Uber indemnise ses chauffeurs en grève

Des chauffeurs travaillant pour l’entreprise Uber auraient touché 100 euros en dédommagement des heures passées à manifester.  Le numéro 1 du VTC a confessé à demi-mot le versement d’indemnisations « à quelques chauffeurs« .

Manifestation VTC Paris février 2016 / AFP / DOMINIQUE FAGET
Manifestation VTC Paris février 2016 / AFP / DOMINIQUE FAGET

La rumeur avait fait le tour du web, elle a été confirmée mercredi matin à l’AFP. Le géant du VTC Uber a bel et bien mis la main au portefeuille pour inciter ses chauffeurs parisiens à manifester. La direction d’Uber aurait ainsi versé des « primes exceptionnelles » de 100 euros à plusieurs de ses employés, en tant que « compensation symbolique de la perte de chiffre d’affaires subie en raison des rassemblements « , a ainsi indiqué un porte-parole d’Uber.

Tous les chauffeurs n’auraient pas bénéficié de cet avantage : seuls ceux qui prouveraient, photo à l’appui, qu’ils manifestaient, auraient touché le pactole. L’information a été dévoilée par l’hebdomadaire La Tribune, qui dans son numéro de mercredi, publie la retranscription d’un enregistrement audio le prouvant.

Si Uber a graissé la patte de ses chauffeurs, c’est que l’application est dans une mauvaise position et espère s’en sortir en protestant. Manuel Valls a demandé aux applications de type Uber, SnapCar ou Chauffeur-Privé de se mettre en conformité avec la loi d’ici le 28 février. Jusqu’à présent, les chauffeurs exerçaient avec une licence de transport collectif (Loti). Or, cette licence leur interdit de ne véhiculer qu’une seule personne à la fois. Ils redoutent donc de se voir déconnectés des plateformes et de perdre ainsi leur plus importante source de revenus. Le petit cadeau d’Uber était donc le bienvenu.

Nivin POTROS.

Rassemblement des « faucheurs de chaises » autour du procès Cahuzac

Une action a été menée par les faucheurs de chaises ce matin à Paris en marge de l’ouverture du procès Cahuzac. L’occasion pour ces militants altermondialistes de pointer la responsabilité des banques dans la fraude fiscale.

Crédit MIGUEL MEDINA / AFP
  Procès Cahuzac: les faucheurs de chaises dans la rue  Crédit MIGUEL MEDINA / AFP

Leurs méthodes sont atypiques. Les « faucheurs de chaises », qui, comme leur nom l’indique, dérobent des chaises dans les banques pour dénoncer l’évasion fiscale, se sont réunis ce lundi matin à proximité du Palais de justice en marge du procès Cahuzac, qui s’ouvrait aujourd’hui. Ils ont emmené avec eux 196 chaises, symbolisant chacune des 196 parties présentes à la COP21. Leur but : dénoncer l’immobilisme économique face aux enjeux climatiques. Elles avaient toutes été volées ces derniers mois lors de « réquisitions » au sein de succursales d’agence de banques accusés de favoriser la fraude fiscale. Durant ces précédentes actions, plusieurs membres ont été interpellés puis placés en garde à vue.

Parmi les 150 militants altermondialistes sur place, plusieurs associations étaient représentées avec des membres de l’Attac, Les Amis de la Terre, Action non violente (ANV)-COP21 et Bizi. Ils entendaient profiter du prétexte de l’actualité pour relancer le débat sur la responsabilité des banques. « Les banques françaises sont massivement impliquées dans les paradis fiscaux et personne ne leur demande des comptes. Le gouvernement nous brandit le chiffre de 2,5 milliards d’euros récupérés provenant de fraudes, mais on sait que l’évasion fiscale représente entre 60 et 80 milliards d’euros. » a ainsi dénoncé l’économiste et porte-parole d’Attac Thomas Coutrot, des propos rapportés par Le Monde. Bloqués par les CRS, ils sont finalement repartis aux alentours de 11h, laissant leurs 196 chaises derrière eux.


LD

L’impact politique des attentats en question

François Hollande, Manuel Valls, Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen : quel a été l’impact des attentats sur les personnalités politiques ? Décryptage.

