Victoires de la musique: Alain Bashung, le rockeur le plus titré

Ce vendredi 12 février, c’est le départ de la cérémonie des Victoires de la musique. Mais qui sont les artistes les plus titrés?

Alain Bashung est le roi avec un total de 12 récompenses, de 1986 à 2010. Il est suivi de près par Johnny Hallyday et Alain Souchon, qui sont à égalité avec 9 récompenses. Vanessa Paradis arrive juste derrière avec un total de sept titres. Le Celsa vous offre une rétrospective des années Bashung.

Camille Roudet

Victoires de la musique: ils ont gagné, on les a oubliés

Les 31e Victoires de la musique seront décernées ce vendredi 12 février. Parmi les nommés, on retrouve Kendji Girac, Zaz, Louane ou encore les Frero Delavega. Des têtes d’affiche connues, de nouveaux artistes destinés à percer. Mais qu’en est-il des gagnants des années précédentes ? Pour certains, la gloire a été de courte durée. Le Celsalab vous offre trois exemples des oubliés des Victoires de la musique.

Les anglophones les appellent les « one hit wonders »; des artistes qui ont été récompensés pour un tube, un seul avant de retomber dans l’anonymat le plus total. Même si l’air de ces chansons reste encore dans toutes les têtes, les artistes se sont évaporés de la scène française. Un tube et puis s’en va…

  • Cœur de loup, Philippe Lafontaine

Un des meilleurs exemples, c’est Philippe Lafontaine. Propulsé sur le devant de la scène avec son tube « Cœur de loup », il est nommé révélation de l’année aux Victoires de la musique 1989. Son tube aux influences jazz est vendu à 476.000 exemplaires. C’est un succès fulgurant pour ce Belge venu de Charleroi, mais assez vite, il disparaît des écrans radars. Son dernier album date de 2003.

 

  • La Tribu de Dana, Manau

Autre exemple avec « La tribu de Dana« . Hymne du rap celtique, chanté par le groupe Manau, ce tube sort en 1999 et fait fureur. L’album Panique Celtique est consacré aux Victoires de la musique cette même année et se vendra à 1 million d’exemplaires. Après la sortie d’un second album au succès mitigé, Manau tombe dans l’oubli.

  • Une récompense atypique : Kamini

Si parfois les artistes ne sortent pas du lot après avoir été nommés, c’est aussi parce que leur présence pouvait sembler incongrue. Et ce prix n’aura pas suffi à booster leur carrière.

C’est le cas de Kamini, qui a reçu le prix du meilleur clip vidéo en 2007. « Marly Gomont » n’était au départ qu’une vidéo amateur qui a fait le buzz. Une victoire qui a créé quelques critiques, puisque le rappeur picard était en compétition avec Ayo et son clip « Down on my knees« , Vincent Delerm avec Sous les avalanches ou encore Diam’s avec « La boulette ». Depuis 2009, on n’a plus entendu parler du rappeur.

https://www.youtube.com/watch?v=aR6_p77gmJ4

Alors même si gagner un prix aux Victoires de la musique représente la plupart du temps un tremplin pour la carrière des artistes, c’est loin d’être automatique, et une récompense ne suffit pas à s’imposer sur le long terme.

Camille Roudet

« Ashes », l’exposition de Steve McQueen, emballe les spectateurs

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2016. GRJ PHOTO

La galerie Marian–Goodman à Paris, débute l’année 2016 avec «Ashes», la dernière installation filmique du réalisateur britannique Steve McQueen. Composée de deux petits films, l’installation surprend et étonne les spectateurs qui essayent de comprendre l’histoire racontée dans la salle obscure.    

Une expérience immersive. «Ashes», la dernière installation filmique de Steve McQueen, est exposée à la galerie parisienne Marian-Goodman. Le réalisateur britannique s’est inspiré d’une rencontre lors d’un tournage sur l’île de Grenade, dont sa famille est originaire.

Au rez–de-chaussée, deux spectatrices s’approchent du premier élément de l’exposition : une installation murale composée de quatre-vingt-huit tubes néon qui forment, chacun, en lettres manuscrites, la phrase «Remember Me» («souviens-toi de moi»). En empruntant les escaliers, le visiteur découvre une pile d’affiches montrant un jeune homme de dos, Ashes, qui regarde la mer. Sur l’image, quelques mots sont écrits. Un couple s’approche timidement et prend une affiche. «Je ne sais pas si on peut la prendre», lance l’homme à sa femme.

Au niveau inférieur, une salle obscure dans laquelle deux films, tournés en Super 8, se projettent simultanément de part et d’autre d’un même écran suspendu. Devant le premier écran, «Ashes» se tient à la proue d’un bateau, au large de la mer des Caraïbes. Des spectateurs, debout comme assis, regardent l’écran, absorbés par l’histoire.

Ce premier film contraste avec le contenu du deuxième, réalisé dans un cimetière de l’île de Grenade. Dans ce film, une dizaine de visiteurs peuvent observer la construction d’une tombe et les inscriptions, gravées à la flamme, sur sa plaque.

