Irak : 10 soldats tués par l’Etat Islamique

Ce mardi, au moins dix soldats irakiens ont été tués dans une embuscade du groupe Etat Islamique (EI) dans la province d’Al-Anbar à l’ouest de l’Irak, ont annoncé des responsables locaux et de sécurité. Cette attaque porte à 26 le nombre de soldats de l’armée irakienne tués dans cette zone ces derniers jours.

Un officiel de la police a déclaré que l’EI a attaqué la base de la 1ère Division à Saggar, dans l’est de Rutba, à environ 400 km à l’ouest de Bagdad. Les djihadistes ont d’abord fait usage de roquettes et tiré aux mortiers, avant que d’autres combattants essayent de prendre la base d’assaut à coups de fusils. Les affrontements ont duré deux heures, selon ces sources.

L’EI s’était emparé en 2014 de la quasi totalité de la province désertique d’Al-Anbar, frontalière de la Syrie, de la Jordanie et de l’Arabie saoudite. Mais il a été chassé de ses principales villes, dont la capitale provinciale Ramadi en février 2016 et Fallouja en juin. Depuis, des combattants de l’EI ont continué d’y harceler les forces de sécurité présentes.

Sarafina Spautz

Alep : la trêve n’aura pas eu d’effets

A moins d’une heure de la fin de la « pause humanitaire » décrétée par la Russie à Alep, vendredi, encore aucun civil ne s’était aventuré dans les « couloirs humanitaires », ouverts depuis le début de matinée.

Décidée unilatéralement par les forces russes, soutien du régime syrien, la courte trêve instaurée par la Russie n’aura pas eu d’effets sur la situation humanitaire, dans la ville assiégée par Damas. Alors que les Nations Unies ont très vite déclaré ne pas être liées à l’initiative russe, les rebelles syriens, qui occupent toute la partie Est de la métropole, l’ont rejetée. Selon l’agence de presse officielle Sana, les forces rebelles auraient tiré sept roquettes sur l’axe d’évacuation du Castello, faisant trois blessés.

Cette « pause humanitaire », qui devait expirer à 19 heures (18h, heure française), devait permettre, outre l’évacuation de civils, le départ des combattants rebelles qui le souhaitaient vers d’autres régions sous leur contrôle. Elle intervient alors que les forces dissidentes ont lancé une vaste offensive, le 28 octobre, contre les quartiers Ouest contrôlés par l’armée de Bachar Al-Assad, aggravant encore la situation des habitants.

Le 22 octobre, un premier cessez-le-feu de trois jours mis en place par les armées russe et syrienne avait expiré sans avoir permis l’évacuation de civils et de blessés, ni le retrait de combattants des quartiers Est, où vivent au moins 250 000 personnes. Les habitants de la partie rebelle sont privés d’aide humanitaire depuis plus de trois mois et menacés de pénurie alimentaire.

Winny Claret

L’Afghane aux yeux verts du National Geographic va être expulsée du Pakistan

Le regard de Sharbat Gula a fait d’elle l’une des réfugiées les plus connues au monde. (Crédit : Art by Piyali/Wikimedia Commons)
Le regard de Sharbat Gula a fait d’elle l’une des réfugiées les plus connues au monde. (Crédit : Art by Piyali/Wikimedia Commons)

Célèbre pour avoir fait la couverture du National Geographic en 1985, la réfugiée Sharbat Gula va être expulsée vers l’Afghanistan lundi pour détention de faux papiers.

 

Le regard de Sharbat Gula a fait d’elle l’une des réfugiées les plus connues au monde. Mais trente ans après la publication de son portrait en Une du National Geographic, elle vit encore dans la clandestinité. Poursuivie au Pakistan pour détention de faux papiers, Sharbat Gula doit être expulsée dès lundi du pays pour retourner en Afghanistan, son pays d’origine.

Arrêtée la semaine dernière, la réfugiée avait été condamnée à 15 jours de prison et à une amende de 110 000 roupies (environ 950 euros), après avoir plaidé coupable. « Nous avons déjà payé l’amende imposée à Mme Gula par le tribunal et nous l’emmènerons en Afghanistan d’une façon digne lundi », a déclaré Abdul Hameed Jalili, conseiller chargé des réfugiés au consulat afghan.

A son arrivée, Sharbat Gula doit rencontrer le président afghan Ashraf Ghani à Kaboul où elle recevra les clefs de son nouveau logement. Un dénouement qui fait suite à de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux.

Steve McCurry, l’américain à l’origine du célèbre portrait a réagi à l’affaire sur Instagram : « Elle a souffert tout au long de sa vie et son arrestation est une violation fragrante de ses droits humains ». Le photographe avait rencontré Sharbat Gula pour la première fois en 1984, dans un camp de réfugiés afghans, vers ses 13 ans. Aujourd’hui, c’est une mère de quatre enfants, analphabète, et son mari est décédé.

 

 

Les ONG ont condamné la pression mise par le Pakistan sur ces migrants. Depuis juillet, des centaines de milliers d’Afghans sont retournés à leur pays d’origine, malgré la guerre qui y perdure.

 

Simon Chodorge

Turquie : l’UE extrêmement inquiète après l’arrestation de députés pro-kurdes

Plusieurs députés du parti HDP et les co-présidents de la formation ont été interpellés dans la nuit de vendredi dans le cadre d’une “enquête antiterroriste”.

L’Union européenne “extrêmement inquiète”. La chef de diplomatie de l’UE Federica Mogherini exprime ce vendredi sa préoccupation, après l’arrestation de onze députés pro-kurdes environ et plusieurs dirigeants du parti pro-kurdes HDP (Parti démocratique des peuples), dont le président du groupe parlementaire Idris Baluken. Elle a par ailleurs convoqué une réunion des ambassadeurs de l’UE à Ankara (capitale de Turquie).

La réaction des Kurdes n’a pas tardé puisqu’une puissante explosion portant la marque des rebelles du PKK (organisation armée de l’opposition kurde en Turquie) a fait un mort et une centaine de blessés vendredi matin à Diyarbakir, la “capitale” du sud-est à majorité kurde de la Turquie.

Ces gardes à vue se déroulent dans un contexte de purges des opposants en Turquie, à la suite du coup d’Etat ratée de l’armée en juillet dernier. Le Président Recep Tayyip Erdogan en a profité pour renforcer encore plus son régime, notamment en instaurant l’état d’urgence. Cet état d’urgence, imputé aux réseaux du prédicateur Fetullah Gülen, a permis au Président d’arrêter des milliers de personnes ; militaires, fonctionnaires de toutes sortes, journalistes et citoyens lambdas vus comme opposants.

Le HDP est entré au Parlement turque en juillet 2015. Il avait alors réussi à rassembler au delà de la communauté kurde (15 millions de personnes), devenant un parti moderne ouvert aux femmes et aux minorités. Alors que le HDP dément un quelconque lien avec le PKK, M. Erdogan en a fait sa bête noire, tentant de décrédibiliser dans ses déclaration le parti devenu la troisième force politique du pays.

V.W