Le sans gluten: effet de mode ou sain-Graal des régimes ?

Le gluten est devenu l’ennemi alimentaire numéro 1 des Français. Adopter le régime “gluten-free” permettrait non seulement de perdre des kilos superflus mais aussi de garder une forme olympique. Les produits se substituant à cette protéine du blé se trouvent maintenant partout : dans les supermarchés, au restaurant. Les bons conseils se multiplient sur Internet. Mais face à ce phénomène de mode, les professionnels de santé restent sceptiques. Car les vertus du sans gluten restent à prouver, hormis pour les véritables allergiques, pour qui ce régime n’est pas un choix.

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Après Novak Djokovic, c’est au tour d’ Oprah Winfrey, Lady Gaga et Miley Cyrus de s’essayer au régime sans gluten. L’objectif ? Se soigner pour l’un, maigrir pour les autres. Cette protéine contenue dans certains céréales comme le blé, l’orge, le seigle et l’avoine permet de donner de l’élasticité aux aliments. Par extension, elle sert de liant dans de nombreux produits et se retrouve ainsi dans des plats préparés, dans la charcuterie ou même dans la bière. Déclaré intolérant au gluten en 2011, le numéro 1 mondial du tennis a adopté ce régime très restrictif et supprimé pain, pâtes, et tout ce qui contient du gluten de son alimentation. Devenu l’icône de la gamme sans gluten de Gerblé, il ne manque pas de vanter les mérites d’un régime gluten-free. D’autant plus que ses résultats sportifs sont au rendez-vous. “Effet Djokovic » immédiat. Adopter le régime sans gluten : remède miracle pour digérer plus facilement et se sentir bien dans ses baskets.

Le réseau gluten-free

Et si le sans gluten a envahi le monde du showbiz, il s’est également propagé sur la toile. Les blogs et sites consacrés au monde “gluten-free” se multiplient. Les internautes partagent des recettes, mais aussi des bons plans à l’image du site www.sortirsansgluten.com qui répertorie les endroits où manger sans gluten à Paris. Parmi eux, My Free Kitchen tenu par Philippe et Carole Kanaan. En 2012, Carole est diagnostiquée allergique au gluten et au lactose. Le frère et la soeur décident alors de créer un restaurant “100% bio, 100% sans gluten, 100% sans lactose”. Dans la capitale, les adresses commencent à fleurir tandis qu’aux Etats-Unis et au Royaume-Uni on ne les compte plus.

My Free Kitchen : 100% bio, 100% sans gluten, 100% sans lactose (vidéo Camille Roudet)

Le sans gluten fournit aussi son lot d’idées insolites comme une galerie de tableaux revisitée où un ingrédient manque à l’appel.

http://glutenimage.tumblr.com/post/112145053001/daprès-giuseppe-arcimboldo

Et pourquoi pas en profiter pour trouver l’âme-soeur ? Ca semble possible avec « Glut’aime, l’amour sans gluten », le nouveau site insolite de rencontre français.

“Je digère mieux depuis que j’ai arrêté”

Une propagation dans les médias, des bienfaits supposés et de plus en plus d’adeptes. Parmi eux, Olivia Simard. A 19 ans, l’ étudiante en licence d’anglais a choisi d’arrêter le gluten depuis neuf mois et ne regrette pas. « Je faisais des crises d’asthme, et mon médecin m’a suggéré d’arrêter le gluten. Je n’ai pas fait de test pour confirmer une allergie. Toutefois, je me sens réellement mieux, je suis plus dynamique et reposée. Je m’autorise tout de même quelques entorses, même si je l’ai supprimé en grande partie de mon alimentation ». Noémie (prénom modifié), mère de deux enfants intolérants, a aussi décidé d’adopter le régime de ses garçons. “En ce qui me concerne, je ne suis pas allergique ou intolérante, mais j’observe une nette amélioration. Je digère par exemple mieux mon plat de pâtes sans gluten qu’avec” explique la directrice artistique de 45 ans.

