Apprenties handballeuses professionnelles, une double vie au CREPS

Alicia et Laura, 17 ans, en formation handball au Pôle Espoir du CREPS Île-de-France

Les sportifs de haut niveau sont soumis à des carrières courtes et incertaines. Pour les y préparer au mieux, les futures élites du sport français mènent en parallèle une rigoureuse formation scolaire. Rencontre avec Alicia et Laura, deux handballeuses en formation au CREPS Île-de-France.

Derrière les larges baies vitrées du bureau, un parc verdoyant, parsemé d’arbres majestueux, laisse deviner un terrain de hockey, un green de golf, et l’arche métallique d’un gymnase. Dans l’allée, une douzaine de jeunes cyclistes, maillot bleu et leggings, se rassemblent dans le froid. Le peloton s’effile, dévalant la pente douce.

Laura et Alicia, elles, font partie de la division de handball du Pôle Espoir du CREPS. Elles aussi ne vont pas tarder à aller s’entraîner. Après leur matinée de cours, elles ont troqué leurs vêtements de lycéennes pour un jogging. Toutes les deux arborent le sweat aux couleurs de leur Pôle, sur lequel elles ont enfilé une épaisse doudoune noire. Dans un quart d’heure, elles iront rejoindre la vingtaine de jeunes filles de leur section pour leur séance quotidienne d’entrainement. 2 h 30 tous les jours, « plus deux heures de muscu les mardi et les vendredi », précise Alicia. Mais avant, Laura, doit faire un point sur le le prochain stage en entreprise qu’elle devra effectuer. « Les offres que tu as ne sont pas trop loin d’ici ? » interroge Lydie Reuzé, chargée de l’accompagnement et du suivi scolaire. La question de la distance est importante pour la jeune fille.

Les jeunes filles s'apprêtent à se rendre à leur entraînement
Les jeunes filles s’apprêtent à se rendre à leur entraînement. Crédit Emilie Salabelle

En filière Gestion Administration, Laura doit gérer ses stages en entreprise pour qu’ils n’empiètent pas sur sa formation au CREPS. Alicia, elle, est en série S. Les deux jeunes filles sont en Terminale. Lorsqu’on leur demande quelle est leur principale échéance cette l’année, la réponse est immédiate : « d’abord on a le bac ! » s’exclame Laura. Certes, elles espèrent aussi beaucoup poursuivre leur rêve de carrière de handballeuse, en intégrant un centre de formation. Cela fait maintenant trois ans qu’elles vivent et s’entraînent ici. Cette année est la dernière qu’elles passent au CREPS. L’échéance se rapproche, car dès février, lors des tournois Interpôles, les sélectionneurs viendront les observer. L’enjeu est de taille : décrocher un contrat dans l’un de ces centres est indispensable pour espérer jouer dans un club professionnel

Une carrière sportive incertaine

Mais pas question pour les deux sportives de mettre de côté leurs études pour leur carrière sportive. « On pense énormément à notre double projet, explique Alicia. D’ailleurs il y a beaucoup de joueuses qui ont été refusées dans des clubs parce qu’elles n’avaient pas leur bac. » Les amies ont conscience que les carrières sportives comportent de nombreuses inconnues. « Il suffit qu’on soit blessé, qu’on ne fasse pas un stage et on nous oublie un petit peu. Donc si on est pro et qu’on a la chance de faire ça, en cas de blessure, on sait qu’on n’existe plus », expose, réaliste, Alicia, qui a dû renoncer à trois compétitions en première année au CREPS à cause d’un arrachement osseux au coude. Et comme tous les sportifs de haut niveau, les deux handballeuses savent que les carrières sont courtes. 30 ans pour les joueuses comme Laura, qui évolue au poste arrière, 35 pour les gardiennes comme Alicia. Autant donc, préparer l’après-carrière rapidement.

