénomène physiologique qui est loin d’être sans gravité…

Lors d’une gueule de bois, le cerveau doit compenser les excès de la veille. © Mariya Oliynyk

Au réveil d’une soirée, il vous est peut-être déjà arrivé de ressentir ces symptômes : une forte fatigue, des nausées et un horrible mal de tête. Une chose est sûre, la personne atteinte de « veisalgie » , plus communément appelée « gueule de bois », va sûrement se réveiller avec un regret immense d’avoir un peu trop fait la fête la veille. Un moment désagréable, souvent passager, parfois risible, mais pas si anodin que ça. La gueule de bois est le fruit de plusieurs phénomènes extrêmement violents pour le corps.

Déshydratation

La veisalgie est la conséquence d’une trop forte consommation d’alcool. Et la première chose que l’on sait sur l’alcool, c’est qu’il est naturellement diurétique. Dès qu’on commence à boire, on a rapidement envie d’uriner. Et pour cause : la consommation d’alcool bloque l’action des reins, qui ne peuvent plus filtrer le sang correctement. La bière a beau être composée à 90% d’eau, le corps finit totalement déshydraté.

L’alcool a pour effet de réduire le volume d’eau qui est contenu dans le corps. Or le corps a besoin du précieux liquide. En pleine panique, à force de chercher où il peut, le corps va finir par extirper de l’eau là où il n’est pas censé en prendre. Il va aller la chercher directement dans la boîte crânienne, forçant les cellules qui s’y trouvent à se contracter. Ce phénomène a pour effet de provoquer de pénibles douleurs, d’où les maux de tête.

Conséquences toxiques pour le foie

Il est absolument impossible de parler des effets de l’alcool sur le corps sans parler du foie. Le premier travail de cet organe va être de « métaboliser » l’alcool, c’est-à-dire le transformer en quelque chose d’inoffensif. Au cours de ce processus, le foie va aussi créer d’autres molécules hautement toxiques pour le corps. Quand on boit un petit peu d’alcool, le foie est capable de filtrer ces petits éléments nuisibles. Par contre, quand on boit trop, le foie n’arrive plus à gérer. À ce moment-là, vient l’envie de vomir, la fatigue, le manque de force…

Quand cela arrive relativement peu de fois dans une vie, l’organisme peut encaisser. Quand on boit déraisonnablement tous les week-ends, le corps ne se comporte plus correctement. Les conséquences deviennent alors bien plus graves. Cela n’empêche pas la consommation parfois excessive d’alcool, comme l’explique le médecin de l’Agence régionale de santé (ARS) de Bretagne Pierre Guillaumot  : « La prise en charge des patients alcoolisés ou en « gueule de bois » est un véritable fléau aux urgences. Selon nos statistiques, cela représente 20% des hospitalisations chez les 18-25 ans et 25% chez les 40-49 ans, mais ça empire énormément les week-ends. »

Comment vaincre la gueule de bois ?

Dès l’Antiquité, les textes évoquaient déjà la question de la gueule de bois et de ses potentiels remèdes. Il existe de nombreuses rumeurs et croyances urbaines : manger de la pizza, des pâtes, utiliser du bicarbonate de soude, etc. Selon une étude parue en décembre 2008 dans le British Medical Journal, la seule prévention efficace contre la gueule de bois reste la modération quand vous êtes de sortie.

Certains experts ont pour autant quelques préconisations. « Ce que je conseille, c’est un max de légumes, détoxifier le foie et le mettre au repos. L’artichaut est un super aliment pour la gueule de bois. Après, plus on mange équilibré, plus on s’en sort. La malbouffe alimente la gueule de bois, explique Marjorie Crémadès, diététicienne et micro-nutritionniste. D’abord, il faut boire de l’eau, se réhydrater, c’est important. Ensuite, il faut aussi augmenter son niveau de sucre. Pourquoi ne pas, plutôt que de boire simplement de l’eau, boire du jus de fruits comme du jus d’orange ? »

Mieux vaut éviter de vaincre le mal par le mal, et reprendre de l’alcool pour se sentir mieux, comme certains pourraient le penser. Attention, prendre de l’aspirine n’est pas non plus conseillé ! Cela peut être toxique pour le foie, qui est déjà largement sollicité.

Pierre Berge-Cia

Naomi Osaka quitte le tournoi de Roland-Garros

Naomi Osaka, la joueuse japonaise classée n°2, a annoncé sur les réseaux sociaux qu’elle se retirait du tournoi parisien actuellement en cours. Elle explique vouloir préserver sa santé mentale.

Naomi Osaka, victorieuse quatre fois en Grand Chelem, ne participe plus au tournoi parisien. © Unsplash

Après sa décision de ne plus rencontrer les journalistes, les organisateurs des tournois du Grand Chelem l’avaient rappelée à l’ordre dans un courrier. La joueuse de 23 ans Naomi Osaka a finalement décidé de se retirer du tournoi parisien. Elle évoque sa santé mentale, qui s’est souvent dégradée à cause de nombreuses contraintes d’organisation.

