L’homme ukraino-russe soupçonné d’avoir envisagé une « action violente » en France ces derniers jours, et retrouvé en possession d’explosifs dans sa chambre d’hôtel à Roissy le 5 juin dernier, est présenté à un juge antiterroriste ce vendredi 07 juin, selon une source proche du dossier.
Le parquet national antiterroriste avait ouvert une enquête à la suite de son interpellation.
Ce mardi, Emmanuel Macron a rendu un hommage aux quatre fonctionnaires de la préfecture de police de Paris tués par leur collègue. Une cérémonie solennelle alors que Christophe Castaner continue d’être visé par les critiques.
Atmosphère pesante, cercueils des victimes drapés du drapeau français et discours du Chef de l’Etat… Le ton était solennel ce mardi lors de la cérémonie rendant hommage aux victimes de l’attaque à la préfecture de police. Emmanuel Macron était accompagné du Premier ministre, Edouard Philippe et des ministres de la Justice, Nicole Belloubet et des Armées Florence Parly. Les familles des victimes étaient présentes, à l’abri des caméras. Moult figures politiques assistaient aussi à la cérémonie.
Les cercueils des quatre fonctionnaires de la préfecture de police de Paris sont portés dans la cour du bâtiment pic.twitter.com/xa9fYr2ek1
La cérémonie s’est tenue dans la cour de la préfecture de Paris. Un lieu hautement symbolique puisqu’il s’agit de l’endroit où a été abattu Mickaël Harpon, l’auteur des faits, jeudi 3 octobre.
Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a d’abord remis la Légion d’honneur, à titre posthume aux quatre victimes. Le policier stagiaire qui a tué l’assaillant de 45 ans sera également décoré mais à une date ultérieure, non communiqué pour l’instant.
Le président de la République s’est ensuite exprimé. » Vos collègues sont tombé sous les coups d’un islam dévoyé et porteur de mort qu’il nous revient d’éradiquer » a martelé le chef d’Etat.
Emmanuel Macron: "Attaquer le terreau sur lequel prospère le terrorisme islamiste est vital" pic.twitter.com/nn3kjD7RhO
Un hommage solennel dans un climat de défiance envers Christophe Castaner
Christophe Castaner a été le premier à prendre la parole lors de la cérémonie, s’adressant à une profession meurtrie. Une marque de confiance du gouvernement pour le Premier Ministre, appelé « premier flic de France ». Cet hommage solennel n’offrira qu’un court répit à Christophe Castaner, auditionné à huis clos avant la cérémonie par la délégation parlementaire au renseignement puis dans l’après-midi par la commission des lois de l’Assemblée nationale, cette fois devant la presse.
La commission des lois du Sénat l’interrogera jeudi. En effet, depuis l’attaque, de nombreuses voix dénoncent l’incurie des autorités et cherchent à comprendre comment Mickaël Harpon a pu passer sous les radars alors qu’il avait donné des signes de radicalisation au sein même de la direction du renseignement de la PP (DRPP) où il était employé.
Presqu’un an jour pour jour après l’attentat du 13 novembre qui a fait 90 morts et des centaines de blessés, la mythique salle de concert va rouvrir ses portes. Le chanteur britannique Sting sera le premier à jouer dans le Bataclan, entièrement refait à neuf mais à l’identique, après huit mois de travaux.
La musique va de nouveau résonner dans les murs du Bataclan. Le 12 novembre, à la veille des cérémonies de commémoration, le chanteur Sting sera le premier artiste à se produire dans ce « nouveau Bataclan », qui s’est débarrassé de tous ses anciens meubles et objets. Une métamorphose importante pour commencer un nouveau chapitre, après un an de fermeture à la suite des attentats du 13 novembre. « Du toit jusqu’au plancher, des peintures jusqu’aux carrelages. Nous avons même décidé de changer les sièges, alors qu’il n’y avait pas de sièges le soir du 13 novembre, car c’était un concert debout. On voulait être certain qu’il ne resterait rien de cette soirée », a expliqué Jérôme Langlet, le président de la salle.
Il s’agit de « tout changer pour ne rien changer », car si le Bataclan se pare de nouveaux atours, son âme est restée la même. Les habitués de la salle de concert ne seront donc pas dépaysés par ce changement, à deux exceptions près : le hall qui était très sombre est maintenant plus lumineux, et les poteaux en plâtre sur les balcons ont été enlevés. Plus de 25 entreprises ont travaillé pour donner une nouvelle vie au Bataclan, soit plus de 100 ouvriers tous les jours. Peu de temps après le drame, plusieurs entreprises, des artisans et d’autres volontaires sont venus apporter leur aide pour la reconstruction. « Cela a été une petite lumière dans le processus. Cela a été incroyable, le nombre de personnes qui sont venues… Ça nous a beaucoup touchés », s’est ému Jérôme Langlet.
Ramener le Bataclan à la vie
A une semaine du concert, le mystère reste entier : hormis les travailleurs, personne n’a encore pu voir à quoi ressemblait le Bataclan, pas même la presse. Le directeur de la salle s’est d’ailleurs félicité qu’aucune image ne soit sortie avant l’heure. « J’ai envie qu’on voie le Bataclan vivre, avec du public, des artistes. Je ne veux pas que les premières images le montrent vide », a-t-il ajouté.
Au lendemain du concert de réouverture, une plaque commémorative sera apposée sur la façade du Bataclan. Les membres du groupe Eagles of Death Metal qui jouait le soir de l’attaque devraient être présents, ainsi que des rescapés de la tuerie. En revanche, la salle de concert sera fermée le jour anniversaire du drame. « Ce sera un moment de recueillement, nous ne ferons rien. Chacun se recueillera comme il le souhaite », a précisé Jérôme Langlet.
De nombreux concerts ont déjà été programmés jusqu’au printemps avec, entre autres, Marianne Faithfull, Youssou Ndour, le groupe Tinariwen, Yael Naim ou encore FFF. De quoi redonner au Bataclan tout son dynamisme et inciter les amateurs de musique à revenir voir jouer leurs artistes préférés, comme avant.
Six mois après les attentats de Paris, les proches des victimes sont reçus à partir d’aujourd’hui par les juges chargés de l’enquête. C’est une première rencontre avec la justice que les familles redoutent « frustrante » alors que le suspect-clé Salah Abdeslam refuse pour l’instant de collaborer, gardant son droit au silence.
Ces rencontres avec les six juges d’instruction chargés de l’enquête vont durer trois jours. Les parties civiles espèrent que cette réunion officielle avec la justice permettra « la manifestation de la vérité » et marquera le début du « processus de deuil ». Pour toutes les familles, les autorités ont prévu un dispositif de soutien psychologique.