En Europe, on divorce plus et on se marie moins

Divorcer ou se marier n’est pas qu’une affaire personnelle. C’est également une question de culture et ces actes révèlent des différences sociétales entre les différents pays de l’Union européenne.

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Assez logiquement, on retrouve la fragmentation classique entre les pays du Nord et les pays du Sud du continent. Les premiers, souvent qualifiés de progressistes, divorcent plus et depuis plus longtemps. Tandis que les deuxièmes, qualifiés de plus conservateurs, divorcent moins et ce, depuis peu.

Aujourd’hui, un Lituanien a environ quatre fois plus de chance de divorcer qu’un Irlandais. En 2015, sur 1 000 habitants, 3,2 Lituaniens divorçaient contre 0,7 Irlandais. L’Irlande a en effet autorisé tardivement le divorce, en novembre 1995, par rapport à ses voisins européens. Depuis sa légalisation, ce taux reste très stable. Mais, si l’on fait le parallèle avec l’Espagne, autre pays ayant adopté tardivement le divorce, en 1981, il peut s’agir d’un effet de génération. Durant vingt ans, le taux de divorce espagnol est resté stable, entre 0,5 et 0,9 pour 1 000 habitants. Puis, une rupture s’observe dans les années 2000, où ce taux double en seulement cinq ans, entre 2000 et 2005, soit vingt-cinq ans après la légalisation du divorce. Le temps que de nouvelles pratiques sociétales se mettent en place.

En France, où le divorce par consentement mutuel a été autorisé en 1975 sous Valéry Giscard d’Estaing, le taux varie peu et se situe exactement dans la moyenne européenne en 2015, soit 1,9 divorces pour 1 000 habitants.

La religion, un facteur explicatif ?

La Pologne, l’Irlande et l’Espagne sont des pays majoritairement catholiques et rendent compte des plus faibles taux de divorce européen. Le divorce n’est pas autorisé par l’institution religieuse qui considère les liens du mariage comme indissolubles.

Malte ne figure pas dans ce classement, mais ce pays également très catholique, vient seulement d’autoriser le divorce, en 2011. Il était le dernier pays européen à ne pas autoriser cette pratique.

Néanmoins, la religion ne peut pas être la seule explication puisque la Lituanie est un pays où la religion catholique est majoritaire et se situe tout de même en haut du classement. Le pouvoir politique pouvant alors entrer en jeu. La Lituanie a, à sa présidence, depuis une vingtaine d’années des personnalités dites sans étiquettes mais qui présentent des sensibilités plutôt sociales-libérales. Contrairement à la Pologne, dont les personnalités politiques ont des sensibilités explicitement plus conservatrices.

Vers une homogénéisation du taux de divorce en Europe

Néanmoins, si la tendance générale du taux de divorce est à la hausse – la moyenne européenne est passée de 0,9 divorces à 1,9 pour 1 000 habitants en une quarantaine d’années – force est de constater que les courbes se resserrent. Et parfois de manière assez brutale pour certains pays.

L’Estonie, après avoir été le pays où le taux de divorce était le plus important au début des années 1990, avec un pic à 5,2 divorces pour 1 000 habitants en 1995, la courbe s’est inversée, rejoignant presque la moyenne européenne actuelle. La Lettonie ayant initiée cette logique dix ans auparavant. Les écarts, flagrants au début des années 1970, sont de plus en plus restreints.

 

 

Quand le taux de divorce s’élève, le taux de mariage s’effondre

La hausse du taux de divorce ne pourrait s’expliquer sans le mettre en corrélation avec la chute du taux de mariage en Europe.
Les pays les plus friands du divorce sont ceux que l’on retrouve également en tête de classement. Les Lituaniens, Lettons et Estoniens sont ceux qui se marient le plus, par rapport à la moyenne européenne, à 4,4 mariages pour 1 000 habitants.

Là encore, une homogénéisation des taux de mariage s’observe. Et plus significative encore que pour le taux de divorce. En dépit des différences culturelles des pays. L’influence de la religion ne semble pas expliquer à elle seule ces variations car, si la Pologne et la Lituanie, deux pays très catholiques où le taux de mariage repart à la hausse depuis les années 2000 – 2005, il n’en est rien pour l’Espagne et l’Irlande, deux pays au sein desquels l’Église pèse tout autant dans les débats de société. Or, le taux de mariage ne cesse de diminuer depuis les années 1980. Là encore, un effet de génération semble expliquer les tendance. De manière générale, les jeunes générations s’écartent des institutions religieuses.

G. de Préval

Le bitcoin, déjà mort ?

