Des manifestations ont éclaté lundi dans la région du Cachemire indien en représailles du viol d’un enfant de trois ans. Ils étaient des milliers à défiler dans les rues de Srinagar. Plusieurs blessés graves sont à dénombrer. Selon les premières informations, l’accusé est majeur et a déjà été appréhendé par les forces de l’ordre. La colère des manifestants a éclaté quand les premiers éléments de l’enquête ont révélé que le proviseur d’une école voisine aurait délivré un faux certificat d’étude censé prouver que l’accusé était mineur.
Du 14 au 25 mai, la 72e édition du festival de Cannes fera vivre la Croisette et vibrer les passionnés. Une édition marquant le retour des mastodontes du cinéma mondial et la mise à l’honneur du patrimoine français.
La soirée d’ouverture retransmise dans 550 salles de cinéma en France
Pour la deuxième fois, Edouard Baer enfilera le costume de maître de cérémonie ce mardi à 19h30. L’actrice française Charlotte Gainsbourg et l’acteur espagnol Javier Bardem déclareront ensuite la quinzaine ouverte depuis l’auditorium Louis Lumière. La soirée se poursuivra avec la projection en avant-première mondiale du nouveau film de Jim Jarmusch, The Dead Don’t Die, avec Bill Murray, Tilda Swinton, Adam Driver, Chloë Sevigny, Iggy Pop, Tom Waits et Selena Gomez. Il sortira officiellement dans les salles le 15 mai.
Cette année, dans la sélection officielle, vingt-et-un films concourent pour la Palme d’Or. Parmi eux, quatre réalisées par des femmes, une première pour Cannes. Cinq long-métrages représentent quant à eux la France : Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma, Roubaix, une lumière d’Arnaud Desplechin, Mektoub My Love : Intermezzo d’Abdelatif Kechiche, Les Misérables de Ladj Ly, et Sybil de Justine Triet.
Les habitués de la Croisette seront aussi au rendez-vous : les frères Dardenne (Le Jeune Ahmed), Xavier Dolan (Matthias et Maxime), Quentin Tarantino (Once Upon a Time…in Hollywood), Pedro Almodovar (Douleur et gloire), Terrence Mallick (Une Vie Cachée), Ken Loach (Sorry We Missed You)…
Deux Français dans le jury
Pour la 72ème édition, le réalisateur mexicain Alejandro González Iñárritu (Birdman, The Revenant) préside le jury. Il sera entouré par les Français Enki Bilal, réalisateur et auteur de bande dessinée et Robin Campillo, réalisateur de 120 battements par minute. A leurs côtés figurent Elle Fanning, actrice américaine (Somewhere, The Neon Demon, Les Proies), Maimouna N’Diaye, actrice et réalisatrice franco-guinéenne (Kirikou et la sorcière, Le prix du courage), Kelly Reichardt, scénariste et réalisatrice américaine (Night Moves, Certaines femmes), Alice Rohrwacher, réalisatrice italienne (Les Merveilles), Yorgos Lanthimos réalisateur grec (The Lobster, La Favorite), Pawel Pawlikowski, réalisateur polonais ( Ida, Cold War).
Delon à l’honneur
La Palme d’Or d’honneur sera remise à l’acteur français Alain Delon. Après avoir « longuement hésité« , il succédera entres autres à Jeanne Moreau, Catherine Deneuve , Jane Fonda, Jean-Paul Belmondo et Jean- Pierre Léaud.
Pour l’occasion, une affiche a été créée en son honneur, reprenant un cliché du film Plein soleil de René Clément (1960).
L’hommage à Varda
L’affiche officielle du festival met à l’honneur Agnès Varda, décédée le 29 mars dernier. Figure féminine incontournable du cinéma français, sa personnalité a été logiquement choisie par le festival, avec une photographie représentant « la passion, l’audace, l’espièglerie » d’Agnès Varda. Récompensée d’une Palme d’Or d’honneur en 2015, elle avait été sélectionnée treize fois à Cannes et avait présidé le jury de la Caméra d’or en 2013.
Des masterclass internationales
Quatre rencontres inédites sont prévues dans le cadre du festival :
– 18 mai à 16h avec le réalisateur danois Nicolas Winding Refn
– 19 mai à 11h avec Alain Delon
– 22 mai à 16h30 avec l’actrice chinoise Zhang Ziyi
– 24 mai à 16h avec Sylvester Stallone.
Zhang Ziyi, Sylvester Stallone, Nicolas Winding Refn, Alain Delon…
Quatre artistes de renom, quatre « Rendez-vous » avec les festivaliers à #Cannes2019 pour partager leur travail et leur carrière !
