En Russie, le gouverneur de la région de Belgorod, frontalière à l’Ukraine, a indiqué que deux civils ont perdu la vie lors d’un bombardement ukrainien près de la ville de Chebekino. Ces tirs ont atterri proche d’une route. Deux autres automobilistes ont également été blessés par des éclats d’obus.
Cette attaque intervient dans un contexte de tensions dans cet oblast russe. Hier, la Russie a affirmé avoir repoussé une tentative d’invasion sur ce même territoire qui, déjà dix jours auparavant, avait été la cible de groupes russes anti-Kremlin, équipés de véhicules blindés.
Au Soudan, où la guerre sévit depuis plus de six semaines, l’Arabie saoudite s’est positionnée en tant que médiateur, aux côtés des Etats-Unis. Déjà présente ces derniers mois sur la scène régionale et même mondial, quel est l’intérêt du royaume Al Saoud dans ce conflit ?
Ces derniers mois, l’Arabie saoudite s’est illustrée diplomatiquement sur la scène internationale : normalisation de ses relations avec l’Iran, tentative de sortie de conflit au Yémen et, plus récemment, l’organisation du sommet de la Ligue arabe durant laquelle la Syrie a fait son retour. Au Soudan, le royaume de la famille Al Saoud joue le rôle de médiateur, aux côtés des Etats-Unis, et multiplie les tentatives de cessez-le-feu entre les deux camps, sans réel succès pour l’instant.
Pour David Rigoulet-Roze, docteur en sciences politiques et chercheur à l’IRIS, l’Arabie saoudite tend à être un « point d’équilibre » au Moyen-Orient, une force capable de tempérer la région. Cette volonté n’est pas anodine, l’Arabie saoudite ayant besoin d’une certaine stabilité autour d’elle afin de développer son projet économique : Vision 2030.
L’Iran a considérablement augmenté sa réserve d’uranium enrichi ces derniers mois, ce qui témoigne d’une escalade dans son programme nucléaire, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Cependant, cette dernière note des « progrès » dans la coopération avec l’Iran.
L’Iran poursuit son escalade nucléaire mais nie toujours toute volonté de se doter d’une bombe – Crédit : Pixabay.
L’Iran poursuit son escalade nucléaire. La République islamique a nettement accru son stock d’uranium enrichi ces derniers mois, selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Un stock de plus de 23 fois la limite
Les stocks de Téhéran ont grandement augmenté depuis octobre, passant à plus de 4 500 kg le 13 mai dernier. Cette rapide évolution fait que le stock est désormais 23 fois plus haut la limite autorisée par l’accord international de 2015.
Ce n’est pas la seule limite franchie par Téhéran, qui s’affranchit des engagements pris dans le cadre de cet accord. Cela intervient après le retrait des États-Unis de l’accord, décidé en 2018 par l’ex-président Donald Trump. En effet, l’Iran enrichit l’uranium à des niveaux beaucoup plus élevés, bien loin de la limite fixée à 3,67% par l’accord de 2015. Aujourd’hui, l’Iran possède 470,9kg d’uranium enrichi à 20% et 114,1 kg à 60% : des stocks en nette augmentation par rapport à l’année dernière.
L’augmentation de ces stocks intervient dans un contexte où les pourparlers visant à restreindre les activités atomiques de l’Iran en échange de la levée des sanctions internationales sont au point mort. Depuis l’été 2022, les négociations n’ont pas repris. Aucun signe positif ne semble se profiler à l’horizon, même si Téhéran exprime publiquement sa volonté de relancer les négociations.
L’Iran coopère, affirme l’AIEA
Cependant, l’AIEA note des « progrès » dans leur coopération avec Téhéran, selon les deux rapports confidentiels consultés par l’AFP à quelques jours d’une réunion du Conseil des gouverneurs.
L’instance onusienne a de ce fait clôturé un dossier empoisonnant depuis longtemps ses relations avec l’Iran. Ce dossier portait sur une présence de matière nucléaire sur le site de Marivan, situé dans le sud du pays aux alentours de la localité d’Abadeh. Ce site, qui fait partie des trois sites nucléaires non-déclarés, l’AIEA dit avoir reçu des « explications plausibles » de la République islamique affirmant n’avoir « pas de questions supplémentaires ». L’organisation internationale considère donc ce dossier en suspens depuis plusieurs années comme étant « réglé à ce stade ». Cependant, elle se base sur ses précédentes évaluations sur le sujet, selon lesquelles Téhéran prévoyait en 2003 d’entreposer à Marivan des matières nucléaires pour des essais d’explosifs. En parallèle, l’AIEA rappelle que les deux autres sites de Turquzabad et Varamin posent toujours problème.
Le rapport pointe aussi la présence de particules d’uranium enrichies à 83,7% sur le site de l’usine souterraine de Fordo. Un niveau dangereusement proche du seuil de 90% pour fabriquer une bombe nucléaire. Pourtant, le gouvernement iranien, qui assure enrichir l’uranium jusqu’à 60% à des fins civiles, nie vouloir se doter de l’arme atomique et invoque des « fluctuations involontaires » au cours du processus d’enrichissement. L’AIEA, chargée de vérifier le caractère pacifique du programme nucléaire iranien, a estimé que « les informations fournies n’étaient pas incompatibles avec les explications de l’Iran sur l’origine de ces particules » et assure ne plus avoir de questions sur le sujet.
