Donald Trump saura-t-il éviter la guerre en Corée ?

La marine américaine se prépare à l’éventualité d’un conflit armé avec la Corée du Nord, après les essais balistiques menés par Pyongyang. Malgré les appels au calme émanant de Moscou et Pékin, les tensions entre les Etats-Unis et la Corée du Nord connaissent une escalade inquiétante.

Plus que jamais, l’éventualité d’une guerre avec la Corée du Nord semble envisageable. Izumo, le plus gros vaisseau de guerre japonais, a rejoint lundi la flotte américaine au large de la péninsule coréenne, alors que des bateaux de la marine américaine se réunissent autour de la Corée du Nord. Dans le même temps, en Corée du Sud, un bouclier antimissile (THAAD) a été installé par les Etats-Unis pour se prémunir contre une potentielle attaque de Pyongyang.

« Il y a une chance pour que les Etats-Unis entrent dans un conflit majeur avec la Corée du Nord. Absolument », a annoncé le président américain Donald Trump à l’agence de presse Reuters, dans une interview publiée vendredi. Quelques heures plus tard, la Corée du Nord défiait de nouveau la communauté internationale en procédant à un test de missile balistique, immédiatement condamné par les Nations unies.

« La menace d’une attaque nucléaire nord-coréenne sur Séoul ou Tokyo est réelle », a affirmé samedi devant l’ONU le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson. Selon lui, ce n’est qu’« une question de temps avant que la Corée du Nord développe la capacité de frapper le territoire des Etats-Unis ».

Donald Trump, l’homme dont tout dépend

Les tensions entre la Corée du Nord et les Etats-Unis ont atteint un niveau sans précédent avec l’arrivée au pouvoir de Kim Jong-Un en 2011. Depuis, la Corée du Nord a fortement développé ses programmes balistique et nucléaire, malgré leur interdiction par la communauté internationale. Le pays a mené depuis 2016 deux essais nucléaires et de nombreux essais de missiles balistiques. Son objectif : se doter de missiles nucléaires intercontinentaux capables de frapper le continent américain.

Au moins un million de personnes mourront si la Corée du Nord attaque Séoul, selon les prévisions émanant du département d’Etat américain. Le nombre de mort pourrait monter jusqu’à 25 millions si Pyongyang a recours à l’arme nucléaire. Un enjeu majeur dont l’issue repose en grande partie entre les mains du président américain Donald Trump.

« La Corée du Nord veut un dialogue bilatéral avec Washington. » explique Juliette Morillot, journaliste française spécialiste des deux Corées. « Se relancer dans un traité de paix calmerait tout. Ce que veulent les Nord-Coréens, c’est la reconnaissance, la signature d’un traité de paix et la survie du régime. Pourtant, une action mal interprétée d’un côté ou de l’autre pourrait faire basculer les choses », poursuit-elle. « Il semble que la Corée du Nord ne déclenchera pas les hostilités, et n’attaquera pas la première, mais ils sont prêts à réagir. »

Des signaux contradictoires

Contrairement à la politique de « patience stratégique » à laquelle avait recours Barack Obama pour éviter les dérapages, Donald Trump se montre beaucoup plus tête brûlée. Le président américain a multiplié les signaux contradictoires ces dernières semaines. Il a sous-entendu à plusieurs reprises vouloir mettre un terme aux actions illégales de la Corée du Nord par la force. Lors d’un briefing dédié aux sénateurs américains mercredi dernier, Donald Trump a annoncé vouloir utiliser des « sanctions économiques » et un « recours aux alliés » des États-Unis pour mettre la Corée du Nord à genoux. Vendredi, la Maison-Blanche a déclaré être prête à employer « toutes les options » pour régler la situation, y compris l’affrontement militaire. Le même jour, le secrétaire d’Etat Rex Tillerson a affirmé à la radio être ouvert au dialogue avec Pyongyang.

Dans un dernier retournement de situation, Donald Trump a annoncé lundi être prêt à rencontrer Kim Jong-Un, « si les conditions étaient réunies », afin de mettre un terme aux tensions en Asie de l’est. « Je serais honoré de le faire. (…) Encore une fois, il faudrait que les conditions soient réunies. Mais je le ferais », a-t-il déclaré dans un entretien à l’agence Bloomberg, sans pour autant préciser quelles sont ces conditions.

Moscou et Pékin ont tous deux appelé au calme et au dialogue, condamnant à la fois les actions de Pyongyang et la « démonstration de force irréfléchie » de Washington, sans effet visible sur les actions du président américain.

