Brexit : les Britanniques deux fois plus nombreux à devenir citoyens d’un autre pays de l’UE

Le nombre de Britanniques ayant fait le choix d’adopter la citoyenneté d’un autre état de l’Union européenne a doublé en 2016 selon les chiffres de l’agence Eurostat publiés lundi.

St Pancras railway station - London / MaryG90
St Pancras railway station – London / MaryG90

165%. C’est le pourcentage d’augmentation du nombre de ressortissants du Royaume-Uni qui ont décidé de faire leur vie ailleurs, dans un autre pays de l’Union européenne. Près de deux ans après le référendum du Brexit où les Britanniques s’étaient prononcés en faveur du « leave », le chiffre a doublé et est passé de 2 478 citoyens en 2015 à 6 555 en 2016, d’après les données de l’agence européenne Eurostat.

« L’atmosphère est toxique »

« Mon amour pour la France est la raison principale pour y rester, mais je suis devenu également désenchanté par ce qui se passe au Royaume-Uni en ce moment » explique Callum Hamilton, arrivé en 2013 en France pour ses études. « Je trouve que l’atmosphère est toxique », poursuit-il. Aujourd’hui chargé de mission pour l’ONG Yahad-In Unum, le jeune homme est pessimiste pour l’avenir de son pays natal. « L‘Union européenne existe pour une raison, pour que les Etats puissent travailler ensemble et éviter une répétition des grandes guerres du passé. Je n’ai jamais été nationaliste, et l’UE est indispensable pour la stabilité économique et géopolitique ».

Il n’est pas le seul à pense cela. De nombreux ressortissants britanniques installés en France ne veulent plus rentrer à cause du Brexit. « Personnellement, je ne vais jamais rentrer en Angleterre à cause du Brexit » affirme Siân Hughes, 22 ans. Pour cette étudiante en langues à Paris, le choix est fait. L’année prochaine, elle demandera même la citoyenneté française.

Le Brexit, une raison parmi d’autres
Source: Long-Term International Migration, Office for National Statistics
Source: Long-Term International Migration, Office for National Statistics

Le Royaume-Uni attire aussi de moins en moins les Européens. Un rapport du bureau national des statistiques britannique (ONS) indiquait en février que moins de citoyens européens choisissent d’émigrer au Royaume-Uni tandis que le nombre de citoyens britanniques ayant fait le choix de quitter leur pays a augmenté.

« On est retombés au niveau observé en 2012 », décrit dans ce rapport le directeur de l’ONS, Nicola White. « Le Brexit pourrait effectivement être un facteur déterminant dans la décisions des gens ayant décidé de quitter, ou de ne pas rejoindre le Royaume-Uni, mais en général les choix liées aux migrations sont complexes et peuvent être influencées par beaucoup d’autres raisons » rappelle-t-il.

Comme un goût amer à deux ans de la sortie définitive

Partir ou rester ? La question est donc présente dans quelques têtes aux Royaume-Uni. Et pour convaincre les indécis, l’artiste britannique Tracey Emin a trouvé le solution. Depuis mardi, une de ses oeuvres réalisée en néons lumineux trône au milieu de la gare internationale St Pancras. Pendant un an, les curieux pourront lire en lettres roses ce message « I want my time with you » (« Je veux un moment avec toi »).

Message romantique destiné aux rencontres avec l’être aimé dans une gare, la phrase lumineuse est aussi un message adressé à l’Europe. « Fondamentalement, c’est aussi un message subliminal envoyé au reste de l’Europe » a expliqué l’artiste à l’AFP, avant d’ajouter: « Je suis profondément triste que la Grande Bretagne soit rétrogradée au rang de petite île flottante en mer du Nord« . Une chose est sûre, impossible pour les ressortissants européens passant par là de l’ignorer. Suspendue au premier étage de la gare elle fait face aux trains en provenance du continent.