Une économie florissante

Arrêter le gluten semble d’autant plus facile que les industries agro-alimentaires n’ont pas m’y longtemps à surfer sur cette nouvelle vague. La vente du sans gluten paraît atteindre son paroxysme avec une croissance supérieure à 40% pour l’année 2014. D’abord réservé aux magasins bio spécialisés tels La Vie Claire ou Naturalia, les produits sans gluten envahissent aujourd’hui les grandes surfaces. A l’image de Gerblé, pionnier, c’est maintenant au tour de marques discount de proposer une gamme sans gluten. Sur chaque produit, se dessine un épi de blé barré. Mis en place par l’AFDIAG (association française des intolérants au gluten), ce logo assure que l’aliment contient moins de 20 mg/kg de gluten. Aujourd’hui, près de 110 sociétés l’affichent, tant des entreprises pionnières telles que Fleury Michon, qui propose des plats préparés sans gluten, que des nouveaux entrants sur le marché.
Malgré cette offre grandissante, les prix pratiqués restent très élevés. Un paquet de pâtes pouvant être jusqu’à cinq fois plus cher sans gluten.

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(Source : La vie claire et Leclerc)

Cela ne semble pas arrêter les gluten free, convaincus que le jeu en vaut la chandelle. “Depuis que j’ai arrêté le gluten, je me sens moins ballonnée après les repas. Cela vaut le coup d’acheter quelques produits un peu plus chers”, ajoute Olivia Samard. Cette démocratisation profite aussi aux malades coeliaques car l’offre s’agrandit. “Heureusement, les produits sans gluten se démocratisent, on en trouve plus facilement. Toutefois, cela reste un budget très important, j’espère que les prix vont baisser. » déplore Noémie (prénom modifié). A l’étranger, les prix du sans gluten ont déjà chuté car la démocratisation est arrivée plus tôt. L’Angleterre ressemble à un paradis pour gluten-free autant l’offre est importante et les prix cassés. “ Quand je vivais en Angleterre, je trouvais beaucoup plus de produits et à des prix plus raisonnables. En France, c’est maintenant beaucoup mieux car l’offre s’étend mais cela reste beaucoup plus cher” explique Carole Kanaan, gérante du Restaurant My Free Kitchen. Même chose en Espagne. Dans un Mercadona, une enseigne de grande surface très présente dans le Sud, un paquet de pâtes de 500g sans gluten coûte environ 2 euros pour le double en France.

Dans les supermarchés, l'épi de blé barré apparaît dans les rayons
Dans les supermarchés, l’épi de blé barré apparaît dans les rayons

Mais qu’en pensent les médecins ?

Les patients en quête de réponses sur le mystérieux gluten se succèdent dans les cabinets des diététiciens. Julien Rebeyrol, diététicien et nutrionniste du sport à Lyon admet voir de plus en plus de personnes se questionnant sur cette protéine même si quatre sur cinq ne se révèlent finalement pas intolérants. Pour certains, cela releverait d’une tendance à l’orthorexie, l’obsession de manger sain à tout prix. “Avant le grand méchant, c’était le lactose. Maintenant c’est le gluten. Après ce sera autre chose” explique t-il. Selon lui, les coupables : les industries agro-alimentaires qui favorisent les psychoses alimentaires et entretiennent cette mode. “Ces régimes sont juste un business ! Il s’agit de donner l’impression de manger sain, alors que ce n’est pas le cas.” reprend Camille Petit, diététiciene à Paris. Et le régime sans gluten comme amincissant ? Une ineptie pour les deux spécialistes. “Le gluten est contenu majoritairement dans des féculents et on a tendance à croire qu’ils font grossir, à tort. Au contraire, ils sont nécessaires à notre alimentation et il faut en manger à tous les repas” poursuit le lyonnais. “Evidemment, celui qui arrête cette protéine fera beaucoup plus attention à ce qu’il mange et va certainement mincir. Mais ce sera exactement la même chose s’il arrête de manger du lait ou de la viande “ ajoute Camille Petit.