– Jean-Gabriel Fernandez

32 morts en Syrie suite à une attaque de l’EI

Cinq kamikazes de l’Etat Islamique (EI) se sont fait exploser dans un camp de réfugiés situé au nord-est de la Syrie, dans la province de Hassaké, à proximité de la frontière irakienne, d’après l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH). Le bilan provisoire de l’attentat est de 32 morts et 30 blessés.

La plupart des victimes sont des civils, d’après Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH. Au moment de l’attaque, ce camp temporaire abritait 300 familles ayant fui l’Irak ou la province syrienne de Deir ez-Zor, en majorité aux mains de l’EI. L’attaque-suicide a été suivie de combats avec les Forces démocratiques syriennes (FDS).

Emilie Salabelle

Le Hamas envisage un État palestinien dans les frontières de 1967

Khaled Mechaal, dirigeant du Hamas, en 2009
Khaled Mechaal, dirigeant du Hamas, en 2009

 

L’organisation islamiste a publié lundi soir une nouvelle version de son programme politique dans laquelle elle accepte un État palestinien dans les frontières de 1967, tout en insistant sur le caractère « politique » et non religieux de son conflit avec Israël. Une révolution ?

La mise en ligne du programme politique en plusieurs langues du Hamas, survenue ce lundi au soir, a suscité de nombreuses réactions. Dans ce texte en 42 points, le mouvement islamiste de Gaza indique que « l’établissement d’un État palestinien entièrement souverain et indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem pour capitale, (…) est une formule de consensus national ». Par ailleurs, le Hamas précise que le caractère du conflit qui l’oppose à Israël est avant tout « politique » et non religieux. Les autorités israéliennes ont aussitôt qualifié ce texte de « mensonger » dans un communiqué.

Le texte a été mis en ligne alors que le chef du Hamas en exil, Khaled Mechaal, donnait une conférence de presse à Doha (Qatar), et 48 heures avant que le président des États-Unis Donald Trump ne rencontre Mahmoud Abbas, dirigeant de l’Autorité palestinienne (AP), en conflit avec le Hamas.

Retour à l’international

Cette déclaration semble marquer un changement d’horizon pour le Hamas. Classé comme organisation terroriste par les États-Unis, l’Union européenne et Israël, le mouvement islamiste veut redevenir un acteur de premier plan dans les négociations internationales liées au conflit israélo-palestinien. Exit les appels au combat contre les juifs et les relents antisémites : cette charte se veut plus modérée, plus lisse, sans pour autant renier l’idéologie du groupe qui refuse toujours de reconnaître l’État d’Israël.
Autre détail important : la publication du texte en plusieurs langues. Comme l’explique la docteure en sciences politiques Leïla Seurat dans un article pour OrientXXI :  « Ce document ne devrait pas être compris comme étant «  adressé  » à quelque partie que ce soit. Son destinataire est autant palestinien qu’étranger. »
Le Hamas s’éloigne également de l’organisation islamiste égyptienne des Frères Musulmans, avec lequel il a longtemps entretenu des liens de proximité.
 2017 s’annonce pour une année charnière pour le Hamas qui doit également renouveler ses dirigeants. Le chef du parti Khaled Mechaal ne peut pas se représenter car il a atteint la limite des deux mandats successifs, et le flou demeure quant à son possible successeur.
Pour rappel, le Hamas est un mouvement politique créé en 1987 par trois membres des Frères Musulmans, qui dispose de sa branche armée, responsables de nombreux attentats. Avant que sa charte ne soit amendée ce lundi, le Hamas prônait la destruction d’Israël et l’instauration d’un État islamique palestinien sur tout le territoire.
Asmaa Boussaha

Erdogan menace de dire « au revoir » à l’UE

Le ton monte entre Ankara et Bruxelles. Le président Recep Tayyip Erdogan a menacé de dire « au revoir » à l’Union européenne (UE) si les négociations d’entrée de la Turquie dans l’UE, débutées en 2005, restent au point mort.  « Vous n’avez d’autre choix que d’ouvrir les chapitres que vous n’avez pas ouverts », a-t-il lancé. « La Turquie n’est pas le portier de l’UE« , a-t-il ajouté.

Mais une avancée dans les négociations est improbable au vu des relations actuelles entre l’UE et la Turquie. Les tensions se sont beaucoup accentuées depuis la campagne menée par Ankara pour le référendum sur le renforcement des pouvoirs de M. Erdogan et l’annulation des meetings de ministres turcs en Europe.

M. Erdogan a également évoqué la possibilité d’une consultation populaire au sujet de l’entrée ou non de la Turquie dans l’UE. Il s’est aussi prononcé en faveur de la peine de mort, dont le rétablissement sonnerait la fin de la candidature de la Turquie à l’Union Européenne.

Emilie Salabelle