Clara Losi

Syrie : la tension monte entre les États-Unis et la Russie

Comme un parfum de guerre froide… Alors que les puissances occidentales renforcent leurs menaces sur une possible intervention en Syrie, c’est à coup de joutes verbales que la Russie et les États-Unis ont poursuivi leurs affrontements.

Sur les réseaux sociaux, Russie et États-Unis ne voilent pas leurs menaces (© Kremlin)
Sur les réseaux sociaux, Russie et États-Unis ne voilent pas leurs menaces (© Kremlin)

Comme à son habitude, c’est dans un tweet que Donald Trump a ouvert les hostilités, sans ambiguïté. Suite à l’attaque présumée chimique perpétrée par le régime de Damas, le président des États-Unis a accusé la Russie d’être « partenaire d’un animal qui tue son peuple avec des gaz« . Et le milliardaire d’ajouter, prémonitoire : « les missiles arrivent« .

Donald Trump s’est également vanté de posséder des missiles puissants pour contrer les Russes : « La Russie jure d’abattre n’importe quel missile tiré sur la Syrie. Que la Russie se tienne prête, car ils arrivent, beaux, nouveaux et intelligents!' », a-t-il indiqué dans un tweet. Moscou, qui avait en effet menacé de détruire les missiles qui pourraient être tirés sur la Syrie, a mis en garde contre tout acte pouvant « déstabiliser la situation déjà fragile dans la région » et qui aurait de « graves conséquences ».

Enfin, le président des États-Unis a déploré des relations « pires qu’elles n’ont jamais été » avec la Russie et a appelé au désarmement. Les relations des deux pays se sont en effet brutalement dégradées mardi 10 avril au soir, lors du vote à l’ONU sur une intervention en Syrie.

La Russie répond à Trump

Mais pour la diplomatie russe, qui interpelle Donald Trump par la voix de sa porte-parole, Maria Zakharova, les États-Unis devraient orienter leurs tirs vers « les terroristes » que seraient les rebelles, et non vers « le gouvernement légitime » de Bachar el-Assad. C’est ce qu’a annoncé Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe, dans un post Facebook.

La Russie a en outre insinué que les frappes américaines pourraient servir à « effacer les traces des provocations » que les Occidentaux dénoncent comme une attaque à l’arme chimique. « L’idée serait-elle d’effacer rapidement les traces de provocations par des frappes de missiles intelligents, pour que les inspecteurs n’aient plus rien à trouver en termes de preuves ? », interroge la diplomate.

De son côté, le régime de Damas a condamné une dangereuse escalade de la violence menée par les États-Unis. « Nous ne sommes pas étonnés par cette escalade dangereuse en provenance d’un régime comme celui des Etats-Unis qui a parrainé et parraine encore le terrorisme en Syrie », dit-on au ministère syrien des Affaires étrangères. Le Premier ministre turc Binali Yıldırım a quant à lui appelé à l’apaisement, et a prié Moscou et Washington à cesser leur « combat de rue ».

Colin Gruel

France/Arabie saoudite : des accords à 18 milliards de dollars

Emmanuel Macron et Mohammed ben Salmane ©Flickr

Arrivé dimanche soir à Paris, le prince héritier d’Arabie saoudite a conclu son séjour par la signature de 19 accords entre compagnies saoudiennes et françaises pour un montant de près de 18 milliards de dollars. Ces lettres d’intention concernent des secteurs industriels divers comme la pétrochimie, le traitement de l’eau, le tourisme, les activités culturelles, la santé et l’agriculture.

Depuis 2015, malgré plusieurs protocoles d’accords économiques entre les deux pays, les investissements saoudiens peinent à se concrétiser. En dépit de la tentative de rapprochement entre la France et l’Arabie saoudite, les échanges commerciaux demeurent faibles. La vision 2030 de Mohammed ben Salmane laisse toutefois à penser que le royaume se rapproche des puissances occidentales.

Hugues Garnier avec AFP