Les livreurs Déliveroo à nouveau dans la rue ce vendredi

Un livreur déliveroo (crédit: creative commons)

A l’appel du Collectif des livreurs autonomes parisiens, les livreurs qui travaillent pour Deliveroo se rassemblent à 14 heures, place de la République à Paris. Une manifestation qui fait suite à de nombreuses autres, les livreurs dénonçant la baisse constante de leur rémunération par la plateforme.

« 4, 80€ aujourd’hui, combien demain ? » Voilà le mot d’ordre de ce rassemblement, en écho aux rassemblements similaires à Lyon ou Bordeaux. 4,80€, c’est le montant minimum d’une course Deliveroo selon les nouveaux tarifs de la plateforme, en vigueur depuis cet été. Depuis l’apparition des vestes vertes et noires de la marque en France, le système de rémunération des livreurs autoentrepreneurs a changé trois fois. Et à chaque fois, dénoncent les livreurs, en leur défaveur.

En grève le dimanche 8, les livreurs entendent désormais se rendre de la place de la République au siège social parisien de la plateforme britannique.

« Penser que Deliveroo vont s’arrêter de baisser les prix, c’est être naïf. Deliveroo est un système qui prospère et fonctionne grâce au travail des livreurs mais ils nous méprisent et nous exploitent » à indiqué le Collectif des livreurs autonomes parisiens (CLAP) aujourd’hui dans un communiqué.

En France, Deliveroo, qui s’appuie sur 10 000 livreurs et 6 000 restaurants partenaires, a annoncé vouloir investir 100 millions d’euros dans les deux années à venir pour son développement.

 

Gaël Flaugère

 

 

Anti-PMA : un air de déjà-vu

Alors que la procréation médicalement assistée pour toutes avait été promis par le candidat Macron, le Comité d’éthique a rendu fin septembre un avis favorable à son extension. Ses opposants, issus de la Manif pour tous, semblent vouloir reprendre le combat là où ils l’avaient laissé en 2013, après l’adoption du mariage pour tous.

Des sympathisants de la Manif pour Tous se rassemblent contre l'ouverture de la PMA.
Des sympathisants de la Manif pour Tous se rassemblent contre l’ouverture de la PMA / wp-caption

Le 25 septembre dernier, la Manif pour tous avait donné rendez-vous à ses sympathisants devant le siège du Comité consultatif national d’éthique (CCNE). Le comité venait de rendre le 18 septembre un avis favorable à l’extension de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes, ainsi qu’aux femmes seules, et une centaine d’opposants comptaient bien faire entendre leurs voix. « Nous sommes de retour », avertissait alors une manifestante à nos confrères de Libération.

Mais que penser du retour en scène des sympathisants de la Manif pour tous, cinq ans après leur échec contre la loi Taubira ? Et si les opposants au mariage pour tous profitaient du climat actuel pour rejouer le match perdu de 2013 ?

Un engagement de campagne

« On demande simplement le consensus, c’est ce qu’avait promis Macron », soupire Héloïse Pamart, responsable presse de la Manif pour tous, faisant référence à la volonté du président d’instaurer un débat « apaisé » parmi les Français.es. Sans surprise, le discours diffère chez SOS Homophobie, où l’on martèle que l’ouverture de la PMA aux couples de femmes était « un engagement de la part du Président de la République et de tout le gouvernement. »

En effet, le candidat Macron s’était prononcé en ce sens. Sur son site de campagne, on pouvait lire la chose suivante : « Nous sommes favorables à l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) pour les femmes seules et les couples de femmes. Il n’y a pas de justification juridique pour que la PMA ne leur soit pas ouverte.  »

Mariage et PMA, même combat ?

Héloïse Pamart le répète à qui veut l’entendre, l’extension de la PMA était prévisible après la légalisation du mariage pour tous : « Depuis 2013, on dit que c’est la conséquence de la loi Taubira et que bientôt, il sera question de la GPA. » En revanche, il ne serait pas ici question de prendre leur revanche sur la bataille perdue de 2013, mais bien de « défendre l’intérêt supérieur de l’enfant ».

Cet intérêt de l’enfant, les sympathisants de la Manif pour tous l’opposent de façon régulière au « droit à l’enfant », brandi, lui, par les pro-PMA. Sur le site de la Manif pour tous, on peut d’ailleurs lire : « Le droit à l’enfant n’existe pas, ni pour les couples homme/femme, ni pour les couples composés de deux personnes de même sexe, ni pour les célibataires. Personne ne peut revendiquer le droit à avoir un enfant au prétexte qu’il désire avoir un enfant. » Car selon les adhérents de la Manif pour tous, l’enfant né de PMA  ne peut pas grandir heureux et épanoui en l’absence de figure paternelle. Ils avaient d’ailleurs lancé le hashtag #PMASanspère, en réponse au « PMA pour tou-te-s » des fervents défenseurs d’une évolution de la loi.

