Ce vendredi, la police a évacué les toxicomanes qui se sont installés depuis le début de l’été aux abords des Jardins d’Éole et de Stalingrad. Le bras de fer entre la maire de Paris Anne Hidalgo et le préfet de police Didier Lallement s’intensifie alors que le maire de Pantin et le président du département de Seine-Saint-Denis ont exprimé leur opposition à ce projet.
Les toxicomanes du secteur des jardins d’Éole et de Stalingrad à Paris, actuels points de fixation des usagers du crack du nord-est parisien, ont été évacués vendredi matin par la police pour être regroupés un peu plus loin. Plusieurs cars ont été mobilisés pour emmener la cinquantaine de toxicomanes vers la place Auguste-Baron située dans le quartier des Quatre-Chemins de Pantin et d’Aubervilliers.
Soulagement relatif à la mairie de Paris
La maire de Paris Anne Hidalgo a réagi par un communiqué suite à l’évacuation policière des toxicomanes des rues Riquet et Aubervilliers, secteur des Jardins d’Eole.
L’élue a souligné qu’elle réclamait cette intervention depuis « plusieurs mois« , en précisant que « cette évacuation ne devait pas conduire à la reconstitution d’un nouveau supermarché du crack dans un autre lieu à Paris« . Elle souhaite que ces toxicomanes soient pris en charge au sein d’unités de soins.
Ma réaction à la suite de la décision du Préfet de Police d’évacuer la scène de trafic et de consommation de crack des rues Riquet et Aubervilliers. pic.twitter.com/wjbZ3AOtfZ
De son côté, le maire de Pantin Bertrand Kern annonce s’opposer à l’installation. Dans un communiqué, il demande d’urgence un rendez-vous au Premier ministre afin qu’il « prenne toutes les mesures sanitaires, sociales et sécuritaires indispensables« . Il conteste l’opération du ministère de l’Intérieur, dont il assure qu’elle s’est faite sans concertation avec les élus locaux.
Bertrand Kern s’est exprimé sur le sujet lors d’un point presse. Il a réagit au micro de BFMTV : « La solution, ce n’est la prise en charge sanitaire et sociale de ces personnes, ce n’est pas de les parquer dans un endroit« .
Bertrand Kern, maire de Pantin: sur l’évacuation des toxicomanes de Stalingrad: « La solution, c’est la prise en charge sanitaire et sociale de ces personnes, ce n’est pas de les parquer dans un endroit » pic.twitter.com/tteY5n04PE
Le président de la Seine-Saint-Denis s’oppose également
Stéphane Troussel, président du département de la Seine-Saint-Denis affirme ne pas accepter l’opération « sur la forme » ni « sur le fond« .
Il dénonce une action qui n’est pas pérenne « sans la prise en charge sanitaire et thérapeutique adaptée des personnes toxicomanes », rejoignant la proposition d’Anne Hidalgo de mobiliser les hôpitaux franciliens.
Stéphane Troussel ne considère « pas sérieux » l’argument du préfet de police qui justifie le déplacement des toxicomanes par l’absence de proximité immédiate d’habitations ou d’écoles dans le quartier des Quatre-Chemins.
🚨 Communiqué | L’opération policière visant à déplacer les personnes toxicomanes aux portes de la #SeineSaintDenis est inacceptable ! Inacceptable pour les habitant.e.s, et pour les toxicomanes à qui aucune solution sanitaire durable n’est proposée 👇https://t.co/RWRxm7oacM
Le Conseil d’Etat a confirmé vendredi la validité de la dissolution des associations Baraka City et CCIF par le gouvernement fin 2020. Le CCIF qualifie cette décision de tournant vers « l’arbitraire politique et répressif en France ».
Une décision qui avait fait grand bruit fin 2020. La dissolution en novembre et décembre dernier des associations Collectif contre l’islamophobie (CCIF) et Baraka City a été validée par le Conseil d’Etat vendredi. Cette décision vient confirmer l’action du gouvernement contre ces deux groupements l’année passée, à la suite de l’assassinat de Samuel Paty par un jeune extrémiste islamiste.
Le CCIF a réagi à cette annonce en fustigeant un « tournant majeur dans l’institutionnalisation de l’arbitraire politique et répressif en France » dans un communiqué. L’association a considéré que cette décision « ouvrait la voie vers le délit d’opinion ».
La fermeté du gouvernement à l’égard de ces deux associations avait créé la controverse. Elles étaient toutes deux accusées d’avoir participé à la campagne de lynchage contre le professeur d’histoire-géographie Samuel Paty, décapité en pleine rue à Conflans-Sainte-Honorine le 16 octobre 2020.
Le CCIF était allé jusqu’à déposer plainte en diffamation contre le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin devant la Cour de justice de la République. Gérald Darmanin avait qualifié l’association d’ « officine islamiste » œuvrant « contre la République ».
Unsplash, Caspar Camille Rubin – Photo libre de droit
Avec la présence de quelques représentants de l’Etat et des chaînes de vulgarisation, la plateforme Twitch permet de sensibiliser certains utilisateurs aux enjeux politiques, mais n’est pas une recette miracle pour les emmener jusqu’aux urnes.
Alors qu’Eric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon débattent sur le plateau de BFM TV, le 23 septembre, plusieurs streamers diffusent et commentent le débat sur leur chaîne Twitch. Ils ont réuni 100 000 personnes avides de suivre la confrontation. Signalés par BFM TV, Hugo Decrypte, Sardoche et Dany Caligula ont été bannis de la plateforme pour 48 heures. Le hic ? Le débat est la propriété intellectuelle de BFM TV qui a attiré 3,81 millions de téléspectateurs. Sans oublier que BFM TV possède sa propre chaîne Twitch et proposait à près de 12 000 utilisateurs un live commenté par ses propres streamers. Il y a donc un public réceptif aux débats commentés en direct sur Twitch et diffusés de manière moins traditionnelle. « C’est une nouvelle manière d’avoir un débat politique » affirme Lisa Bolz, chercheuse au Celsa.