Sa cote de popularité n’avait pas été aussi élevée depuis février 2013. En décembre 2015, au lendemain des attentats, François Hollande recueillait 35 % d’opinions positives, contre seulement 15 en octobre. Un rebond qui touche également à son premier ministre Manuel Valls, dont la cote a bondi à 43 % (+11 points en un mois).

En janvier dernier, déjà, après les attaques de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, ils avaient bénéficié du sursaut patriotique. Entre décembre 2014 et février 2015, la popularité de François Hollande avait grimpé de 7 points, et celle de Manuel Valls avaient même augmenté de 14 points, frôlant les 50 % d’opinions positives.

Un phénomène ponctuel

Une embellie qui relevait pourtant d’un épiphénomène : trois mois plus tard, en mai 2015, leur popularité avaient retrouvé leur niveau antérieur. L’effet des attentats de novembre est ainsi déjà en train de s’atténuer, et en janvier la cote de popularité de Hollande est descendue à 24% (+ 11 points) et celle de son Premier ministre à 36% (- 9 points).

Les attentats ne bénéficient pas à tous les partis de la même manière. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les Français n’accordent pas plus leur confiance au Front National après une attaque sur le sol national. La cote de Marine Le Pen a gagné 4 points entre octobre et décembre, une hausse moindre en comparaison des autres.

Un rebond inégal

Le président des Républicains Nicolas Sarkozy a même vu sa popularité baisser, passant de 31% d’opinions positives en octobre à 28 en décembre. Même constat lors des attentats de janvier : +1 point pour Marine Le Pen et +3 points pour Nicolas Sarkozy.

En 2012, suite aux attentats commis par Mohamed Merah, toutes les personnalités politiques avaient en revanche bénéficié d’un regain de confiance : entre février et mai, Nicolas Sarkozy, alors président, a gagné 8 points d’opinions positives, François Hollande, alors candidat à la présidentielle, 11 et Marine Le Pen.

Laura Daniel

Source : TNS Sofres

Les attentats boostent les cotes de popularité des présidents en exercice

« Les attentats font les choux gras de la droite et du FN » entend-on souvent. Pourtant à y regarder de plus près, les chiffres ne montrent aucun effet d’aubaine pour Marine Le Pen. Ponctuellement, l’effet « gestion de crise » post-attentats semble plutôt redorer le blason des présidents en exercice.

La cote de popuarité de Marine Le Pen revigorée par les attentats ? Pas vraiment.
La cote de popuarité de Marine Le Pen revigorée par les attentats ? Pas vraiment.

 

La popularité d’un chef de l’Etat n’a jamais autant augmenté que celle de François Hollande après les attentats. + 20 points après janvier 2015. Le précédent record était détenu par Jacques Chirac, qui avait gagné 12 points après sa réélection.

Un effet de courte durée… En septembre dernier un sondage IFOP pour Le Figaro donnait François Hollande éliminé dès le premier tour en 2017. Bis répetita en novembre : après les attentats, le président se pose en chef des armées, déclarant la guerre à l’Etat islamique qui a attaqué le pays. + 20 points. Avant la débandade des régionales…


L’effet « gestion des attentats » fonctionne quel que soit la couleur politique

 

Avant François Hollande, Nicolas Sarkozy avait lui aussi bénéficié d’un regain de popularité après les tueries perpétrées par Mohamed Merah en mars 2012. Comme à son habitude, Nicolas Sarkozy avait répondu en proposant une série de mesures pour renforcer l’arsenal pénal.

Une gestion de crise bénéfique : en un mois, l’ancien président gagner 7 points, se voyant propulser en bonne place dans la course à la présidentielle. A l’époque, 47% des Français interrogés estimaient que le candidat UMP avait « le plus l’étoffe d’un président de la République, » (+5% par rapport à avant les tueries).

 

« L’effet attentat » sur Marine Le Pen, un fantasme

 

Il est clair que ces attentats confortent les thèmes classiques du FN : les liens supposés entre immigration et insécurité, « l’Europe-passoire », une demande de sécurité accrue … » analysait le 18 novembre le directeur d’opinion de TNS-Sofres.

Pourtant dans les faits, les attentats sont loin de donner des ailes à la présidente du Front National. Mis à part un petit regain de popularité après les tueries de Toulouse et Montauban en mars 2012, les événements ne font guère frémir la courbe de popularité de Marine Le Pen. En janvier, c’est même une chute, -3 points, comme une sanction pour la polémique de la marche républicaine.

Marine Brossard