Pour les petits partis politiques, les élections législatives sont avant tout l’occasion de porter leur idées dans le débat public. L’Alliance Royale est à nouveau présente cette année dans la 8e circonscription des Hauts-de-Seine, avec le candidat Christophe Paillard. Portrait d’un royaliste convaincu, mais réaliste.
« Il y a une ambiance qui n’est pas du tout la même qu’il y a cinq ans. Les électeurs se sont débarrassés des partis traditionnels. Dans ce contexte, la proposition des royalistes n’est pas mal venue », estime Christophe Paillard. Pour la seconde fois, le candidat royaliste se présente aux législatives dans la 8e circonscription des Hauts-de-Seine. Lors des élections de 2012, le candidat de l’Alliance Royale remportait 76 voix dans les cantons de Meudon, Chaville et Sèvres.
« Un royaliste n’est pas de droite ou de gauche, il est royaliste et Français »
« Je m’intéresse à la politique depuis que je suis tout jeune. J’ai aussi milité un temps, et puis j’ai lu. Je me suis aperçu que la République, ne disait que ce qu’elle voulait, et ce n’était pas forcément vrai », se souvient-il. Christophe Paillard garde un bon souvenir des périodes de cohabitations, droite et gauche travaillant ensemble. Puis, de rencontres en rencontres, l’idée d’un mouvement royaliste se forme. « Avec d’autres, nous avons fondé l’Alliance royale. Aujourd’hui, nous avons 5 élus conseillers municipaux, principalement dans des villages. » Quel projet pour les Hauts-de-Seine ? Christophe Paillard préfère voir plus large. « Nos propositions peuvent intéresser tous les Français. Hormis le prix de l’immobilier et les problèmes liés aux transports, la 8e, c’est plutôt une circonscription heureuse », commente le candidat. « La moralisation de la vie politique est l’un de nos vieux chevaux de bataille. Pour nous, le roi en est l’arbitre », poursuit-il. « Dans dix jours je serai élu, comme chacun sait ! », plaisante Christophe Paillard. Le candidat, sommelier-caviste à Paris, ne se fait pas d’illusion sur la percée électorale de son parti aux législatives. Il l’assure, son objectif est de porter l’idée monarchique dans le débat politique. Ce mardi soir, il tient une réunion publique pour tenter de rassembler son électorat. « Nous ne serons peut-être qu’une dizaine, mais ce n’est pas cela qui compte », affirme-t-il.
Par Aline Bottin, Julien Percheron et Léa Duperrin
La 8e circonscription des Hauts-de-Seine est de celles qui, depuis plus de vingt ans, restent acquise à la droite. À moins de deux semaines du premier tour des élections législatives, cette routine politique pourrait bien prendre fin. L’arrivée de nouveaux partis, forts des résultats de l’élection présidentielle, entendent battre le successeur du député sortant Jean-Jacques Guillet.
Le scrutin qui s’annonce dans la 8e circonscription des Hauts-de-Seine est inédit. Jean-Jacques Guillet, député Les Républicains (LR) depuis plus de vingt ans, fort de cinq victoires législatives, ne se représente pas cette année. Si la gauche a toujours talonné la droite, l’irruption des candidats de la liste La République En Marche, la percée du Front national et l’arrivée des « Insoumis » laissent planer l’incertitude sur l’issue du scrutin. Au total, quatorze candidats se présentent dans cette circonscription qui regroupe les cantons de Chaville, Meudon et Sèvres.
Une circonscription ancrée à droite
Lors des deux dernières élections législatives, c’est toujours la droite qui s’est imposée comme la grande championne. En 2007, Jean-Jacques Guillet est élu dès le premier tour avec 50% des suffrages exprimés, affrontant la radicale de gauche Caroline Roy (21% des voix). Aux dernières législatives de 2012, Jean-Jacques Guillet se place, avec 37% des voix, devant la candidate socialiste Catherine Lime-Biffe (32%). Le député UMP remporte le second tour avec 54% des voix. En regardant de plus près, la gauche arrive tout de même en tête face à Jean-Jacques Guillet à Meudon et à Sèvres. Une conséquence de l’élection du candidat socialiste François Hollande à la présidence de la République. Dans toutes les autres villes de la circonscription, à Chaville, Marnes-la-Coquette, Ville d’Avray et Vaucresson, c’est le candidat UMP qui tient la première place cette année-là.