Dans de telles configurations, l’engagement doit être pris très tôt. Alicia et Laura ont commencé le handball au collège. Très vite, elles accrochent à ce sport, et s’insèrent dans un circuit de formation intensive. « C’est un tellement gros sacrifice de ne plus avoir de vie sociale, et de tout donner dans le sport et l’école, qu’il faut vraiment réfléchir avant et ne pas prendre la décision à la légère », insiste gravement Alicia. Les vies quotidiennes de ces jeunes sportives laissent peu de place aux moments de détente. « Quand les filles de ma classe sortent, moi je reste m’entraîner, faire mes devoirs. On a des déplacements le week-end », détaille Laura.

Au CREPS, plus de 200 jeunes sportifs sont accueillis sur un terrain de 18 hectares. Crédit photo : Emilie Salabelle

Des emplois du temps serrés

Au CREPS, les élèves sont très suivis dans leur investissement pédagogique. Ils ont des heures d’études de 20 h 15 à 22 heures, et des soutiens scolaires le mercredi après-midi. Les surveillants ne sont jamais très loin pour venir donner un coup de pouce. L’environnement est propice au travail. « Chez nous, on n’aurait peut-être pas travaillé autant », rigole Laura.

Les jeunes filles savent se prendre en main. « On a appris à faire des choix parce qu’on sait ce qu’on veut et on se donne les moyens de l’obtenir. Ca nous a fait grandir », considère Laura. Au Creps, elles ont acquis des capacités d’organisation à toute épreuve pour assumer de front leurs emplois du temps handballistique et scolaire, leurs rendez-vous médicaux, leurs compétitions, leurs stages…   Ces qualités compteront aussi pour leur insertion professionnelle, puisqu’elles comptent bien continuer leurs études après le lycée, en parallèle d’une carrière sportive. « Notre statut de sportif de haut niveau nous permet d’avoir un emploi du temps aménagé en études supérieures. On peut passer une formation en deux ans au lieu d’une, et redoubler plus facilement. »

Elles espèrent aussi pouvoir profiter pleinement de leur carrière sportive avant de se réorienter. « Notre vrai métier, c’est handballeuse et après, quand on a fini sa carrière, on n’oublie pas les études », appuie Laura, qui a l’intention de faire un BTS assistante manager en vue de travailler plus tard dans la communication. Ce choix conditionnera aussi le centre de formation dans lequel elle ira. « Il faut que je puisse faire ce BTS pas loin de mon lieu d’entraînement » explique-t-elle. Alicia, après avoir pensé à s’inscrire en première année de médecine, se destine finalement à des études de droit, pour devenir avocate. Mais elles savent que leurs projets peuvent changer. Leurs parcours sportif leur offriront peut-être d’autres opportunités. « Une fois professionnelles, certaines joueuses négocient aussi leur fin de carrière dans leur contrat. On peut demander que le club nous offre un travail à la fin », explique Laura, qui considère cette option également. Au moment de raccrocher des baskets qu’elles espèrent triomphantes, Alicia et Laura seront prêtes à démarrer une nouvelle vie hors du terrain.

Emilie Salabelle

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« Réfléchissez à l’emploi de vos rêves » (3/4)

Mozaïk RH n’est pas un cabinet de recrutement comme les autres. Spécialisé dans l’accompagnement des jeunes diplômés issus de milieux sociaux moins favorisés, Mozaïk RH organise régulièrement des ateliers. L’objectif étant d’amener les jeunes à se dépasser, et aller chercher l’employeur directement.

 

Les participantes se prêtent au jeu de l'atelier organisé par Mozaïk RH.

«  Qui veut du café ? Venez vous servir ! » Dans ce centre de formation du XIVe arrondissement de Paris, l’ambiance est conviviale. Il est 8h30. Une dizaine de jeunes femmes prennent place dans la petite salle du rez-de-chaussée, ôtent leurs doudounes et leurs écharpes. La moyenne d’âge s’élève à 25 ans. Elles sont toutes diplômées du supérieur et viennent des quartiers populaires. Certaines sont boursières, d’autres ont rejoint Mozaïk RH après une scolarité suivie en Zone d’Education Prioritaire. Elles suivent leur deuxième journée de formation, mise en place par le dispositif « PasserElles », réservé aux femmes. Au programme, des ateliers collectifs et un entretien individuel pour les aider dans leur recherche d’emploi. « On aborde la cohérence du parcours, la prise de parole et surtout, la construction du réseau », détaille Virginie Hamelin, coach en formation.

