Raquel Garrido, à prendre ou à laisser

Crédit photo : Wikimedia
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Son désir de rouge remonte à l’enfance. Deux jours après le coup d’Etat du 11 septembre 1973 au Chili, qui renversa le gouvernement du président Salvador Allende, les parents de Raquel Garrido, Guillermo et Maria-Eugenia, ainsi que ses oncles et tantes sont emprisonnés. En cause ? Leur appartenance à l’organisation d’extrême gauche : mouvement de la gauche révolutionnaire. Arrive ensuite ce qu’elle appelle une « vie d’errance et d’exil », partagée entre le Canada, la France, le Brésil, avant de retourner quelques temps au Chili. Dans son lycée international, elle mène sa carrière de « militante », puis rejoint SOS Racisme, où elle devient vice-présidente à 22 ans. De 1993 à 2008, elle milite au Parti Socialiste puis le quitte, en même temps que Jean-Luc Mélenchon. Elle qualifie le PS « d’astre mort ».  Avocate depuis 2011, elle défend le président de la France insoumise et s’occupe des contentieux internationaux et du droit des affaires.

L’art de la polémique

Le 10 septembre dernier, la porte-parole de la France insoumise débarquait sur C8, dans l’émission de Thierry Ardisson, « Les Terriens du Dimanche ». C8, chaîne détenue par un certain Vincent Bolloré. Son arrivée avait déjà fait couler beaucoup d’encre. Mais c’était sans compter les révélations du Canard enchaîné, publiées ce mercredi. Raquel Garrido était connue pour son franc parler, et pour les nombreuses polémiques que ses tweets ont suscité. Désormais, une nouvelle page de son histoire semble s’écrire.

 

BIO EXPRESS

1974 Naissance au Chili
Mars 1975 Exil au Canada
8 septembre 1988 Arrivée en France
1993 Adhère au PS
2000 Mariage avec Alexis Corbière
2008 Quitte le PS
2017 Porte-parole «insoumise» de Jean-Luc Mélenchon

 

Marie Lecoq

La France insoumise peine à montrer l’exemple

La France insoumise semble profiter d’un système qu’elle dénonce. Depuis quelques semaines, certains membres du parti de Jean-Luc Mélenchon font couler de l’encre. Entre une porte-parole épinglée par ses dettes impayées, ou encore un logement social occupé illégalement par ses locataires, la France insoumise ne cesse de faire parler d’elle.

Crédit : Wikimédia
Crédit : Wikimédia

Les Insoumis ne se soumettent pas. L’avocate et porte-parole de la France insoumise, Raquel Garrido, dément les révélations publiées mercredi 11 octobre par Le Canard enchaîné. De nouveau épinglée par l’hebdomadaire satirique, l’Insoumise essuierait une dette de 32 215 euros envers sa caisse de retraite, la Caisse nationale des Barreaux français (CNBF), soit l’équivalent de six ans sans versement de sa part. Les avocats libéraux cotisent au RSI pour la protection maladie et à la CNBF pour leur retraite. Selon Le Canard enchaîné, elle « n’a pas déclaré un sou de revenu à l’Urssaf en 2016 ». L’hebdomadaire précise qu’en mars 2016, Raquel Garrido avait fait l’objet d’un rappel de 6113 euros, réitéré sans suite le 28 septembre dernier. Un « acharnement injustifié » selon la proche de Jean-Luc Mélenchon.

L’insoumise nie les accusations

Raquel Garrido affirme, via des SMS envoyés à Franceinfo qu’elle ne doit rien à l’Urssaf.  Jeudi soir, la porte-parole de la France insoumise s’est contentée de renvoyer les médias vers un obscur communiqué de la Caisse nationale des barreaux français, lequel évoque des « informations inexactes ». En allant encore plus loin dans la contestation, Raquel Garrido tente de répondre aux accusations du Canard enchaîné, entre deux éclats de rire, sur le compte Snapchat de Jeremstar. 

