Accusations de viol : un maire du Puy-de-Dôme définitivement exclu du PS

Accusé de viol par une militante socialiste, un maire du Puy-de-Dôme a été définitivement exclu du Parti socialiste. Le PS a indiqué qu’il s’agissait de la première décision en ce sens de la commission, installée au congrès de Villeurbanne en septembre 2021.

Logo parti socialiste Crédits : Parti socialiste

C’est une première. La commission de lutte contre le harcèlement et les discriminations du PS a définitivement exclu du parti un maire du Puy-de-Dôme accusé de viol sur mineur, a-t-on appris vendredi de sources concordantes et confirmant une information de Mediapart.

En 2020, une jeune militante socialiste de Montluçon (Allier), Chloé Darochas, avait déposé une plainte, classée sans suite depuis. Elle affirme avoir été contrainte à une relation sexuelle en 2017 avec un autre militant, Anthony Palermo, alors qu’elle était âgée de 16 ans, lui-même ayant 21 ans au moment des faits.

Depuis, élu maire de Saint-Eloy-les-Mines (Puy-de-Dôme), commune de 3.500 habitants, en 2020, Anthony Palermo »ne conteste pas avoir eu une relation sexuelle » avec la jeune femme mais « estime que celle-ci était consentie« , souligne la commission dans sa décision rendue mi-avril et consultée par l’AFP. La commission souligne toutefois que « l’expertise psychiatrique diligentée dans le cadre de l’enquête pénale a permis d’établir que la parole de la victime ne pouvait pas être remise en cause dans son fondement« .

Le maire accusé ne démissionnera pas de son mandat

De son côté, Anthony Palermo a indiqué à l’AFP avoir lui-même démissionné du parti le 2 janvier: « J’ai pris cette décision car le PS m’avait informé qu’il devait m’entendre alors que la plainte avait été classée sans suite et je ne souhaitais pas mettre en porte-à-faux mes camarades du Puy-de-Dôme« , a-t-il justifié. L’édile ne compte toutefois pas démissionner de ses fonctions de maire, et assure n’avoir « plus rien à faire avec ce parti qui ne respecte pas une décision de justice », répétant que ses relations avec la jeune femme étaient consenties.

Chloé Darochas de son côté a dit à l’AFP être « soulagée de cette exclusion qui est la bienvenue car il était compliqué pour moi d’être dans les rangs de mon bourreau et mieux vaut tard que jamais ».

Ambre Xerri

Du sursis et cinq ans d’inéligibilité requis contre l’ex-députée LREM Laetitia Avia

L’ancienne députée de Paris est soupçonnée de harcèlement moral sur sept ex-assistants parlementaires entre 2017 et 2020.

Justice © Ezequiel_Octaviano via Pixabay

Un an d’emprisonnement avec sursis et cinq d’inégibilité ont été requis jeudi 1er juin contre l’ex-députée La République en Marche (LREM) Laetitia Avia. Elle est accusée de harcèlement moral sur sept assistants parlementaires entre 2017 et 2020. La défense plaide la relaxe en fustigeant des accusations « contestées et décontextualisées« . La procureure réclame en outre 10 000 euros d’amende à l’encontre de l’ex-députée de Paris. La décision sera rendue le 5 juillet.

Redevenue avocate depuis sa défaite aux législatives de 2022, l’ancienne députée de la majorité est soupçonnée d’avoir « dénigré » et « humilié » ses collaborateurs, d’avoir instauré un « climat de peur » et exigé une disponibilité « 24h sur 24 » de leur part. Selon le parquet, ces faits ont eu des répercussions sur la « santé physique et psychologique » de ses assistants.

C’est à partir des témoignages des sept plaignants qui ont travaillé avec Laetitia Avia, que la représentante du ministère public a pointé « l’excès » et la « répétition » caractérisant le harcèlement moral.

« Humour au millième degré »

L’avocate de la défense, Me Vanessa Friedland, a affirmé qu’ « en réalité, jamais Laetitia Avia n’avait été informée de quoi que ce soit« , soulignant que les plaignants n’avaient pas saisi l’inspection du travail ou consulté le médecin du travail.

Face aux accusations de terreur, l’avocate assure qu' »il y avait une ambiance de travail d’humour au millième degré. Tout le monde participait très activement« , citant les « blagues » des assistants.

Dans ses derniers mots, Laetitia Avia, qui a contesté point par point tout harcèlement lors du procès, a tenu à préciser d’autres éléments, assurant aussi ne « jamais avoir voulu nuire à qui que ce soit« , avant d’ajouter : « On remet en cause tout ce que je suis« .

Eloïse Cimbidhi (avec l’AFP)

Les députés RN ont déboursés 600 000 euros de publicité auprès de Facebook

En quatre ans, les députés français de la délégation européenne Identité et Démocratie, auquel est rattaché le Rassemblement national (RN), ont déboursé plus de 600 000 d’argent public auprès de Facebook. C’est ce que révèle une enquête du Monde, qui dénonce les dépenses du parti d’extrême droite. Ces fonds ont été alloués pour sponsoriser leurs contenus sur le réseau social.

Depuis que ces sommes reçues à des fins publicitaires ont été rendues publiques par la plateforme en 2019, le groupe où siègent les eurodéputés d’extrême droite a investi plus de 440 000 euros. En ajoutant à cette somme près de 200 000 euros d’investissements de la part de comptes individuels de certains membres, le groupe européen est celui qui a le plus misé sur cette stratégie de communication. Les députés concernés défendent une opération légale, qui permet d’augmenter la visibilité des contenus du parti, dont les appels aux dons.