Y’a t-il des risques ?

L’avis des deux médecins est ainsi sans appel: un patient ne doit pas arrêter le gluten s’il n’est pas intolérant. “ L’arrêt de la protéine pourrait rendre allergique. A force de ne plus ingérer de gluten, le corps pourrait répondre par la production d’anticorps en le rejetant. Il ne faut donc pas prendre cela à la légère. Cela peut réellement se révéler dangereux.” explique Julien Rebeyrol. Cependant, il faut ajouter que la recherche sur le gluten se poursuit et qu’aujourd’hui, cette crainte n’est pas prouvée scientifiquement. De plus, Jean Brice Cazals, gastroentérologue à la Clinique Esquirol d’Agen note que dans la majorité des cas, les “gluten free” diminuent leur consommation de gluten sans pour autant l’arrêter complètement tant ce régime est restrictif. “ Je ne vois pas d’inconvénients à diminuer le gluten si le patient se sent mieux dans le sens où il ne l’arrêtera jamais complètement.”

Une tendance à l’auto diagnostic

Autre sujet d’angoisse : l’auto diagnostic trop systématique. “A force d’entendre des choses sur les soi-disants effet du gluten, les gens ont de plus en plus tendance à le supprimer d’eux-même, sans consulter. C’est là où est le problème”, reprend le nutritionniste du sport. Un test sanguin pour rechercher une intolérance au gluten coûtant 90 euros, cela peut être un frein à une consultation médicale. “ Il y a encore peu de temps, les médecins généralistes n’avaient pas le réflexe de s’interroger sur une intolérance au gluten, car c’était moins médiatisé qu’aujourd’hui. Vu le prix du test sanguin, je peux comprendre que les gens diminuent d’eux-mêmes le gluten sans pour autant faire un test ” nuance Jean Brice Cazals. Marina Cavata, à l’inverse, a découvert l’intolérance au gluten grâce à la médiatisation du phénomène et a fait le choix de se rendre chez un spécialiste. “Dès que je mange des pâtes, des pizzas ou des gâteaux, j’ai certains symptômes qui correspondent à une allergie au gluten, comme des diarrhées ou des maux de ventre. Actuellement j’attends les résultats de ma prise de sang pour savoir si je suis allergique ou simplement sensible à cette protéine” raconte la jeune femme.

Allergique ou intolérant ?

En effet, selon Jean-Clément Farine, gastroentérologue à la clinique Sainte Marguerite à Toulon, il faut bien distinguer intolérance et allergie au gluten. Seul 1% de la population, soit environ 500 000 personnes seraient concernés par la maladie coeliaque. En revanche, 6% à 8% de la population serait sensible. “Concrètement, il y a plus de patients diagnostiqués cœliaques tout simplement parce qu’on connaît mieux la maladie et qu’on effectue plus de tests”, poursuit le docteur Jean Clément Farine. « On peut la diagnostiquer en faisant une prise de sang. On recherche alors des anticorps qui révèlent l’allergie au gluten. On confirme ensuite le diagnostic avec une biopsie de l’intestin grêle.” En cas d’allergie au gluten, on observe une atrophie des villosités de l’intestin grêle. Le corps n’est plus capable d’absorber correctement les nutriments, ce qui peut provoquer des carences. Les symptômes sont souvent des diarrhées, une grande fatigue. Le vrai problème concerne l’intolérance au gluten. “Il existe une cinquantaine de tests pour détecter l’intolérance : or aucun d’entre eux n’est valable, ni scientifiquement prouvé. C’est là tout le travail de la recherche” analyse t-il. En réalité, l’intolérance semble être une catégorie fourre-tout puisqu’il s’agit d’un mal sans preuve biologique.