Découvrez le programme des Rendez-vous : https://t.co/IM2CxaeD7Ppic.twitter.com/53dgyPKjj6
— Festival de Cannes (@Festival_Cannes) May 11, 2019
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La demande de renvoi du procès du couple Balkany a été rejetée par le tribunal correctionnel de Paris ce lundi. Le maire de Levallois est apparu seul en raison de l’hospitalisation de son épouse.
Il se tient debout, les mains dans le dos, le regard vide, seul. A côté de lui, un banc vide. Son épouse, Isabelle Balkany n’est pas venue. Hospitalisée depuis sa tentative de suicide au début du mois, seul son ombre plane au dessus des débats. En attendant ses juges, lui piétine entre les avocats. Ils sont une dizaine à entourer le maire de Levallois-Perret. Une armée de stars du barreau s’assied au premier rang, derrière l’homme de 70 ans. Eric Dupond-Moretti et Antoine Vey pour Monsieur. Pierre-Olivier Sur pour Madame.
Les premières prises de parole demandent le renvoi du procès. Maître Sur insiste sur l’absence de sa cliente. « Jusqu’à ce matin, il y avait un doute sur sa présence, assure-t-il. Elle veut venir faire face à ses juge« . Puis il lit une partie du certificat médical dressé par la « clinique psychiatrique » où elle est soignée : « elle est incapable de marcher seule et souffre d’une paralysie partielle, du côté droit« . En somme, ni son état physique, ni son état psychique ne permettaient sa comparution cet après midi. Il conclut cette première demande de renvoi ainsi : « Il vous est difficile de juger ce procès dans ce climat là. Si vous l’acceptiez, alors peut-être, peut-être, les seaux de vomi qu’on lui envoie s’amenuiseraient.”
« La presse s’est emparée de cette affaire pour l’enterrer elle ; les réseaux sociaux pour la tuer, poursuit son avocat. Elle a reçu des milliers de mails et SMS à l’issue de sa tentative de suicide. » Et d’en citer quelques uns : « je croise les doigts, la prochaine tentative sera la bonne » entre autres messages haineux. « Personne ne peut supporter psychologiquement un tel déferlement, conclut-il. C’est pourquoi elle a craqué« .
Dupond-Moretti tente, sans succès, de faire renvoyer le procès
Éric Dupond-Moretti a lui soulevé une question d’impartialité du président, Benjamin Blanchet, pour motiver le renvoi. Éric Alt, magistrat et ancien vice président du TGI de Paris est aussi un dirigeant de l’association Anticor, elle-même partie civile pour un des volets du procès.
Après une délibération d’un peu plus d’une heure, le tribunal a rejeté les demandes de renvoi, aucun des moyens avancés par la défense ne venant justifier un tel acte.
Sans attendre, Maître Dupond-Moretti se lève. “Je n’ai pas fini”, rétorque le président sans relever les yeux. Il conclut et lui donne la parole. L’avocat forme une demande en déportation du président de l’audience. Benjamin Blanchet se voit reprocher un jugement antérieur qualifié « d’arrêt de règlement » par la défense de Patrick Balkany, qui mettrait en doute son objectivité. Puis l’avocat prévient : « Si vous ne vous déportez pas, je saisirai le premier président d’une demande de récusation« .
L’audience est levée à l’issue de cet échange. Elle reprendra mardi.
Yann Haefele
Revivez le premier jour d’audience avec le live-tweet de notre journaliste Blandine Pied :
Que celui qui a prévu de regarder les Molières avec un bon saladier de popcorn nous jette la première pierre. Depuis une dizaine d’années, la cérémonie tente de « césariser » son image : soirée en grande pompe, présentateur humoriste, sketchs… Pourtant, l’émission diffusée lundi 13 mai à 22h45 peine encore à trouver son public. Alors, les Molières : futurs César du théâtre ou temple de l’entre-soi ?
La cérémonie, créée en 1987, se débat avec son image vieillotte et élitiste. Dix-neuf fois présentée par Michel Drucker, puis par d’autres présentateurs télé – Laurent Ruquier, William Leymergie, Karine Lemarchand-, il y avait du pain sur la planche. Depuis 2010, l’Association des Molières se tourne vers des humoristes, Laurent Lafitte, Nicolas Bedos, Alex Lutz, pour égayer la soirée de 2h15… Avec quinze ans de retard sur les Césars. Cette année, c’est le belge Alex Vizorek qui s’y colle. « La trame, c’est vraiment le rire. Si on est venu me chercher, c’est pour faire marrer« , confie-t-il sur Europe 1. Il promet que la cérémonie sera rythmée par des numéros et des sketchs. « Tout le monde est persuadé que c’est une émission casse-gueule, moi je ne pense pas. La certitude des gens c’est que la soirée va être chiante… Donc au pire, la soirée va être chiante ! Je n’ai rien à perdre. » Au moins, ça c’est dit.
