La musique unit les couples : paroles d’éro-mélomanes

Selon une étude publiée par l’entreprise de matériel électronique Sonos, la musique est un bon atout quand on est en couple. Alors y a-t-il des morceaux qui nous émoustillent plus que d’autres ? La réponse du CelsaLab en trois témoignages.

Interroger 30 000 personnes dans le monde et les observer pendant qu’elles écoutent de la musique chez elles. C’est le pari un peu fou que s’est lancé l’entreprise Sonos en décembre dernier. Etalée sur 10 jours seulement, l’étude publiée ce jeudi dévoile l’impact qu’a la musique sur les couples. Trois personnes nous donnent chacune un exemple de musique qui a compté quand elles étaient avec leur partenaire.

Laura, 18 ans

Pour moi, c’est Cœur de Pirate qui symbolise les moments passés à deux, avec « Mistral Gagnant ». Je la joue au piano quand je suis toute seule, ça me rappelle de bons souvenirs. Je sais que la chanson originale a été écrite et interprétée par Renaud, mais c’est vraiment la version de Cœur de Pirate qu’on préfère, mon copain et moi. Et même si les paroles sont dédiées à la fille de Renaud, quand je l’écoute, je suis d’humeur romantique.

Marion, 23 ans

Si je devais choisir une musique ce serait « Sexual healing » de Marvin Gaye. C’est une chanson que j’écoutais avec mon copain sur la plage. Elle est assez dynamique et donne envie de danser. J’aime bien la réécouter, elle me met de bonne humeur !

Pierre, 65 ans

Une chanson que je réécoute avec plaisir c’est « Wonderful life » de Black. Tout simplement parce que c’est sur cette chanson que j’ai dansé la toute première fois avec ma femme. Cela me rappelle nos premières années de couple. Quand elle repasse à la radio, je ressens toujours beaucoup d’émotion. Encore aujourd’hui, il m’arrive de la chanter à la maison avec elle.

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Margaux Malinge

Quand la musique est bonne… pour les couples

Sonos, entreprise partenaire d’Apple Music, dévoile ce jeudi 11 février une étude sur la musique dans les foyers français. Force est de constater qu’une simple mélodie peut jouer un rôle important dans le couple. Quand les notes de musique envahissent la maison, Eros est souvent au rendez-vous. Un bon tuyau à l’approche de la Saint-Valentin…

crédits Wade Langley/flickr
crédits Wade Langley/flickr

Écouter de la musique au moment d’avouer sa flamme encouragerait 24% des Français interrogés à dire « Je t’aime ». C’est ce que révèle l’étude publiée par Sonos*, entreprise américaine d’électronique, ce jeudi 11 février. Parmi les autres chiffres « choc », on apprend qu’un tiers des Français serait près à renoncer au sexe pour la musique et que les rapports sexuels sont au nombre de 2,8 en moyenne par semaine si le couple écoute régulièrement de la musique, quand celui d’un couple « sans musique » n’atteint que 1,6 rapport. À croire, donc, que la musique adoucit les moeurs, mais qu’elle adoucit aussi les coeurs. Si bien que les intérêts musicaux de l’autre sont importants pour la plupart des Français questionnés : 37% d’entre eux n’envisagent pas avoir un rendez-vous galant si la personne en face ne partage pas les mêmes goûts en matière de musique.

Infographie: Margaux Malinge 

La conclusion de Sonos est donc la suivante : la musique influence considérablement notre façon de nous conduire à la maison, et change encore plus notre rapport à l’autre. Attention, l’étude insiste bien sur l’importance de diffuser la musique et non de l’écouter en solitaire dans un casque.  L’entreprise vient d’ailleurs de lancer ses nouvelles enceintes sans fil, connectées aux Iphones…

Mais que ce soit en cuisinant, en rangeant ou simplement en flânant dans le canapé, la musique quand elle est là semble malgré tout jouer sur l’interaction entre individus. Pour Marc Perrotin, musicothérapeute à Paris, la musique est « un vrai moyen de communier et de communiquer. » Contacté par le CelsaLab, il ajoute que « quand on ne peut pas mettre des mots sur une émotion, la musique vient remplacer la parole. Par les vibrations, les harmonies, les silences aussi. » D’autant plus qu’à partir du moment où une chanson est diffusée dans la pièce, « cela veut dire que le partenaire a déjà fait la démarche d’accepter l’univers de l’autre, c’est un premier pas vers le rétablissement de la communication. »

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Et ça joue sur la famille !

Autre chiffre révélateur: les Français écoutent en moyenne 5h15 de musique par semaine. C’est moins que les Néerlandais qui en sont à 6h15, mais plus que les Anglais qui n’en écoutent que 3h45. Et cette écoute prolongée influe sur le foyer : le temps passé en famille serait plus important grâce à l’écoute partagée dans la maison. L’étude annonce que l’on passe 2h30 de plus avec ses proches quand on écoute un morceau ou une chanson diffusée dans les pièces communes.

Si, selon l’étude, la musique intéresse principalement les jeunes – 64% ont entre 18 et 30 ans – elle reste malgré tout importante pour les personnages âgées. Selon Marc Perrotin, elle fait partie du quotidien, au même titre que « la gestuelle, les regards, le langage. » Pour le musicothérapeute, il en va de même quand on s’adresse à un enfant : le ton et la musicalité des mots utilisés, doux ou violents, joueront sur l’affect. « Si je dis à un enfant ‘là ce que tu as fait, ce n’est pas bien’, ce n’est quand même pas la même chose que ‘mais pourquoi t’as fait ça ?!’ Tout est dans le ton. Là aussi, c’est de la musique. » À méditer lors de la prochaine dispute à la maison…

Retrouvez ici son interview :

Margaux Malinge

*L’étude en question a été menée du 29 décembre au 8 janvier, soit pendant 10 jours au total. 4007 personnes exactement ont été interrogées un peu partout en France mais à l’échelle de la planète, ce sont 30.000 personnes au total, réparties sur huit pays différents, qui ont été interrogées.

