Dix morts dans une série d’incendies en Californie

Une série d’incendies a fait rage lundi au nord de la Californie, notamment dans les régions viticoles de Napa et Sonoma, faisant dix morts, détruisant des milliers d’habitations et forçant plus de 20.000 personnes à fuir. Selon les autorités de Californie, environ 32.000 hectares ont déjà été ravagés par les flammes depuis dimanche soir dans cette région très touristique et cossue du nord-ouest des Etats-Unis. Au total, dix personnes ont perdu la vie. Sept personnes sont mortes dans le comté de Sonoma, deux dans l’incendie Atlas dans le comté de Napa et un dans celui de Mendocino.

« En moins de 24 heures, plus de 18 feux ont commencé à brûler » et ont « détruit plus de 2.000 habitations et en menacent des milliers d’autres » a constaté le gouverneur de l’Etat le plus peuplé du pays, Jerry Brown, dans une lettre au président Donald Trump. Il lui demande d’émettre une déclaration de catastrophe naturelle afin de débloquer des aides fédérales, vu la « gravité et l’ampleur » des incidents. Les feux ont par ailleurs entraîné la fermeture d’autoroutes et de routes locales.

L’ouest des Etats-Unis a déjà subi début septembre de violents incendies qui avaient entraîné des milliers d’évacuations dans l’Etat de Washington et des centaines près de Los Angeles, où un brasier avait atteint une dimension « historique« . La région est régulièrement la proie des flammes à cette époque de l’année, où les pluies sont rares et les vents violents.

 

Clément Dubrul

Mort du Che : « Il voyait le Congo comme un territoire stratégique au cœur du continent africain »

Che Guevara et Fidel Castro en 1961 Crédit Photo : Alberto Korda
Che Guevara et Fidel Castro en 1961
Crédit Photo : Alberto Korda

Amzat Boukari-Yabara est un historien spécialiste de l’Afrique et docteur de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Il est également auteur de plusieurs livres dont Africa Unite, une histoire du panafricanisme. Pour les 50 ans de la mort de Che Guevara, retour sur les ambitions révolutionnaires de Cuba en Afrique.

 

Quels étaient les liens entre Cuba et le Congo (aujourd’hui République Démocratique du Congo) à l’époque de Lumumba ?

Avant l’assassinat de Lumumba il n’y avait pas de lien officiel en tant que tel. La révolution cubaine a lieu en 1959, le Congo devient indépendant en 1960 et la crise s’installe tout de suite donc Lumumba n’a pas vraiment le temps de créer des liens politiques et diplomatiques avec Cuba. En revanche, il y a beaucoup de lien culturel notamment musical, une petite diaspora cubaine est aussi présente au Congo, et on retrouve un héritage congolais très fort à Cuba issu de l’époque de la traite et de l’esclavage qui se manifeste également dans la langue.

Pourquoi Che Guevara décide d’aller faire la révolution au Congo ?

Parce qu’il y avait des difficultés au niveau de la révolution en Amérique latine. De l’autre côté du globe, le Vietnam causait beaucoup de soucis aux Américains. Donc pour Che Guevara, il voyait le Congo comme un territoire stratégique au cœur du continent africain. Et on est également dans une période où les pays au sud du Congo sont encore des colonies (Zimbabwe, Zambie, Afrique du Sud etc.) Donc il voyait le pays comme le point de départ pour libérer le reste du continent africain. En plus de cela, les Américains sont intervenus en Afrique en manipulant les Nations Unies et ils ont pris position de manière ferme pour bloquer les soviétiques. Il y avait donc un enjeu géopolitique important.

Que deviendront les aspirations révolutionnaires cubaines sur le continent africain ?

Depuis la crise de 1962, les Cubains désirent développer leur propre ligne de soutien aux armées de libération. Suite de l’échec de la révolution congolaise, Fidel Castro organise la conférence tricontinentale à La Havane en janvier 1966 où un véritable soutien de Cuba est mis en place pour les mouvements africains de libération. Mais Fidel Castro devra attendre les années 70 et les guerres d’indépendance des colonies portugaises, comme l’Angola, pour vraiment participer à une révolution africaine, avec le soutien de Moscou. L’échec au Congo a permis à Fidel et Raul Castro de réaliser qu’une révolution sur le continent africain nécessitait plus de temps et surtout beaucoup plus de moyens.