Le sans gluten comme régime miracle reste donc encore à prouver. Les spécialistes s’interrogent toujours autant sur les bienfaits que les méfaits d’un tel mode de vie. Mais, à ce jour, bannir le gluten de son alimentation ne semble pas légitime tant cela est contraignant lorsque l’on est pas intolérant. D’autant plus que derrière la lubie existe une véritable maladie, parfois décrédibilisée par ce phénomène de mode. Le régime sans gluten répond à une tendance plus large, presque obsessionnelle, de manger toujours mieux, sans édulcorants, sans conservateurs, sans matière grasse et maintenant sans gluten. Et les industries agro-alimentaires amplifient le phénomène dans la course aux produits les plus sains. A se demander ce qui, après le gluten, sera le nouvel ennemi à combattre pour atteindre le saint régime.

Cyrielle Cabot

 

 

La carte des 20 premières librairies françaises

Chaque année, Livres Hebdo publie le classement des 400 librairies françaises. Les critères sont ceux du chiffre d’affaire, de l’effectif, de la surface et du nombre de titres proposés. L’édition 2014 laisse apparaitre un retour en force des librairies indépendantes. Parmi les 20 premières, six détiennent le label LIR (en jaune), destiné à « reconnaître, valoriser et soutenir les engagements et le travail qualitatifs des libraires indépendants ».

La Belle Hortense, une cave à vin-librairie

La diversification des librairies a un nouveau visage à La Belle Hortense. Dans ce bar à vin on peut aussi acheter des livres. Un mélange d’univers qui fonctionne plutôt bien même si l’activité principale reste la vente de boissons.

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Du vin et des livres. Voilà une alliance qui attire l’oeil des passants au 31 rue vieille du temple dans le quatrième arrondissement de Paris. La Belle Hortense revêt tous les atours du bar à vin mais aussi les éléments principaux de la librairie. De prime abord, on se croit dans un bar classique, mais très vite, on remarque les grandes étagères avec un large choix de livres à acheter ou simplement feuilleter.
Fondé en 1997 par Xavier Denamur et une ancienne attachée de presse des éditions Actes sud, cet endroit propose également de la restauration, une cave et une galerie. « C’est un espace où tout s’articule. Le concept repose sur les livres et le vin, qui sont deux éléments importants de la culture française. Les gens viennent boire un verre, ils peuvent rester des heures, acheter des livres, les lire sur place », raconte la dynamique Brigitte Le Guern, gérante de l’établissement depuis quinze ans et véritable maîtresse des lieux. C’est cet esprit de partage et de temps suspendu qui charme les clients.
Derrière la devanture bleue, se cache un univers convivial, où se mêlent les bonnes choses et la culture. « J’aime venir ici car j’ai l’impression d’être dans un appartement, il y a beaucoup de gens du quartier ou d’ailleurs et tout le monde se parle. Et quand on est tout seul, c’est très agréable de s’installer avec un bon livre, c’est un excellent compagnon », confie Antonio Cacciatore, client depuis déjà cinq ans.

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Installée au comptoir, Vivien Cahn, jeune étudiante Erasmus venue d’Allemagne, savoure sa boisson, absorbée dans sa lecture des Fleurs du mal de Baudelaire, qu’elle vient tout juste d’acheter. « Je suis passée devant la Belle Hortense plusieurs fois en allant à l’université et à chaque fois j’ai eu envie de rentrer. J’aime beaucoup les livres et les cafés qui proposent quelque chose de différent », sourit la jeune femme.