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La bulle aura finalement explosé. Neuf mois après avoir atteint la barre des 20 000$, le bitcoin semble stabiliser sa valeur entre 6000 et 8000 $ Que veut-dire cette stabilité retrouvée?

 

La question est posée à la fois par les sceptiques et les investisseurs en bitcoins, alors que la volatilité du bitcoin semble être à son point le plus bas depuis la dernière séquence haussière qui a amené à l’éclatement de la bulle bitcoin. Depuis Janvier, le bitcoin a vu sa valeur être divisée par plus de deux. Son prix reste semble retrouver les niveaux connu avant l’inflation de la bulle, en Novembre 2017.

Pour déterminer ce que font les possesseurs de bitcoins avec leurs devises, on peut s’intéresser à deux indicateurs: le volume de bitcoins échangés par jours en dollars, et le nombre de transactions uniques. Comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous, la séquence inflationniste du bitcoin ( en rouge, de novembre 2017 à Janvier 2018 ) a connu une augmentation significative de la valeur totale en bitcoins échangée par jour , et une augmentation  plus légère du nombre de transactions quotidiennes. En clair: un peu plus de personnes échangeaient beaucoup plus d’argent. C’est là le signe d’une séquence spéculative ou la monnaie s’est achetée pour elle-même, n’a pas que peu été utilisée pour des transactions entre particuliers.

La séquence suivant l’éclatement de la bulle montre d’ailleurs une baisse du nombre de transactions par jour, à son plus bas niveau depuis fin 2016. Alors que le nombre de transactions en bitcoins n’avait qu doublé lors de la bulle,

D’après David Tawil, co-fondateur du fonds d’investissement ProChain Capital, la baisse de la volatilité pourrait continuer et s’expliquer par le fait que les détenteurs de Bitcoins soient désormais en majorité des investisseurs à long terme.

“Une volatilité inférieure est logique car l’illiquidité de Bitcoin montre un manque d’élan. Les acheteurs sont des personnes qui investissent sur une longue période.” David Tawil, co-fondateur du fond d’investissement ProChain Capital

 

Des investisseurs à long terme qui n’utiliseront donc pas le bitcoin au quotidien, n’en développeront pas l’usage. On peut tout de même noter que la tendance est haussière depuis Janvier 2018.

 

Peut-on relier bitcoin et réalité ?

La frénésie spéculative passée, c’st finalement la même question qui se pose avant l’apparition de la bulle. Le bicoin peut-il devenir une monnaie du quotidien ? Sa volatilité à découragé de nombreux commerces. Microsoft, pionnier en matière de politique pro-bitcoin avait autorisé le paiement en bitcoin dès 2014, l’avait suspendu entre Décembre et Janvier 2018 avant de l’autoriser à nouveau.

En Aout dernier, c’est avec l’entreprise Américaine que l’Intercontinental Exchange (ICE), propriétaire du New York Stock Exchange (NYSE), a annoncé la mise  en place de « Bakkt » : une solution de paiement en bitcoin qui devrait, par exemple, permettre le paiement dans tous les cafés Starbucks en bitcoins.

Néanmoins, l’économie Bitcoin a souffert pendant la bulle. Les données du site Coinmap, qui récence les commerce acceptant le bitcoin, se font écho de ce recul

 

Entre Janvier et Octobre 2018, un peu plus de 1700 commerces sont venus s’ajouter à la liste tenue par le site des commerces qui acceptent le bitcoin. C’est presque moitié moins que sur les dix mois précédents. Le site ne mentionne pas non plus les commerce qui n’acceptent plus la célèbre cryptomonnaie, effrayés par sa volatilité. Le chiffre est néanmoins en constante augmentation. Le site, loin d’être exhaustif, compte tout de même plus de 16 000 points d’achats en bitcoins, un chiffre en constante augmentation.

 

Gaël Flaugère

Mac Donalds dans le monde

Polynésie et obésité

On remarque une relation entre le nombre de Mc Donalds par habitants et le taux d’obésité dans les îles du Pacifique. Au Guam, on compte par exemple 8 restaurants pour seulement 16 700 habitants, et le taux d’obésité y atteint le record mondial : 75% de la population est considérée comme obèse.

Mais on remarquera que les moyennes peuvent exagérer les chiffres, quand elles concernent des pays faiblement peuplés. Par exemple, 5000 personnes habitent les Samoa américaines. Rapporté à 100 000 habitants, le nombre de McDonalds (deux) pour les Samoa américaines « gonfle » la valeur.