 

« Il ne faut jamais lâcher »

 

Le réseau, c’est justement l’objet de la discussion du matin. Ghislaine Choupas-Loobuyck est responsable pédagogique à l’INA. Sous les regards attentifs, elle déroule son parcours professionnel semé d’embûches. Surtout, ne pas perdre une miette du discours de cette femme qui a réussi. « Comme le dit Paul Eluard : il n’y a pas de hasards, il n’y a que des rendez-vous », avance Ghislaine. Elle raconte les festivals audiovisuels où elle s’est rendue pendant des mois, elle explique le courage d’aller chercher l’employeur. « Il faut être visible. Cela demande de la persévérance, il ne faut jamais lâcher. » Très vite, les questions affluent dans l’auditoire. « Comment vous faites pour aller voir les gens comme ça ?  Qu’est ce que vous leur dites ? Est-ce qu’on vous rappelle après ? »

Laure est la benjamine du groupe, elle a tout juste dix-huit ans. « J’ai eu mon BTS en édition et je cherche un contrat en alternance. Les entretiens se déroulent bien, mais on ne m’a jamais rappelée », avoue la jeune diplômée. A côté d’elle, Priscilla acquiesce. « Je ne sais pas comment m’y prendre, c’est difficile ». Âgée de vingt-cinq ans, la jeune femme a longuement préparé le concours très sélectif pour devenir conservatrice de musée. Mais après maintes tentatives, le sésame lui échappe toujours. D’autres moyens peuvent lui permettre de s’insérer professionnellement, mais il faut trouver les bonnes personnes, frapper aux bonnes portes.

 

Dans la peau du client

 

Ensemble, les filles écrivent sur le tableau blanc les règles de l’atelier : « oser », « respecter », « ne pas juger ». Des magazines sont disposés sur le sol, avec des feutres, des bâtons de colle et des paires de ciseaux. « Réfléchissez à l’emploi de vos rêves et collez sur une feuille ce qui le représente. Vous avez 20 minutes ! », s’exclame Julia, animatrice de l’atelier. Tout au long de l’atelier, Julia n’hésite pas à les pousser dans leurs retranchements.

Dans un silence studieux, les filles se saisissent des magazines et seul le bruit des pages arrachées résonne dans la petite salle. Accroupie sur le sol, Mafalda râle un peu. Elle ne voit pas bien l’utilité de cette activité manuelle. Originaire du Portugal, Mafalda est diplômée des Beaux Art mais peine à trouver un emploi dans une galerie parisienne. Ces voyages en Europe lui ont donné de l’expérience, mais le milieu concurrentiel de l’art contemporain ne lui laisse aucun répit.

Chacune doit ensuite expliquer son collage, trouver les métiers qui correspondent. Elles apprennent à se mettre « dans la peau du client et celle du recruteur ». Apprendre à anticiper les besoins d’une entreprise pour mieux y apporter les réponses, tel est l’objectif. L’atelier coaching se termine par une simulation d’échange entre le recruteur et la demandeuse d’emploi. Certaines se lancent avec plus ou moins de facilité. Le discours est hésitant, le visage un peu crispé. « Qu’est-ce que vous allez m’apporter ?, interroge le recruteur, joué par Julia. Concrètement, qu’est-ce que vous voulez ? » En face, Chloé ne sait pas quoi dire. Elle tente de défendre son projet fictif, écrire pour un magazine de décoration. La poignée de main est franche. Mais le fou rire la rattrape, « De l’argent ! », finit-elle par répondre, et tout le monde s’esclaffe.

Léa Duperrin

Sofiane Hadji ne fait pas de quartiers (4/4)

Né à Saint-Denis, le jeune homme milite dans une association pour insérer les jeunes issus d’un milieu populaire dans le monde de l’emploi. Il lutte contre le déterminisme social.