« Le vin reste le nerf de la guerre ici »

Dans la douceur d’une soirée printanière, les clients sont fidèles au rendez-vous. Installés au bar, en pleine conversation, à la recherche d’un livre dans les étagères ou dans la salle du fonds, pour discuter tout en profitant de l’exposition du mois, ils sont venus pour passer un bon moment. La Belle Hortense accueille ces gourmands de vin et de lecture tous les jours de 17h à 2h du matin. Une manière pour l’équipe de renouveler le modèle classique de la librairie. « L’avenir de la librairie est terriblement menacé, il faut assurer la pérennité en proposant quelque chose de culturel mêlé à autre chose. Le vin c’est le nerf de la guerre ici », conclut Brigitte Le Guern. Pour elle, la diversification est bien une solution pour son établissement.

Manifestations à New York suite à la nouvelle relaxe d’un policier

Après Ferguson, New York. Pour la deuxième fois en moins de deux semaines, un jury populaire a décidé de ne pas poursuivre un policier blanc impliqué dans la mort d’un homme noir. De nombreux manifestants se sont réunis à New York pour exprimer leur indignation.

@l'obs
« I might be next » (« je suis peut être le prochain ») : un manifestant s’indigne dans les rues de New York suite à la relaxe du policier responsable de la mort d’Eric Holder, un afro-américain.

Depuis deux soirs, la colère gronde dans les rues de New York. La décision du grand jury de Staten Island de ne pas inculper Daniel Pantaleo, le policier impliqué dans la mort d’Eric Garner, un père de famille noir, a remué le couteau dans la plaie. Le 24 novembre, un autre grand jury prenait une décision similaire à Ferguson, dans le Missouri. En ne retenant aucune charge contre le policier qui avait abattu Michael Brown, un adolescent noir, de violentes manifestations avaient éclaté à Ferguson et dans tout le pays.

Eric Garner était soupçonné de vendre illégalement des cigarettes sur le terminal de Staten Island, à New York. Lors de son interpellation, l’homme, qui n’était pas armé, a été plaqué au sol. Daniel Pantaleo a placé son bras autour de son cou pour le maintenir. Eric Garner s’est plaint plusieurs fois de ne plus pouvoir respirer avant de perdre connaissance. Il est décédé quelques instants après son transport à l’hôpital. La scène de son arrestation a été filmée par des amateurs.

« Ferguson est partout »

Jeudi soir, les manifestants étaient plusieurs milliers à s’être rassemblés. Ils ont notamment pris d’assaut le pont de Brooklyn. Dans le cortège, on pouvait lire sur les pancartes « Le racisme tue », « Ferguson est partout » ou encore « La vie des noirs compte ».

Si les manifestations ont été beaucoup plus pacifiques que celles de Ferguson, les forces de l’ordre ont toutefois procédé, selon le New York Times, à plusieurs dizaines d’arrestations. Le maire de la ville, Bill de Blasio, a appelé au calme : « la frustration est compréhensible, a-t-il déclaré. Des siècles de racisme nous précèdent, mais en travaillant ensemble, nous pouvons nous détourner de cette histoire ». Sur Twitter, le maire new yorkais a reconnu son émotion suite à la décision du grand jury.

Réformer les méthodes policières

Jeudi soir, en parallèle des manifestations, un autre homme noir a été abattu par un policier à Phoenix, en Arizona. Lui non plus n’était pas armé. Une énième bavure qui vient s’ajouter à une longue liste de violences policières. Un article des Décodeurs du journal Le Monde explique que la police américaine, poussée par une puissante industrie de la défense, est de plus en plus militarisée.

En réaction à ces bavures policières, la démocrate Hilary Clinton a demandé une réforme du système pénal et des méthodes policières, déplorant que les Noirs aient « plus de chances d’être interpellés et fouillés par la police, inculpés et condamnés à des peines plus longues » que les Blancs. Suite au scandale de Ferguson, le président Barack Obama a quant à lui proposé d’équiper les policiers de caméras embarquées. Le ministre noir de la Justice, Eric Holder, a promis en début de semaine de « nouvelles règles rigoureuses –et des garde-fous solides– pour aider à mettre fin au délit de faciès, une bonne fois pour toutes ».

Fanny Zarifi