Quatre questions pour comprendre la guerre économique entre la Chine et les Etats-Unis

Quitte à voir les entreprises américaines subir des pertes, l’administration Trump envisage désormais de taxer les produits de consommation chinois. Après l’échec des négociations commerciales, une escalade de représailles en forme de tarifs douaniers a explosé. Après la réponse chinoise, la riposte américaine : Washington envisage désormais de taxer la quasi-totalité des importations chinoises.

Jeudi soir, Donald Trump annonçait que les droits de douane sur les produits chinois passaient de 10% à 25% sur 200 milliards de dollars d’importations annuelles. © Flickr Recon Gimini
Où en est l’escalade de sanctions économiques entre la Chine et les Etats-Unis ?

La guerre ne semble pas prête de s’arrêter… Jeudi 9 mai, Donald Trump annonçait que les droits de douane sur les produits chinois passaient de 10% à 25% sur 200 milliards de dollars d’importations annuelles. La réponse chinoise n’a pas tardé : l’équivalent de 60 milliards d’importations annuelles de produits américains seront surtaxés par Pékin. Nouvelle réaction en chaîne de la part des Etats-Unis qui ont annoncé lundi 13 mai une nouvelle riposte, quitte à subir des pertes économiques. Le représentant américain au Commerce a annoncé le lancement de la consultation pour encore augmenter les tarifs douaniers sur près de 300 milliards de dollars supplémentaires d’importations chinoises. Selon Les Echos, ce serait ainsi la quasi-totalité des 540 milliards de dollars d’importations chinoises qui seraient taxées.

Sur quoi portaient les négociations ayant échoué la semaine dernière ?

Les jeudi 9 et vendredi 10 mai, les Etats-Unis et la Chine reprenaient leur négociations commerciales dans un contexte tendu. Selon des accusations américaines démenties par la Chine, Pékin aurait tenté de revenir sur certains engagements pris lors des précédentes négociations. Ces supposés retours en arrière auraient porté sur les principaux reproches fait à la Chine. Selon l’agence Reuters, « dans chacun des sept chapitres du projet d’accord, la Chine a retiré son engagement à légiférer pour répondre aux griefs qui ont amené l’administration Trump à déclencher une guerre commerciale : le vol de propriété intellectuelle et de secrets commerciaux, le transfert forcé de technologies, la politique de la concurrence, l’accès aux marchés financiers et la manipulation de sa devise ».

Malgré le démenti chinois, Donald Trump a décidé, dans la nuit de jeudi à vendredi soir, de mettre à exécution la menace qu’il brandissait depuis plusieurs mois : appliquer une surtaxe à la quasi-totalité des importations chinoises. Une augmentation de 10 % à 25 % les droits de douane sur 200 milliards de dollars (178 milliards d’euros) de produits chinois. Dans le même temps, l’administration américaine a refusé l’accès au marché américain à l’opérateur de télécommunication chinois China Mobile.

Pourquoi Donald Trump a-t-il déclenché des sanctions ?

L’attitude de Donald Trump est, une fois de plus, ambiguë. D’un côté, il évoque sur son compte Twitter des discussions  « franches et constructives », et que sa relation avec son homologue chinois Xi Jinping reste « très forte ». Il a ajouté que les nouvelles taxes imposées depuis le matin même  « pourraient être levées, ou pas », en fonction de l’avancée des « négociations futures », dont on ne connaît pas encore la date.

Les bons résultats de l’économie américaine donnent confiance à l’administration Trump, qui se sent en position de force. Pourtant il est certain que du côté chinois comme américain, ces mesures de sanctions économiques portent des coups à l’économie et à la croissance.

En quoi le niveau des sanctions économique atteint est inédit ?

La consultation qui s’ouvre est une première : elle envisage de taxer des produits de consommation. Cela aurait un impact direct pour les consommateurs américains. Parmi les produits concernés: vêtements, matériels électroménagers, produits agricoles, téléviseurs, matériels informatiques, téléphones, appareils photo, lunettes de soleil… Comme lors des autres vagues de sanctions, une période de concertation va désormais s’ouvrir, qui durera jusqu’au 17 juin. Une audience aura alors lieu, qui déterminera la suite de la procédure.

Le terme de « guerre » est désormais justifié, puisque les Etats-Unis sont désormais prêts à subir des pertes afin d’infliger des dommages conséquents à leur adversaire. Donald Trump a assumé ce choix, en annonçant que les sommes récupérées par l’administration fiscale seraient reversées aux entreprises américaines qui subiront des pertes.

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Vincent Jaouen

Le FMI débloque une aide financière au Sri Lanka

 

Après la crise politique à l’automne dernier, trois agences internationales de notation avaient abaissé la note de crédit du pays, ce qui l’empêchait de demander des financements à l’étranger. / Flickr – Valerie Hukalo

Le Fonds monétaire international (FMI) a alloué 164,1 millions de dollars de son plan d’aide en faveur du Sri Lanka, un coup de pouce très attendu pour le pays endeuillé depuis les attentats djihadistes qui ont fait 258 morts le 21 avril dernier lors des célébrations de Pâques.

Le plan d’aide avait débuté en juin 2016 et fait partie d’un paquet financier triennal de 1,5 milliard de dollars accordé au Sri Lanka. Il avait été suspendu en octobre 2018, alors que le président Maithripala Sirisena s’opposait au Premier ministre Ranil Wickremesinghe dans une lutte de pouvoir. Ce plan sera prolongé d’une année, selon un communiqué du FMI, publié lundi.

 

Jeanne Seignol

L’avenir de l’alliance Renault et Nissan en question

« Nissan doit pleinement se concentrer sur son redressement », a insisté son patron, Hiroto Saikawa. / Crédit : Flickr Saud Al-Olayan

Le patron de Nissan Hiroto Saikawa a reconnu mardi « des différences d’opinion » avec Renault sur l’avenir de l’alliance alors que le constructeur japonais doit “se concentrer sur son redressement”. Selon lui, le président du groupe français juge lui aussi prématuré de discuter d’intégration. Les relations se sont détériorées entre les deux constructeurs ces derniers mois depuis l’affaire Carlos Ghosn, accusé de malversations financières. D’autres informations auraient également fuité aux médias ces derniers jours, l’une concernant un projet de « fusion » des intérêts français et japonais au sein d’une holding, l’autre divulguant des documents secrets sur un audit interne toujours en cours.  Une vidéo publiée en ligne a également dévoilé les images d’une fête fastueuse en 2014 au château de Versailles pour les 60 ans de Carlos Gosn,  financée par l’alliance.

En marge de la présentation des résultats annuels du groupe nippon à Yokohama (banlieue de Tokyo), le patron de Nissan a ajouté : « le point sur lequel Jean-Dominique Senard et moi sommes d’accord, c’est que ce n’est pas le moment de discuter (des participations croisées)« .

Jeanne Seignol

Royaume-Uni : le taux de chômage au plus bas depuis 1974

L’ONS a également dévoilé une nouvelle hausse marquée des salaires (primes comprises), de 3,2% sur un an soit bien plus que l’inflation. / Crédit : Flickr, Lily

L’Office des statistiques nationales (ONS) a annoncé mardi que le taux de chômage au Royaume-Uni a reculé à 3,8% lors des trois mois achevés fin mars. Cette annonce surprend le consensus des économistes établi par Bloomberg qui tablait sur un maintien du taux à 3,9% comme à fin février. Le taux de chômage est à son niveau le plus faible depuis fin 1974, le marché de l’emploi continue de créer d’embaucher malgré les incertitudes liées au Brexit.

Jeanne Seignol