Malgré ce bon coup de chiffon, France 2 n’est pas franchement rassuré. Diffusée en primetime au début des années 2000, l’émission passe désormais à 22h45. Elle rassemble en moyenne 11% d’audience, soit un million de téléspectateurs. Deux fois moins que les Césars.
Pour la 31e édition, le nombre de femmes nominées est inédit. Les catégories metteur en scène et auteur sont paritaires. Pour la première fois, elles occupent toutes les places de la catégorie « Humour » et trois places sur quatre en « Seul sur scène ». Un rapport sur l’inégalité hommes-femmes publié en mars, notait que depuis 1987, seuls 11% des metteurs en scène et 14% des auteurs primés étaient des femmes.
Une cérémonie vieillotte
Si l’émission semble évoluer avec son temps, elle peine à trouver son public. Le théâtre n’est pas en tête des loisirs préférés des français, on vous l’accorde. Mais même, auprès des professionnels et des amateurs, les Molières sont loin de faire carton plein. Pour les jeunes amateurs de théâtre, cérémonie rime avec vieilli. « J’ai regardé l’année dernière mais je crois que je ne vais pas recommencer cette année. C’est long et pas très drôle », raconte Chloé Aubert , étudiante au conservatoire du VIe arrondissement de Paris.
Au-delà de la forme de la Cérémonie, les étudiants pointent un décalage entre entre leurs goûts et les nominés. A leurs yeux, les Molières privilégient le théâtre privé sur le théâtre public subventionné – moins cher et plus accessible. « J’ai sans doute une vision cliché du théâtre privé mais dans mon esprit ça se rapproche plus du théâtre de boulevard. Moi, je fréquente quasi exclusivement des théâtres publics« , confie Oscar Lesage, étudiant de l’Ecole du Nord, ancien des Cours Florent.
Les modalités de vote privilégient les grosses productions à succès et laissent peu de place aux jeunes créateurs. Les votants sont des professionnels : comédiens, auteurs, metteurs en scène, directeurs de théâtre… Au premier tour, ils choisissent parmi une liste de pièces répondant à des critères précis : 60 représentations dans l’année pour une pièce privée, 40 pour une pièce publique et 12 000 entrées payantes pour un spectacle humoristique. Les votants ont plus de chance de voir des pièces jouées dans des grandes salles que des petites salles. Par conséquent, les pièces parisiennes sont bien plus visibles lors de la cérémonie. Les salles sont plus grandes, plus nombreuses et les spectacles y sont programmés plus longtemps.
Peu de place pour les jeunes auteurs
Clémentine Lorieux constate le peu de place laissé aux jeunes auteurs. « Il y n’y a pas de place pour moi, en tant qu’écrivaine contemporaine. La seule chance que j’aurais pour être nominée c’est si je montais une pièce d’auteur classique, comme Molière. »
La cérémonie peine à se débarrasser de son image élitiste. « Pour moi, c’est le symbole d’un théâtre sclérosé et rétrograde. On est dans un pays où on essaye de faire du théâtre décentralisé et subventionné. On avance beaucoup. C’est innovant. Ce qu’on montre à la télé, c’est une image du théâtre qui est fausse « , explique Emma Prat, comédienne et ancienne chargée de relations publiques au théâtre La Comédie de Saint-Etienne. » Je ne conseillerai jamais à quelqu’un qui n’aime pas le théâtre de regarder les Molières. »
Nicolas Saint-Georges, comédien, est membre de l’organisation. Il ne dément pas une forme d’entre soi. « C’est la profession qui vote. Certaines pièces sont méritantes mais il y a beaucoup de lobbying et de copinage. Au premier tour, on doit mettre cinq noms par catégorie. On manque de temps alors on choisit parfois par affinités ou par bouche-à-oreille« , confie-t-il. Plus de soixante pièces sont respectivement nommées chaque année dans les catégories de pièce privée et publique.
L’émission est peu regardée par les professionnels mais les résultats sont consultés. Être lauréat signifie souvent une tournée à venir ou du moins un succès important et la porte ouverte sur des nouveaux projets. L’intérêt du grand public reste tout de même marginal.