Ces résultats soulignent, d’une part, que la 8e circonscription des Hauts-de-Seine se démarque par un fort ancrage à droite. D’autre part, que le clivage droite-gauche a persisté pendant plus de vingt ans. A chaque second tour, le duel législatif a opposé Jean- Jacques Guillet à une candidature de gauche. Cette année, la situation n’est plus la même. Jean- Jacques Guillet, député sortant, laisse la place à Gilles Boyer, proche d’Alain Juppé et de l’actuel Premier ministre Edouard Philippe… Face à lui, treize autres candidats dont Jacques Maire de La République En Marche. Pour limiter les divisions à gauche, le Parti socialiste s’est allié à Europe Ecologie-Les Verts (EELV), représenté par Renaud Dubois.
Jacques Maire : « Nous sommes les seuls à avoir un programme »
Investi par La République En Marche pour les législatives, le candidat Jacques Maire connaît bien les enjeux de la 8e circonscription. « Il y a un gros travail à faire pour montrer que jesuis capable de travailler avec des municipalités plus conservatrices, où les gens sont plus à droite », commente Jacques Maire. La nouvelle candidature LR ne changera pas grand chose selon le candidat macroniste. « La question est de savoir si les électeurs souhaitent donner au Président une majorité fonctionnelle à l’Assemblée ». Quels enjeux dans la 8e circonscription ? « La question du logement, des travailleurs indépendants qui sont nombreux dans le secteur, la pollution urbaine, et la question de la sécurité font partie de nos priorités », détaille-t-il. « Je pense que nous ne sommes pas dans un contexte habituel, le Président élu a su dépasser les clivages. Ce n’est pas tant une élection qu’un référendum, pour savoir si oui ou non, les électeurs veulent donner sa chance à Macron », admet le candidat Jacques Maire.
« Je ne sais toujours pas pour qui je vais voter! »
Sur le marché de Meudon-La-Forêt, quartier moins riche que ses voisins dans la circonscription, les passants acceptent les tracts sans grande conviction. « J’ai voté blanc à l’élection présidentielle, je ne sais pas encore pour qui je voterai aux législatives. Mais j’irai voter! », lance Françoise au stand prêt-à-porter. « Il y a d’énormes différences entres les quartiers de la circonscription. Meudon c’est la ville des artistes et des acteurs, ici à Meudon-La-Forêt, c’est la ville des travailleurs », détaille Françoise. Pourquoi pas la France insoumise ? « Je ne suis pas convaincue… », lâche-t-elle en faisant la grimace. Krimat, retraité et habitant du quartier, se laisserait bien séduire par le parti de Jean-Luc Mélenchon. « Il soutient les ouvriers contre les patrons, moi je suis pour l’égalité », commente-t-il. Sur le marché, les militants du parti de jeunes Allons Enfants aborde les passants. Krimat admire cette démarche. « Moi je suis pour la jeunesse, la politique c’est ouvert à tout le monde », ajoute-t-il.
L’élection des petits nouveaux
L’arrivée de La République En Marche et la faiblesse du PS ne sont pas les seuls enjeux des élections législatives dans la 8e circonscription des Hauts-de-Seine. L’Union Populaire Républicaine, Allons Enfants, La France Insoumise : ces nouvelles têtes pourraient bien remettre en jeu le clivage droite – gauche de ces vingt dernières années.
Par Léa Duperrin, Julien Percheron et Aline Bottin
Malgré leur histoire commune et le fait que Levallois-Perret était un quartier de Clichy jusqu’en 1867, les deux villes ont connu des évolutions différentes ces dernières années. Tandis que Levallois-Perret est devenue une ville aisée aux infrastructures publiques très développées, Clichy peine à rattraper sa fausse jumelle.
« La 5ème circonscription est clivée. Levallois a besoin de plus d’autonomie et Clichy de plus de protection », considère la candidate de La République en Marche ! (LREM), Céline Calvez. Le clivage entre les revenus médians de la population des deux communes est assez évocateur. Alors qu’il est d’environ 38 000 euros par an pour les Levalloisiens, celui des Clichois atteint seulement 26 000 euros.