Mac Donald, mais pas seulement…

Une île du Pacifique ressort : Samoa, avec seulement 0,50 McDo par habitant, ou plus concrètement un seul McDonald pour 200 000 habitants. Pourtant, 47% de la population est obèse : comment l’expliquer ?

En fait, un autre facteur entre en ligne de compte : celui de la génétique. Les Polynésiens auraient des prédispositions physiologiques à l’obésité, comme l’ont démontré des chercheurs de l’Université de Pittsburgh en 2016. Ils ont découvert qu’un quart de la population des Samoa possédait ce gène, qui augmente de 40% le risque d’obésité d’une personne. On peut deviner ce facteur « caché » quand on regarde les valeurs concernant les Samoa américaines dans le second graphique : le taux d’obésité dépasse le nombre de McDo par habitants, ce qui montre qu’une autre donnée augmente ce taux.

Quant aux Européens, ils ne porteraient pas ce gêne, qui serait également très rare chez les Asiatiques. Ceci peut expliquer que l’Europe n’apparaît pas dans le graphique sélectionnant les pays du monde dont le taux d’obésité concerne au moins 30% de la population.

Moyen Orient

Après les îles du Pacifique, ce sont les pays du Moyen Orient qui sont frappés par un fort taux d’obésité. Or, il n’existe pas de lien évident entre le taux d’obésité et le nombre de Mc Do par habitants, comme en Jordanie, avec 36% d’obésité et seulement 0,2 McDo pour 100 000 habitants. C’est aussi le cas pour Macao, en Chine, qui compte 28 McDo pour 60 000 habitants : génétique et gonflement de la moyenne due au faible nombre d’habitants peut expliquer l’apparition du territoire chinois dans le graphique.

Mais comment expliquer que pour les États-Unis par exemple, où il y a relativement peu de McDo par habitants (4 pour 100 000), le taux d’obésité soit de 32% ?

Là encore une donnée nous manque : celle du nombre d’autres chaînes de fast food, comme KFC, Burger King, Pizza Hut ou Dunkin’Donut… Une carte de The Economist montre un nombre conséquent de ces chaînes dans les pays du Moyen-Orient et d’Amérique du Nord : ceux-là mêmes dont le taux d’obésité est élevé, contrairement au nombre de McDo. A l’inverse, les pays sans implantation de fast food ont le plus faible taux d’obésité, soit en Afrique et dans certains pays de l’Asie du sud est.

Qui de la poule a fait l’oeuf

En résumé, le nombre de McDo par habitants n’est pas nécessairement corrélé au taux d’obésité d’un pays : il faut prendre en compte la génétique et les autres chaînes de fast food qui complètent l’offre de McDo.

On ajoutera les habitudes alimentaires, ce qui appelle à une question : une population avec un fort taux d’obésité était-elle déjà sujette à ce phénomène avant l’implantation d’un McDo, et la présence du fast food l’aurait accentué ? Ou est-ce le McDo qui a créé de nouvelles habitudes alimentaires et fait émerger cette maladie ou révélé une prédisposition génétique à l’obésité ?

La réponse est sans doute un mélange des deux… avec ou sans ketchup ?

 

Méthodologie :

Nous avons relevé le nombre de McDo par pays, et rapporté ce chiffre au nombre d’habitants. Les données ont ensuite été confrontées au taux d’obésité des différents pays du globe, sachant qu’une personne est considérée comme obèse lorsque son IMC est égal ou supérieur à 30. (Pour Curacao, les chiffres datent de 1993-94).

 

Fanny Guyomard

En 30 ans, les Français passent trois fois plus de temps devant un écran

Et l’ordinateur supplante peu à peu le téléviseur. Entre 1986 et 2016, le temps passé devant les écrans a presque triplé, passant de 167 minutes à 476. En d’autres termes, en 30 ans, le temps passé par les Français devant un écran est passé de 2 heures et 47 minutes à presque 8 heures.

Cette hausse est largement due à l’émergence des ordinateurs et d’internet. Entre 2010 et 2016, on consacre 100 minutes de plus à ce support. Cette augmentation ne grignote pas sur le temps dédié au téléviseur, qui reste stable. Contre une augmentation de 173% pour l’ordinateur ou internet. A préciser que l’Insee ne tient pas compte de l’usage du téléphone portable.

Avec cette dynamique, le temps à regarder un ordinateur est prêt à dépasser celui devant la télévision. En 2017, Médiamétrie indiquait que la petite lucarne a perdu 1 minute d’audience en 1 an. Aux Etats-Unis, c’est 14 minutes de moins !

Fanny Guyomard