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2016. GRJ PHOTO

 

Chaque spectateur est témoin du drame

La présence du personnage est l’un des éléments les plus attirants de l’installation, comme le raconte Anne Maurain, 24 ans : « On connaît le personnage dès le début de l’exposition. On peut l’amener avec nous en prenant une affiche. Dès que je suis entrée dans la salle, la présence du personnage à l’écran m’a immédiatement fait m’assoir. J’avais envie de connaître toute son histoire.»

 Le contraste entre ces deux courts-métrages a étonné Maurice Bourges, 40 ans : «Pour moi, le plus important, c’est l’intensité qui réside dans la pièce, l’antagonisme des deux projections. La vie et la mort. Voilà ce qui m’ a fait passer du temps devant chaque projection, je les ai revues plusieurs fois».

Cette liberté de mouvement est l’essence de l’installation pour Lilla Paci, 36 ans : «On peut aller d’une projection à l’autre, les revoir si on n’a pas compris, construire dans notre esprit l’histoire de ce jeune homme. Pour moi, McQueen veut qu’on devienne témoins du drame, mais aussi acteurs. Il veut que nous réfléchissions sur notre propre liberté. Liberté qu’«Ashes» n’a plus, puisqu’il se trouve dans une tombe».

Pour d’autres visiteurs, l‘expérience a presque été un échec. C’est le cas d’Alain Dabancourt, 53 ans: «Tout d’ abord je n’ai pas compris de quoi s’agissait cette exposition. J’ai vu un jeune homme dans un bateau et rien de plus. A ce moment-là, j’ étais vraiment déçu. Après, sur le deuxième écran, j’ai vu des hommes entrain de construire une tombe et à ce moment-là, je me suis rendu compte qu’il s’agissait d’une histoire qu’il fallait déduire. Je me suis bien amusé !».

Le public peut profiter l’installation filmique jusqu’au 27 février 2015.

Gila Ríos Jiménez

 

Cinéma : la crise des réfugiés au coeur de la Berlinale

La 66ème édition de la Berlinale, le festival du cinéma allemand, commence ce jeudi 11 février à Berlin. Depuis sa création en 1951, il a fait des grandes problématiques contemporaines sa marque de fabrique. Cette année, plusieurs films et de nombreuses initiatives se focalisent sur les vagues migratoires.

Dieter Kosslick, président du festival, le 2 février 2016. / AFP / ODD ANDERSEN
Dieter Kosslick, président du festival, le 2 février 2016. / AFP / ODD ANDERSEN

C’est un jeu de mots bien trouvé. « Recht auf Glück », littéralement « droit au bonheur » ou « droit à la chance » – chance et bonheur se disent de la même façon en allemand – est le thème de la 66ème édition de la Berlinale qui commence ce jeudi 11 février à Berlin. « Nous croyons que c’est l’un des souhaits les plus importants de l’homme. Le droit au bonheur, c’est le droit à une patrie, à l’amour, à l’autodétermination, au travail, à la vie et à la survie », a indiqué mardi 9 février le président du festival Dieter Kosslick en guise de présentation.

Montrer les difficultés du monde

En choisissant de faire la part belle à la crise des réfugiés, la Berlinale reste fidèle à sa réputation, celle d’un festival en lien avec l’actualité. « La Berlinale a été fondée en 1951, soit six ans après la fin du nazisme. C’était une époque où l’Allemagne était en ruine et où des milliers d’Allemands avaient fui le pays. La tolérance et la proximité avec le réel sont depuis le début des thèmes fondamentaux de ce festival », explique au CelsaLab, Katharina Neumann, responsable de la Berlinale en charge de la programmation sur le thème des réfugiés.

Et pour cause : plus d’une douzaine de films en lice se penchent sur l’immigration, la guerre ou l’oppression. Le documentaire Fuocoammare du réalisateur Gianfranco Rossi, qui a passé sept mois à Lampedusa, se plonge dans l’enfer des migrants de l’île italienne. Autre exemple : le long métrage tunisien Inhebbek Hedi, produit par les frères Dardenne, met en scène un homme contraint au départ suite à un mariage arrangé avec une femme qu’il n’a pas choisie. « Le rôle du cinéma et en particulier de la Berlinale, c’est de montrer les difficultés du monde et d’apporter des perspectives », explique Katharina Neumann.

Des initiatives pour les réfugiés

En coulisse aussi, le festival met à l’honneur les réfugiés. Le Forum de la Berlinale propose une table ronde et une sélection de documentaires sur le sujet. Par ailleurs, diverses organisations associées au festival viennent en aide aux réfugiés. « Pour la première fois, dans une perspective d’intégration, dix-huit réfugiés travaillent ici comme bénévoles. Ils sont aussi invités à des projections, grâce à un système de parrainage, et des dons sont récoltés pour les victimes de la torture », indique Katharina Neumann. Une buvette tenue par des réfugiés proposera également des menus du Moyen-Orient.

Au total, plus de 400 films de 77 pays seront projetés pendant 10 jours. Dix-sept films sont en compétition pour l’ours d’or 2016. La remise des prix, prévue pour 14 catégories, aura lieu le 21 février.

Léo Pierrard