Qu’attendre de la 76ème Assemblée générale des Nations Unies ?

 

La crise des sous-marins a modifié les règles de la diplomatie internationale, et ce, une semaine avant l’ouverture de l’Assemblée générale de l’ONU. Une occasion unique pour la France de fédérer ses partenaires européens autour de leur autonomie stratégique vis-à-vis des Etats-Unis.

 

Que se passe-t’il  ?

La rentrée de Septembre marque chaque année l’ouverture de l’Assemblée générale des Nations Unies. En 2020, COVID-19 oblige, la 75ème édition de l’Assemblée générale eut lieu virtuellement, par écrans interposés. Cette année encore, la pandémie impose la mise en place de modalités exceptionnelles. Mais grâce aux avancées dans la lutte contre le virus, notamment la vaccination, c’est un format hybride qui a été retenu pour cette 76ème édition.

Réunis à New York du 21 au 27 Septembre 2021, les représentants des 193 Etats membres ont a débattre de plusieurs dossiers d’envergure mondiale, tous plus urgents les uns que les autres.

 

Quels sont les enjeux ?

Pour cette année 2021, le débat général de l’Assemblée est articulé autour du thème suivant : « Miser sur l’espoir pour renforcer la résilience afin de se relever de la COVID-19, reconstruire durablement, répondre aux besoins de la planète, respecter les droits des personnes et revitaliser l’Organisation des Nations Unies. »

Néanmoins, la crise des sous-marins et ses implications tant diplomatiques que géopolitiques risquent d’apporter un contrepoint réaliste à la nature quelque peu idéaliste du thème central des débats.

Outre le maintien de la paix et le désarmement, le développement du continent africain et la promotion des droits humains, l’Assemblée générale devra prendre des résolutions sur d’autres dossiers capitaux.

Ainsi, après plus d’un an de pandémie, la question de la croissance économique mondiale est dans tous les esprits. Pour rappel, la Banque mondiale prévoyait une perte de richesses de 10 000 milliards de dollars pour les années 2020 et 2021.

Autre dossier crucial dans le contexte de la crise au Yémen : la coordination des opérations d’assistance humanitaire. Dossier dans lequel l’Europe, par son attachement aux processus multilatéraux, est très impliquée.

Enfin, le retour des Talibans au pouvoir en Afghanistan et la mise à mort par la France du chef de l’Etat islamique au Sahara rendent ce dossier capital.

 

Quels sont la place et le rôle de la France ?

La France, qui détient l’un des cinq sièges au Conseil de sécurité de l’ONU, est un acteur privilégié des débats qui ont lieu.

Dans le sillon de la crise diplomatique liée aux sous-marins ainsi qu’à la nouvelle alliance « Aukus », c’est l’occasion pour la France de réaffirmer un multilatéralisme fort et efficace.

Une opportunité saisie par les autorités françaises qui, en marge de l’Assemblée générale, organise trois événements dont l’objectif commun est de défendre ses positions sur la coopération internationale.

 

Paul Guillot.

Budget 2022 : le Haut conseil des finances publiques retoque la copie du gouvernement

Incomplet, prévisions trop basses… Le gendarme des finances publiques livre un avis très critique sur le projet remis par l’exécutif.

L’agacement est palpable du côté du Haut conseil des finances publiques (HCFP). L’organisme rattaché à la Cour des comptes a fustigé ce mercredi le projet de budget 2022 du gouvernement, se disant incapable de rendre un avis « pleinement éclairé », car des « mesures d’ampleur » prévues par le gouvernement n’ont pas été intégrées.

« Le Haut conseil regrette ces conditions de saisine », précise t-il dans son avis, et ajoute qu’il « n’est pas à ce stade en mesure de se prononcer sur la plausibilité de la prévision de déficit pour pour 2022 (-4,8 points de PIB) ». C’est la première fois depuis 2016, et le dernier budget du quinquennat de François Hollande, que le HCFP est aussi sévère avec un projet de loi de finances.

Dépenses non budgétées

A l’origine de cet avis critique : des prévisions de dépenses qui ne sont pas intégrées au budget présenté à l’organisme. En effet, l’exécutif n’a inclus ni le plan d’investissement, ni le futur revenu d’engagement pour les jeunes, sur lequel il planche toujours. Ces deux dépenses devraient représenter une enveloppe de plusieurs milliards d’euros.

L’exécutif n’a inclus ni le plan d’investissement, ni le futur revenu d’engagement pour les jeunes, sur lequel il planche toujours. Ces deux dépenses devraient représenter une enveloppe de plusieurs milliards d’euros.

L’organisme précise donc qu’ « une nouvelle saisine du Haut conseil par le gouvernement serait alors nécessaire », au cas où « le scénario macroéconomique et de finances publiques était modifié pour prendre en compte ces mesures ».

Prévision de croissance « prudente »

Du côté des recettes, le HCFP se montre également réservé. S’il estime « plausible » la croissance de 4% attendue pour 2022, il juge en revanche « prudente » la prévision de 6% attendue par le gouvernement en 2021, ce qui laisse présager des rentrées fiscales supplémentaires si l’économie fait mieux.