Bien que Marine Le Pen, cheffe de fil du RN, s’affirme comme une fervente opposante aux pratiques des GAFAM, le recours aux achats publicitaires sur Facebook semble répandu auprès de son groupe. À titre d’exemple, Jordan Bardella, numéro deux du parti, aurait lui-même dépensé près de 70 000 euros dans ces sponsors publicitaires.

Charlotte Maury/AFP

 

Retraites : le camp présidentiel déterminé à faire barrage à la proposition de loi de Liot

Les députés de la commission des Affaires sociales ont rejeté ce mercredi l’article 1 de la proposition de loi du groupe Liot qui visait à abroger le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans. Dans la foulée, le président du groupe Liot, Charles de Courson a annoncé vouloir déposer un amendement en session parlementaire le 8 juin pour rétablir l’article. Face aux oppositions, la majorité présidentielle et le gouvernement sont déterminés à empêcher le vote du texte. 

Crédit : Pixabay

À la question : quelle est la probabilité que la proposition de loi visant à abroger la réforme des retraites soit votée le 8 juin, la réponse de Yaël Braun-Pivet est sans équivoque : « faible ». Invitée au micro d’Europe 1 ce jeudi matin, la présidente de l’Assemblée nationale a assuré qu’elle prendrait « ses responsabilités » pour que ce « texte anticonstitutionnel » ne soit pas examiné dans l’hémicycle. « En séance publique, s’il y a un doute sur la recevabilité financière d’un amendement, c’est la présidente de l’Assemblée nationale qui est saisie, donc moi », et comme « je suis très cohérente (…) et que je me suis déjà prononcée, je ne changerai pas d’avis », a-t-elle réaffirmé ce jeudi matin. Autrement dit, même si elle a assuré ne « pas [avoir] encore pris de décision formelle », Yaël Braun-Pivet prévoit de censurer l’amendement qui vise à rétablir l’abrogation de la réforme des retraites à 64 ans. 

Et pour cause, si l’article 1 du texte – celui qui abroge le report de l’âge légal à 64 ans – a été rejeté mercredi en commission des Affaires sociales, le député et président du groupe Liot, Charles de Courson a annoncé qu’il comptait déposer un amendement qui le réintroduirait lors de la session parlementaire du 8 juin. Or, selon la présidente de l’Assemblée, cet amendement est  « inconstitutionnel », et l’article 1 n’aurait « jamais dû être voté en commission des Affaires sociales ». Yaël Braun-Pivet a notamment pointé du doigt le président de la commission des Finances, le député insoumis Éric Coquerel pour avoir « validé le texte malgré son inconstitutionnalité »

 

L’article 40, cheval de bataille du camp présidentiel

Depuis le dépôt de la proposition de loi le 23 mai dernier, l’ensemble du camp présidentiel n’a eu de cesse de dénoncer sa non-conformité au regard de l’article 40 de la constitution. Ce dernier interdit aux parlementaires de soumettre une proposition de loi ou un amendement qui conduirait à diminuer les ressources, ou à aggraver une charge publique. Or, en abrogeant la réforme des retraites qui permet à l’État de générer des recettes, cette loi conduirait à la diminution des ressources publiques. Dans un communiqué, les trois groupes de la majorité présidentielle (Renaissance, MoDem, et Horizons), ont notamment jeté l’opprobre sur une loi qui « conduit indéniablement à une charge annuelle pour les finances publiques de 7,9 milliards d’euros d’ici 2027 et de 15 milliards d’euros en 2030. La solution absurde de financement serait donc de demander aux Français de fumer deux fois plus chaque année et pendant les vingt prochaines années ! ».

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De son côté, la présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, Aurore Berger, a dénoncé ce matin au micro de RMC/BFMTV « des scènes ahurissantes » en commission des Affaires sociales mercredi après-midi. L’ensemble des députés de la Nupes avaient notamment décidé de quitter la salle et de ne pas participer à la suite des débats après que le premier article abrogeant la réforme des retraites a été supprimé. « Compte tenu de la décision que vous avez prise de nous empêcher de véritablement discuter (…), on va vous laisser tranquille, on va vous laisser entre vous », avait déclaré Pierre Dharréville, député communiste. « Quand la démocratie parle, qu’un vote a lieu, mais qu’il ne leur convient pas, alors ils considèrent qu’il n’y a pas de démocratie », regrette Aurore Bergé qui accuse les députés insoumis de « fomenter » une obstruction parlementaire « massive, orchestrée, organisée ». Yaël Braun-Pivet a notamment évoqué le chiffre de « plus de 3 000 amendements déposés en moins de 10 minutes » dans l’objectif d’empêcher le vote du texte.

La majorité présidentielle accusée de « magouilles »

Une stratégie justifiée selon le député insoumis de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière. Il dénonce le comportement du gouvernement qui « fabrique du dégoût, de l’abstention, des gens qui ne croient plus en la démocratie ». Et de déplorer le recours massif du gouvernement aux instruments constitutionnels, et au parlementarisme rationalisé : « [avec] le 49.3 [qui fait passer sans vote une loi], les députés ne peuvent pas voter ; [avec] le 47.1 [qui limite les temps de débats législatifs], non plus ; et l’article 40, on ne peut pas voter. En gros, en macronie, l’opposition n’a aucun droit. »

Invité sur France Info, le député insoumis de la Somme François Ruffin s’est également insurgé contre « toutes les combines et les magouilles » de la majorité parlementaire qui aurait, selon lui, tout fait pour que le texte soit rejeté en commission des Affaires sociales : « Il y a quand même eu une espèce de mercato chez les députés pendant la nuit pour savoir qui siégera en commission des Affaires sociales du côté des LR, pour être sûrs que les esprits libres qui pourraient parler en leur âme et conscience, voter tranquillement, soient écartés. »

Ambre Mathieu-Xerri

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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