« Les innocentes », la tragédie secrète de nonnes polonaises

Le dernier film d’Anne Fontaine, « Les innocentes », raconte le viol d’un couvent au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Dans une atmosphère pesante et austère, ce drame historique questionne la foi et rappelle que le viol est aussi une arme de guerre. Critique.

Pologne, 1945. Dans un couvent reculé au cœur de terres enneigées, des nonnes vivent sous le poids du secret et de la honte. Pour elles, la fin de la guerre a marqué le début des atrocités. Enceintes et sur le point d’accoucher, une dizaine de ces sœurs portent en elles le fruit de viols collectifs et répétés, commis par des soldats russes en route pour Berlin. Mathilde Beaulieu, une jeune aide-soignante française ayant arrêté ses études pour s’engager dans la Croix-Rouge, va leur venir en aide, jusqu’à ce que la vie renaisse.

Comment ne pas perdre sa foi face à la violence de l’homme ? C’est la question que pose ce film basé sur des faits réels. D’une esthétique travaillée à la beauté froide et austère, il dénonce ces crimes de guerres oubliés. Pour préserver l’honneur de son couvent, la Mère ira jusqu’à mettre en danger la vie des sœurs et de leurs enfants.

Lou de Laâge, magistrale

Dans son dernier long-métrage, la réalisatrice Anne Fontaine met en scène la rencontre de deux univers que tout oppose, celui de l’aide-soignante, non croyante, farouche et indépendante, et celui du couvent. Mathilde Beaulieu, cette jeune femme de 25 ans, va progressivement gagner la confiance des sœurs au quotidien rythmé par les prières et le silence. Peu à peu, une relation va s’établir, une complicité apparaître. Déjà saluée dans « Respire » de Mélanie Laurent, Lou de Laâge livre ici une performance magistrale, pleine de justesse et de retenue, confirmant ainsi son statut de jeune espoir du cinéma français.

« Les innocentes » nous confronte à la barbarie de l’homme. Il est pourtant empli d’humanité. « On dénonce plus quand on fait ressentir les choses de l’intérieur », confiait récemment la réalisatrice Anne Fontaine à Allociné. L’effet est réussi. Le spectateur est confronté à une violence indicible, presque exclusivement suggérée, ce qui accentue encore sa brutalité.

Laura Daniel

A l’Opéra, une bataille entre pro-classiques et pro-contemporains

Mercredi 10 février, Stéphane Lissner, le directeur de l’Opéra national de Paris dévoilait le programme de la saison 2016-2017. Les choix de Benjamin Millepied, l’ancien directeur de la danse, sont loin de faire l’unanimité. 

« Trop américain », « pas assez de classique », « pas de nouveautés ». Les habitués du Palais Garnier sont démunis devant la nouvelle programmation de Benjamin Millepied. « Je suis très étonnée de la programmation. Et pas dans le bon sens » s’exclame Catherine N’Guyen, jeune danseuse de 18 ans abonnée à l’Opéra de Paris. « Il y a beaucoup trop de créations ! Et à l’inverse, les ballets du répertoire sont vus et revus » se plaint-elle.

Pour beaucoup, les choix sont trop américains. Et pour cause, Benjamin Millepied est issu du New York City Ballet fondé par le chorégraphe Georges Balanchine. Comme en 2015, il a puisé dans ses influences et est resté fidèle à sa vision de la danse. Alors évidemment, les mêmes chorégraphes tiennent le haut de l’affiche : Balanchine, Forsythe, Peck. Pourtant, le public de l’Opéra de Paris reste attaché à ses grands ballets classiques en trois actes, souvent chorégraphiés à Paris, comme Le Lac des Cygnes.

Mais pour certains c’est aussi l’occasion rêvée de découvrir un répertoire encore peu connu du public français. Joëlle Bonnet enchaîne les spectacles de danse. Elle n’hésite pas aller voir trois fois le même pour comparer les danseurs. « Il y a beaucoup de choses que je ne connais pas. Mais j’ai l’impression que beaucoup de choses seront très intéressantes. Comme l’American Ballet Theater qui ouvrira la saison » explique t-elle. 

Des rendez-vous à ne pas manquer

Certaines œuvres font déjà l’unanimité. Alors que les abonnements s’ouvrent tout juste à la vente, les passionnés se ruent vers les grands classiques, La Sylphide et Le Lac des Cygnes, mais aussi vers le spectacle de l’école de danse et Impressing the Czar de William Forsythe. 

« C’est génial d’avoir refait le gala des écoles de danse pour fêter les 40 ans de l’école. Ça permet de découvrir des talents ! » ajoute Catherine. Aujourd’hui, elle s’est ruée pour acheter son abonnement. Premier billet dans son panier : une place pour le gala des écoles de danse où les grandes écoles internationales se rejoindront sur scène le temps d’une soirée. Mais impossible aussi de rater les démonstrations où les petits rats présentent un cours de danse sur scène. Joëlle, elle, a privilégié les classiques. Elle a même déjà prévu d’aller voir deux fois la Sylphide. « Mais je compte bien tout découvrir ! » admet-elle.

Ce sera à Aurélie Dupont de faire le lien entre les curieux qui ont soif d’influence américaine et un public qui a encore très à cœur la tradition française de la danse classique vieille de 300 ans.

Cyrielle Cabot