Une politique plus accessible
Les streamers permettent de rendre plus intelligible à un certain public des discours politiques ou des débats dont tout le monde ne maîtrise pas les enjeux. Depuis 2015, Jean Massiet vulgarise la politique sur Twitch et rassemble une communauté de plus de 100 000 personnes. Sa chaîne « Accropolis » propose notamment de décrypter en direct les débats à l’Assemblée Nationale. « Il y a un public pour cette écoute active. Il y a un public qui a envie d’un décryptage en temps réel, qui n’a pas forcément envie d‘écouter tout ce qui est dit dans un débat », explique Philippe Moreau Chevrolet, professeur de communication politique à SciencePo et président de MCBG Conseil, C’est extrêmement satisfaisant que quand on a du temps pour faire ce travail de vulgarisation politique, d’échange et d’explications, on fédère un public. »
C’est également une manière plus directe de s’adresser à des viewers habitués à échanger en direct et qui souhaitent interagir avec les politiques, leurs poser des questions et avoir une réponse instantanément. »C’est un moyen de parler en dehors des cadres, de parler plus longtemps, d’une autre manière et avec moins de filtres, explique Lisa Bolz, C’est la fonction commentaire, c’est cet échange qui ajoute quelque chose entre l’utilisateur de la plateforme et le politique ».
Les politiques se rendent aussi plus accessibles. Ainsi, le député Ugo Bernalicis (LFI) a affronté Denis Masséglia (LREM) sur le jeu League of Legend, lors d’un live diffusé sur Twitch, en juin 2021, juste avant les élections régionales et départementales.
Arrêtez tout ! Le premier show politique sur les jeux vidéos c’est maintenant sur https://t.co/dPqeBSO7mp !
S’exprimer sur Twitch ne permet pas à coup sûr de toucher un nouveau public ou de l’inciter à voter. « C est un public qui est moins intéressé par la politique, donc il ne suffit pas d’être sur Twitch. Ce qu’il faut aussi, c est que le discours et les enjeux les intéressent. Il faut qu’il y ait une concordance entre le support, qui est effectivement plus accessible et utilisé, et le message doit être jugé impactant et utile. (…) Sinon, ça ne vous convaincra pas qu’il faut absolument aller voter. », affirme Arnaud Mercier, professeur en sciences de l’information et de la communication.
Mais ces codes, Jean-Luc Mélenchon, candidat à la présidentielle, les connaît. Philippe Moreau Chevrolet précise qu’il « ne pratique pas la langue de bois » et « sa posture à mi-chemin entre le populisme et la figure du sachant, un peu à la Bernie Sanders, c’est quelque chose qui répond aux aspirations des utilisateurs Twitch« .
Le Premier ministre Jean Castex, au contraire, rate son coup, le 14 mars. Alors qu’il participe au live Twitch du journaliste Samuel Etienne, il est en décalage avec les codes de Twitch. « Les utilisateurs de Twitch cherchent quelque chose qui a du fond et qui soit sans langue de bois. L’échec de Castex sur Twitch, c était qu’il y avait un décalage de culturel phénoménal. Il y a une pratique sur Twitch, c est que les questions appellent de vraies réponses. (…) Les politiques français ne savent pas communiquer avec les internautes directement. Il leur faut toujours un intermédiaire.« , explique Philippe Moreau Chevrolet.
C’est moi qui invite, mais c’est vous qui posez les questions !
Une nouvelle « Grève mondiale pour le climat » s’organise toute la journée à l’initiative de Fridays for future de Greta Thunberg. La militante suédoise est aujourd’hui à Berlin. Si en France, des rassemblements devraient avoir lieu à Paris, Bordeaux, Nantes et Brest, en Allemagne des rassemblements sont attendu dans plus de 200 villes.
Deux jours avant les législatives allemandes, des milliers de défenseurs de l’environnement, menés par Greta Thunberg, ont réclamé vendredi des mesures plus fortes contre le réchauffement climatique. Leurs revendications sont adressées aux candidats en lice pour les élections qualifiées de vote « du siècle » par Luisa Neubauer, responsable en Allemagne du mouvement Fridays for future. Selon les organisateurs, 100 000 personnes se sont jointes à la mobilisation.
[#FridaysForFuture] Our team joined the climate strike today in Berlin! Greta was there too 🙌!
Lors de la manifestation, Greta Thunberg a reproché aux partis politiques de « ne pas en faire assez » pour lutter contre le réchauffement, dans un discours adressé à des milliers de personnes mobilisées à Berlin pour défendre le climat. « Oui, nous devons voter et vous devez voter. Mais n’oubliez pas que le vote seul ne suffira pas. Nous devons continuer à descendre dans la rue et à exiger de nos dirigeants qu’ils prennent des mesures concrètes en faveur du climat« , a lancé l’activiste suédoise.
En Allemagne, les candidats écologistes, à l’issue d’une campagne jugée décevante, obtiendraient 15% des intentions de vote selon les derniers sondages en s’adjugeant la troisième place devant le parti libéral (12%). Leur tête de liste, Annalena Baerbock, s’est jointe vendredi 24 septembre à la manifestation pour le climat organisée à Cologne avant de boucler sa campagne non loin de là, à Düsseldorf.