Des insoumis occupent toujours leur HLM

Crédit : wikipédia
Crédit : wikipédia

Le site Buzzfeed l’a révélé hier, le couple Alexis Corbière et Raquel Garrido n’a toujours pas quitté son logement social, du XIIe arrondissement parisien, contrairement à ce qu’avait promis le député insoumis. « C’est compliqué de trouver en deux semaines, mais oui, je vais habiter dans ma circonscription. Est-ce que ça aura lieu dans trois, quatre ou cinq mois, je ne peux pas vous dire », assurait-il à L’Obs, en juin dernier. Le couple paye 1200 euros par mois pour l’appartement de 80 m2 qu’il occupe depuis 2003. Alexis Corbière est rémunéré 7142 euros brut par mois, tandis que sa compagne Raquel Garrido, 7000 euros pour ses chroniques chez Thierry Ardisson. Sans compter ses honoraires d’avocate.

Depuis la campagne présidentielle, la France insoumise milite en un sens: transparence de la vie politique, respect des finances publiques… Mais le candidat de « l’extrême finance » Jean-Luc Mélenchon aurait peut-être oublié de garder un oeil sur ses députés. Raquel Garrido doit toujours de l’argent à l’Urssaf. Pas un-sous-mis pour ces insoumis, donc.

Marie Lecoq

Présidence LR : Julien Aubert jette l’éponge, quatre candidats en lice

Julien Aubert n’a pas réuni assez de signatures. Pour le moment, ils ne sont donc que quatre candidats en lice pour la présidence du parti des Républicains. Les autres élus républicains aspirants au poste ont jusqu’à 20h ce mercredi pour réunir les signatures nécessaires au dépôt de candidature.

Capture écran compte Twitter Les Républicains.
Capture écran compte Twitter Les Républicains.

Ils ne seront – pour le moment – que quatre candidats à se disputer la présidence du parti Les Républicains (LR) : Laurent Wauquiez, Florence Portelli, Maël de Calan et Daniel Fasquelle. Julien Aubert a annoncé ce mercredi après-midi sur Facebook qu’il ne tentera pas sa chance. Comme Laurence Sailliet, il n’a pas réussi à remplir toutes les conditions requises.

Pour postuler, les candidats doivent réunir au minimum 2 347 signatures d’adhérents et celle de treize parlementaires. Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, aurait recueilli 20 500 parrainages d’adhérents et 135 signatures de parlementaires. Dans la matinée, Florence Portelli, maire de Taverny (Val-d’Oise) a quant à elle annoncé le soutien de plus de 5 000 adhérents. Maël de Calan et Danielle Fasquelle devraient déposer leur dossier en fin d’après-midi.

L’élection aura lieu en décembre. Les autres élus aspirant à candidater ont jusqu’à mercredi, 20h, pour déposer leur dossier à la Haute Autorité.

Dorine Goth et Lou Portelli

 

Lancement du « média citoyen » de gauche

Ce mercredi, un nouveau « média citoyen » doit être présenté lors d’une soirée de lancement retransmise sur YouTube. Porté par des sympathisants de la France insoumise, ses fondateurs se défendent de toute propagande.

Crédit : Tiraden CC
Crédit : Tiraden CC

Un « média citoyen » mais « pas une télé Mélenchon ». Ce mercredi, une poignée de personnalités étiquetées de gauche s’apprêtent à présenter un nouveau média d’information, intitulé sobrement « Le Média ». A partir du 15 janvier, le journal d’information sera diffusé tous les soirs, sur internet.  L’objectif affiché : « renouveler le traitement de l’information ». D’ici début décembre, une douzaine de journalistes seront recrutés.

Un média insoumis ?

Le présence à la tête du média de Sophia Chikirou et Gérard Miller n’est pas sans poser problèmes. Respectivement conseillère en communication de Jean-Luc Mélenchon et sympathisant de la France insoumise, la question de leur indépendance et celle du média est soulevée. Face aux questionnements, ils se défendent de toute propagande. Pour preuve, le soutien au-delà des rangs de la France insoumise, dans leur manifeste publié dans Le Monde, le 25 septembre dernier. « Des gens comme Philippe Poutou, Aurélie Filippetti ou Arnaud Montebourg, il est difficile de dire qu’ils sont soumis aux insoumis« , se défend Gérard Miller auprès d‘Europe1.fr.

Le nouveau média, ouvertement engagé dans sa ligne éditoriale, se souhaite « pluraliste, écologiste, humaniste et anti-raciste ». La soirée de lancement de ce mercredi, retransmise sur YouTube à 20h, doit éclaircir la situation juridique et financière du futur média.

Dorine Goth