La fracture se ressent également au niveau politique : Levallois-Perret plutôt à droite et Clichy à gauche. La vie quotidienne des habitants de Levallois a été rythmée depuis 1983 par la succession quasi ininterrompue des mandats de maire et de député de Patrick Balkany (Les Républicains). Lors du premier tour de la présidentielle, François Fillon a obtenu 40,69 % à Levallois, contre 14,64 % à Clichy, alors que Jean-Luc Mélenchon a obtenu près de 30 % de suffrages. Au premier tour de 2012, Nicolas Sarkozy récoltait près de 48 % et 20 % à Clichy. Néanmoins, cet ancrage à gauche de la ville de Clichy a été interrompu par l’élection de Rémi Muzeau (LR) aux élections municipales partielles de juin 2015.
Au niveau géographique, la séparation entre les deux villes est symbolisée par la gare de Clichy-Levallois et le passage se fait en empruntant un tunnel qui passe sous les rails. Cette frontière marque aussi une rupture dans l’aménagement urbain. Les bâtiments abandonnés que l’on peut trouver au nord-est de Clichy sont inexistants à Levallois. Le centre commercial So Ouest, les banques et les entreprises comme LVMH ou L’Oréal participent de manière importante à la vitalité économique du fief de Patrick Balkany.
Un clivage qui n’est pas toujours pris en compte
François-Xavier Bieuville, proche de Patrick Balkany et candidat de droite non-investi par le parti Les Républicains tente de tempérer ces différences : « Il y a une histoire commune entre Clichy et Levallois. Le découpage de cette circonscription est légitime. D’ailleurs, je suis le seul candidat à parler aux maires des deux communes à la fois. » En même temps, il n’est pas sûr que le maire de Levallois, Patrick Balkany, accepte de parler à des candidats qui n’appartiennent pas à sa famille politique.
Céline Calvez prend en compte cette fracture : « Je ne remets pas en cause la qualité de vie des Levalloisiens. Levallois est une vie qui rayonne à l’intérieur mais pas à l’extérieur. C‘est une circonscription clivée mais, étrangement, quand il y a des magouilles, les élus parviennent à s’entendre. »
Tout ce qui est carton est trié. D’un point de vue hygiène, les cartons ne sont pas autorisés à rentrer dans la cuisine donc il faut les jeter en amont. C’est pour cela qu’ils sont triés. Pareil pour le verre. Par contre dans les cuisines le tri n’est pas respecté. Les emballages plastique, les cartons et les déchets organiques sont jetés dans une seule poubelle.
Et pourquoi le tri n’est-il pas respecté en cuisine ?
C’est impossible de trier pendant le service parce que ça prend trop de temps. Trier, c’est rajouter beaucoup de contraintes dans un milieu où il y en a déjà beaucoup. T’imagines, t’ouvres un pot de crème fraiche, tu le jette dans une poubelle, t’épluches un oignon, tu mets les épluchures dans une autre poubelle, c’est pas possible de faire le tri tout en travaillant rapidement. Et puis, il y a une désinformation par rapport à ce qui se met dans quelle poubelle. La viande, c’est un déchet organique ou pas ? Je la mets dans la nouvelle poubelle ou dans la poubelle verte ? Tout est chronométré, donc c’est vraiment un problème de temps, et si t’arrives à en dégager un peu tu donnes une pause à tes employés parce que leur bien-être passe avant. Il faudrait qu’il y ait également quelque chose à gagner pour le restaurateur qui fait le tri.
Que faudrait-il faire pour pallier ce problème ?
Peut-être faudrait-il développer des aides de l’Etat, en tout cas il faut quelque chose qui motive. Ou sinon mettre une amende aux personnes qui ne respectent pas le tri, comme en Californie, mais là les restaurateurs ne seraient pas contents. Les palaces essayent de mettre en oeuvre des démarches de tri mais c’est pour faire bonne figure mais c’est impossible à respecter en soi par manque de temps. Sur Paris, ce sont des grossistes qui livrent les restaurants, et les palaces par exemple utilisent des bacs en plastique réutilisables pour le transport de produits. Mais ça ne marche que parce que c’est des produits frais. En brasserie, avec les produits surgelés, ils doivent jeter beaucoup plus d’emballages et de déchets que les restaurants gastronomiques. Quand tu gères une entreprise, la première question c’est combien ça coûte, et combien ça va me rapporter, c’est tout. Les autres questions passent après.
Propos recueillis par Catherine Saliceti et Aline Bottin