Elle avait annoncé il y a quelques jours qu’elle ne participerait à aucune conférence de presse, car cela l’empêchait de se concentrer sur son jeu. Dans un message partagé sur les réseaux sociaux, elle écrivait le 26 mai dernier : « Nous sommes assis là [en conférence de presse] et on nous pose des questions qu’on nous a déjà posées une multitude de fois ou des questions qui nous font douter de nous-mêmes et je ne veux juste pas m’exposer à des gens qui me font douter. »

Une amende de 15 000 $

Cette décision de ne pas rencontrer la presse avait soulevé une réaction des organisateurs de Roland-Garros mais également des trois autres tournois du Grand Chelem. Les référents de Wimbledon, l’US Open, Roland-Garros et l’Open d’Australie lui ont adressé un courrier lui rappelant les obligations médiatiques de son contrat. À Roland-Garros, une amende de 15 000 $ lui a été attribuée car elle ne s’est pas présentée en conférence de presse après le match du premier tour. Menacée d’expulsion si elle ne se présentait pas à nouveau en conférence, la jeune athlète a décidé de quitter le tournoi.

Trop de pression

La joueuse japonaise, qui a grandi aux États-Unis, ne gérait pas très bien d’être exposée sous les feux des projecteurs depuis sa première victoire en Grand Chelem à l’US Open en 2018. Elle a déjà évoqué ses difficultés à assumer son statut, trop rapidement passé de joueuse professionnelle à star internationale. La presse japonaise en particulier s’est acharnée sur sa personne, de nombreux débats, sur son métissage notamment, sont nés dans le pays.

La joueuse parle également des épisodes de dépression qu’elle vit depuis 2018 : « Tous ceux qui me connaissent savent que je suis introvertie, et ceux qui me voient aux tournois remarquent que je mets des écouteurs pour m’aider à atténuer mon anxiété sociale. »

Cette pression a eu une incidence sur ses performances. Blessée plusieurs fois, elle n’a pas su conserver son meilleur niveau ces derniers mois. Elle a par ailleurs déjà déclaré forfait à d’autres tournois en raison de sa santé mentale, comme celui de Stuttgart en avril dernier.

Le soutien de ses fans

Depuis son annonce lundi soir, ses fans se sont mobilisés et des personnalités l’ont soutenue sur Internet, comme la représentante au Congrès américain Alexandra Ocasio-Cortez qui déclare être « fière » de la joueuse.

Gilles Moretton, le président de la Fédération française de tennis (FFT), a déclaré dans un communiqué de presse que les membres de la FFT et les organisateurs du tournoi étaient « désolés et tristes pour Naomi Osaka »  et qu’ils restaient « très attentifs au bien-être des athlètes ».

La jeune sportive précise bien que c’est seulement son rapport avec la presse qui l’a convaincue de prendre cette décision et aucunement l’organisation du tournoi. Naomi Osaka est censée représenter le Japon aux Jeux de Tokyo mais elle a annoncé dans son message vouloir « prendre un peu de temps loin des courts ».

Lucile Trihan Coignard

Covid-19 : « Le début d’une troisième vague » au Royaume-Uni ?

Le variant indien progresse « de façon exponentielle » sur le territoire britannique, a indiqué le microbiologiste renommé Ravindra Gupta dans une interview pour la BBC. Une troisième vague épidémique pourrait frapper le Royaume-Uni.

Le variant indien, plus contagieux et potentiellement plus résistant aux vaccins, est devenu majoritaire au Royaume-Uni depuis le 9 mai. © Pixabay/Geralt Altmann

Alors que le gouvernement britannique prévoit de lever toutes les restrictions sanitaires à partir du 21 juin, Ravindra Gupta, microbiologiste à l’Institut d’immunologie de Cambridge, prévient : le pays connaîtrait en ce moment le « début d’une troisième vague » de l’épidémie de Covid-19, en raison de la propagation du variant indien.

« Bien sûr que le nombre de cas est relativement faible pour le moment [27 cas pour 100 000 habitants sur les sept derniers jours au 30 mai, NDLR], toutes les vagues commencent par gronder dans l’ombre avant de devenir explosives. Les éléments que nous avons ici sont les signes avant-coureurs d’une nouvelle vague », a estimé le spécialiste invité sur la Radio 4 de la BBC. Il fait état d’une « croissance exponentielle » du variant, qui n’était quasiment pas détecté à la fin mars.

Depuis le 9 mai, le variant indien, renommé depuis aujourd’hui « Delta » en raison d’un changement de la nomenclature de l’Organisation mondiale de la santé, est majoritaire dans les nouvelles contaminations au Royaume-Uni. Le variant dit « britannique », renommé quant à lui « Alpha », est désormais minoritaire et en baisse constante dans la population.

Une levée des restrictions prévue pour le 21 juin

Alors que le Royaume-Uni suit son plan de déconfinement depuis début mars, le professeur Gupta plaide pour un report de la levée totale des restrictions sanitaires, prévue pour le 21 juin, qui implique notamment la réouverture des discothèques.

Pour le professeur d’épidémiologie d’Harvard William Hanage, interrogé par le Guardian et qui rejoint la position du professeur Gupta, « une réouverture complète en juin n’est pas compatible avec un contrôle du virus ».

Les représentant du patronat sont déjà fermement opposés à tout report de la date du 21 juin. Leurs représentants considèrent qu’un telle décision serait « dévastatrice », en particulier pour les commerces, déjà très fragilisés.

Le variant Delta est plus contagieux que l’Alpha et pourrait être plus résistant aux vaccins, car il comporte trois mutations le rendant particulièrement résistant aux anticorps. Le 16 mai, le Royaume-uni dépassait le seuil des 20 millions de personnes totalement vaccinées, soit près de 40% de la population. Plus de 39 millions de Britanniques ont reçu au moins une dose de vaccin au 31 mai.

Glenn Gillet