Crise agricole : Valls pointe du doigt la Commission européenne

Ce lundi 8 février, Manuel Valls a accusé la Commission européenne de « faire trop peu ou trop tard » pour résoudre la crise agricole en France. Manuel Valls recevait lundi matin les dirigeants du secteur de la grande distribution au moment même où la colère gronde du côté des agriculteurs.

Manuel Valls en novembre 2010 (Photo CC / flickr Parti socialiste Photos)
Manuel Valls, en novembre 2010. (Photo CC / flickr Parti socialiste)

« Nous avons débloqué des mesures d’urgence depuis le début de la crise mais la crise est aussi européenne », a annoncé le Premier ministre. Après avoir rencontré les représentants des grandes enseignes comme Auchan ou Carrefour, Manuel Valls a demandé à la Commission d' »activer les pouvoirs dont elle dispose en cas de crise ».

Le 13 février, une rencontre est prévue entre Manuel Valls et le Premier ministre russe Dmitri Medvedev. « J’évoquerai avec lui la levée progressive de l’embargo sur la viande porcine« , a-t-il précisé. Le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Fol, était également présent à la réunion avec les dirigeants de la grande distribution. Il a appelé ses derniers à « ne pas faire baisser des prix déjà très bas » pour faire face à la crise actuelle. Les prix pratiqués par les grandes enseignes sont inférieurs au coût de production des agriculteurs, ce qui cristallise les mécontentements.

Au moment même où le Premier ministre rencontrait les patrons de la grande distribution, les actions de colère fleurissaient.  Quatre plate-formes logistiques sont bloquées à Bain-de-Bretagne, Gaël, Grand-Fougeray (Ille-et-Vilaine) et Saint-Gérand (Morbihan), selon France Bleu Armorique.

A Saintes (Charente-Maritime), 110 tracteurs bloquaient les accès à la ville en occupant cinq rond-points en sortie de rocade. La préfecture de Charente-Maritime a d’ailleurs annoncé qu’il n’y aurait pas de transport scolaire ce lundi.

A Arras aussi (Pas de Calais), une manifestation était également en cours dans la matinée.

En plus des prix bas, les agriculteurs souffrent aussi de la chute des cours mondiaux et de la surproduction sur les marchés du lait et du porc. Si les distributeurs réclament une baisse des tarifs, des pourparlers avec les industriels sont planifiés au mois de février.
C.R. avec AFP

 

L’impact politique des attentats en question

François Hollande, Manuel Valls, Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen : quel a été l’impact des attentats sur les personnalités politiques ? Décryptage.

Sa cote de popularité n’avait pas été aussi élevée depuis février 2013. En décembre 2015, au lendemain des attentats, François Hollande recueillait 35 % d’opinions positives, contre seulement 15 en octobre. Un rebond qui touche également à son premier ministre Manuel Valls, dont la cote a bondi à 43 % (+11 points en un mois).

En janvier dernier, déjà, après les attaques de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, ils avaient bénéficié du sursaut patriotique. Entre décembre 2014 et février 2015, la popularité de François Hollande avait grimpé de 7 points, et celle de Manuel Valls avaient même augmenté de 14 points, frôlant les 50 % d’opinions positives.

Un phénomène ponctuel

Une embellie qui relevait pourtant d’un épiphénomène : trois mois plus tard, en mai 2015, leur popularité avaient retrouvé leur niveau antérieur. L’effet des attentats de novembre est ainsi déjà en train de s’atténuer, et en janvier la cote de popularité de Hollande est descendue à 24% (+ 11 points) et celle de son Premier ministre à 36% (- 9 points).

Les attentats ne bénéficient pas à tous les partis de la même manière. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les Français n’accordent pas plus leur confiance au Front National après une attaque sur le sol national. La cote de Marine Le Pen a gagné 4 points entre octobre et décembre, une hausse moindre en comparaison des autres.

Un rebond inégal

Le président des Républicains Nicolas Sarkozy a même vu sa popularité baisser, passant de 31% d’opinions positives en octobre à 28 en décembre. Même constat lors des attentats de janvier : +1 point pour Marine Le Pen et +3 points pour Nicolas Sarkozy.

En 2012, suite aux attentats commis par Mohamed Merah, toutes les personnalités politiques avaient en revanche bénéficié d’un regain de confiance : entre février et mai, Nicolas Sarkozy, alors président, a gagné 8 points d’opinions positives, François Hollande, alors candidat à la présidentielle, 11 et Marine Le Pen.

Laura Daniel

Source : TNS Sofres

Les attentats boostent les cotes de popularité des présidents en exercice

« Les attentats font les choux gras de la droite et du FN » entend-on souvent. Pourtant à y regarder de plus près, les chiffres ne montrent aucun effet d’aubaine pour Marine Le Pen. Ponctuellement, l’effet « gestion de crise » post-attentats semble plutôt redorer le blason des présidents en exercice.

La cote de popuarité de Marine Le Pen revigorée par les attentats ? Pas vraiment.
La cote de popuarité de Marine Le Pen revigorée par les attentats ? Pas vraiment.

 

La popularité d’un chef de l’Etat n’a jamais autant augmenté que celle de François Hollande après les attentats. + 20 points après janvier 2015. Le précédent record était détenu par Jacques Chirac, qui avait gagné 12 points après sa réélection.

Un effet de courte durée… En septembre dernier un sondage IFOP pour Le Figaro donnait François Hollande éliminé dès le premier tour en 2017. Bis répetita en novembre : après les attentats, le président se pose en chef des armées, déclarant la guerre à l’Etat islamique qui a attaqué le pays. + 20 points. Avant la débandade des régionales…


L’effet « gestion des attentats » fonctionne quel que soit la couleur politique

 

Avant François Hollande, Nicolas Sarkozy avait lui aussi bénéficié d’un regain de popularité après les tueries perpétrées par Mohamed Merah en mars 2012. Comme à son habitude, Nicolas Sarkozy avait répondu en proposant une série de mesures pour renforcer l’arsenal pénal.

Une gestion de crise bénéfique : en un mois, l’ancien président gagner 7 points, se voyant propulser en bonne place dans la course à la présidentielle. A l’époque, 47% des Français interrogés estimaient que le candidat UMP avait « le plus l’étoffe d’un président de la République, » (+5% par rapport à avant les tueries).

 

« L’effet attentat » sur Marine Le Pen, un fantasme

 

Il est clair que ces attentats confortent les thèmes classiques du FN : les liens supposés entre immigration et insécurité, « l’Europe-passoire », une demande de sécurité accrue … » analysait le 18 novembre le directeur d’opinion de TNS-Sofres.

Pourtant dans les faits, les attentats sont loin de donner des ailes à la présidente du Front National. Mis à part un petit regain de popularité après les tueries de Toulouse et Montauban en mars 2012, les événements ne font guère frémir la courbe de popularité de Marine Le Pen. En janvier, c’est même une chute, -3 points, comme une sanction pour la polémique de la marche républicaine.

Marine Brossard