Un missile russe a touché un cargo transportant du blé, selon Kiev

Un missile russe a touché en mer Noire un cargo transportant du blé à destination de l’Egypte, a annoncé ce jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui appelle la communauté internationale a condamné cette attaque.

« La Russie a lancé une frappe aujourd’hui contre un navire civil ordinaire en mer Noire, juste après qu’il eut quitté les eaux territoriales ukrainiennes », a accusé Volodymyr Zelensky sur les réseaux sociaux, précisant que l’attaque n’avait pas fait de victimes.

Les forces navales ukrainiennes ont déclaré pour leur part que la frappe avait eu lieu tard dans la soirée de mercredi touchant un cargo ayant quitté le port ukrainien de Tchornomorsk, dans la région d’Odessa, et avait « subi d’importants dommages ».

Le président Zelensky a appelé la communauté internationale à condamner cette attaque. « Le blé et la sécurité alimentaire ne devraient jamais être la cible de missiles », a affirmé, tout en diffusant des images du navire endommagé.

La mer Noire, zone clef de la guerre 

La mer Noire est une voie commerciale cruciale pour l’Ukraine, qui est l’un des plus gros producteurs et exportateurs de céréales du monde, mais elle est devenue un champ de bataille navale depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022. 

Malgré les menaces de Moscou de tirs sur les bateaux en mer Noire, l’Ukraine a mis en place à l’été 2023 un couloir humanitaire dans la zone pour exporter ses produits agricoles. Un couloir emprunté par 5.000 navires depuis sa création, a indiqué mercredi le ministre ukrainien de la Défense Roustem Oumerov.  

Marie Scagni

Les employés de Renault F1 en grève devant l’usine historique de Renault, à Boulogne-Billancourt

Alors que le groupe Renault, qui fournit les moteurs à l’écurie Alpine, souhaite abandonner la Formule 1 en 2026, les employés installés à Viry-Châtillon se sont mobilisés devant l’usine historique du groupe, jeudi 12 septembre. Ils luttent pour le maintien du groupe en F1, alors que le futur moteur a déjà passé les premiers tests avec succès.

Pour Alpine, la course contre la montre se joue sur la piste – en Azerbaïdjan ce week-end -, mais aussi en dehors. La direction du groupe Renault, avec à sa tête son PDG, Luca De Meo, souhaite arrêter la collaboration de la marque française avec Alpine, son entité sportive qui roule en Formule 1 et à qui elle fournit le moteur.

Jeudi 12 septembre, plus d’une centaine de salariés d’Alpine F1, installés à Viry-Châtillon, se sont donnés rendez-vous, à 11 heures, devant l’usine historique de Renault, à Boulogne-Billancourt. L’ambiance est calme, la musique accompagne les discussions et le message sur les banderoles est clair : « Non à l’abandon du moteur F1 Renault. Oui au maintien d’Alpine F1 à Viry-Châtillon ».

Tous les salariés sont d’ailleurs vêtus du même t-shirt blanc, tagué du hashtag #Viryontrack, qu’ils arborent depuis plusieurs semaines déjà – des salariés se sont notamment rendus au Grand Prix d’Italie, à Monza, avec ce t-shirt. Ils comptent une nouvelle fois faire entendre leur voix et faire changer d’avis les décisionnaires du groupe Renault, qui envisagent d’équiper les voitures Alpine avec un moteur Mercedes en 2026.

Les employés de l’usine Renault de Viry-Châtillon sont vêtus d’un t-shirt avec le #Viryontrack. © Romain Tible

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« La Formule 1, c’est la raison d’être de Viry-Châtillon »

« La Formule 1, c’est la raison d’être de Viry-Châtillon », affirme fièrement Clément Gamberoni, chef du département turbo et porte-parole du Conseil social et économique d’Alpine à Viry-Châtillon, le regard grave,mais déterminé, comme tous ses collègues présents. Pour l’illustrer, il met notamment en avant le nouveau pôle livré en 2021 et qui regroupe tous les équipements nécessaires pour la confection d’un moteur de Formule 1, alors que de nombreuses pièces étaient pensées à l’extérieur auparavant.

Clément Gamberoni, chef du département turbo et porte-parole du Conseil social et économique d’Alpine à Viry-Châtillon. ©Romain Tible

Selon l’ingénieur, le nouveau moteur a d’ailleurs été testé avec succès au mois de juin. « Nous sommes en train de remettre un autre {moteur} en banc, avec des items nouveaux. Et nous voyons déjà les gains qui arrivent », souffle celui qui travaille, comme tous les autres employés présents, depuis plusieurs années sur ce projet. L’abandonner revient donc à anéantir tout le travail et renoncer à tous les investissements effectués jusqu’alors. « Audi et Red Bull investissent un milliard d’euros pour concevoir leur moteur en Formule 1. Nous, nous sommes au même niveau d’investissement. Il nous reste quelques centaines de millions à investir pour avoir ce moteur », explique Clément Gamberoni.