 

Propos recueillis par Sarafina Spautz

 

A lire aussi : Les 50 ans de la mort du Che : retour sur l’échec de sa révolution africaine

Barcelone : 350 000 Espagnols disent « non » à l’indépendance

Les partisans de l’unité espagnole ont manifesté, hier, dans les rues de Barcelone. Ils étaient plusieurs centaines de milliers à crier leur refus de l’indépendance, alors que le gouvernement espagnol et le pouvoir catalan sont dans une impasse.

 

Les rues de Barcelone se sont parées, dimanche, du drapeau espagnol, alors que les partisans de l’unité du pays manifestaient contre l’indépendance de la Catalogne. Ils étaient 350 000 selon la police locale et plus de 900 000 selon les organisateurs, à s’être rassemblé dans la capitale catalane. C’était la première manifestation des partisans du « non » depuis le référendum du 1er octobre. Celui-ci avait fait ressortir une large majorité de « oui », plébiscité à 90%, mais seulement 42% des Catalans y avaient participé.

« Vive la Catalogne! Vive l’Espagne! » scandaient les manifestants dans la rue, eux qui se considèrent comme la majorité silencieuse.

 

Pour le moment, la situation est dans l’impasse : le président de la région, Carles Puigdemont, a laissé entendre qu’il déclarerait l’indépendance de la région mardi, si le gouvernement espagnol ne répondait pas aux propositions de médiation. Les indépendantistes estiment qu’ils ont recueilli une majorité écrasante de « oui » à l’indépendance. Cependant, selon les sondages, les Catalans voudraient qu’un référendum en bonne et due forme soit organisé, mais le « non » l’emporterait.

De son côté, le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy n’envisage pas de dialogue tant que les séparatistes menacent de rompre avec le reste du pays. « On ne peut rien construire si la menace contre l’unité nationale ne disparaît pas», a déclaré Mariano Rajoy au quotidien El Pais, dimanche.

La ministre française des Affaires européennes, Nathalie Loiseau, a quant-à-elle annoncé ce lundi sur CNews que, si la Catalogne annonce son indépendance de manière unilatérale, elle ne « serait pas reconnue » par la France. « On ne peut pas résumer la Catalogne à la consultation que les indépendantistes [ont] organisée », a-t-elle justifié.

Clara Charles

 

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Des chauffeurs de VTC bloquent les locaux du nouveau Taxify

Plusieurs dizaines de chauffeurs de voitures de transports (VTC) ont bloqué le bureau de recrutement de Taxify à Paris, en début d’après-midi ce lundi. Ils dénoncent « l’arrivée agressive » de la nouvelle entreprise estonienne dans la capitale.

L'entreprise Taxify est déjà présente dans 19 pays, en Europe et en Afrique.
Taxify est déjà présente dans 19 pays, en Europe et en Afrique. (Karlis Dambrans/Flickr)

C’est un nouveau rebondissement dans le marché des voitures avec chauffeurs. Aux alentours de 13h, la station de recrutement de Taxify dans le 11e arrondissement de Paris a été bloquée par quelques dizaines de chauffeurs VTC. « Nous ne sommes pas d’accord pour qu’ils cassent les prix du marché, qui sont déjà déplorables », regrette Helmi Mamlouk, porte-parole du syndicat FO-CAPA VTC. Le blocage de la station de Taxify s’est poursuivi pendant une heure. Les locaux sont restés fermés tout l’après-midi.

Prix cassés

Taxify est le petit nouveau sur le marché des VTC, déjà extrêmement concurrentiel dans la capitale. L’entreprise, basée en Estonie, propose une offre à prix cassé sur tout le mois d’octobre. Une baisse de 50% sur les tarifs, qui représente des trajets très intéressants pour les passagers. Taxify assure aux chauffeurs une compensation pour juguler cette offre.

Déjà présente dans 19 pays, en Europe mais aussi en Afrique, Taxify bénéficie des investissements du géant chinois Didi Chuxing.

Arrivée à Paris la semaine dernière, l’entreprise entend faire sa place aux côtés de Uber, leader européen du secteur VTC. Ses tarifs, assure l’entreprise estonienne, sont 10% moins chers que ceux d’Uber.

Au conflit qui oppose les chauffeurs de taxis aux VTC, s’ajoute désormais l’affrontement des différentes plateformes.

Léa DUPERRIN