Sofiane Hadji
Sofiane Hadji

Chapeau Fédora vissé sur la tête, son allure bon chic bon genre lui donne un air de gendre idéal. Sofiane Hadji arrive le sourire aux lèvres. La veille, un des étudiants qu’il suit avec l’association des étudiants et professionnels de Bobigny (93) a signé une alternance dans une entreprise. « Je lui ai filé un contact, donné des conseils, il est allé à l’entretien et voilà le résultat », se réjouit-il. A 22 ans, il est le secrétaire général de l’association, fondée il y a un an. Elle accompagne des jeunes de Seine-Saint-Denis, issus pour la plupart de milieux défavorisés, et leur inculque les codes pour se dépêtrer dans le monde complexe qu’est celui du marché du travail. « Lorsqu’ils vont à un entretien d’embauche, ils se comportent comme s’ils étaient au café du commerce ! A l’association, on leur apprend les codes sociaux », souligne Sofiane. L’expression n’est pas taboue : « il faut savoir se vendre », répète-t-il maintes fois.

D’origine algérienne, le jeune homme sait de quoi il parle. Après un master 1 en affaires publiques à l’université Paris-Dauphine, il est actuellement en stage chez Publicis, comme consultant en affaires publiques. Le monde du travail, il y est entré en forçant les portes. Né d’un père agent de propreté et d’une mère chef de caisse dans un supermarché, il grandit dans l’une des tours de la cité du Colonel Fabien, à Saint-Denis. C’est dans cette même ville qu’il entre à l’université Paris-VIII, en bi-licence histoire-sciences politiques. Pourtant, le dépaysement est total. « Je suis arrivé le premier jour avec un maillot du PSG sur le dos et j’étais perdu, se souvient-il. Dans ma promotion, j’étais un des rares à être un vrai banlieusard des quartiers. Je me suis demandé ce que je foutais là ». Plongé dans les derniers relents utopistes d’une fac héritière de mai 68, il constate que « le système est plus fort que toi. Soit tu l’intègres, soit tu es mort ».

C’est aussi pour cela qu’il s’implique dans son association, « pour sortir quelques uns ». de leur destin tout tracé. Car lorsqu’on vient des quartiers populaires, la vie ne déroule pas souvent le tapis rouge à l’ambition. « Tu peux avoir le capital culturel, si tu n’as pas le capital social, c’est foutu », assure Sofiane. Pas question de compter sur Pôle emploi, « un modèle archaïque », ou sur les centaines de mails envoyés, restés lettre morte. Son premier stage, il l’obtient… sur le marché, en interpellant un maire-adjoint de sa ville. Il savoure encore le souvenir de cette première victoire tout en regrettant que les mairies « n’ouvrent pas davantage leurs portes » à leurs habitants. La faute au manque d’ancrage local des élus. « Ils ne connaissent pas le terrain et personne ne les connaît », soupire-t-il. La politique, il y reste à distance, même s’il considère que « la gauche a trahi les quartiers ». « J’ai commencé à gauche, je suis en train de virer à droite », ironise-t-il. Pragmatique avant tout, il juge le discours de Macron intéressant, mais il attend désormais « des actes ».

Tel un héro balzacien, il continue de tisser sa « toile d’araignée », c’est-à-dire son réseau, et en fait profiter les autres. Il encourage ses protégés à affûter « leurs armes » : la manière de parler, la culture… « On a réussi 13 embauches en un an, qui fait ça dans le 93 ? », met-il en avant pour prouver la réussite de ce « Linkedln du réel ». Parmi elles, des chauffeurs uber mais aussi une alternance chez TF1. Certes, il y a des entreprises méfiantes devant un candidat à l’embauche au profil « jeune de banlieue ». Mais Sofiane l’assure, « tu peux être arabe ou noir, tu as certes moins de chance, si tu es souriant sur ta photo de CV, tu peux avoir ton entretien ».

Il habite désormais dans le centre de Paris. Sofiane sourit : « Je suis sorti du territoire dyonisien ! T’as vu le virage ?! ».