Le projet Renault F1, c’est aussi plus de 300 emplois qui font la renommée de Viry-Châtillon et qui seront chamboulés à court terme. Pour le maire de la commune, Jean-Marie Vilain (divers droite), « c’est le berceau de la Formule 1 française. Et donc nous n’arrivons pas à comprendre que l’on puisse se priver d’ingénieurs », s’offusque-t-il, visiblement ému. « C’est du gâchis », regrette pour sa part Claire Lejeune (LFI), députée de la septième circonscription de l’Essonne. « Il y a de l’argent privé mais aussi de l’argent public qui a été mis du côté du groupe Renault, pour développer ce moteur pour la saison 2026. Donc quoi, on prend tout ça et on le met à la poubelle maintenant ? », s’est-elle interrogée, ironiquement. 

Accueillir les projets « haute technologie » d’Alpine

Les raisons de la fin de cette relation entre la Formule 1 et Renault, elle qui a pourtant été si fructueuse, en glanant notamment douze titres de champion du monde (dix fois en tant que motoriste et 2 fois en tant que constructeur), sont floues. S’explique-t-elle par le manque de performance de Renault depuis dix ans ? Peut-être. L’écurie Alpine est d’ailleurs très critiquée depuis le début de la saison, alors que les performances en piste ne cessent de se détériorer (l’écurie française se trouve actuellement à la huitième place du championnat constructeur).

Mais selon Clément Gamberoni, Renault souhaite restructurer l’usine de Viry-Châtillon pour accueillir « les projets de haute technologie » d’Alpine. Une transformation pour laquelle les employés sont favorables « mais uniquement avec la F1 », insiste l’ingénieur.

 

Romain Tible

D’où vient cette fraîcheur exceptionnelle qui touche la France actuellement ?

De la neige pourrait tomber à partir de 1.500 mètres d'altitude. © istockphoto

De la neige en montagne et des températures 5°C en-dessous des moyennes, début septembre a l’allure d’un automne précoce. Une météo qui va continuer de se dégrader jusqu’à la fin de la semaine à cause d’une masse d’air polaire.

Manteaux et écharpes ont été ressortis des placards. Depuis lundi 9 septembre, les températures n’ont cessé de dégringoler dans toute la France. Le pourtour méditerranéen et la Corse ne sont pas non plus épargnés avec l’apparition de vents frais depuis ce jeudi. Mais alors pourquoi le mauvais temps s’abat sur la rentrée de cette année ?

Une masse d’air frais venue du pôle Nord

«Ce sont des masses d’air qui viennent de régions froides, ici du pôle Nord, et qui arrivent avec des vents assez forts pour qu’elles n’aient pas le temps de se réchauffer», explique Robert Vautard, météorologue, climatologue et directeur de recherche au CNRS, au CelsaLab. Ce phénomène, venu jusqu’en Europe, se manifeste alors par des pluies et des températures pouvant aller jusqu’à 5 à 7 degrés en-dessous des moyennes, « des niveaux dignes d’une fin octobre » selon Météo-France.

« On est certes en-dessous des normales de saison, mais on n’est pas sur des records », maintient de son côté Robert Vautard. Et d’ajouter : « Ce sont les premiers assauts de l’automne. » Pourtant, en altitude des records de froid pourraient être atteints pour un mois de septembre. Dès 1.500 mètres, de la neige devrait apparaître sur les Alpes et à 1.800 mètres sur les Pyrénées.

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On ne peut toutefois pas parler de « vague de froid » pour désigner cet épisode de fraîcheur. Pour qu’il soit qualifié comme tel, l’indicateur thermique national (IT) – calculé par la moyenne des températures quotidiennes sur un panel de trente stations météorologiques – doit passer au moins une fois en-dessous de -2°C. Ce ne sera pas le cas pendant cet épisode frais où l’IT ne descendra pas sous la barre des 12,5°C. « Pour parler de vague de froid, il faut qu’il fasse vraiment froid ! », insiste le chercheur.

«En moyenne, ces phénomènes durent deux ou trois jours, les températures devraient revenir à la normale à partir de ce weekend ou début de la semaine prochaine», explique le climatologue. Le phénomène devrait atteindre son point culminant vendredi avec les températures les plus basses de la semaine, avant qu’elles ne remontent petit à petit.

Un phénomène lié au dérèglement climatique ?

Les épisodes météorologiques inhabituels sont souvent associés au dérèglement climatique. Ici ce n’est pas le cas. « Avec la situation actuelle, les températures sont plus chaudes que sans changement climatique. C’est la chaleur qui est donc caractéristique du changement climatique, pas la fraîcheur », analyse Robert Vautard.

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Cette relative fraîcheur qui touche la France ne doit toutefois pas nier l’existence d’un changement climatique. « Tous les jours nous atteignons pratiquement toujours 2°C de plus que normalement », insiste le météorologue. Une affirmation appuyée sur le site Internet de Météo-France où l’on peut lire : « Une séquence plus fraîche au mois de septembre n’est pas incompatible avec le contexte de changement climatique. »

Camille Sciauvaud