Par ailleurs, l’Iran semble avoir autorisé l’AIEA à installer des équipements de surveillance sur trois sites, selon les rapports de l’Agence, qui soutient que ce processus « doit être poursuivi ». Elle réclame également un accès aux données enregistrées par ces caméras, y compris pendant les mois d’interruption. En effet dans un contexte de détérioration des relations entre l’Iran et les puissances occidentales, Téhéran avait fortement limité ses échanges avec l’instance onusienne l’année dernière, et avait débranché une multitude de caméras de surveillance.
Accusations et craintes internationales
Le Conseil des gouverneurs de l’AIEA se réunira à Vienne avant la mi-juin, afin d’évaluer la situation du programme nucléaire iranien. Certains pays accusent l’Iran de chercher à se doter de l’arme atomique, bien que Téhéran ait toujours nié ces accusations.
Fin mai, les États-Unis et Israël appréhendaient une toute nouvelle escalade augmentant le risque d’un conflit majeur, notamment après la diffusion de photos satellites par l’Associated Press montrant que Téhéran serait en train de construire une infrastructure atomique dans les profondeurs d’une montagne de Zagros, près du site nucléaire de Natanz. Selon l’agence de presse américaine, la République islamique aurait creusé ces tunnels pour continuer son programme atomique militaire, hors de portée d’un bombardement américain.
En outre, jeudi 25 mai, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Anne-Claire Legendre, a déploré le fait que l’Iran soit engagée dans « une escalade nucléaire extrêmement préoccupante », en réaction à la présentation par le ministère iranien de la Défense d’un nouveau missile balistique d’une portée de 2 000 kilomètres. « La France condamne cette nouvelle violation de la résolution 2231 adoptée en 2015 par le Conseil de sécurité des Nations Unies », a-t-elle déclaré.
Lors de la réunion précédente en mars, l’Iran avait évité l’adoption d’une nouvelle résolution du Conseil grâce aux « accords concrets » obtenus lors de la visite à Téhéran du directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, quelques jours auparavant. Quelque chose qui pourrait ne pas se répéter lors de la réunion à venir.
Le président démocrate Joe Biden et le leader républicain Kevin McCarthy ont trouvé un accord mercredi, éloignant le risque d’un défaut de paiement.
Le montant du plafond de la dette de la première puissance mondiale bientôt augmenté ? Une très grande majorité des élus de la Chambre des représentants a adopté le projet de loi visant à relever le plafond de la dette. Ils le suspendent jusqu’en 2025, soit juste après les élections présidentielles fin 2024. La menace d’un défaut de paiement des Etats-Unis se réduit, malgré l’attente du vote définitif au Sénat le 5 juin prochain.
Le plafond de la dette, qu’est-ce que c’est ?
C’est une particularité américaine. Aux Etats-Unis, le plafond de la dette est une limite d’argent que le gouvernement peut emprunter. Il est actuellement fixé à 31 400 milliards de dollars, soit 29 135 milliards d’euros. Ce seuil a été dépassé en début d’année. Ce n’est pas rare que les Etats-Unis se rapprochent dangereusement de ce montant : le plafond de la dette a été augmenté à 78 reprises depuis 1960. Tout nouvel emprunt doit être accordé par le Congrès américain qui est l’équivalent du Parlement français. Il est composé de la Chambre des représentants et du Sénat. Cet ajustement n’est en général qu’une formalité, mais cette fois-ci les républicains s’y opposent fermement.
President Biden doesn’t think there is a single dollar of savings to be found in the federal government’s budget.
He’d rather be the first president in history to default on the debt than to risk upsetting the radical socialists who are calling the shots for Democrats right now.
Les républicains refusent de voter pour un relèvement du plafond de la dette sans contrepartie. Pour eux, ce texte doit être couplé à une coupe budgétaire drastique des dépenses fédérales. Les républicains disposant d’une légère majorité à la Chambre des représentants depuis début 2023, ils profitent de cet avantage pour faire pression sur le gouvernement. Pour Joe Biden, ce sont les gouvernements des deux partis qui ont participé à augmenter la dette du pays depuis des dizaines d’années. Cependant, le président démocrate et le leader républicain à la Chambre des représentants Kevin McCarthy n’ont pas eu d’autre choix que de trouver un terrain d’entente, pour ne pas pousser le pays vers un défaut de paiement.
I made clear from the start of negotiations that the only path forward was a bipartisan budget agreement.
No one got everything they wanted. But that’s the responsibility of governing.
Now, the United States House and Senate must send this bill to my desk.
Quel compromis a été trouvé entre les deux partis ?
314 voix pour et 117 voix contre. Les élus de la Chambre des représentants se sont accordés sur le texte, qui ne satisfait dorénavant aucun parti. Le projet de loi suspend le plafond de la dette jusqu’en 2025. Par contre, certaines dépenses fédérales devront être limitées. Les Etats-Unis verront leurs fonds alloués aux services fiscaux visant à se moderniser et renforcer les contrôles s’abaisser de 10 milliards de dollars. Un des plus gros points de discordance est la modification des conditions permettant de bénéficier de certaines aides sociales comme l’assistance alimentaire. L’âge jusqu’auquel les adultes sans enfant doivent travailler pour recevoir ces chèques alimentaires a été augmenté de 49 à 59 ans.
Quelles seraient les conséquences d’un défaut de paiement des Etats-Unis ?
La bataille n’est pas terminée car le 5 juin prochain, le Sénat, tenu par les démocrates, doit voter ce texte. En cas de défaut de paiement, c’est économie mondiale qui serait touchée. Le dollar se déprécierait fortement affectant le système financier mondial qui dépend de la stabilité de la monnaie américaine. Les Américains seraient également directement touchés : ceux qui travaillent pour le gouvernement ne percevraient pas leur salaire, les retraites et les prestations sociales ne seraient pas versées, affectant notamment le système de santé.