Un « enjeu d’égalité »

Selon SOS Homophobie, la lutte actuelle pour la PMA ne doit pas être associée en permanence à celle du mariage pour tous :  « C’est un vrai combat, aujourd’hui la PMA est réservée aux couples hétérosexuels et l’ouvrir aux couples de même sexe est un véritable enjeu d’égalité. » Et pour le porte-parole de l’association pro-PMA, pas question de se laisser intimider par Ludivine de La Rochère et sa Manif pour tous : « Ce qui compte, ce n’est pas les gens qui s’opposent et descendent dans la rue, ils en ont parfaitement le droit, mais de lutter contre les propos homophobes que certains d’entre eux adressent aux familles homo-parentales. »

Après l’avis favorable du CCNE, un projet de loi devrait être discuté au parlement début 2019.

Caroline Quevrain

A Neuilly, la bataille anti-mégots a commencé

Début septembre, la mairie de Neuilly a lancé une vaste campagne publicitaire anti-mégots. Le but est de responsabiliser les fumeurs et de réduire les coûts de nettoyage, qui reste à la charge exclusive des villes.

La campagne a commencé alors que des débats sur une possible taxation des industriels du tabac sont menés.

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A Neuilly-sur-Seine, les fumeurs n’ont qu’à bien tenir leurs cigarettes en main. Au sol, devant de nombreux magasins et entreprises, des graffitis blancs détonnent. « Les incivilités, c’est vous qui les payez », accompagné d’un mégot écrasé et écrit, en plus petit, « plus de mégots, c’est plus de budget pour les ramasser, c’est moins de budgets pour les fleurs ». Le message est clair.

« Trop de monde à la pause clope »

L’opération de communication, lancée le 5 septembre, a été menée des endroits stratégiques. Notamment devant le lycée Pasteur. Impossible de rater le graffiti, fraîchement peint, à la sortie de l’établissement.

Lila, en première année de classe préparatoire PCSI (Physique chimie sciences de l’ingénieur), cigarette à la main, avoue que cela lui a fait quelque chose. « J’évite au maximum de jeter mes cigarettes par terre mais parfois, y a trop de monde à la pause clope. » Si l’étudiante reconnaît que l’excuse est « facile », le fait qu’il n’existe qu’un point de collecte est un problème, rapporte-t-elle en pointant justement une poubelle dédiée aux mégots qui déborde. « Les collégiens la prennent pour une poubelle normale », déplore-t-elle.

« Discipliner les individus »

Autre endroit stratégique, l’avenue Charles de Gaulle et ses nombreux sièges d’entreprises. « Car, qui dit entreprises, dit pauses café et beaucoup de mégots par terre… », souligne Eve Boulangé, directrice adjointe à la communication de Neuilly. Sur l’avenue, les marquages au sol reviennent à chaque coin de rue.

David, est justement en pause cigarette, devant le siège de RTL. A l’entrée, encore ce même marquage blanc. « Ca n’a pas changé grand chose selon moi. Les salariés avaient déjà l’habitude de jeter leurs mégots. Jusqu’alors, je n’ai jamais été choqué par la quantité de mégots par terre devant l’entreprise », affirme ce salarié qui reconnaît cependant l’utilité d’une telle campagne, au niveau national.

« Ces graffitis doivent servir à faire émerger une prise de conscience personnelle », selon Eve Boulangé. « Le but est de discipliner les individus et de les rendre responsables : tant pour l’impact environnemental qu’économique. »

A Neuilly, pas d’amende de prévue

Car cette incivilité a un coût pour les communes. Et dans un contexte de restriction budgétaire, « il faut faire des économies », précise la communicante. « A Neuilly, nous avons réfléchi à installer des écrase-mégots mais dans certaines villes, certaines poubelles ont pris feu. Nous avons préféré ne pas tenter l’expérience. »

Exit l’amende également. « Le maire [Jean-Christophe Fromentin ndlr] n’a pas évoqué cette option pour le moment. » Contrairement à Paris. Depuis 2015, dans la capitale, jeter un mégot au sol est en effet sanctionné d’une amende de 68 euros.

Si la question de la taxation n’est pas encore évoquée, Brune Poirson, secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Transition écologique a annoncé vouloir faire appliquer le principe de pollueur-payeur auprès des industriels du tabac.

Guillemette de Préval