Le gendarme des finances publiques se montre par ailleurs critique quant aux estimations concernant le marché du travail : selon lui, les prévisions d’emploi sont « trop basses » compte tenu de l’amélioration de la situation économique.

« En 2022, la prévision de recettes et celle de dépenses sont très vraisemblablement sous-estimées », résume donc le HCFP.

Les dépenses « pilotables » en hausse de 12 milliards d’euros

A ce stade, le gouvernement table sur une baisse de 34,5 milliards de l’ensemble dépenses de l’Etat, en raison de la diminution des dépenses de soutien d’urgence et de relance. Mais dans le même temps, les dépenses dites « pilotables », correspondant aux actions des ministères, devraient quant à elle augmenter de 12 milliards d’euros.

Les dépenses publiques représenteraient 55,6% du produit intérieur brut (PIB) en 2022 selon le gouvernement, soit « près de deux points au-dessus (du) niveau de 2019 », et cela sans compter le plan d’investissement et le revenu d’engagement, s’inquiète le Haut conseil.

Se référant à l’endettement public, prévu à 114% du PIB en 2022, l’organisme insiste donc pour que « tout surcroît de recettes par rapport à la prévision soit consacré au désendettement ».

 

 

Le binge-watching vu de l’étranger

Si en France la dépendance aux séries n’est pas encore reconnue comme une addiction méritant un parcours de soins adapté, dans certains pays, comme l’Inde ou le Royaume-Uni, le binge-watching est pris un peu plus au sérieux. 

 

En janvier 2020, le quotidien britannique The Telegraph, révélait que trois personnes avaient été prises en charge à la clinique de Harley Street pour “dépendance excessive au binge-watching”. L’un d’eux, un homme de 35 ans, avait même reconnu avoir mis son emploi en danger alors qu’il passait au moins sept heures par jour devant des séries criminelles. Dans ce cadre, les patients avaient pu bénéficier d’une “ thérapie comportementale cognitive”.

 

Deux ans plus tôt, dans le sud-ouest de l’Inde, un jeune homme de 26 ans a été accueilli au sein du SHUT (Service for Healthy Use of Technology) comme le premier patient de l’histoire atteint d’une addiction de ce type. Sans emploi et fragilisé, il s’était réfugié dans l’univers de Stranger Things. Des séances de sophrologie pour la gestion du stress, ainsi qu’un suivi psychologique et une aide à la réinsertion lui avaient été proposées. 

 

Trois questions à Olivier Szulzynger – Scénariste de Plus Belle La Vie et d’Un Si Grand Soleil 

Olivier Szulzynger a co-créé et dirigé l’écriture de la série Plus Belle La Vie (entre 200 et 2015) avant de créer un nouveau feuilleton quotidien diffusé sur France 2 : Un Si Grand Soleil. 

 

Sur quels éléments s’appuie une série pour fidéliser son public ? 

 

Ce sont les personnages qui accrochent les gens. L’enjeu dans une série quotidienne de prime time, est d’arriver à créer des personnages forts, auxquels le public s’identifie. Ensuite, le cliffhanger est un élément déterminant : il crée suffisamment de suspens pour donner envie aux téléspectateurs de revenir au prochain épisode.

 

Quels sont les ingrédients d’un personnage auquel le public s’attache ? 

 

Tout d’abord, on ne crée pas un personnage mais une famille de personnages. Ils sont à taille humaine mais en même temps ils vivent en un an ce que l’on ne vivra jamais en une vie. Le casting est déterminant pour la trajectoire que prendra le personnage, quoique son caractère soit un tant soi peu défini à la base, c’est finalement au fil du temps qu’il est affiné en fonction de ce qui émane du comédien et de la manière dont il se l’approprie. 

 

Dans une série quotidienne comme PBLV ou Un Si Grand Soleil, qui s’inscrivent dans la durée, comment recruter un nouveau public ? 

 

Sur une série comme PBLV, qui existe depuis plus d’une dizaine d’années, la narration est devenue extrêmement complexe, avec une foultitude de personnages et d’événements, ce qui fait qu’elle n’arrive plus à recruter, pire encore elle décline. Dans sa période la plus prospère, il y a une dizaine d’années, la série rassemblait environ 12 millions de téléspectateurs. Aujourd’hui elle est descendue à environ 5,5 millions. Pour ce qui est d’Un Plus Grand Soleil, nous sommes encore en phase de recrutement, l’audience progresse toujours – elle se trouve actuellement entre 3,5 et 4,2 millions de téléspectateurs par soir – et cela est dû notamment au fait que nous bénéficions d’un créneau horaire avantageux (20h40). De plus, nous offrons régulièrement des “portes d’entrées” au nouveau public, puisqu’environ tous les mois, nous ouvrons de nouvelles arches dans l’intrigue avec un élément fort. À partir de cela, de nouvelles personnes peuvent être encouragées à s’agréger. Enfin, nous nous appuyons sur la pédagogie grâce aux résumés en début d’épisodes.