 

Anaïs Robert

Des seniors pour sauver la lecture chez les jeunes

Le gouvernement a lancé ce jeudi une campagne qui favoriserait la lecture en milieu scolaire. Des Français de plus de 50 ans sont appelés à partager bénévolement leur goût de la lecture auprès des plus jeunes. Une initiative qui laisse sceptique certains parents et élèves des écoles de Levallois-Perret. 

Le ministre de l’Education Nationale demande aux seniors de plus de 50 ans de partager leur goût de la lecture avec des enfants. Crédit : dassel

« Aujourd’hui, un enfant qui prend un livre c’est de l’héroïsme » déclare Bernard Pivot dans le Parisien de ce jeudi. L’écrivain-journaliste soutient la campagne « Ensemble pour un pays de lecteurs » lancé par Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education nationale, ce jeudi devant des académiciens, des écrivains et des élèves à l’Institut de France, à Paris. Cette campagne vise à lutter contre les problèmes de lecture rencontrés par les enfants. Pour cela, Michel Blanquer lance un appel à tous les Français de plus de 50 ans à venir bénévolement dans les écoles faire la lecture aux écoliers et les collégiens, en plein apprentissage.

Pour développer cette rencontre intergénérationnelle par la lecture, le gouvernement soutient l’association Lire et faire lire qui compte 18 000 bénévoles intervenant dans plus de 11 000 structures éducatives. Une à plusieurs fois par semaines, des seniors viennent faire la lecture aux élèves.

A la sortie de l’école Alfred de Musset à Levallois-Perret, Marie-Christine attend sa fille et son fils pour déjeuner à la maison. Elle insiste sur le fait que l’apprentissage de la lecture c’est un travail fait à l’école mais aussi à la maison. « Pour mon fils, la lecture c’était un peu plus difficile mais j’étais derrière lui pour l’aider. C’est aussi notre travail de parents d’aider nos enfants à surmonter leur difficulté. » Cette mère de famille préfère que ses enfants lisent seuls. « Ma fille, qui est en CM1, n’a aucun problème de lecture. Elle aime beaucoup lire. L’école lui permet même de pouvoir lire lorsqu’elle a terminé ses exercices en avance, en attendant que tout le monde ait terminé. » Elle trouve que ces ateliers de lecture avec des seniors remettent en cause le travail des enseignants. « C’est inquiétant que le gouvernement souhaite mettre cela en place. C’est quand même le travail de l’Education nationale. Cela voudrait dire que nos instituteurs ne sont pas efficaces… »

Une baisse de lecteurs en grandissant

Selon l’enquête « Les jeunes et la lecture » publié par le Centre national du livre en 2016, un écolier lit deux fois plus de livres qu’un collégien et trois fois plus qu’un lycéen. Les élèves du collège Danton à Levallois-Perret nous confirme l’enquête. Ils ont davantage lu à l’école primaire qu’au collège.

Quelle est donc la raison de cette baisse ? « Le portable et les jeux vidéos » affirme Amine, 14 ans, perché sur sa trottinette. Les collégiens acquièrent leur premier portable et passent des heures devant l’écran de leur console de jeu. « Je préfère jouer à FIFA que lire » assure Mehdi, 13 ans. En cours de français, les collégiens sont censés lire 6 à 8 livres. « Je ne les lis pas en entier car ça me gonfle » déclare Julianne, 14 ans. Pour sa copine Rose, c’est tout l’inverse. « J’adore lire des livres d’histoire, des témoignages sur la Shoah. Notre prof de français nous a donné à lire Une vie de Simone Veil. J’ai beaucoup aimé. » Rose est l’exception de cette bande de copains. Le taux de lecture pour le loisir baisse fortement à l’âge de l’entrée au collège selon l’enquête « Les jeunes et la lecture ».

L’objectif de cette campagne est de mobiliser 50 000 bénévoles pour toucher plus d’un million d’élèves. Elle pourrait également réduire les inégalités sociales entre les élèves.

Alice Pattyn